mardi 31 mars 2020

Le coronavirus a marqué la fin de la Da´ath Tôroh


בס״ד

Le coronavirus a marqué la fin de la Da´ath Tôroh


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Ce qui va suivre n'est pas la chose la plus facile à dire et à écrire, car je sais déjà à l'avance les critiques que cet article va susciter. Mais les choses se doivent d'être dites.

La pandémie de coronavirus (COVID-19) est riche en enseignements d'un point de vue religieux. Mais l'une des leçons les plus fondamentales et choquantes est que ceux qui étaient censés être les guides et protecteurs du ´am Yisro`él se sont, en réalité, avérés être le bourreau du ´am Yisro`él ! Avec effroi, nous assistons à une hécatombe au sein de la communauté juive à travers le monde, parce que bon nombre de rabbins n'ont pas été à la hauteur. Confiant que les religieux ne seraient pas touchés « parce que la Tôroh protège », les rabbins n'ont pas fait fermer les synagogues, les maisons d'étude, ni annuler ou reporter les mariages et d'autres types de rassemblements communautaires, alors que les autorités avaient déjà lancé des appels au confinement partiel ou total. Résultat ? Partout le taux de contamination des Juifs religieux est extrêmement élevé.

C'est seulement la semaine dernière (largement en retard, alors que les Harédhim étaient déjà largement contaminés par le COVID-19) que le Rov Haïm Kanievsky et le Rov Gershon Edelstein ont tranché qu'il était interdit de prier dans un Minyon de rue ou de tenir des études dans une Yashivoh, et de plus que toute personne qui déclare avoir du Bitohôn et prenait à la légère les directives médicales était un Rôdhéph et qu'il fallait le signaler aux autorités. Or, ce n'était pas ce qu'ils soutenaient encore quelques jours avant cette décision, bien au contraire !

Le revirement était inévitable. Le coronavirus balaie les communautés Harédhim comme la peste. Bien que les Harédhim ne représentent que 10% de la population en Israël, ils représentent 50% des cas de coronavirus. Bnei Brak a le taux d'infection par habitant le plus élevé de tout Israël. Que dire des quartiers Harédhim aux États-Unis, comme Boro Park, Crown Heights, Williamsburg, etc., où les taux de contamination sont incroyablement élevés, avec des ambulances faisant des allers-retours quotidiens ? Même le Satmar Rebbe, Ahron Teitelbaum, qui prenait, comme ces autres collègues pseudos « Gadhôlim », le coronavirus à la légère, a fini par être contaminé !

Tout cela à cause du soi-disant leadership rabbinique dans le monde Harédhi mené par Rov Haïm Kanievsky, le Rov Gershon Edelstein et d'autres (même en France). Lorsque tout le monde criait aux Harédhim de fermer les synagogues et les Yashivôth, le Rov Haïm Kanievsky a été cité avec enthousiasme par des Ro`shé Yashivôth comme ayant dit que la fermeture des Yashivôth était plus dangereuse que le coronavirus, car les Yashivôth protègent réellement contre cela.

Sans le savoir, rien que par ses propos, le Rov Haïm Kanievsky s'est lui-même donné le statut de Rôdhéph, puisque ses propos irresponsables en amenant des milliers de religieux à tomber dans la gueule du loup ! C'est peut-être la première fois dans l'histoire que quelqu'un largement considéré comme un Godhôl Battôroh (Grand dans la Tôroh) se décrit effectivement comme un Rôdhéph.

Maintenant, il y aura immédiatement des gens qui protesteront que l'on ne peut pas blâmer le Rov Haïm Kanievsky - il n'était tout simplement pas au courant de la gravité récente de la situation. Mais tout le monde l'était ! Et les avertissements furent amplement reliés. En outre, le Rov Haïm Kanievsky et d'autres ont toujours été adulés comme étant doté soi-disant de Rouah Haqqôdhash, avoir des pouvoirs extraordinaires, et tout le blabla qui entoure les personnalités charismatiques. Le problème n'est pas le Rov Haïm Kanievsky, en lui-même; il se situe plutôt sur l'intégralité de la société Harédhi, aveuglée par le fanatisme et la foi inconditionnelle dans leurs guides, qu'ils considèrent comme des « leaders » et les promeuvent en tant que tels.

Nous savons tous comment, avant la Shoah, divers dirigeants rabbiniques exhortaient leurs partisans à rester en Europe, et leur assurant par « Rouah Haqqôdhash » que rien ne leur arriverait, qu'Hitler serait rapidement déraciné sans pouvoir faire le moindre mal aux Juifs, et que le Moshiah viendrait. Et nous savons que non seulement rien de tout cela ne s'est produit, mais pire encore, ce fut tout l'inverse. Or, c'est quelque chose qui se passe en ce moment, que tout le monde peut voir de ses propres yeux. Tous les autres avertissaient que l'approche Harédhi mènerait à la mort, mais les autres ne furent pas écoutés parce qu'ils n'avaient pas de « Da´ath Tôroh », donc leur opinion ne comptait pas. Jusqu'à ce que la Da´ath Tôroh, avec le Rov Haïm Kanievsky en tête, en vienne soudainement à la réalisation choquante que les autres avaient réellement raison.

Comme le Rov Aharon Lichtenstein l'avait dit : « S'il n'y a pas de Da´ath, il n'y a pas de Da´ath Tôroh ! ». Et comme le Rov Eliezer Melamed l'a dit : « Je ne considère pas [les Gedolim Harédhim] comme étant Gedolé Torah ... la Gadlout BeTorah nécessite une gestion globale et pleinement responsable des problèmes graves auxquels la génération est confrontée, notamment : l'attitude envers Am Yisrael dans toute sa diversité et à différents niveaux - religieux et non religieux; ... l'attitude envers la science et le travail, et les questions sociales et économiques contemporaines. »

Que vaut la « Da´ath Tôroh », quand des non-Harédhim, des non Bané Tôroh, avaient raison, et que la Da´ath Tôroh avait tort, dans une affaire de vie ou de mort ?! Le coronavirus a tué la notion Harédhi de « Da´ath Tôroh » et de « Gadhôlim » !

Il est enseigné dans le Talmoudh : « Si quelqu'un le mérite, la Tôroh sera un élixir de vie ; s'il ne le mérite pas, la Tôroh deviendra une potion de mort » (Yômo 72b). Nous l'avons vu de nos propres yeux !

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