ב״ה
Quand
mettre et retirer les Tafillin ?
Deuxième
Partie
Cet
article peut être téléchargé ici.
Pour
(re)lire la première partie, voir ici.
Le
Ramba''m ז״ל
explique
les moments où l'on peut mettre les Tafillin et où l'on doit les
retirer au Chapitre 4 des Hilkôth Tafillin Oumazouzoh Waséfar Tôroh
dans son Mishnéh Tôroh. Nous avions mentionné quelques-unes de ces
Halokhôth dans la première
partie. Poursuivons notre analyse.
12.
Si quelqu'un était en
chemin avec les Tafillin sur sa tête et le soleil s'est couché,
il doit placer sa main sur elles jusqu'à ce qu'il arrive chez lui
et les retire. S'il était assis au Béth Hammidhrosh avec les
Tafillin sur sa tête et que le jour s'est sanctifié, il doit
placer sa main sur elles jusqu'à ce qu'il arrive chez lui et les
retire. S'il y a une maison située près du mur [d'une ville] où
elles pourront être en sécurité, il doit les y déposer. Et
s'il n'a pas retiré ses Tafillin à partir du coucher du soleil
parce qu'il n'avait pas d'endroit pour les garder et qu'il les a
laissées sur lui afin de les garder, c'est permis.
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יב הָיָה
בָּא בַּדֶּרֶךְ וּתְפִלִּין בְּרֹאשׁוֹ,
וְשָׁקְעָה
עָלָיו הַחַמָּה--מַנִּיחַ
יָדוֹ עֲלֵיהֶן עַד שְׁהוּא מַגִּיעַ
לְבֵיתוֹ,
וְחוֹלֵץ.
הָיָה
יוֹשֵׁב בְּבֵית הַמִּדְרָשׁ וּתְפִלִּין
בְּרֹאשׁוֹ,
וְקָדַשׁ
עָלָיו הַיּוֹם--מַנִּיחַ
יָדוֹ עֲלֵיהֶן עַד שֶׁמַּגִּיעַ
לְבֵיתוֹ,
וְחוֹלֵץ;
וְאִם
יֵשׁ בַּיִת סָמוּךְ לַחוֹמָה שְׁהֶן
מִשְׁתַּמְּרִין בּוֹ,
מַנִּיחָן
שָׁם.
וְאִם
לֹא חָלַץ תְּפִלָּיו מִשֶּׁשָּׁקְעָה
הַחַמָּה,
מִפְּנֵי
שֶׁלֹּא הָיָה לוֹ מָקוֹם לְשָׁמְרָן,
וְנִמְצְאוּ
עָלָיו,
כְּדֵי
לְשָׁמְרָן--מֻתָּר
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Si
quelqu'un était en chemin avec les Tafillin sur sa tête et le
soleil s'est couché :
On parle ici d'un soir de semaine.
il
doit placer sa main sur elles :
Afin que les autres ne le voient pas et n'en arrivent à penser
par erreur qu'il convient de porter les Tafillin après le coucher
du soleil.
jusqu'à
ce qu'il arrive chez lui et les retire :
On ne doit pas retirer les Tafillin en chemin après le coucher du
soleil par crainte qu'elles ne tombent. Par conséquent, il faut
attendre d'arriver chez soi pour le faire.
Il
est évident du contexte de toutes les Halokhôth mentionnées ici
que l'on parle de très petites Tafillin et non pas des grosses
Tafillin standards portées par la plupart des Juifs
d'aujourd'hui. En effet, il n'est pas possible de cacher de sa
main les grosses boîtes des Tafillin standards d'aujourd'hui,
chose qui est, au contraire, très facile avec des Tafillin ayant
de très petites boîtes.
Voici
ci-dessous de petites Tafillin de la tête fabriquées
conformément aux instructions du Ramba''m et communément portées
par les Témonim et Talmidhé HaRamba''m (remarquez que sur
l'illustration ci-dessous elles sont portées exactement comme il
faut, à savoir sur le crâne et non sur le front, contrairement à
ce que font beaucoup de Juifs) :
S'il
était assis au Béth Hammidhrosh avec les Tafillin sur sa tête :
Dans les temps talmudiques, les Bathé Midhroshim étaient situés
dans les champs et il n'était donc pas sûr d'y laisser des
objets.
et
que le jour s'est sanctifié :
On parle ici d'un soir de Shabboth (vendredi). C'est-à-dire que
le soleil s'est couché le vendredi soir, initiant ainsi
automatiquement l'entrée du Shabboth.
Il
est évident que le Ramba''m parle ici du coucher du soleil et non
de la tombée de la nuit, puisque c'est à partir du moment où le
soleil est descendu sous la ligne d'horizon qu'il devient interdit
d'accomplir la moindre Malo`khoh, y compris celle de porter dans
le domaine public.
il
doit placer sa main sur elles jusqu'à ce qu'il arrive chez lui et
les retire : Puisqu'à
ce moment-ci la personne porte les Tafillin comme un vêtement et
non pour accomplir la Miswoh
des Tafillin, les avoir sur soi le vendredi soir en rentrant à la
maison ne constitue pas une transgression de l'interdiction de
porter dans le domaine public à Shabboth, étant donné qu'il est
permis d'avoir sur soi des vêtements à Shabboth.
S'il
y a une maison située près du mur [d'une ville] où elles
pourront être en sécurité, il doit les y déposer :
Cela s'applique aussi bien en semaine qu'à Shabboth. Puisque la
personne a un lieu sûr où placer ses Tafillin, il ne lui est pas
permis de continuer à les porter le soir.
Et
s'il n'a pas retiré ses Tafillin à partir du coucher du soleil
parce qu'il n'avait pas d'endroit pour les garder et qu'il les a
laissées sur lui afin de les garder, c'est permis :
Bien que dans la Halokhoh précédente (voir la Halokhoh 11 dans
la première
partie) le Ramba''m
avait également écrit qu'il était permis d'après le Din de
continuer à porter les Tafillin la nuit si on les avait déjà
sur soi avant le coucher du soleil, les gens ne devaient pas être
mis au courant de cette permission. À l'inverse, lorsqu'on a
l'intention de protéger les Tafillin, on peut les garder sur soi
sans aucun problème.
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13.
Quiconque est exempt de la
récitation du Shama´ est exempt de la [Miswoh
des] Tafillin. Un mineur qui sait garder les Tafillin, son père
doit acquérir pour lui des Tafillin afin de l'éduquer dans les
Miswôth.
Un malade de l'estomac et quiconque ne peut contenir ses fonctions
excrétrices qu'avec difficulté est exempt de la [Miswoh
des] Tafillin. Par contre, tous ceux qui sont rituellement impurs
sont astreints à la [Miswoh
des] Tafillin au même titre que ceux qui sont rituellement purs.
Celui qui n'est pas à l'aise ou dont l'esprit n'est pas apaisée
et qui ne peut concentrer ses pensées est exempt de la [Miswoh
des] Tafillin, car celui qui met les Tafillin il lui est interdit
d'en détourner son esprit.
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יג כָּל
הַפָּטוּר מִקִּרְיַת שְׁמַע,
פָּטוּר
מִן הַתְּפִלִּין.
קָטָן
שֶׁיּוֹדֵעַ לִשְׁמֹר תְּפִלָּיו--אָבִיו
לוֹקֵחַ לוֹ תְּפִלִּין,
כְּדֵי
לְחַנְּכוֹ בַּמִּצְווֹת.
חוֹלֵי
מֵעַיִם,
וְכָל
שְׁאֵינוּ יָכוֹל לִשְׁמֹר אֶת נְקָבָיו
אֵלָא בְּצַעַר--פָּטוּר
מִן הַתְּפִלִּין;
וְכָל
הַטְּמֵאִין,
כֻּלָּן
חַיָּבִין בַּתְּפִלִּין כַּטְּהוֹרִין.
מִצְטַעֵר,
וּמִי
שְׁאֵין דַּעְתּוֹ נְכוֹנָה וּמְיֻשֶּׁבֶת
עָלָיו--פָּטוּר
מִן הַתְּפִלִּין:
שֶׁהַמַּנִּיחַ
תְּפִלִּין,
אָסוּר
לוֹ לְהַסִּיחַ דַּעְתּוֹ מֵהֶן
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Quiconque
est exempt de la récitation du Shama´ :
La liste inclut :
Pour
la liste complète, voir le Chapitre 4 des Hilkôth Qiryath
Shama´.
est
exempt de la [Miswoh des] Tafillin :
Il convient de signaler qu'être exempt d'une Miswoh
ne signifie pas qu'il soit interdit de l'accomplir. En effet, une
personne exemptée d'une Miswoh
qui désire néanmoins l'accomplir peut tout à fait le faire,
sans aucun problème. C'est ainsi qu'aux Hilkôth Sisith
3:10 le Ramba''m écrit que les femmes et les esclaves peuvent
porter des Sisith
ou accomplir n'importe laquelle des autres Miswôth
dont ils sont normalement exemptés, y compris celle des Tafillin.
Voir
à cet égard les articles intitulés « Les
femmes et les Tafillin »
et « Que
signifie avoir un ''Gouf Naqi'' vis-à-vis de la Miswoh des
Tafillin ? ».
Un
mineur qui sait garder les Tafillin :
C'est-à-dire qui sait qu'il ne faut pas dormir avec les Tafillin,
ni aller aux toilettes avec les Tafillin, ni prendre de repas
entier avec les Tafillin, etc.
Nous
reviendrons dans la troisième partie sur les règles à respecter
lorsqu'on a sur soi les Tafillin.
son
père doit acquérir pour lui des Tafillin afin de l'éduquer dans
les Miswôth : À
plusieurs reprises dans son Mishnéh Tôroh le Ramba''m mentionne
l'obligation du père d'éduquer ses enfants concernant
l'accomplissement des Miswôth.
Il
convient de signaler que contrairement au mythe très répandu
aujourd'hui, un enfant n'a pas à attendre de devenir
religieusement majeur pour mettre les Tafillin ou accomplir
d'autres Miswôth
(porter un Tallith, lire la Tôroh en public, etc.). Dès lors
qu'il sait les accomplir il en a l'obligation comme un adulte.
Voir à cet égard l'article intitulé « La
vérité sur la Bar Miswoh ».
D'ailleurs, dans certaines communautés séfarades, il est de
coutume que les enfants portent les Tafillin à partir de l'âge
de 9 ans.
Un
malade de l'estomac et quiconque ne peut contenir ses fonctions
excrétrices qu'avec difficulté :
Parce qu'il pourrait libérer des flatulences et parce qu'il ne
pourra se concentrer sur les Tafillin.
est
exempt de la [Miswoh des] Tafillin :
Mais s'il sent qu'il sera capable de contrôler son corps et ses
pensées pour une période de temps limité, il devra alors les
porter durant cet intervalle de temps.
Par
contre, tous ceux qui sont rituellement impurs sont astreints à
la [Miswoh des] Tafillin au même titre que ceux qui sont
rituellement purs : Car
tout ce qui a trait à la Tôroh ne peut contracter d'impureté.
La Tôroh est pure et le restera toujours. Par conséquent, même
une personne rituellement impure peut accomplir les préceptes de
la Tôroh.
Celui
qui n'est pas à l'aise ou dont l'esprit n'est pas apaisée et qui
ne peut concentrer ses pensées est exempt de la [Miswoh
des] Tafillin : Le
Talmoudh Yarousholmi1
cite comme exemple Rébbi Yanna`y, qui ne mettait ses Tafillin que
trois jours après s'être remis d'une maladie.
car
celui qui met les Tafillin il lui est interdit d'en détourner son
esprit : Comme nous
l'avions vu à la Halokhoh 14 mentionnée dans la première
partie.
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À
suivre...
1Barokhôth
2:3