בס״ד
Comment
les eaux de la Natilath
Yodhayim avant de manger du pain doivent-elles être versées ?
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article peut être téléchargé ici.
Dans
le précédent
article, nous avons discuté de l’exigence de « Kôah
Gavro` ». Nous avons remarqué que lorsque l’on accomplit
la Natilath Yodhayim en versant une Ravi´ith
d’eau sur ses mains, l’eau doit provenir d’un récipient et
être versée par la force humaine. Enfin, nous avons examiné si
l’ouverture et la fermeture d’un robinet constituaient un acte de
Kôah Gavro`. Dans ce nouvel article, nous discuterons de la
manière dont on réalise la Natilath Yodhayim.
- Toum`ath Yodhayim – Sathom Yodhayim Tamé`ôth
Dans
cet article, nous discuterons de la façon de se laver les mains.
Puisque la manière dont les mains sont lavées est fonction des
subtilités des Halokhôth relatives à la Toum`oh et à
la Tohôroh, nous devons fournir un bref historique des
Halokhôth relatives à la Toum`ath Yodhayim avant de
continuer.
Selon
la loi de la Tôroh (Midda`ôrayatho`),
il existe différents niveaux de Toum`oh. Celui qui touche un cadavre
(Méth), souvent appelé אֲבִי
אֲבוֹת הַטֻּמְאָה « `avi
`avôth Hattoum`oh », devient un
« Ri`shôn Latoum`oh ».
De plus, il existe d'autres Toum`ôth qui sont elles-mêmes
considérées comme des « `avôth
Hattoum`oh », comme par exemple une Navéloh,
un Sharas, du sperme, du sang menstruel, etc. Bien qu'une
personne qui touche un Ri`shôn Latoum`oh ne soit
pas Tomé`, un Ri`shôn Latoum`oh fait que les
aliments et les Kélim deviennent un Shéni Latoum`oh.
Le
Talmoudh1
raconte que Shalômôh Hammalakh a décrété que
les סְתָם
יָדַיִם « Sathom
Yodhayim », les mains qui n'ont pas été surveillées,
soient considérées comme un Shalishi Latoum`oh,
et par conséquent, il faut faire la Natilath
Yodhayim avant de toucher des Qodhôshim. En outre, le
Talmoudh2
rapporte que puisque les mains de quelqu'un sont « ´asqoniyôth »
- c'est-à-dire qu'elles sont toujours actives - nous craignons
qu'elles aient touché quelque chose d'impur ou une partie impure du
corps de la personne3,
et Béth Shamma`y et Béth Hillél ont donc institué qu'il faut se
laver les mains avant de manger de la Taroumoh,
car les mains non lavées invalident la Taroumoh4.
Selon ce décret, les « Sathom
Yodhayim » sont un Shéni Latoum`oh, et
donc un Kôhén ne peut pas toucher de la Taroumoh
avant d'avoir fait la Natilath Yodhayim.
Comme
nous l'avions mentionné dans la première
partie de cette série d'articles, les Hakhomim
ont décrété plus tard que même les Houllin (pains qui ne
sont pas de la Taroumoh) ne peuvent pas être
mangés sans d'abord avoir fait la Natilath
Yodhayim. Ils voulaient apparemment que les Kôhanim
s'habituent à se laver les mains et ont donc exigé que tout le
monde se lave les mains avant de manger du pain. Cette promulgation
est observée même après la destruction du Béth Hammiqdosh afin
que nous soyons prêts pour sa reconstruction rapide.
- Lever ses mains après la Natilath Yodhayim
La
Mishnoh5
explique que lors de la Natilath Yodhayim, bien
que l’on purifie les mains, le lavage laisse l’eau impure
(« Mayim Tamé`im »)
sur les mains. On n'est pas autorisé à manger du pain alors que
l'eau impure est sur nos mains, et donc, selon certains6,
R. `abbohou enseigne : « Quiconque mange du pain sans
d'abord essuyer ses mains, c'est comme s'il mangeait de la nourriture
impure ». La Mishnoh décrit alors comment on doit se laver
les mains une deuxième fois afin d’enlever l’eau impure des
mains. Comme nous le verrons, la plupart des Ri`shônim soutiennent
que si l’on verse une Ravi´ith d’eau sur les
deux mains ensemble ou sur chaque main séparément, l’eau restant
sur les mains est Tohôr et un deuxième lavage n’est pas
nécessaire. Le Ra`ava''d est en désaccord et ordonne qu’un
deuxième lavage soit effectué dans tous les cas.
Le
Talmoudh7
cite Rov, qui soulève une préoccupation supplémentaire :
Hiyo`
b. `ashi a dit au nom de Rov : Avec le premier lavage [avant le
repas], il est nécessaire de lever les mains; avec le dernier lavage
[après le repas], il faut baisser les mains.
Il
y a un enseignement similaire : Celui qui se lave les mains
[avant le repas] doit les soulever, de peur que l'eau ne passe
au-delà de l'articulation, revienne et les rende impures.
Rov
déclare donc que lors du lavage des mains avant de manger du pain
(connu sous le nom de « Mayim Ri`shônim »), il
faut lever les mains. Il s’inquiète du fait que l’eau qui reste
sur les mains après avoir été lavées reviendra et rendra les
mains impures une deuxième fois.
Les
Ri`shônim ne sont pas d'accord sur la façon de comprendre la
préoccupation de Rov ; nous présenterons deux approches.
Certains
Ri`shônim8
expliquent que le décret rabbinique de Toum`ath Yodhayim s'applique
uniquement aux mains jusqu'au poignet. De plus, seule l’eau versée
sur la main sous le poignet a la capacité de purifier les Mayim
Tamé`im dès la première coulée. Par
conséquent, expliquent-ils, Rov craint qu'après s'être lavé les
mains, si l'individu ne garde pas les mains levées jusqu'à ce
qu'elles soient sèches, l'eau impure qui a coulé au-dessus du
poignet peut retomber sur sa main après le deuxième lavage et
rendre à nouveau la main Tomé`. Par conséquent, il faut garder ses
mains surélevées jusqu'à ce que les mains soient sèches.
Rash''i9
propose une explication légèrement différente basée sur une
variante du texte. Il explique que le deuxième lavage peut purifier
l'eau impure qui s'écoulait au-dessus du poignet. Cependant, si le
deuxième lavage n'a atteint que le poignet et n'a pas atteint l'eau
qui coulait au-dessus du poignet, l'eau au-dessus du poignet
retournera sur les mains et les rendra impures.
Le
Rashba''`10
propose une approche complètement différente. Il explique que le
passage talmudique tiré de Sôtoh dans lequel Rov décide que celui
qui se lave doit lever les mains suppose que l’on ne doit se laver
que jusqu’à l'endroit où les doigts se joignent. Cependant, l'eau
qui est versée au-dessus des articulations, jusqu'au poignet,
devient également Tomé`. Par conséquent, Rov craint que cette eau
impure ne revienne vers les doigts et les rende impurs. Cependant,
comme la Halokhoh ne suit pas ce passage, mais tranche
plutôt qu'il faut se laver jusqu'au poignet, il n'y a pas de raison
de lever les mains, car le Rashba''` soutient que l'eau qui coule
au-dessus du poignet ne revient pas et ne rend pas la main impure.
En
résumé, alors que la plupart des Ri`shônim supposent que celui qui
se lave les mains doit les élever jusqu'à ce qu'elles soient
séchées, craignant que l'eau du premier lavage puisse remonter le
bras puis reculer, rendant les mains impures, le Rashba''` pense que
celui qui se lave entièrement les mains, comme cela devrait l'être
halakhiquement, n'a aucune raison de lever les mains.
Le
Rambo''m tranche clairement dans son Mishnéh Tôroh que les mains
doivent être levées après avoir versé l'eau :11
[Pour]
les premières eaux, il est nécessaire qu'il élève ses mains
vers le haut, de sorte que les eaux ne coulent pas au-delà du
poignet, et ne reviennent et ne souillent les mains. |
מַיִם
רִאשׁוֹנִים--צָרִיךְ
שֶׁיַּגְבִּיהַּ יָדָיו לְמַעְלָה,
שֶׁלֹּא
יֵצְאוּ מַיִם חוּץ לַפֵּרֶק וְיַחְזְרוּ
וִיטַמְּאוּ אֶת הַיָּדַיִם.
|
Le
Shoulhon ´oroukh12
tranche exactement comme le Rambo''m que celui qui fait la Natilath
Yodhayim qui précède un repas doit lever les mains afin que l'eau
ne coule pas par-dessus ses poignets, puis ne reviennent rendre à
nouveau ses mains impures. Il continue cependant d'écrire que bien
que quelqu'un qui ne se lave pas les mains jusqu'au poignet doit
lever les mains, celui qui se lave les mains jusqu'au poignet n'a pas
besoin de lever les mains. Le Ramo''` fait remarquer que certains ne
sont pas d'accord avec cette indulgence, et le Mishnoh Barouroh
affirme qu'en effet la majorité des Ri`shônim ne font pas de
distinction entre celui qui lave jusqu'à ses phalanges et celui qui
lave jusqu'à ses poignets.
Fait
intéressant, le Béth Yôséph se demande pourquoi on devrait lever
les mains alors qu'on pourrait simplement les garder tournées vers
le bas pendant la durée du lavage. Il conclut que cela pourrait
effectivement être vrai; il est possible que la seule raison pour
laquelle Rov suggère de lever la main soit basée sur le verset
suivant :13
וַיְנַטְּלֵם
וַיְנַשְּׂאֵם « il
les lava et les souleva ».Le
Ramo''` rapporte cette suggestion. Le Mishnoih Barouroh14
soulève à la fois des objections techniques et kabbalistiques à
cette proposition.
- Combien de fois l'eau est-elle versée sur les mains ?
Comme
nous l'avons vu ci-dessus, le Rambo''m et le Shoulhon
´oroukh tranchent en accord avec la Mishnoh de Yodhayim, qui exige
que l'on se lave chaque main deux fois. Le premier lavage purifie la
main tandis que le second lavage purifie et élimine l'eau impure.
Les
Ri`shônim15
écrivent que celui qui verse une Ravi´ith d'eau
sur les deux mains ou une Ravi´ith d'eau sur
chaque main séparément n'a pas besoin de verser de l'eau sur ses
mains une deuxième fois, car l'eau de la première coulée n'est pas
Tomé`. Le Béth Yôséph16
explique que les Hakhomim considéraient celui qui
versait une Ravi´ith sur ses mains comme celui
qui s'immerge dans une Miqwoh, auquel cas il ne serait pas obligé de
retirer l’eau impure. Par conséquent, celui qui verse une Ravi´ith
sur les deux mains ou une Ravi´ith sur chaque
main séparément n’a pas besoin de lever les mains, et l’eau qui
reste sur les mains n’est pas impure. De même, comme nous l'avons
appris précédemment, celui qui plonge ses mains dans une rivière
ou un lac n'a pas besoin de plonger ses mains deux fois dans le plan
d'eau.
Même
si R. Yôséph Qa`rô, dans son Béth Yôséph17,
écrit que le Ra`ava''d n'est pas d'accord et qu'on aurait besoin
d'un deuxième lavage même après s'être lavé les mains avec de
l'eau, dans son Shoulhon ´orukh18
il tranche comme le Rambo''m que celui qui se lave les mains avec une
Ravi´ith d'eau sur chaque main n'a pas besoin de
se laver à nouveau, car l'eau laissée sur les mains n'est pas
considérée comme des Mayim Tamé`im.
Le
Mishnoh Barouroh19
rapporte qu’aujourd’hui, il n’est pas de coutume de lever la
main lors de l’exécution de la Natilath
Yodhayim (mais nous, les Talmidhé HoRambo''m, continuons à le
faire). Il suggère que cela est dû au fait que l’on verse
généralement une Ravi´ith d’eau sur chaque
main. Cependant, il prévient qu'il faut faire attention à se laver
toute la main, en veillant à ce que l'eau atteigne même le bout des
doigts, et pas seulement le côté des mains.
Fait
intéressant, le ´oroukh Hashshoulhon20
insiste sur le fait que « celui qui lève la main sera béni…
Pourquoi ne devrions-nous pas faire cette chose (c.-à-d., lever la
main), car elle n'implique aucun effort ni perte ? Et telle est
notre coutume ».
Dans
le prochain article, nous montrerons comment des questions
supplémentaires concernant la Toum`oh Watohôroh
ont également un impact sur la manière dont on se lave les mains.
Par exemple, que se passe-t-il si après s'être correctement lavé
les mains, on touche les mains d'une autre personne qui ne s'est pas
encore lavé les mains ? De plus, faut-il sécher les poignées
du Kali avant de faire la Natilath
Yodhayim ?
1Shabboth
15a
2Ibid.,
14b-15b
3Voir
Rash''i sur Ibid., 14a.
4Ibid.,
13b ; voir aussi ´érouvin 21b.
5Yodhayim
2:3
6Voir
le Ba''h, `ôrah Hayyim
165.
7Sôtoh
4b
8Le
Ro''sh, Houllin 8:8 et Tashouvôth
48:11 ; le SaMo''G, ´asin
24, Hilkôth Natilath Yodhayim ;
le Ra''sh sur Yodhayim 2:3
9Sur
Sôtoh 4b.
10Tashouvôth
3:260
11Hilkôth
Barokhôth 6:17
12`ôrah
Hayyim 162:1
13Yasha´yohou
63:9
14162:9
15Voir
les Tôsophôth sur Houllin 107a ; le
Ro''sh, Houllin 8:18 ; voir aussi la
Mishnoh de Yodhayim 2:1.
16Simon
162
17Ibid.
18`ôrah
Hayyim 162:1
19162:9
20162:7