ב״ה
La
Paroshoh avec le Ramba''m
Parashath
Wayyélakh
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Vers
la fin de la Parashath Wayyélakh1,
HaShem ית׳
donne
pour instruction à Môshah Rabbénou ע״ה
d'écrire
le cantique de הַאֲזִינוּ
« Ha`azinou »,
qui sera présenté dans la prochaine Paroshoh.2
Ce cantique prévoit l'époque où les Bané Yisro`él violeront leur
alliance avec HaShem, qui répondra en suscitant des nations
étrangères pour faire la guerre contre eux et les exiler de leur
terre. Le but de se cantique est de servir de témoignage que ces
calamités s'abattront sur les Bané Yisro`él en raison de leur
violation de l'alliance. Ce n'était pas HaShem qui avait décidé
sans raison de les abandonner, mais plutôt le peuple qui avait fait
le choix de ne pas respecter son engagement pris envers le
Tout-Puissant et d'embrasser les croyances et pratiques d'autres
nations. C'est cela qui causa l'exil et la persécution que notre
peuple a endurés.
Le
Talmoudh3
cite ce passage biblique comme source de la Miswoh
biblique de rédiger un Séphar Tôroh (rouleau de la Tôroh).
D'après nos Sages, de mémoire bénie, lorsqu'HaShem déclara :
וְעַתָּה,
כִּתְבוּ
לָכֶם אֶת-הַשִּׁירָה
הַזֹּאת
« Et
à présent, rédigez pour vous-mêmes ce cantique »4,
Il ne Se référait pas à la rédaction du « Ha`azinou »,
mais plus précisément à une obligation incombant à chaque
Israélite de rédiger pour lui-même un Séphar Tôroh.
De
nombreux Talmidhé Hakhomim
se sont demandé comment est-ce que HaZa''l
pouvaient déduire une telle obligation à partir de ce verset, alors
qu'il semble pourtant évident, à partir du contexte, qu'HaShem
parle ici précisément du cantique de « Ha`azinou. »
Qu'est-ce qui a bien pu amener HaZa''l
à étendre l'application de cette Miswoh
en disant qu'elle se réfère à la rédaction d'un Séphar Tôroh
entier ?
Le
Ramba''m ז״ל
traite
brièvement de cette question dans sa section du Mishnéh Tôroh
consacrée aux lois relatives au Séphar Tôroh, où il présente
l'obligation d'en rédiger un. Voici ce qu'il écrit5 :
Il est une
Miswath ´aséh qui incombe individuellement à chaque
homme du [peuple d']Israël de rédiger pour lui-même un Séphar
Tôroh, ainsi qu'il est dit : « Et à présent,
rédigez pour vous-mêmes ce cantique. »
C'est-à-dire : « Rédigez la Tôroh, qui contient
ce cantique », parce qu'on ne rédige pas la Tôroh
sections par sections.
|
מִצְוַת
עֲשֵׂה עַל כָּל אִישׁ וְאִישׁ
מִיִּשְׂרָאֵל,
לִכְתֹּב
סֵפֶר תּוֹרָה לְעַצְמוֹ:
שֶׁנֶּאֱמָר
"וְעַתָּה,
כִּתְבוּ
לָכֶם אֶת-הַשִּׁירָה
הַזֹּאת",
כְּלוֹמַר
כִּתְבוּ אֶת הַתּוֹרָה שֶׁיֵּשׁ בָּהּ
שִׁירָה זוֹ--לְפִי
שְׁאֵין כּוֹתְבִין אֶת הַתּוֹרָה,
פָּרָשִׁיּוֹת
פָּרָשִׁיּוֹת
|
En
d'autres mots, d'après le Ramba''m, il n'est pas possible que la
Tôroh ait donné une obligation de ne rédiger que la section de
« Ha`azinou »,
parce qu'une autre Halokhoh distincte défend de rédiger des
sections individuelles de la Tôroh. S'il en est ainsi, c'est que la
Tôroh veut dire que nous devons rédiger un Séphar Tôroh entier.
Certains
ont contesté l'explication apportée ici par le Ramba''m en arguant
que le même Dieu qui a défendu de rédiger des sections
individuelles de la Tôroh était habilité à faire une exception
pour la section de « Ha`azinou. »
Ils citent pour preuve le fait que les Taphillin et les Mazouzôth
contiennent des sections individuelles de la Tôroh que nous avons
l'obligation de rédiger avant de les placer dans les boites des
Taphillin ou les attacher aux poteaux des maisons. De la même
manière, nous pourrions aisément interpréter le verset tiré de
notre Paroshoh comme se référant uniquement au cantique de
« Ha`azinou »,
comme le contexte du verset l'implique clairement.
Mais
pour comprendre la position du Ramba''m, nous devons nous pencher sur
la raison et le but sous-jacent de cette Miswoh.
Comme cela est expliqué dans le Séphar Hahinoukh,
la Miswoh pour chaque Israélite de rédiger un Séphar Tôroh a pour
intention de s'assurer de l'accessibilité des textes pour l'étude
personnelle, garantissant ainsi la perpétuation de la Tôroh. Cet
objectif serait clairement compromis si nous ne devions rédiger
qu'une section individuelle de la Tôroh, ce qui compromettrait
également son intégralité et son intégrité. En analysant ce
verset tiré de notre Paroshoh, nos Sages, de mémoire bénie,
l'interprétèrent sur base de la supposition que ce commandement
d'HaShem a pour but d'assurer la transmission exacte et fidèle de la
Tôroh d'une génération à l'autre. C'est pourquoi le Ramba''m a
expliqué qu'il était inconcevable que la Tôroh, dans ce
contexte-ci, nous ordonnerait de ne rédiger qu'une seule section.
Bien que nous plaçons évidemment des sections individuelles de la
Tôroh dans nos Taphillin et nos Mazouzôth, cela ne peut se faire
lorsqu'il s'agit d'une Miswoh
ayant pour but premier d'assurer la perpétuation continue et
interrompue de la Tôroh. De ce fait, la Miswoh
de rédiger un Séphar Tôroh n'est pas comparable à celles des
parchemins des Taphillin et des Mazouzôth, qui elles ont pour but de
rappeler l'unicité et l'unité d'HaShem et notre acceptation du joug
des Miswôth.
La
Miswoh
de rédiger un Séphar Tôroh est la toute dernière des 613 Miswôth
présentées dans la Tôroh, et cela est parfaitement compréhensible.
La dernière Miswoh
qui nous incombe est de garantir sa perpétuation, afin de s'assurer
qu'elle ne disparaîtra pas, qu'elle ne sera jamais traitée comme
une relique du passé servant simplement à assouvir une curiosité
historique ou intellectuelle. Et c'est pour cette raison que le
Ramba''m écrit que cette Miswoh ne peut être confinée ou réduite
à une seule section de la Tôroh. L'obligation de perpétuer la
Tôroh, par définition, inclut l'obligation de la préserver dans
son entièreté et sous sa forme authentique, et de la protéger de
toute tentative de modification ou de révision.
1Davorim
31:19-22
2Ibid.,
Chapitre 32
3Sanhédhrin
21b
4Davorim
31:19
5Hilkôth
Taphillin Oumazouzoh Waséphar Tôroh 7:1