ב״ה
Même
les fautes involontaires nécessitent une repentance
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Dans
les dernières Mishnoyôth du traité Yômo`1
nous est donné une liste des חִילוּקֵי
כַּפָּרָה « Hilouqé
Kapporoh » (catégories d'expiation). Différents péchés
nécessitent différentes mesures pour que le transgresseur obtienne
une expiation totale, en fonction de la gravité du péché commis.
Certaines transgressions sont pardonnées uniquement au moyen de la
Tashouvoh (repentance), tandis que d'autres péchés plus graves ne
sont expiés qu'au moyen du respect de Yôm Hakkippourim ou, dans
certains cas, par la mort du pécheur.
Dans
son commentaire sur ces Mishnoyôth, le Ramba''m ז״ל
écrit
que tout cela ne s'applique que lorsqu'on a transgressé
volontairement, mais que dans un cas de אוֹנֵס
« `ônés »
on est exempt. Il soutient donc que ces Mishnoyôth ne traitent pas
de situations de `ônés, c'est-à-dire lorsque quelqu'un a
transgressé dans un cas de force majeure, contre sa propre volonté,
ou à la suite de facteurs qui ne dépendaient pas de lui.
À
cet égard, les cas de `ônés diffèrent de ceux de שׁוֹגֵג
« Shôghégh »,
lorsque quelqu'un a commis une transgression par inadvertance,
négligence ou dû à un manque de connaissance sur la loi ou la
situation à laquelle il est confronté (par exemple, la personne a
commis une Malo`khoh parce qu'elle avait oublié que c'était
Shabboth, ou parce qu'elle ignorait que l'acte commis était défendue
à Shabboth). D’ailleurs, au tout début des Hilkôth Tashouvôth
de son Mishnéh Tôroh, le Ramba''m écrit explicitement que les
péchés commis dans des situations de Shôghégh requièrent que
l'on se repente. En fait, certaines transgressions Shôghégh rendent
redevables d'une Qôrbon, et, comme le tranche le Ramba''m, la Qôrbon
ne lui fait obtenir l'expiation que si elle est accompagnée d'une
Tashouvoh sincère.2
La question naturelle qui se pose est celle-ci : si la
transgression fut involontaire (Shôghégh), pourquoi doit-on se
repentir ?
En
dépit de la nature accidentelle de la transgression, le
transgresseur assume un degré de culpabilité dû à sa négligence
ou sa connaissance insuffisante de la Halokhoh, et il doit donc lui
aussi passer par le même processus de remords, confession et
résolution future que la Tôroh exige des pécheurs intentionnels,
car s'il était pleinement intéressé par la Tôroh et la mise en
application parfaite de la Halokhoh il aurait fait ce qu'il fallait
pour acquérir ces connaissances et n'en serait jamais arrivé à
commettre une transgression involontairement. Par contre, dans les
cas de `ônés la transgression s'est produite suite à des
circonstances qui n'entrent pas du tout dans la sphère de contrôle
de la personne, qui n'y pouvait réellement pas grand chose ;
c'est pourquoi elle n'assume aucune culpabilité ni obligation de
faire Tashouvoh. (Par exemple, quelqu'un n'avait pas d'autre choix
que de consommer des aliments interdits pour sauver sa vie. La Tôroh
ne peut juger une telle personne, car ce n'est ni de sa propre
volonté ni par inadvertance, mais simplement parce qu'elle n'avait
pas le choix, autrement elle serait morte.)
1Mishnoh,
Yômo` 8:6-7
2Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Tashouvoh 1:3