ב״ה
Clarifications
sur les Birakhôth Hashahar
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Beaucoup
ont demandé des clarifications sur les moments précis où nous
devons faire les Birakhôth Hashahar (bénédictions du
matin). Répondons donc à quelques-unes des nombreuses questions
soumises par rapport à ces bénédictions.
- Quand doit-on dire les Birakhôth Hashahar ?
Comme
nous l'avons déjà rapporté à maintes reprises, notre pratique,
ainsi que celle des Dôr Da´im, des Juifs de rite hispano-portugais,
et de certains Safaradhim, consiste à ne réciter que les
bénédictions des actes que nous avons réellement accomplis, et au
moment même où nous les avons accomplis, contrairement à la
pratique majoritaire qui veut que les Birakhôth Hashahar
soient faites les unes après les autres dans une liste, même
lorsque les actes pour lesquels on bénit n'ont pas été réalisés,
ce qui est une pratique anti-talmudique. Ainsi, nous ne faisons
מַלְבִּישׁ
עֲרוּמִּים « Malbish
´aroummim » qu'après s'être habillé, הַמַּעֲבִיר
חֶבְלֵי שִׁינָה מֵעֵינַי
« Hamma´avir
Havlé Shinoh Mé´énay » qu'après s'être lavé le visage,
etc.1
Toutefois,
si quelqu'un n'a pas fait les Birakhôth Hashahar au moment où il a
accompli l'acte pour lequel il doit bénir, il doit les réciter même
plus tard. Nous avons en effet toute la journée pour pouvoir le
faire. Mais là encore, on ne pourra faire que les bénédictions des
actes que l'on avait réellement accomplis plus tôt dans la journée.
Ainsi, par exemple, si quelqu'un avait porté son turban le matin et
a oublié de faire la bénédiction relative au port du turban (עוֹטֵר
יִשְׂרָאֵל בְּתִפְאָרָה « ´ôtér
Yisro`él Bathif`oroh »), ou n'en avait tout simplement pas le
temps, lorsqu'il le pourra, ou s'en souviendra, il devra faire la
bénédiction plus tard, tant que le soleil ne s'est pas encore
couché. Mais nous ne faisons pas, même plus tard, les bénédictions
d'actes que nous n'avions pas accomplis. Même le Shoulhon ´oroukh
déclare que ceux qui agissent de la sorte font des bénédictions en
vain. C'est pourquoi il stipule que si quelqu'un récite les
Birakhôth Hashahar les unes après les autres, comme dans une liste,
il ne doit pas réciter le Shém Oumalakhouth dans les bénédictions
d'actes qu'il n'avait pas accomplis. Ainsi, s'il n'avait, par
exemple, pas porté de ceinture, il devrait simplement dire בָּרוּךְ
אוֹזֵר יִשְׂרָאֵל בִּגְבוּרָה
« Boroukh
`ôzér Yisro`él Bighavouroh » ; s'il n'avait pas entendu
le coq, il devrait simplement dire בָּרוּךְ
אֲשֶׁר
נָתַן
לַשֶּׂכְוִי בִּינָה לְהַבְחִין בֵּין
יום וּבֵין לָיְלָה
« Boroukh
`ashar Nothan Lassakhwi Binoh Lahavhin Bén Yôm Ouvén
Loyloh ».2
Combien de gens sont au courant de cela ? Quiconque fait des
bénédictions pour des actes qu'il n'avait pas accomplis fait des
bénédictions en vain, ce qui est une grave faute !
- À quel moment fait-on précisément la bénédiction de « `alôhay Nashomoh » ?
Lorsqu'on
se réveille à la fin de son sommeil, on bénit ainsi tandis que
l'on se trouve encore dans son lit : « Mon Dieu !
L'âme que Tu as placée en moi est pure. Tu l'as créée, Tu l'as
façonnée, Tu l'as insufflée en moi, Tu l'as préservée en mon
sein ; Tu me la reprendras et me la retourneras pour les
temps à venir. Mais tant que l'âme est en mon sein, je fais
preuve de reconnaissance devant Toi, HaShem mon Dieu, Maître de
toutes les œuvres. Béni Tu es HaShem, Qui ramène les âmes vers
les corps morts ».
|
בְּשָׁעָה
שֶׁיִּיקַץ בְּסוֹף שִׁינָתוֹ,
מְבָרֵךְ
וְהוּא עַל מִטָּתוֹ כָּךְ:
אֱלֹהַי,
הַנְּשָׁמָה
שֶׁנָּתַתָּ בִּי טְהוֹרָה--אַתָּה
בְרָאתָהּ,
וְאַתָּה
יְצַרְתָּהּ,
וְאַתָּה
נְפַחְתָּהּ בִּי,
וְאַתָּה
מְשַׁמְּרָהּ בְּקִרְבִּי,
וְאַתָּה
עֲתִיד לִטְּלָהּ מִמֶּנִּי,
וְאַתָּה
עֲתִיד לְהַחְזִירָהּ לִי לָעֲתִיד
לָבוֹא;
וְכָל
זְמָן שֶׁהַנְּשָׁמָה בְקִרְבִּי,
מוֹדֶה
אֲנִי לְפָנֶיךָ ה'
אֱלֹהַי,
רִבּוֹן
כָּל הַמַּעֲשִׂים;
בָּרוּךְ
אַתָּה ה',
הַמַּחְזִיר
נְשָׁמוֹת לִפְגָרִים מֵתִים
|
Cette
bénédiction est faite aussitôt que l'on se réveille et ne compte
plus se rendormir, et que l'on est encore couché dans son lit. C'est
exactement ce que nous dit également le Talmoudh lui-même. Notre
Nousoh pour cette bénédiction est légèrement différent de celui
rapporté ici par le Ramba''m, puisque nous utilisons mort pour mot
la version du Talmoudh.
Rappelons
à nouveau que la pratique consistant à dire מוֹדֶה
אֲנִי « Môdhah
`ani » au réveil n'est ni halakhique, ni talmudique, mais une
innovation.
- À quel moment fait-on précisément la bénédiction de « Hammékhin Mis´adhé Ghovar » ?
Le
Talmoudh dit simplement כי
מסגי לימא
« Lorsqu'il
commence à s'en aller, il doit dire... ».4
Très justement, le Ramba''m interprète cela comme voulant dire que
c'est au moment où l'on s'apprête à aller s'occuper de ses
affaires (et non pas lorsqu'on fait ses premiers pas de la journée),
comme par exemple en sortant de chez soi pour se rendre au travail,
chez le boulanger, à la synagogue, etc., que l'on doit faire cette
bénédiction.5
Il
s'en suit donc qu'elle doit être faite lorsqu'on sort de chez soi
pour la première fois de la journée, dès lors, évidemment, que le
soleil ne s'est pas encore couché. Mais si on ne compte pas sortir
de chez soi de toute cette journée (ou qu'on ne le fera qu'après le
coucher du soleil), ou que l'on est malade, ou encore que l'on compte
travailler à domicile, cette bénédiction devra alors être faite
au matin, car on s'occupe alors de ses affaires chez soi.
Cette
bénédiction a pour but de nous rappeler la Hashghohoh
d'HaShem alors que l'on va s'occuper de nos affaires tout au long de
la journée, afin qu'Il nous apporte la réussite aux œuvres de nos
mains. Cela s'applique autant à la maison qu'à l'extérieur.
- Fait-on une ou deux bénédictions en mettant les Tafillin ?
Nous
avions expliqué dans l'article intitulé « Les
bénédictions sur les Tafillin »
que si l'on comptait mettre les deux Tafillin, une seule bénédiction
devait être faite, à savoir, celle de לְהָנִיחַ
תְּפִילִּין « Lahoniah
Tafillin ». Et c'est à la condition de ne pas avoir parlé
entre les deux de choses n'étant pas liées aux Tafillin, auquel cas
il faudra alors ajouter la bénédiction de עַל
מִצְוַת תְּפִילִּין
« ´al
Miswath
Tafillin » avant de mettre les Tafillin Shal Rô`sh.
Par
contre, lorsqu'on ne compte mettre que les Tafillin Shal Yodh, mais
pas les Shal Rô`sh, on ne fera alors que la bénédiction de
« Lahoniah
Tafillin », tandis que lorsqu'on ne compte mettre que les
Tafillin Shal Rô`sh, mais pas les Shal Yodh, on ne fera que la
bénédiction de « ´al Miswath
Tafillin », étant donné qu'il s'agit de deux Miswôth
indépendantes, qui ne sont pas liées l'une à l'autre. De ce fait,
on peut tout à fait ne porter qu'une seule des deux Tafillin. C'est
notamment pratique lorsqu'on doit faire un travail qui salit les
mains. On mettra uniquement ses Tafillin Shal Rô`sh, et pas les Shal
Yodh. (Plus tard, après avoir terminé de se salir les mains, on
pourra mettre alors ses Shal Yodh également, en faisant au préalable
la bénédiction de « Lahoniah
Tafillin ».)
- Y a-t-il une bénédiction à faire en retirant les Tafillin ?
Il
y a effectivement une bénédiction à faire lorsqu'on retire ses
Tafillin. Le Talmoudh Yarousholmi tranche ceci6 :
Lorsqu'il les
retire, que dit-il ? « Béni Tu es HaShem notre
Dieu, Roi de l'Univers, Qui nous a sanctifiés par Ses
commandements et nous a ordonné de garder Son décret ».
|
כְּשֶׁהוּא
חוֹלְצָן,
מָהוּ
אוֹמֵר?
בָּרוּךְ
אַתָּה ה׳ אֱלהֵינוּ מֶלֶךְ הָעולָם,
אֲשֶׁר
קִדְּשָׁנוּ בְּמִצְווֹתָיו וְצִוָּנוּ
לִשְׁמֹר חֻקָּיו
|
Comme
nous l'avons déjà expliqué, les Tafillin ne sont pas liées à la
prière. En fait, la Miswoh
consiste à les porter tout au long de la journée, autant de temps
qu'il est possible de les avoir sur soi. Par contre, il existe
également une Miswoh
de les retirer en son temps, c'est-à-dire au coucher du soleil, car
nous ne devons pas les porter la nuit (il y a néanmoins des cas où
il est permis de les garder même durant la nuit, mais c'est encore
un autre sujet). Puisque c'est une Miswoh,
nos Sages instituèrent une bénédiction à faire lorsqu'on les
retirait le soir.
Le
Ramba''n ז״ל
rapporte
également, dans son commentaire sur Niddoh
51b,
cette bénédiction méconnue, et explique en détails qu'elle ne
doit se faire qu'une seule fois par jour lorsqu'on retire les
Tafillin le soir. Il semble également qu'elle doit être faite si on
les retire en journée et que l'on ne compte plus du tout les
remettre par la suite ce jour-là.
Il
convient d'ajouter que le Ramba''n cite Horov Hay
Go`ôn ז״ל
(qui
vivait à Babylone) comme ayant dit que bien que réciter la
bénédiction de לִשְׁמֹר
חֻקָּיו « Lishmôr
Houqqow »
n'était pas la pratique babylonienne normative, néanmoins, ceux qui
souhaitent la réciter comme le font ceux en `aras
Yisro`él peuvent le faire.
Cela
démontre clairement que l'approche que l'on entend souvent, selon
laquelle on devrait s'abstenir de faire quelque chose si ce n'est pas
le Minhogh majoritaire ou normatif est complément faux ! Et
nous avons déjà réfuté à de nombreuses reprises cet argument. Ce
n'est en aucun cas un argument halakhique, mais plutôt une position
hashqafique déguisée en opinion halakhique.
De
la même manière, il n'y a aucune obligation de se tenir au rite
babylonien et délaisser celui de `aras
Yisro`él. En fait, de nombreuses communautés jusqu'à relativement
récemment suivaient le rite palestinien plutôt que babylonien.
C'était notamment le cas en Égypte, dans certaines communautés du
Maghreb et d'autres endroits encore. Il n'y a aucun problème à
adopter la Birakhath Hammozôn, les Shamônah ´asréh, la Birakhath
Hallavonoh, etc., du Nousah
`aras
Yisro`él.
Précisons
que même si on ne les retire qu'après le coucher du soleil, cette
bénédiction devra être faite, tant que la nuit n'est pas encore
tombée.
- Dans quelles circonstances précises fait-on la bénédiction de « Malbish ´aroummim » ?
HaZa''l
n'ont institué cette bénédiction que lorsqu'on a dormi nu, ce qui
était la norme durant de longs siècles parmi les Juifs, ou
lorsqu'on avait dormi dans sa sous-tunique. En fait, si quelqu'un a
dormi habillé dans ses vêtements extérieurs (c'est-à-dire, les
vêtements qu'il porterait s'il était en public, comme par exemple
sa tunique), il ne doit pas du tout faire cette bénédiction au
matin. C'est ainsi que conformément aux instructions données dans
le Talmoudh, le Ramba''m rapporte ceci7 :
כֵּיצַד:
לָן
בִּכְסוּתוֹ,
אֵינוּ
מְבָרֵךְ כְּשֶׁעוֹמֵד מַלְבִּישׁ
עֲרֻמִּים
« Comment
cela ? Si on a dormi dans son vêtement de dessus, on ne bénit
pas ''Malbish ´aroummim'' lorsqu'on se lève ».
Ainsi,
cette bénédiction n'est faite qu'au moment où l'on se revêt d'un
vêtement de dessus ou d'un vêtement d'extérieur, comme par exemple
un pull, une chemise, un pantalon, un Qamis,
etc., si on avait dormi en sous-tunique, robe de nuit, pyjama, ou
encore tout nu.
- Combien de fois faut-il verser de l'eau sur ses mains avec un Kali avant de manger du pain ou de faire la prière ?
On
verse une fois de l'eau sur chaque main, jusqu'au poignet. La
quantité minimale d'eau est d'une Ravi ith sur chaque main. Une
Ravi´ith équivaut à 143,5 millilitres.
Voir
les Hilkôth Barokhôth 6:5.
- Doit-on se laver les mains avant chacune des prières ?
Ce
n'est obligatoire que pour la prière du matin, et seulement
recommandé pour les autres prières.
Voir
l'article intitulé « Doit-on
se laver le visage, les mains et les pieds avant chaque prière ? »
pour de plus amples détails.
Ajoutons
que si on récite le Shama´ à part des Shamônah ´asréh (car,
contrairement au mythe répandu, il n'y a aucune obligation de faire
les Shamônah ´asréh directement après le Shama´), on devra
également se laver les mains avant. Voir les Hilkôth
Qiryath Shama´ 3:1.
1Voir
le Talmoudh, Barokhôth 60b ; Mishnéh Tôroh, Hilkôth
Tafilloh Ouvirakhath Kôhanim 7:7-8 ; le Ro`''sh, Barokhôth
9:23 ; le Tour et le Shoulhon ´oroukh,
`ôrah Hayim 46
2Shoulhon
´oroukh, `ôrah Hayim
46:8
3Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Tafilloh Ouvirakhath Kôhanim 7:3
4Barokhôth
60b
5Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Tafilloh Ouvirakhath Kôhanim 7:6
6Barokhôth
2:3
7Ibid.,
7:8