mercredi 3 juin 2020

Qui est le « serviteur souffrant » de Yasha´yohou 53 ? - Troisième Partie


בס״ד

Qui est le « serviteur souffrant » de Yasha´yohou 53 ?

Troisième Partie


Cet article peut être téléchargé ici.

Pour (re)lire la première partie, voir ici. Pour (re)lire la deuxième partie, voir ici.

    V.            Segment 3 – Yasha´yohou 53:5-8

A.    Le texte hébreu avec les traductions juives et chrétiennes

Ésaïe
Louis Segond
La Bible du Rabbinat
Texte hébreu
53 :5
Mais il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, Et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris.
Et c'est pour nos péchés qu'il a été meurtri, par nos iniquités qu'il a été écrasé; le châtiment, gage de notre salut, pesait sur lui, et c'est sa blessure qui nous a valu la guérison.
וְהוּא מְחֹלָל מִפְּשָׁעֵנוּ, מְדֻכָּא מֵעֲוֺנֹתֵינוּ; מוּסַר שְׁלוֹמֵנוּ עָלָיו, וּבַחֲבֻרָתוֹ נִרְפָּא-לָנוּ.
53 :6
Nous étions tous errants comme des brebis, Chacun suivait sa propre voie; Et l'Éternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous.
Nous étions tous comme des brebis errantes, chacun se dirigeant de son côté, et Dieu a fait retomber sur lui notre crime à tous.
כֻּלָּנוּ כַּצֹּאן תָּעִינוּ, אִישׁ לְדַרְכּוֹ פָּנִינוּ; וַיהוָה הִפְגִּיעַ בּוֹ, אֵת עֲוֺן כֻּלָּנוּ.
53 :7
Il a été maltraité et opprimé, Et il n'a point ouvert la bouche, Semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie, A une brebis muette devant ceux qui la tondent; Il n'a point ouvert la bouche.
Maltraité, injurié, il n'ouvrait pas la bouche; pareil à l'agneau qu'on mène à la boucherie, à la brebis silencieuse devant ceux qui la tondent, il n'ouvrait pas la bouche.
נִגַּשׂ וְהוּא נַעֲנֶה, וְלֹא יִפְתַּח-פִּיו, כַּשֶּׂה לַטֶּבַח יוּבָל, וּכְרָחֵל לִפְנֵי גֹזְזֶיהָ נֶאֱלָמָה; וְלֹא יִפְתַּח, פִּיו.
53 :8
Il a été enlevé par l'angoisse et le châtiment; Et parmi ceux de sa génération, qui a cru Qu'il était retranché de la terre des vivants Et frappé pour les péchés de mon peuple?
Faute de protection et de justice, il a été enlevé. Qui pourrait décrire sa destinée? Car il s'est vu retrancher du pays des vivants, les coups qui le frappaient avaient pour cause les péchés des peuples.
מֵעֹצֶר וּמִמִּשְׁפָּט לֻקָּח, וְאֶת-דּוֹרוֹ מִי יְשׂוֹחֵחַ:  כִּי נִגְזַר מֵאֶרֶץ חַיִּים, מִפֶּשַׁע עַמִּי נֶגַע לָמוֹ.

B.    Analyse de Yasha´yohou 53:5-8

L'étape de vérification de la méthode scientifique reprend avec le test de l'hypothèse sur les quatre versets du segment actuel du Quatrième Chant du Serviteur, Yasha´yohou 53:5-8. Des preuves tirées du ṬaNa’’Kh et des archives historiques sont utilisées pour vérifier si Israël = serviteur « colle » ay contexte.

L'importance de connaître l'identité des « locuteurs » a été soulignée au début de la première partie. Dans le premier passage, Yasha´yohou 52:13-15, c'était la « voix » de Hashshém telle qu'elle est rapportée par Yasha´yohou. Lorsque le chapitre 53 s'ouvre, un changement brusque se produit dans la « voix », et à présent le prophète transmet les paroles des nations (des Gôyim). Dans ce segment-ci, les nations (Gôyim) parlent encore et, tandis qu’elles commencent à reconnaître la place appropriée d’Israël et son rôle dans l’histoire, elles confessent leur culpabilité et admettent le traitement injuste auquel elles ont soumis Israël.

Yasha´yohou 53:5
Louis Segond
La Bible du Rabbinat
Texte hébreu
Mais il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, Et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris.
Et c'est pour nos péchés qu'il a été meurtri, par nos iniquités qu'il a été écrasé; le châtiment, gage de notre salut, pesait sur lui, et c'est sa blessure qui nous a valu la guérison.
וְהוּא מְחֹלָל מִפְּשָׁעֵנוּ, מְדֻכָּא מֵעֲוֺנֹתֵינוּ; מוּסַר שְׁלוֹמֵנוּ עָלָיו, וּבַחֲבֻרָתוֹ נִרְפָּא-לָנוּ.

Une remarque importante est nécessaire ici. Lorsque les missionnaires lisent « pour nos péchés » et « pour nos iniquités » au début de ce verset, ils imaginent directement une mort expiatoire. En d’autres mots, ils comprennent ces mots comme voulant dire que le sujet de ce verset (qu’ils imaginent être `ôthô Ho`ish) serait frappé POUR les péchés et iniquités d’autrui, comme si le sujet acceptait d’assumer sur lui toutes ces afflictions afin que d’autres puissent se faire expier leurs péchés et iniquités. Or, ce n’est pas ce que dit le texte hébreu ; d’où l’importance pour notre étude de constamment afficher le texte hébreu aux côtés des traductions, car sans cela n’importe quelle manipulation deviendrait possible. Que dit le texte hébreu ? מִפְּשָׁעֵנוּ et מֵעֲוֺנֹתֵינוּ. Dans les deux cas, la préposition מִן (qui se raccourci en מִ lorsqu’il est attaché à un mot ne commençant ni par une gutturale ni par un ר, ou en מֵ lorsqu’il est attaché à un mot commençant par une gutturale ou par un ר) est attaché aux mots « nos péchés » et « nos iniquités », et ne signifie pas « pour » mais « à partir de » ou « par ». Ainsi, cette partie du segment doit se comprendre, non pas par le fait que le serviteur aurait été frappé et affligé POUR les péchés et transgressions des autres, mais PAR les péchés et transgressions des autres ! Il n’y a donc AUCUNE souffrance expiatoire sous-entendue ici. Le verset signifie simplement que le serviteur fut frappé par les actes de péché et d’iniquité des nations (Gôyim). C’est-à-dire que cette souffrance fut causée par le comportement des nations (Gôyim) envers le serviteur. Non seulement l’idée de souffrance expiatoire que quelqu’un pourrait assumer pour sauver les autres ne se retrouve pas dans ce verset, mais pire encore, cette doctrine est contraire au ṬaNa’’Kh qui enseigne en de nombreux endroits que chaque être humain est responsable de ses propres péchés. Lisez par vous-mêmes, par exemple : Exode 32 :31-33, Nombres 35 :33, Deutéronome 24 :16, 2 Rois 14 :6, Jérémie 31 :29 (verset 30 dans les bibles chrétiennes), Ezéchiel 18 :4, 20 et Psaumes 49 :7-8.

La signification de ce verset, avec Israël comme serviteur, est cohérente avec l'histoire du peuple juif et avec son avenir promis, comme cela a déjà été montré dans le segment précédent. Les nations (Gôyim) se rendent compte que leur propre maladie (peut-être la maladie de l'antisémitisme) est devenue le véhicule pour opprimer le peuple juif au fil des ans. Ils ont fait souffrir les Juifs pour leurs propres fins égoïstes; ce n'était pas, comme ils l'avaient prétendu, Hashshém qui punissait Israël pour son propre comportement coupable, comme le revendiquent de nombreux Gôyim qui justifient les péripéties, mésaventures et afflictions du peuple juif à son rejet de la prétendu messianité de `ôthô Ho`ish. Alors que les nations (Gôyim) croyaient qu'Israël subissait une rétribution divine pour ses péchés, ils ont réalisé que la souffrance d'Israël était principalement due aux actions et au péché de ses oppresseurs. Ce thème est développé dans le ṬaNa’’KH en plusieurs endroits, comme par exemple dans les deux passages suivants :

Yirmayohou 10 :25
Déverse ton indignation sur les peuples qui ne te connaissent pas et sur les races qui n'invoquent pas ton nom; car ils ont dévoré Jacob, ils l'ont dévoré, anéanti, et ont ruiné ses foyers.
שְׁפֹךְ חֲמָתְךָ, עַל-הַגּוֹיִם אֲשֶׁר לֹא-יְדָעוּךָ, וְעַל מִשְׁפָּחוֹת, אֲשֶׁר בְּשִׁמְךָ לֹא קָרָאוּ:  כִּי-אָכְלוּ אֶת-יַעֲקֹב, וַאֲכָלֻהוּ וַיְכַלֻּהוּ, וְאֶת-נָוֵהוּ, הֵשַׁמּוּ.

Yirmayohou 50 :7
Tous ceux qui les rencontraient en faisaient leur pâture, et leurs ennemis disaient: "Nous ne faisons pas de mal, puisqu'ils ont péché contre l'Eternel, leur abri véridique, contre l'Eternel, espoir de leurs ancêtres."
כָּל-מוֹצְאֵיהֶם אֲכָלוּם, וְצָרֵיהֶם אָמְרוּ לֹא נֶאְשָׁם; תַּחַת, אֲשֶׁר חָטְאוּ לַיהוָה נְוֵה-צֶדֶק, וּמִקְוֵה אֲבוֹתֵיהֶם, יְהוָה

Dans ce dernier passage, nous voyons EXACTEMENT le même thème que Yasha´yohou, à savoir l’affirmation des Gôyim que c’est certainement pour ses propres péchés que le peuple juif souffre. En d’autres mots, les Gôyim pensaient qu’il était justifié de faire souffrir Israël, car ces souffrances n’étaient rien d’autres que leurs châtiments pour s’être rebellé contre Hashshém ! Mais Yasha´yohou nous a dévoilé qu’à la fin des temps les Gôyim se rendront compte de la fausseté de cette justification, et admettront que ce sont en fait leurs propres iniquités qui les ont amené à faire souffrir Israël.

Dans le segment précédent, il a été démontré comment Israël est souvent décrit dans ṬaNa’’Kh comme ayant été meurtri et blessé par les nations (Gôyim). Yasha´yohou nous parle donc ici de la guérison des Gôyim et non de celle d’Israël ! La guérison qu’ils ont connue pourrait être la fin de leur antisémitisme une fois qu'ils auront vécu cette magnifique révélation au sujet d’Israël.

Une question souvent posée est : comment les blessures d’Israël guériront-elles les nations (les Gôyim) ? En d'autres termes, quel est le processus par lequel cette guérison est effectuée ? C'est une bonne question, à laquelle la réponse donne un aperçu supplémentaire de l'éventuelle rédemption d'Israël et de son impact sur les nations (Gôyim) du monde.

Comme cela a été noté plus haut, les nations (Gôyim) ont cru, et beaucoup le croient encore, que les blessures et les souffrances du peuple juif ont été infligées par Hashshém parce que les Juifs ont été maudits. Ce n'est pas vrai. La souffrance qui était due à la rétribution divine fait en fait partie d'un processus de « raffinage » qui finira par provoquer la rédemption et une gloire supérieure. Le salaire de la désobéissance est décrit avec des détails atroces dans la section de la Ṭôroh appelée תּוֹכֵחָה « Ṭôkhéḥoh »[1] - les conséquences qui se produiront pour ceux qui transgressent les Miṣwôth. Cette réprimande, qui a entraîné des blessures et des souffrances, mènera le peuple à se repentir et, comme le conclut la « Ṭôkhéḥoh » (Wayyiqro` 26:40-43), le repentir apportera la restauration, il remettra Israël sur le droit chemin, auquel moment Israël méritera d'être guéri. Ceci est similaire à un parent qui punit un enfant pour des méfaits, en s'attendant à ce qu'un tel comportement soit corrigé et ne se répète pas à l'avenir.

En fin de compte, quand Israël méritera l'arrivée de l'ère messianique, les nations (Gôyim) en bénéficieront également - elles seront guéries de l'antisémitisme, de l'idolâtrie et d'autres abominations. En d’autres termes, la souffrance d’Israël (qui leur permet de s’endurcir et se renforcer dans leur attachement à la Ṭôroh et aux Miṣwôth, puisque les souffrances que leur font subir les Gôyim les amènent sans cesse à désirer se rapprocher de Hashshém) finira par conduire au rachat du monde, dont bénéficieront également les nations (les Gôyim).

Israël, en tant que serviteur de Hashshém, colle parfaitement au contexte de Yasha´yohou 53:5.

Yasha´yohou 53:6
Louis Segond
La Bible du Rabbinat
Texte hébreu
Nous étions tous errants comme des brebis, Chacun suivait sa propre voie; Et l'Éternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous.
Nous étions tous comme des brebis errantes, chacun se dirigeant de son côté, et Dieu a fait retomber sur lui notre crime à tous.
כֻּלָּנוּ כַּצֹּאן תָּעִינוּ, אִישׁ לְדַרְכּוֹ פָּנִינוּ; וַיהוָה הִפְגִּיעַ בּוֹ, אֵת עֲוֺן כֻּלָּנוּ.

Concernant la dernière partie de ce verset, les missionnaires le prennent comme indicateur d’une expiation vicaire. Mais voir plus haut ce que nous avions dit à ce sujet. D’autant qu’il a déjà été démontré qu’il s’agit ici de la confession des Gôyim.

Quand Hashshém punit Israël, Il utilise souvent les nations (Gôyim) pour qu’elles servent de « bâton de discipline » :

Yasha´yohou 10 :5
Malheur à Achour, instrument de ma colère, aux mains de qui mon courroux est un bâton vengeur!
הוֹי אַשּׁוּר, שֵׁבֶט אַפִּי; וּמַטֶּה-הוּא בְיָדָם, זַעְמִי

avaqqouq 1 :12
N'es-tu pas, de toute éternité, ô Seigneur, mon Dieu, mon Saint? Non, nous ne mourrons pas! Eternel, c'est pour faire justice que tu as commis ce peuple (les chaldéens)! O mon Rocher, c'est pour châtier que tu l'as établi!
הֲלוֹא אַתָּה מִקֶּדֶם, יְהוָה אֱלֹהַי קְדֹשִׁי--לֹא נָמוּת; יְהוָה לְמִשְׁפָּט שַׂמְתּוֹ, וְצוּר לְהוֹכִיחַ יְסַדְתּוֹ.

Les nations (Gôyim) ont été utilisées par Hashshém pour punir Israël, mais elles sont allées au-delà de leur mission spécifique, faisant ainsi souffrir Israël plus que nécessaire. C’est pourquoi elles admettent ici que, comme des brebis errantes, elles se sont écartées de la mission qui leur avait été assignée pour n’en faire qu’à leur tête.

Israël, en tant que serviteur de Hashshém, colle parfaitement au contexte de Yasha´yohou 53:6.

Yasha´yohou 53:7
Louis Segond
La Bible du Rabbinat
Texte hébreu
Il a été maltraité et opprimé, Et il n'a point ouvert la bouche, Semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie, A une brebis muette devant ceux qui la tondent; Il n'a point ouvert la bouche.
Maltraité, injurié, il n'ouvrait pas la bouche; pareil à l'agneau qu'on mène à la boucherie, à la brebis silencieuse devant ceux qui la tondent, il n'ouvrait pas la bouche.
נִגַּשׂ וְהוּא נַעֲנֶה, וְלֹא יִפְתַּח-פִּיו, כַּשֶּׂה לַטֶּבַח יוּבָל, וּכְרָחֵל לִפְנֵי גֹזְזֶיהָ נֶאֱלָמָה; וְלֹא יִפְתַּח, פִּיו.

En ce qui concerne le contexte, le reste d'Israël a été massacré comme des moutons se faisant égorger, un symbolisme qui est courant dans le ṬaNa’’Kh :

Zakharyoh 11 :4-7
Ainsi parle l'Eternel, mon Dieu: "Mène paître ces brebis destinées à la boucherie, puisque leurs acquéreurs les égorgent, sans se croire en faute, et ceux qui les vendent s'écrient: "Dieu soit loué! J'ai fait fortune!" Et leurs pasteurs ne les épargnent point. C'est que désormais je n'aurai plus de ménagement pour les habitants de ce pays, dit l'Eternel; je vais, au contraire, livrer ces hommes aux entreprises de l'un sur l'autre et au pouvoir de leur roi. Ils couvriront le pays de ruines, et je ne le sauverai pas de leurs mains." Je menai donc paître ces brebis destinées à la boucherie, à savoir les plus faibles du troupeau; et je me munis de deux bâtons, dont j'appelai l'un "Bienveillance" et l'autre "Liens". Tandis que je faisais paître les brebis,
כֹּה אָמַר, יְהוָה אֱלֹהָי:  רְעֵה, אֶת-צֹאן הַהֲרֵגָה. אֲשֶׁר קֹנֵיהֶן יַהַרְגֻן, וְלֹא יֶאְשָׁמוּ, וּמֹכְרֵיהֶן יֹאמַר, בָּרוּךְ יְהוָה וַאעְשִׁר; וְרֹעֵיהֶם, לֹא יַחְמוֹל עֲלֵיהֶן. כִּי לֹא אֶחְמוֹל עוֹד, עַל-יֹשְׁבֵי הָאָרֶץ--נְאֻם-יְהוָה; וְהִנֵּה אָנֹכִי מַמְצִיא אֶת-הָאָדָם, אִישׁ בְּיַד-רֵעֵהוּ וּבְיַד מַלְכּוֹ, וְכִתְּתוּ אֶת-הָאָרֶץ, וְלֹא אַצִּיל מִיָּדָם. וָאֶרְעֶה אֶת-צֹאן הַהֲרֵגָה, לָכֵן עֲנִיֵּי הַצֹּאן; וָאֶקַּח-לִי שְׁנֵי מַקְלוֹת, לְאַחַד קָרָאתִי נֹעַם וּלְאַחַד קָרָאתִי חֹבְלִים, וָאֶרְעֶה, אֶת-הַצֹּאן.

ahillim 44 :12, 23
Tu nous livres comme des troupeaux dont on se nourrit, et nous éparpilles parmi les nations… Mais pour toi nous subissons chaque jour la mort; on nous considère comme des brebis destinées à la boucherie.
תִּתְּנֵנוּ, כְּצֹאן מַאֲכָל;    וּבַגּוֹיִם, זֵרִיתָנוּ. כִּי-עָלֶיךָ, הֹרַגְנוּ כָל-הַיּוֹם;    נֶחְשַׁבְנוּ, כְּצֹאן טִבְחָה.

Le Ṭahillim 44 décrit de manière vivante l'oppression et la persécution récurrentes du peuple juif en exil, Israël plaidant pour la force de tenir jusqu'à sa rédemption.

Tout au long du ṬaNa’’Kh, sans qu’il n’y ait la moindre exception, les brebis destinées à la boucherie sont TOUJOURS le peuple d’Israël ! C’est seulement en ignorant tous ces passages parallèles tout au long du ṬaNa’’Kh, et même dans d’autres chapitres de Yasha´yohou, que les missionnaires sont capables de prétendre qu’on parlerait d’autre chose que d’Israël. Mais une fois que le travail de vérité est fait, et que chaque verset est analysé comme nous le faisons, tout est clair, net, précis et indiscutable !

Le fait que le peuple juif ait souffert des péchés des nations (Gôyim) n'est guère contestable. Pourtant, malgré tous les ennuis qui ont frappé le peuple juif tout au long de son histoire, il y a toujours eu un résidu de Juifs justes qui n'a jamais blâmé Hashshém pour ses ennuis. En ce qui concerne leur relation avec Hashshém, ils n'ont exprimé aucun ressentiment et, bien qu’étant conduits à leur mort, ils sont restés doux comme des moutons, acceptant leur sort avec droiture et foi ! L’histoire juive est remplie de tels martyrs.

Israël, en tant que serviteur de Hashshém, colle parfaitement au contexte de Yasha´yohou 53:7.

Yasha´yohou 53:8
Louis Segond
La Bible du Rabbinat
Texte hébreu
Il a été enlevé par l'angoisse et le châtiment; Et parmi ceux de sa génération, qui a cru Qu'il était retranché de la terre des vivants Et frappé pour les péchés de mon peuple?
Faute de protection et de justice, il a été enlevé. Qui pourrait décrire sa destinée? Car il s'est vu retrancher du pays des vivants, les coups qui le frappaient avaient pour cause les péchés des peuples.
מֵעֹצֶר וּמִמִּשְׁפָּט לֻקָּח, וְאֶת-דּוֹרוֹ מִי יְשׂוֹחֵחַ:  כִּי נִגְזַר מֵאֶרֶץ חַיִּים, מִפֶּשַׁע עַמִּי נֶגַע לָמוֹ.

La fin de ce verset est problématique et inexacte dans les deux traductions, aussi bien celle de Louis Segond que celle du Rabbinat. Le mot le plus important de cette partie du verset est le mot hébreu לָמוֹ « Lomô », qui est le dernier du texte en hébreu. N’importe quel bon dictionnaire hébreu identifiera לָמוֹ comme étant le synonyme du pronom hébreu לָהֶם « Loham », qui signifie « pour eux », « vers eux » ou « à eux ».

Le livre de Yasha´yohou confirme également le fait qu’il s’agit d’un pluriel, en dépit de sa terminaison étrange faisant penser à un singulier, puisque le prophète emploie ce terme à 11 reprises tout au long de son livre, et chaque fois le contexte et grammaire démontrent constamment qu’il se comprend au pluriel. Vérifiez par vous-mêmes : Isaïe 16 :4, 23 :1, 26 :14, 26 :16, 30 :5, 35 :8, 43 :8, 44 :7, 48 :21 et 53 :8.

Enfin, dans l’hébreu biblique le suffixe poétique מוֹ est fréquemment employé dans le ṬaNa’’Kh à la place du suffixe plus courant qu’est הֶם, qui se trouve généralement à la fin des verbes et noms conjugués à la 3ème personne du masculin pluriel. Cela se produit principalement dans les passages qui, comme Yasha´yohou 53, ont une structure poétique. Prenez par exemple le Cantique de la Mer (Exode 15 :1-19) qui contient six exemples de verbe se terminant par le suffixe מוֹ, et qui sont chaque fois pluriel et non singulier ! (Il s’agit des versets 7, 9, 10, 12, 15 et 17.)

La fin de notre verset doit donc plus correctement se traduire littéralement de la manière suivante :

Par péché, mon peuple les a frappés.
מִפֶּשַׁע עַמִּי נֶגַע לָמוֹ.

(N’oubliez pas à nouveau la préposition מִן qui a été attachée au mot « péché » ; ce qui signifie donc « par péché » et non « pour les péchés ». Ce qui annule à nouveau la théorie d’expiation vicaire défendue par les missionnaires lorsqu’ils falsifient ces versets.)

Maintenant que le problème grammatical a été résolu, la signification de ce verset peut être expliquée. Comme indiqué plus haut, un changement d'attitude des nations (Gôyim) a lieu dans Yasha´yohou 53:4-7, alors qu'une nouvelle prise de conscience de la grandeur d'Israël s'installait dans leur esprit. Dans Yasha´yohou 53:8, les chefs des nations admettent (individuellement ou par l’intermédiaire de leur porte-parole) que « les iniquités de mon peuple ont infligé de la souffrance à Israël ». Lorsque l'exil d'Israël prendra enfin fin, les dirigeants des nations (Gôyim) s'émerveilleront d'un peuple qui a survécu à toutes les tentatives de l’exclure de la terre des vivants; une expression constamment utilisée dans le ṬaNa’’Kh pour désigner la Terre d'Israël (voyez, par exemple, Ézéchiel 26:20, 32:23,24,25,26,27,32), et qui a survécu à tous les traitements injustes et iniques qu’on lui a fait subir tout au long de son séjour en exil. Ainsi, les nations (Gôyim) s’extasient, car ils pensaient qu’exclure le peuple d’Israël de la Terre d’Israël et lui faire subir de lourds châtiments en exil finiraient par anéantir totalement ce peuple qui, croyaient-elles, ne pourrait pas tenir si longtemps et loin de sa terre.

Israël, en tant que serviteur de Hashshém, colle parfaitement au contexte de Yasha´yohou 53:8.

La supercherie de l’interprétation messianique des missionnaires devrait, à ce stade, devenir une évidence aux yeux de tous.

À suivre…


[1] Wayyiqro` 26 :14-43 ; voir aussi Davorim 28 :15-68.

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