lundi 10 octobre 2016

Même les fautes involontaires nécessitent une repentance

ב״ה

Même les fautes involontaires nécessitent une repentance


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Dans les dernières Mishnoyôth du traité Yômo`1 nous est donné une liste des חִילוּקֵי כַּפָּרָה « Hilouqé Kapporoh » (catégories d'expiation). Différents péchés nécessitent différentes mesures pour que le transgresseur obtienne une expiation totale, en fonction de la gravité du péché commis. Certaines transgressions sont pardonnées uniquement au moyen de la Tashouvoh (repentance), tandis que d'autres péchés plus graves ne sont expiés qu'au moyen du respect de Yôm Hakkippourim ou, dans certains cas, par la mort du pécheur.

Dans son commentaire sur ces Mishnoyôth, le Ramba''m ז״ל écrit que tout cela ne s'applique que lorsqu'on a transgressé volontairement, mais que dans un cas de אוֹנֵס « `ônés » on est exempt. Il soutient donc que ces Mishnoyôth ne traitent pas de situations de `ônés, c'est-à-dire lorsque quelqu'un a transgressé dans un cas de force majeure, contre sa propre volonté, ou à la suite de facteurs qui ne dépendaient pas de lui.

À cet égard, les cas de `ônés diffèrent de ceux de שׁוֹגֵג « Shôghégh », lorsque quelqu'un a commis une transgression par inadvertance, négligence ou dû à un manque de connaissance sur la loi ou la situation à laquelle il est confronté (par exemple, la personne a commis une Malo`khoh parce qu'elle avait oublié que c'était Shabboth, ou parce qu'elle ignorait que l'acte commis était défendue à Shabboth). D’ailleurs, au tout début des Hilkôth Tashouvôth de son Mishnéh Tôroh, le Ramba''m écrit explicitement que les péchés commis dans des situations de Shôghégh requièrent que l'on se repente. En fait, certaines transgressions Shôghégh rendent redevables d'une Qôrbon, et, comme le tranche le Ramba''m, la Qôrbon ne lui fait obtenir l'expiation que si elle est accompagnée d'une Tashouvoh sincère.2 La question naturelle qui se pose est celle-ci : si la transgression fut involontaire (Shôghégh), pourquoi doit-on se repentir ?

En dépit de la nature accidentelle de la transgression, le transgresseur assume un degré de culpabilité dû à sa négligence ou sa connaissance insuffisante de la Halokhoh, et il doit donc lui aussi passer par le même processus de remords, confession et résolution future que la Tôroh exige des pécheurs intentionnels, car s'il était pleinement intéressé par la Tôroh et la mise en application parfaite de la Halokhoh il aurait fait ce qu'il fallait pour acquérir ces connaissances et n'en serait jamais arrivé à commettre une transgression involontairement. Par contre, dans les cas de `ônés la transgression s'est produite suite à des circonstances qui n'entrent pas du tout dans la sphère de contrôle de la personne, qui n'y pouvait réellement pas grand chose ; c'est pourquoi elle n'assume aucune culpabilité ni obligation de faire Tashouvoh. (Par exemple, quelqu'un n'avait pas d'autre choix que de consommer des aliments interdits pour sauver sa vie. La Tôroh ne peut juger une telle personne, car ce n'est ni de sa propre volonté ni par inadvertance, mais simplement parce qu'elle n'avait pas le choix, autrement elle serait morte.)

1Mishnoh, Yômo` 8:6-7

2Mishnéh Tôroh, Hilkôth Tashouvoh 1:3
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