mercredi 27 mai 2020

Qui est le « serviteur souffrant » de Yasha´yohou 53 ? - Première Partie


בס״ד

Qui est le « serviteur souffrant » de Yasha´yohou 53 ?

Première Partie


Cet article peut être téléchargé ici.

À la demande de beaucoup, nous allons aborder l’interprétation de Yasha´yohou 53, un chapitre fréquemment employé par les missionnaires pour affirmer que le ṬaNa’’Kh a prophétisé sur les prétendues souffrances de `ôthô Ho`ish et sa mort expiatoire. Étant donné l’importance du sujet, de nombreux articles seront nécessaires pour parfaitement voir le message véritable que renferme ce précieux chapitre.

       I.            Introduction

Le livre de Yasha´yohou contient quatre passages communément appelés les Quatre Chants du Serviteur : (1) Yasha´yohou 42:1-4, (2) Yasha´yohou 49:1-6, (3) Yasha´yohou 50:4-9, (4) Yasha´yohou 52:13- 53:12. Trois de ces Quatre Chants du Serviteur  (# 1, # 2, # 4) utilisent explicitement le terme hébreu עַבְדִּי « ´avdi » (Mon serviteur), tandis que dans le chant n°3, une telle terminologie est absente. Pourtant, la description des caractéristiques du sujet dans le chant n°3 est si étonnamment similaire à celles de celui auquel les trois autres passages se réfèrent par le terme עַבְדִּי qu'il est inclus dans l'ensemble de quatre. Ces Quatre Chants du Serviteur  sont considérées comme des passages d'une beauté expressive exceptionnelle (en particulier en hébreu) ​​et d'une grande profondeur religieuse. Selon les principaux commentateurs Juifs, il est évident que trois de ces Quatre Chants du Serviteur  sont difficiles à interpréter, car nos Ḥakhomim ne sont pas toujours d'accord sur l'identité du serviteur qui y est mentionné. La seule exception est le quatrième Chant du Serviteur, communément appelé « Ésaïe 53 », où les Ḥakhomim conviennent tous que le serviteur est le juste reste d'Israël, et se référant donc au peuple d’Israël. Par conséquent, du point de vue du judaïsme, « Ésaïe 53 » n'est pas un passage à propos du Moshiaḥ, le roi-messie du judaïsme, dans sa lecture simple (Pashot).

En revanche, la plupart des chrétiens, parmi lesquels les missionnaires, les messianiques et les nazaréens, considèrent le Quatrième Chant du Serviteur comme l'un des « textes preuves » les plus importants dans la vision messianique chrétienne. Avec ses nombreuses références à « Ésaïe 53 », le Nouveau Testament fournit aux chrétiens un récit de l'accomplissement de la prophétie d'un Messie souffrant et mourant et son retour éventuel, avec triomphe et gloire. Curieusement, tout cela est accepté et cru sans discuter, bien que les termes communément employés tout au long du ṬaNa’’Kh pour désigner le Messie, tels que Dowidh, fils de Dowidh, le Prince ou le roi, sont manifestement absents du texte brut d' « Ésaïe 53 » ! De plus, un Messie souffrant et mourant ne fait pas partie du paradigme messianique juif traditionnel, car le ṬaNa’’Kh est clair sur le fait indéniable que le futur roi promis d'Israël, le Messie, n'apparaîtra qu'une seule fois et exécutera avec succès le programme messianique, comme cela est décrit dans le ṬaNa’’Kh, durant son règne.

Cette série d’articles soumet le Quatrième Chant du Serviteur à une analyse rigoureuse dans laquelle l'interprétation juive de « Ésaïe 53 » est testée par rapport à une combinaison des enseignements du ṬaNa’’Kh d’un côté et des archives historiques de l’autre. L'analyse utilise une méthodologie bien connue et largement utilisée dans le domaine de la recherche et de la découverte, la méthode scientifique, qui a été adaptée et appliquée à l'ensemble du processus de validation. Dans des articles ultérieurs, l'interprétation chrétienne sera soumise à un processus similaire.

     II.            Qu’est-ce que la méthode scientifique ?

Dans les disciplines scientifiques et autres, les chercheurs suivent un processus connu sous le nom de méthode scientifique, une méthodologie qui comprend généralement quatre étapes :

1.     La première est l'étape d'observation. L'étude de tout phénomène doit commencer par la collecte de données (observations) et leur organisation systématique.
2.     La deuxième est la phase de généralisation. Toutes les données relatives à un événement ne peuvent jamais être observées, car cela impliquerait un nombre infini d'observations des occurrences d'un phénomène particulier. Il est généralement souhaitable de tirer des conclusions sans attendre les événements futurs. Ainsi, il est supposé que les faits obtenus à l'étape précédente constituent un échantillon juste et qu'une déclaration générale à leur sujet peut être faite. Cette déclaration généralisée est une loi scientifique provisoire, qui n'est pas encore prouvée – en d’autres mots, il s’agit d’une hypothèse.
3.     Troisièmement, l'étape de vérification. Si l'hypothèse est utile, susceptible de devenir une loi scientifique valable, elle aura un champ d'application plus large que celui couvert par les observations originales. Elle peut être utilisée comme modèle à partir duquel prédire les événements attendus dans ce domaine plus large. Ces informations nouvellement déduites doivent ensuite être testées afin de déterminer si elles sont en fait correctes. Si la confirmation est en accord avec la prédiction, l'hypothèse devient fermement établie en tant que règle ou loi.
4.     Quatrième et dernière étape, c’est l'étape de l’application. Une fois l'étape de vérification terminée et l'hypothèse validée, la loi scientifique peut être utilisée pour prédire avec confiance les résultats futurs. Ces résultats peuvent ensuite être utilisés pour étendre la portée des observations originales.

Dans cette étude sur le Quatrième Chant du Serviteur, l'étape d'observation consiste en un processus itératif qui donne le juste échantillon souhaité de « données ». Au stade de la généralisation, cet échantillon est utilisé pour formuler une hypothèse. La validité de cette hypothèse est ensuite testée au stade de la vérification, ce qui implique une analyse verset par verset de tout le passage. Le stade d'application de la méthode scientifique ne peut pas être adapté à cette étude particulière, car les résultats obtenus ne s'appliquent qu'à cette situation spécifique et, contrairement à la recherche scientifique, ne peuvent généralement pas être appliqués pour élargir le champ de l'étude. Cependant, cela n'affecte pas les résultats et les conclusions.

De toute évidence, lorsqu'on étudie le ṬaNa’’Kh, on ne traite pas de données observées de phénomènes naturels ou sociaux qui doivent être soumises à des tests et analyses statistiques complexes et rigoureux à des fins de recherche et de découverte. Cependant, il y a des informations (« données ») contenues dans le ṬaNa’’Kh, dont certaines sont déformées et mal utilisées par les missionnaires chrétiens pour promouvoir leurs revendications à travers leurs propres interprétations. Une approche rigoureuse du traitement de ces « données » s'avère très utile pour traiter efficacement de telles affirmations.

L'analyse présentée tout au long de cette série d’articles montre comment les éléments de la méthode scientifique peuvent être adaptés aux polémiques et, avec une connaissance et une compréhension approfondies de la langue hébraïque et du ṬaNa’’Kh, constituent un outil puissant pour contrer et réfuter avec succès les affirmations des missionnaires chrétiens.

La longueur et les détails de cette analyse d’ « Ésaïe 53 » nécessitent de la diviser en quatre segments internes - Ésaïe 52:13-15, Ésaïe 53:1-4, Ésaïe 53:5-8 et Ésaïe 53:9-12 - chacun dont traités séparément et résumés cumulativement à la fin de chaque segment.

Il convient de signaler pour la bonne compréhension de l’étude que le partage en chapitres et versets tel que nous l’avons dans les bibles actuelles est une invention datant du Moyen-âge. À l’origine, les livres étaient découpés d’une toute autre façon, par thèmes et non par chapitres. Ainsi, un certain passage pouvait appartenir à un ensemble de chapitres combinés ensembles. Il en est de même ici avec le Quatrième Chant du Serviteur, qui n’est pas seulement Yasha´yohou 53 mais commence déjà au Chapitre 52 et se termine au Chapitre 54. De même, le passage de Yasha´yohou 9 appartient à un groupe de chapitres qui va jusqu’au Chapitre 11. En isolant Yasha´yohou 53 du groupe de chapitres auquel il appartient, les missionnaires peuvent effectivement faire dire à ce chapitre ce qu’ils veulent. Mais une fois remis dans son contexte, avec les versets qui le précèdent et le chapitre qui le suit, le sens de Yasha´yohou 53 devient clair, net et précis !

  III.            Segment 1 – Yasha´yohou 52 :13-15

A.    Le texte hébreu avec les traductions juives et chrétiennes

Ésaïe
Louis Segond
La Bible du Rabbinat
Texte hébreu
52 :13
Voici, mon serviteur prospérera; Il montera, il s'élèvera, il s'élèvera bien haut.
Voyez, mon serviteur prospère; il s'élève, grandit, est placé très haut.
הִנֵּה יַשְׂכִּיל, עַבְדִּי; יָרוּם וְנִשָּׂא וְגָבַהּ, מְאֹד.
52 :14
De même qu'il a été pour plusieurs un sujet d'effroi, -Tant son visage était défiguré, Tant son aspect différait de celui des fils de l'homme, -
Autant la multitude fut stupéfaite à son sujet, (car il était défiguré au point de n'avoir plus rien d'humain; son apparence n'était plus celle des fils d'Adam!)
כַּאֲשֶׁר שָׁמְמוּ עָלֶיךָ רַבִּים, כֵּן-מִשְׁחַת מֵאִישׁ מַרְאֵהוּ; וְתֹאֲרוֹ, מִבְּנֵי אָדָם.
52 :15
De même il sera pour beaucoup de peuples un sujet de joie; Devant lui des rois fermeront la bouche; Car ils verront ce qui ne leur avait point été raconté, Ils apprendront ce qu'ils n'avaient point entendu.
autant il fera accourir des peuples nombreux, les rois se tiendront bouche close devant lui, car ce qui ne leur a pas été conté, ils le verront, ils observeront ce qu'ils n'avaient pas ouï dire.
כֵּן יַזֶּה גּוֹיִם רַבִּים, עָלָיו יִקְפְּצוּ מְלָכִים פִּיהֶם:  כִּי אֲשֶׁר לֹא-סֻפַּר לָהֶם, רָאוּ, וַאֲשֶׁר לֹא-שָׁמְעוּ, הִתְבּוֹנָנוּ.  {ס{

Avant que ce passage puisse être analysé via la Méthode Scientifique, la Méthode Scientifique elle-même doit être initiée, une étape qui implique l'exécution de la phase d'Observation et la phase d'Application.

B.    Formuler une hypothèse sur l’identité du serviteur

L'objectif global de cette étude est de déterminer l'identité du serviteur, qui est le sujet dans le Quatrième Chant du Serviteur.

Le verset d'ouverture, Yasha´yohou 52:13, donne l'occasion d'appliquer la première étape de la méthode scientifique, l'observation, c'est-à-dire de collecter, consigner et organiser les « données » d'une manière systématique qui facilite la préparation d'un échantillon utile de « données » pour la prochaine étape. Ce verset invoque une référence à un serviteur, en particulier à « Mon serviteur » (עַבְדִּי). Ici, Yasha´yohou, parlant au nom de Hashshém, décrit l'un des serviteurs de Hashshém, et cela devient le premier élément de données de l'échantillon recueilli au stade de l'observation :

Elément de donné n°1 : « Mon serviteur » est une référence par Hashshém à l’un de Ses serviteurs.

Quelles autres « données » pourraient être pertinentes pour identifier l’entité que Hashshém décrit par l’expression עַבְדִּי ? Il va de soi que, puisque le passage étudié est l'un des Quatre Chants du Serviteur, la prochaine itération du processus devrait concentrer la recherche de « données » utiles sur la zone générale du livre de Yasha´yohou qui contient ces chants, à savoir les Chapitres 41 à 54. Or, au sein de ces chapitres, le terme עַבְדִּי  est employé à 13 reprises. ET sur ces treize cas, à huit reprises l’entité est explicitement décrite comme se référant à Israël ; dans un cas, on peut déduire du contexte que l’on parle d’Israël ; et dans les quatre cas restants, y compris les deux tirés du Quatrième Chant du Serviteur, il n’y a pas de référence explicite à une entité spécifique. Les huit passages où Israël est explicitement décrit comme étant le serviteur sont : Yasha´yohou 41:8-9, 44:1-2, 21, 45:4 et 49:3. Le cas où l’on peut le déduire du contexte que l’on parle d’Israël est Yasha´yohou 43:10. On peut le déduire du verset 1, qui mentionne explicitement Ya´aqôv-Yisro`él. Nous savons donc que le sujet du Chapitre 43 de Yasha´yohou est Israël. Cela ne peut pas être considéré comme une coïncidence par les missionnaires chrétiens que sur les 13 fois où les Quatre Chants du Serviteurs emploient le terme « Mon serviteur », neuf font clairement référence à Israël, sans la moindre contestation possible !

Ces neuf cas se combinent pour former un échantillon utile de « données », qui produit un autre élément de données :

Elément de donnée n°2 : Neuf cas localisés dans la portion du Livre de Yasha´yohou qui inclut les Quatre Chants du Serviteur identifient positivement le serviteur comme étant Israël.

Enfin, le sujet dans les deux chapitres adjacents au Quatrième Chant du ServiteurYasha´yohou 52 [du verset 1 au verset 12] et Yasha´yohou 54 [dans son intégralité] - est indiscutablement la nation d'Israël restaurée et délivrée par Hashshém. Cela génère un autre élément de données à partir de cette partie du livre de Yasha´yohou :

Elément de donné n°3 : Israël est le sujet des deux chapitres qui entourent le Quatrième Chant du Serviteur.

À ce stade, posez-vous-vous-même la question suivante : serait-il logique de ne pas appliquer « Mon serviteur » de Yasha´yohou 53 à Israël, alors que dans le chapitre juste avant et juste après (les chapitres 52 et 54) cette expression est clairement appliquée à Israël ? En outre, sur les 13 cas où l’expression apparaît dans les Quatre Chants du Serviteur, 9 sont clairement une référence à Israël !

Les éléments de données 1, 2 et 3 comprennent l'ensemble des « données » (ou observations) avec lesquelles il est désormais possible de passer à l'étape de la généralisation de la méthode scientifique et de formuler une hypothèse concernant l'identité du serviteur dans le Quatrième Chant de Yasha´yohou.

Voici donc l’hypothèse à ce stade de l’analyse :

Hypothèse : Israël est le serviteur dans le Quatrième Chant du Serviteur.

Puisque notre hypothèse n'est qu'une identification préliminaire du serviteur en tant qu'Israël, cette explication proposée doit maintenant être testée, ce qui se fait au stade de la vérification de la méthode scientifique en utilisant une analyse verset par verset.

C.    Analyse de Yasha´yohou 52 :13-15

Ici commence l'étape de vérification de la méthode scientifique. L'identification préliminaire du serviteur en tant qu'Israël a été postulée, et maintenant elle doit être testée, en utilisant des preuves du ṬaNa’’Kh ainsi que des archives historiques, pour valider si Israël = serviteur « colle » au contexte. Une interprétation correcte du texte est facilitée en sachant qui sont les « locuteurs » au fur et à mesure que l'on avance dans le Quatrième Chant du Serviteur. Dans le premier passage, Yasha´yohou 52:13-15, c'est Hashshém, parlant à travers Yasha´yohou, qui transmet Son message.

Yasha´yohou 52:13
Louis Segond
La Bible du Rabbinat
Texte hébreu
Voici, mon serviteur prospérera; Il montera, il s'élèvera, il s'élèvera bien haut.
Voyez, mon serviteur prospère; il s'élève, grandit, est placé très haut.
הִנֵּה יַשְׂכִּיל, עַבְדִּי; יָרוּם וְנִשָּׂא וְגָבַהּ, מְאֹד.

Les termes surlignés sont le mot hébreu עַבְדִּי et ses traductions respectives. Les deux versions du verset sont quasiment similaires. Dans le contexte du segment actuel, Yasha´yohou prophétise que le serviteur de Hashshém, Israël, sera exalté, un événement qui provoquera beaucoup de surprise parmi les nations (Gôyim).

Les missionnaires emploient souvent l’argument que puisque le serviteur est identifié au singulier, il ne peut se référer qu’à un être humain et non à un peuple qui est une unité composée. Cet argument est complètement invalide, car comme cela peut se voir du contexte et du schéma poétique qui entoure « Ésaïe 53 », Yasha´yohou se réfère au serviteur au singulier (עַבְדִּי), mais comme les témoins de Hashshém au pluriel (עֵדַי), et il emploie des verbes qui sont conjugués à la deuxième personne du pluriel : לְמַעַן תֵּדְעוּ וְתַאֲמִינוּ לִי וְתָבִינוּ « afin que vous sachiez et que vous Me croyiez, et que vous compreniez » (Yasha´yohou 43:10). IL est donc clair et évident que ce serviteur représente une collectivité ! C’est déjà une preuve évidente que le serviteur ne peut pas se référer à un homme !

De même, dans les Chapitres 52 et 54, le prophète utilise à la fois des termes singuliers et pluriels lorsqu'il se réfère à Israël (par exemple, Yasha´yohou 52:1-3, Yasha´yohou 54:1). Cette caractéristique n'est pas unique au style de Yasha´yohou, elle est plutôt courante dans tout le ṬaNa’’Kh (par exemple, Hôshéa´ 11:1-2, 5).

Israël, en tant que serviteur de Hashshém, colle parfaitement au contexte de Yasha´yohou 52:13.

Yasha´yohou 52:14
Louis Segond
La Bible du Rabbinat
Texte hébreu
De même qu'il a été pour plusieurs un sujet d'effroi, -Tant son visage était défiguré, Tant son aspect différait de celui des fils de l'homme, -
Autant la multitude fut stupéfaite à son sujet, (car il était défiguré au point de n'avoir plus rien d'humain; son apparence n'était plus celle des fils d'Adam!)
כַּאֲשֶׁר שָׁמְמוּ עָלֶיךָ רַבִּים, כֵּן-מִשְׁחַת מֵאִישׁ מַרְאֵהוּ; וְתֹאֲרוֹ, מִבְּנֵי אָדָם.

Dans le verset précédent, Yasha´yohou prophétise qu'à la fin, Israël prospérera et prendra la place qui lui revient dans le plan de Hashshém. Ici, au verset 14, le prophète, parlant toujours pour Hashshém, décrit comment les nations (Gôyim) regardaient habituellement [la nation] d'Israël; des gens qui étaient considérés comme défigurés et « sous-humains », des gens aux côtés desquels Hashshém n'était pas. En d’autres mots, Israël est vu comme une nation rejetée et abandonnée par Hashshém aux yeux des Gôyim. Toujours étant le narrateur ici et parlant pour Hashshém, Yasha´yohou cite ce que les nations (Gôyim) diront sur Israël dans leur étonnement. Les nations (Gôyim) consternées verront un peuple, considéré comme défiguré et « sous-humain », devenir exalté et prospère, un peuple aux côtés duquel Hashshém se trouve et non auquel Il s’oppose (par exemple, Yasha´yohou 52:9-10). Yasha´yohou rassure son peuple, Israël, que les Gôyim qui ont eu de telles visions seront stupéfaits quand ils verront qu'Israël est celui qui est exalté à la fin.

Israël, en tant que serviteur de Hashshém, colle parfaitement au contexte de Yasha´yohou 52:14.

Yasha´yohou 52:15
Louis Segond
La Bible du Rabbinat
Texte hébreu
De même il sera pour beaucoup de peuples un sujet de joie; Devant lui des rois fermeront la bouche; Car ils verront ce qui ne leur avait point été raconté, Ils apprendront ce qu'ils n'avaient point entendu.
autant il fera accourir des peuples nombreux, les rois se tiendront bouche close devant lui, car ce qui ne leur a pas été conté, ils le verront, ils observeront ce qu'ils n'avaient pas ouï dire.
כֵּן יַזֶּה גּוֹיִם רַבִּים, עָלָיו יִקְפְּצוּ מְלָכִים פִּיהֶם:  כִּי אֲשֶׁר לֹא-סֻפַּר לָהֶם, רָאוּ, וַאֲשֶׁר לֹא-שָׁמְעוּ, הִתְבּוֹנָנוּ.  {ס{

Les termes surlignés sont le mot hébreu יַזֶּה « Yazzah » et ses traductions respectives. Excepté cette incohérence entre les traductions juives et chrétiennes du terme hébreu יַזֶּה, les deux traductions sont quasiment similaires. Néanmoins, l’incohérence de la traduction du terme hébreu יַזֶּה est significative, et nécessite une clarification.

Le verbe doit se comprendre ici dans le sens de « il effrayera » ou plus littéralement « il fera sursauter » ou « il fera secouer ».

Les nations (Gôyim) étonnées, surprises et consternées verront Israël devenir exalté et prospère, un peuple aux côtés duquel Hashshém se trouve et non pas auquel Il s’oppose (par exemple, Yasha´yohou 52:9-10). En tant que porte-parole de Hashshém, Yasha´yohou rassure son peuple, Israël, que les Gôyim qui ont eu de telles visions seront stupéfaits quand ils verront qu'Israël est celui qui est finalement exalté.

L'intensité de la surprise que ces nations (Gôyim) connaîtront non seulement les surprendra, mais les rendra stupéfaits. D’où la traduction juive de « il fera accourir », c’est-à-dire par étonnement. Ils percevront des événements qui étaient auparavant au-delà de leur imagination, et leur choc en voyant l'exaltation d'Israël est prédit dans le ṬaNa’’Kh à de nombreuses reprises. Lisez Yasha´yohou 41:11, Yirmayohou 16:19-21, Mikhoh 7:15-16 et ahillim 48:5-7. Tous ces passages montrent clairement qu’à la fin des temps les Gôyim seront stupéfaits, bouche-bée, du nouveau statut très élevé du peuple d’Israël, qu’ils avaient toujours considéré comme un peuple minable et rejeté de Hashshém ! Rien qu’avec tout ceci, vous devriez y voir plus clair par vous-même quant au sens du Quatrième Chant du Serviteur !

En d’autres mots, les prophéties parlent de la réaction des nations (Gôyim), mais ne prédisent jamais que le peuple juif proclamera un choc ou devra reconnaître une erreur vis-à-vis des nations (Gôyim). En fait, c'est exactement le contraire qui est prophétisé, notamment dans Zakharyoh 8:13, 23. Ce sont les Gôyim qui confessent leurs erreurs vis-à-vis du peuple d’Israël. C’est cela le thème des prophéties de la fin des temps, et non pas qu’Israël confessera s’être trompé (notamment sur l’identité du Messie), contrairement à ce que veulent faire croire les missionnaires chrétiens, messianiques, nazaréens !

Le ṬaNa’’KH indique très clairement qui a fait l'erreur. Les erreurs sont celles des nations (Gôyim), pas celles du peuple juif !

Israël, en tant que serviteur de Hashshém, colle parfaitement au contexte de Yasha´yohou 52:15.

D.   Résumé provisoire – Yasha´yohou 52:13-15

L’hypothèse suivante a pu être formulée à l’aide de la Méthode Scientifique :

Hypothèse : Israël est le serviteur dans le Quatrième Chant du Serviteur.

Dans ce segment, l'hypothèse a été testée sur les trois versets d’ouverture du Quatrième Chant du Serviteur. Les résultats de l'analyse de ces trois versets, Yasha´yohou 52:13-15, valident l'identification d'Israël comme serviteur pour ce passage d'ouverture.

Dans la deuxième partie, nous analyserons le deuxième segment du Quatrième Chant du Serviteur !

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