ב״ה
La
Paroshoh avec le Ramba''m
Qadhôshim
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Notre
Paroshoh de la semaine suivant le cycle annuel de lecture de la
Tôroh, à savoir la Parashath Qadhôshim, contient la très célèbre
exhortation biblique suivante : וְאָהַבְתָּ
לְרֵעֲךָ כָּמוֹךָ
« et
tu aimeras ton semblable comme toi-même ».1
De
nombreux penseurs et rabbins de tous milieux ont traité de la
difficulté à expliquer le sens simple et direct de cette Miswoh.
Comment, demandent-ils, la Tôroh pourrait attendre d'un individu
qu'il aime et se soucie de son semblable dans une mesure égale à
l'amour qu'il ressent pour lui-même ?
Dans
sa description de cette Miswoh
le Ramba''m ז״ל
offre
une réponse très claire. Voici ce qu'il écrit dans son Mishnéh
Tôroh2 :
Il
est une Miswoh
qui incombe à tout homme d'aimer chacun des Israélites comme son
[propre] corps, car il est dit : « aime ton
semblable comme toi-même ».
C'est pourquoi, il doit faire son éloge, être soucieux de son
argent comme il serait soucieux de son propre argent, et désirer
l'honorer.
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ד מִצְוָה
עַל כָּל אָדָם לֶאֱהֹב אֶת כָּל אֶחָד
וְאֶחָד מִיִּשְׂרָאֵל כְּגוּפוֹ,
שֶׁנֶּאֱמָר
"וְאָהַבְתָּ
לְרֵעֲךָ כָּמוֹךָ".
לְפִיכָּךְ
צָרִיךְ שֶׁיְּסַפַּר בִּשְׁבָחוֹ
וְלָחוּס עַל מְמוֹנוֹ,
כְּמוֹ
שְׁהוּא חָס עַל מְמוֹן עַצְמוֹ וְרוֹצֶה
בִּכְבוֹד עַצְמוֹ
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Le
Ramba''m résout le problème en définissant cette Miswoh
comme étant la nécessité spécifique et concrète de parler
respectueusement des autres et traiter leurs affaires avec soin. La
Tôroh n'exige en réalité pas du tout de chacun d'entre nous de
ressentir un amour pour un coreligionnaire Israélite avec le même
degré que nous nous « aimons » nous-mêmes. La Tôroh ne
nous instruit pas non plus d'être prêt abandonner nos vies ou à
les sacrifier pour les autres comme on le ferait pour soi-même.
Plutôt, elle nous exhorte à traiter les autres de la façon que
nous aimerions être traités par les autres. D'après le Ramba''m,
nous devrions peut-être lire ce verset de la façon suivante :
« Aime
ton semblable comme tu voudrais que lui t'aime »
plutôt que « Aime
ton semblable comme tu t'aimes toi-même ».
La
compréhension que le Ramba''m a de cette Miswoh
découle évidemment du fameux incident rapporté dans le Talmoudh3
concernant un Gôy qui s'est présenté devant Hillél Hazzoqon ז״ל
en
déclarant qu'il désirait se converti au Judaïsme à la condition
qu'Hillél soit capable de lui enseigner l'intégralité de la Tôroh
le temps qu'il pourrait se tenir sur un seul pied. Hillél répondit :
« Ce
qui t'est détestable ne le fais pas à ton semblable ! C'est là
toute la Tôroh ; le reste n'en est que le commentaire. Va et
étudie le reste ! ».
Il se référait à la notion selon laquelle on doit traiter les
autres comme on souhaiterait être traité, et il résuma
l'intégralité du Judaïsme par cette seule phrase. Le Ramba''m
considère qu'elle se rapporte à la Miswoh
de « Aime
ton semblable comme toi-même »,
et il conclut donc que cette Miswoh ne demande pas de littéralement
aimer les autres comme on s'aime soi-même, mais plutôt d'accorder
aux autres le même traitement qu'on souhaiterait pour soi-même.
1Wayyiqro`
19:18
2Hilkôth
Dé´ôth 6:4
3Shabboth
31a