dimanche 19 avril 2015

Coutumes et lois des Juifs du Yémen, des Talmidhé HaRambam et des Dôr Da´im - Deuxième Partie

בס״ד

Coutumes et lois des Juifs du Yémen, des Talmidhé HaRambam et des Dôr Da´im


Pour (re)lire la :

2. Les prières des jours profanes
ב. התפילות בימי החול

  • Shaharith

Après les bénédictions du matin, le Shaliah Sibbour et l'assemblée se lèvent et commencent par dire « Hammahoullol » et « Boroukh Sha`omar ». Ils disent les cantiques en étant assis, et ils ne se lèvent pas à « Wayvorakh Dowidh ».
אחרי "סדר הנהגת הבוקר", עומדים הש"ץ והציבור ומתחילים באמירת "המהולל" ו"ברוך שאמר". את הזמירות אומרים בישיבה ואין עומדים בויברך דוד

Après les bénédictions du matin : Les Talmidhé HaRambam et les Dôr Da´im ne récitent pas du tout les bénédictions du matin à la Synagogue, mais chez eux, aux moments précis où ils accomplissent les actes pour lesquels ils bénissent (voir les articles intitulés « Suivez-vous la Tôroh d'HaShem et de HaZaL ou celle des hommes ? » et « Comprendre la Tafilloh : Les Birkhôth Hashohar »). C'était également la pratique des Juifs yéménites avant que certains d'entre eux n'adhèrent à la « Qabboloh » et au Shoulhon ´Oroukh (voir dans l'article intitulé « Que signifie être ''Rambamiste'' ? »).

le Shaliah Sibbour et l'assemblée se lèvent et commencent par dire « Hammahoullol » : « Hammahoullol » est une prière que bon nombre de Juifs yéménites ont la coutume de réciter avant « Boroukh Sha`omar ». En voici la formulation :

המהולל לעולם ולעולמי עולמים! אנו עבדיך לך מודים ומעידים ומגידים: שאין אלוה בלתך ואין אלוה כערכך ואין אלוה זולתך ואין אלוה אלא אתה לבדך ככתוב בתורתך: אתה הראת לדעת כי ה׳ הוא האלהים אין עוד מלבדו

Ce n'est pas la pratique des Talmidhé HaRambam et Dôr Da´im de réciter « Hammahoullol » avant "Boroukh Sha`omar".

Ils disent les cantiques en étant assis, et ils ne se lèvent pas à « Wayvorakh Dowidh » : Telle est également la pratique des Talmidhé HaRambam et Dôr Da´im, contrairement aux communautés ´Ashkanazim et Safaradhim qui se lèvent pour « Wayvorakh Dowidh ».

Il convient de préciser que lorsqu'on parle d'être assis, cela signifie être assis par terre, et non sur une chaise. Voir l'illustration ci-dessous :


Après le Cantique de la Mer, ils ajoutent tous les jours de l'année « Wattiqah Miryom Hannavi`oh » jusqu'à « Ki `Ani `Adhônoy Rôf`akho », et après cela le Shaliah Sibbour dit les dix-huit versets qui concernent la rédemption du peuple[ d'Israël (le verset d'introduction est « Guéris-moi, ô HaShem, et je serais guéri »1). Après la ´Amidhoh vient la Nafillath Ponim en position assise. On s'incline sur son côté gauche et on dit à voix basse la prière de « Lafonakho `Ani Kôréa´ », « `Ovinou Malkénou », etc.
אחרי שירת הים מוסיפים בכל ימות השנה "ותקח מרים הנביאה" עד "כי אני ה' רופאך" ואח"כ אומר הש"ץ ח"י פסוקים שעניינם גאולת ישראל (הפתיחה: "רפאני ה' וארפא"). אחרי העמידה נפילת פנים מיושב. נוטה על צידו השמאלי ואומר בלחש את תפילת "לפניך אני כורע", "אבינו מלכנו אבינו אתה" וכו׳

Après le Cantique de la Mer, ils ajoutent tous les jours de l'année « Wattiqah Miryom Hannavi`oh » jusqu'à « Ki `Ani `Adhônoy Rôf`akho » : C'est-à-dire, le Cantique de Miryom, qui se trouve dans Shamôth 15:20-26.

Il convient de mentionner que le Rambam זצ״ל précise qu'il n'y a aucune obligation de réciter le Cantique de la Mer, et qu'en réalité on peut choisir les cantiques que l'on désire réciter et ceux que l'on ne désire pas réciter. C'est pourquoi, chez les Talmidhé HaRambam et Dôr Da´im, il n'y a aucune obligation de réciter le Cantique de la Mer et/ou le Cantique de Miryom. On pourra le faire tout comme on pourra ne pas le faire. (Voir également ce que nous avions expliqué dans l'article intitulé « Y a-t-il une obligation de réciter trois fois par jour le Tahillim 145 ? ».)

et après cela le Shaliah Sibbour dit les dix-huit versets qui concernent la rédemption du peuple[ d'Israël (le verset d'introduction est « Guéris-moi, ô HaShem, et je serais guéri ») : Ce n'est pas la pratique des Talmidhé HaRambam et Dôr Da´im ; du moins, ce n'est pas une obligation.

Après la ´Amidhoh vient la Nafillath Ponim : Les supplications.

en position assise : Conformément aux instructions données dans le Talmoudh lui-même, et suivant ce que le Rambam a tranché dans son Mishnéh Tôroh, la pratique des Talmidhé HaRambam et Dôr Da´im consiste à se prosterner (Qidhoh ») ou s'allonger au sol (Hishtahawayyoh) pour faire la Nafillath Ponim. Voir les deux illustrations ci-dessous :

Qidhoh

Hishtahawayyoh

On s'incline sur son côté gauche : C'est une pratique que certains Juifs yéménites n'ont adopté que relativement récemment, en la copiant de ceux qui suivent la « Qabboloh » ou le Shoulhon ´Oroukh. Mais il convient de signaler que l'expression נפילת פנים « Nafillath Ponim », qui désigne les supplications, signifie « tomber sur la face », raison pour laquelle le Talmoudh et le Mishnéh Tôroh tranchent qu'il faut les réciter en se prosternant ou se couchant sur sa face. C'est pourquoi les Talmidhé HaRambam et Dôr Da´im font leurs supplications dans la position de Qidhoh ou de Hishtahawayyoh.

et on dit à voix basse la prière de « Lafonakho `Ani Kôréa´ », « `Ovinou Malkénou », etc. : « `Ovinou Malkénou » n'est pas mentionné par le Rambam dans les supplications à faire après la ´Amidhoh, pour la simple raison qu'il apparaît clairement du Talmoudh que cette supplication était réservée aux jours de sécheresse ou de jeûne. Par conséquent, les Talmidhé HaRambam et Dôr Da´im ne récitent pas « `Ovinou Malkénou » dans leurs supplications. En outre, comme le mentionne le Rambam, nos Sages n'ont pas établi de textes à réciter en guise de supplications. Ainsi, chacun pourra s'exprimer dans ses propres termes ou réciter ce qu'il veut en guise de supplications, selon l'aisance de son élocution. La raison pour laquelle les supplications sont dites à voix basse est précisément parce que c'est censé être un moment de prière privé entre le fidèle qui se répand en supplications et HaShem.

Après « `Ashré » « Ouvo` LaSiyyôn », ils disent le Cantique du Jour. Et s'il y a un Hothon dans la synagogue, ils disent après le Cantique du Jour « Lamnasséah ´Al-shôshannim Livné-Qôrah », tandis que pour un endeuillé ils disent « Lamnasséah... Shim´ou-zô`th Kol-ho´ammim ».
אחרי "אשרי" "ובא לציון" אומרים שיר של יום. ואם יש חתן בביהכ"נ אומרים אחרי שיר של יום "למנצח על שושנים לבני קרח". ולאבל אומרים: למנצח... שמעו זאת כל העמים

Après « `Ashré » « Ouvo` LaSiyyôn », ils disent le Cantique du Jour : Chaque jour de la semaine, les Léwi`im récitaient dans le Béth Hammiqdhosh un Psaume particulier. C'est ce que nous appelons « Cantique du Jour ».) Mais réciter le Cantique du Jour n'est pas non plus une obligation en soi, comme le signale le Rambam en disant2 : ונהגו מקצת העם, לקרות בכל יום אחר תחנונים אלו, שיר מזמור שהיו הלויים אומרים בבית המקדש באותו היום « certains membres du peuple se sont accoutumés à réciter chaque jour, après ces supplications, le cantique que les Léwi`im disaient dans le Béth Hammiqdhosh ce jour-là ». Par conséquent, certains Talmidhé HaRambam et Dôr Da´im le font, tandis que d'autres ne le font pas. Nous avions déjà expliqué dans l'article intitulé « Y a-t-il une obligation de réciter trois fois par jour le Tahillim 145 ? » que la prière est avant tout le service du cœur. Par conséquent, nos Sages ont permis une certaine expression libre lorsqu'on prie. Et nous pouvons ainsi réciter tout Psaume que l'on désire lorsqu'on fait la prière, selon son degré d'inspiration et l'aisance de son élocution.

Et s'il y a un Hothon : Quelqu'un qui s'est récemment marié.

dans la synagogue, ils disent après le Cantique du Jour « Lamnasséah ´Al-shôshannim Livné-Qôrah » : C'est-à-dire, le Tahillim 45, en plus du Cantique du Jour.

tandis que pour un endeuillé ils disent « Lamnasséah... Shim´ou-zô`th Kol-ho´ammim » : C'est-à-dire, le Tahillim 49, en plus du Cantique du Jour.

Après le Cantique du Jour, ils disent « LaDhowidh `Élakho `Adhônoy Nafshi `Assoh` », « `Omar Ribbi `Al´ozor, etc. », « `Én Ké`lôhénou » et le Qaddish Tithqabbél.
אחרי מזמור של יום אומרים "לדוד אליך ה' נפשי אשא", "אמר ר' אלעזר...", אין כאלהינו וקדיש תתקבל

Après le Cantique du Jour, ils disent « LaDhowidh `Élakho `Adhônoy Nafshi `Assoh` » : C'est-à-dire, le Tahillim 25. C'est également la pratique des Talmidhé HaRambam et Dôr Da´im qui récitent le Cantique du Jour, conformément aux instructions données par le Rambam : ceux qui font le Cantique du jour récitent après cela le Tahillim 25.

« `Omar Ribbi `Al´ozor, etc. » : Un passage que l'on retrouve à différents endroits du Talmoudh, comme par exemple dans Barokhôth 64a ou encore Tomidh 32b. C'est aussi la pratique des Talmidhé HaRambam et Dôr Da´im, conformément à ce qu'écrit le Rambam. Mais il convient de mentionner que n'importe quelle Mishnoh ou passage talmudique peut être mentionné à la place. En outre, il ne s'agit pas d'une simple récitation mais réellement d'une étude. (Voir ce que nous avions dit au sujet du « `Ashré » dans l'article intitulé l'article intitulé « Y a-t-il une obligation de réciter trois fois par jour le Tahillim 145 ? ».)

« `Én Ké`lôhénou » et le Qaddish Tithqabbél : C'est aussi la pratique des Talmidhé HaRambam et Dôr Da´im, conformément à ce qu'écrit le Rambam.

C'est officiellement là que se termine l'office pour les Talmidhé HaRambam et Dôr Da´im.

Aujourd'hui s'est répandu le Minhogh de dire après le Qaddish Tithqabbél le « Pittoum Haqqatôrath », « Tonno` Davé `Éliyohou », « Ribbi Hananyoh », le Qaddish DaRabbonon, « Borkhou » et « ´Olénou Lashabbéah ».
היום התפשט המנהג לומר אחרי קדיש תתקבל "פיטום הקטורת", תנא דברי אליהו, רבי חנניה וקדיש דרבנן, ברכו ועלינו לשבח

Mais les Talmidhé HaRambam et Dôr Da´im n'ont pas cette pratique, et termine l'office du matin après « `Én Ké`lôhénou » et le Qaddish Tithqabbél. Les yéménites qui ont l'usage d'ajouter les passages et prières susmentionnés sont ceux qui ont accepté de modifier le Nousah yéménite d'origine et l'adapter aux pratiques des « kabbalistes » et adeptes du Shoulhon ´Oroukh. Les yéménites qui ont gardé le Nousah d'origine et se conforment aux instructions du Rambam n'ont pas l'usage de réciter tous ces passages et prières supplémentaires.

Après le « ´Olénou », ils ont la coutume de réciter[ trois [versets]. Ils disent quelques Mishnoyôth avec un commentaire, un chapitre des Navi`im et un chapitre des Kathouvim. Et s'il y a un Minyon ils disent le Qaddish DaRabbonon.
אחרי "עלינו" נוהגים ל"שלש": לומדים מעט משניות עם פירוש. פרק בנביאים ופרק בכתובים ואם יש מניין אומרים קדיש דרבנן

Après le « ´Olénou » : Les Talmidhé HaRambam et Dôr Da´im ne récitent jamais la prière du ´Olénou, car elle n'est jamais mentionnée dans le Talmoudh, ni dans les écrits du Rambam. En outre, à l'origine, lorsque cette prière fut introduite dans le Siddour du Rov `Amrom Go`ôn זצ״ל, elle était n'être récitée qu'à Rô`sh Hashonoh.

ils ont la coutume de réciter[ trois [versets] : À savoir, Mishlé 3:25, Yasha´yohou 8:10 et Yasha yohou 46:4. Ce n'est pas la pratique des Talmidhé HaRambam et Dôr Da´im.

Et s'il y a un Minyon ils disent le Qaddish DaRabbonon : Après ces études.

Il est une excellente pratique d'étudier après la prière.

Les Lundis et les Jeudis ils ont à présent la coutume de dire avant que l'on ne sorte le Séfar Tôroh « Él Malakh » et tout le rituel (suivant le Minhogh des Safaradhim) et ils ajoutent le Widdouy.
בשני וחמישי נוהגים עתה לומר לפני הוצאת ס"ת "אל-מלך" וכל הסדר (כמנהג הספרדים) ומוסיפים וידוי

Les Lundis et les Jeudis ils ont à présent la coutume de dire avant que l'on ne sorte le Séfar Tôroh « Él Malakh » et tout le rituel (suivant le Minhogh des Safaradhim) : C'est-à-dire, les Lundis et Jeudis, les yéménites qui ont changé le Nousah d'origine pour adopter celui des Safaradhim, suivent désormais le même rituel que les Safaradhim concernant la lecture de la Tôroh. Ainsi, ils procèdent à la lecture de la Tôroh de la même manière que les Safaradhim et récitent les mêmes prières et bénédictions.

Mais les yéménites qui ont gardé le Nousah d'origine (les Dôr Da´im), ainsi que les Talmidhé HaRambam, ont gardé le rituel de lecture de la Tôroh intact et suivent les instructions données dans le Talmoudh et le Mishnéh Tôroh.

et ils ajoutent le Widdouy : La prière de confession des péchés. Mais telle n'est pas la pratique des Talmidhé HaRambam et Dôr Da´im.

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1Yirmayohou 17:14

2Mishnéh Tôroh, Séfar `Ahavoh, Sédhar Hattafilloh 34
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