jeudi 30 avril 2015

Mishnéh Tôroh VS Shoulhon ´Oroukh : Au réveil

בס״ד

Mishnéh Tôroh VS Shoulhon ´Oroukh


La version PDF de cet article peut être téléchargée ici.

Au réveil

Comment se réveiller

  • Shoulhon ´Oroukh

`Ôrah Hayyim 1:1
On doit être fort comme un lion pour se lever le matin pour le service de son Créateur. C'est-à-dire, on doit réveiller l'aube.
יתגבר כארי לעמוד בבוקר לעבודת בוראו, שיהא הוא מעורר השחר

Rabbi Yôséf Qa`rô זצ״ל préconise de se réveiller le matin avant l'aube, avec vigueur, afin de se préparer à servir HaShem.

Commentant ce tout premier paragraphe du Shoulhon ´Oroukh, le Ram`o זצ״ל écrit :

En tous les cas, on ne repoussera pas l'heure de la prière, lorsque le public prie.
ועל כל פנים לא יאחר זמן התפילה שהציבור מתפללין

C'est-à-dire, même si on ne se réveille pas avant l'aube, il convient néanmoins de faire l'effort de se réveiller au moins avant l'heure prévue pour la prière communautaire (même lorsqu'on prie seul). Le Ram`o s'appuie en cela sur les propos du Tour זצ״ל, qui écrit :

Et s'il n'est pas capable de se lever avant la lumière du matin, en tous les cas, la prière qui a été établie pour tout ce qui vit, il ne la repoussera pas et doit penser dans son cœur que si c'était pour le service d'un roi de chair et de sang, et qu'il lui ordonnait de se lever à la lumière du matin pour le servir, il aurait soin et l'alacrité de se lever pour le servir comme il le lui a ordonné. Combien plus, à combien plus forte raison et à combien plus forte raison de la raison devant le Roi des rois, le Saint, béni soit-Il.
ואם אינו יכול להשכים קודם אור הבוקר, מכל מקום התפילה אשר היא מועד לכל חי, אל יאחר אותה, ויחשוב בליבו: אילו היה בעבודת מלך בשר ודם, וציוהו להשכים באור הבוקר לעבודתו, היה זהיר וזריז לעמוד לעבודתו כאשר ציוהו; כל שכן וקל וחומר בנו של קל וחומר לפני מלך מלכי המלכים הקב"ה

Cette pratique de se lever avant l'aube au service d'HaShem est citée dans le Talmoudh, qui indique que c'était là la pratique des Hasidhim Hori`shônim (les pieux d'autrefois), qui se basaient en cela sur le Posouq suivant :

Tahillim 57:9
Réveille-toi, ma gloire ; réveille-toi, luth et harpe. Je réveillerai l'aube.
עורה כבודי עורה הנבל וכינור אעירה שחר

Nous voyons de ce Posouq que Dowidh Hammalakh ע״ה commençait son adoration d'HaShem avant même l'apparition de l'aube. C'est lui qui réveillait l'aube, et non l'aube qui le réveillait !

  • Mishnéh Tôroh

Le Rambam זצ״ל ne dit pas explicitement dans son Mishnéh Tôroh qu'il faudrait se lever avant l'aube, même si nous avions vu dans l'article précédent qu'il préconisait de se réveiller avant le lever du soleil. Mais tout comme Rabbi Yôséf Qa`rô, il écrit dans son Môréh Navoukhim (Guide des Égarés) qu'il convient de se lever de son lit peu de temps après s'être réveillé, et ne pas rester trop longtemps dans son lit après le réveil, ce qui est un signe de paresse. C'est ce que veut dire Rabbi Yôséf Qa`rô en écrivant qu'il faut être fort comme un lion dès le réveil. En outre, de par le fait que la Miswoh de la récitation du Shama´ du matin commence à l'aube,

S'habiller dans son lit

  • Shoulhon ´Oroukh

`Ôrah Hayyim 2:1
On ne doit pas se vêtir de sa robe en étant assis. On prend plutôt sa robe et on y fait placer sa tête et ses bras, tout en étant couché. Et ainsi, quand on se lèvera, on sera couvert.
לא ילבש חלוקו מיושב, אלא יקח חלוקו ויכניס בו (ראשו) וזרועותיו בעודנו שוכב, ונמצא כשיקום שהוא מכוסה

La Halokhoh enseigne que l'on doit normalement dormir nu. Rabbi Yôséf Qa`rô énonce donc la règle susmentionnée afin d'exposer le moins possible sa nudité au moment où on se lève de son lit. On se vêtira donc de sa robe tout en étant couché dans son lit, en commençant par mettre la tête puis les bras. Et ainsi, quand on se redressera, la nudité sera déjà couverte.

Rabbi Yôséf Qa`rô s'appuie en cela sur le Tour. D'ailleurs, dans le Paragraphe 2, Rabbi Yôséf Qa`rô donne la raison pour laquelle on doit procéder de la façon mentionnée dans le Paragraphe 1. Et là encore, il reprend mot pour mot ce qui a été écrit par le Tour :

`Ôrah Hayyim 2:2
On ne doit pas dire « Voici, je suis dans la plus dissimulée des pièces. Qui me verra ? », car le Saint, béni soit-Il, remplit toute la terre de Sa gloire.
אל יאמר: "הנני בחדרי חדרים; מי רואני?" כי הקב"ה מלא כל הארץ כבודו

De ce fait, quand quelqu'un s'habille dans sa chambre, il doit essayer de se comporter avec le plus de pudeur possible en ne se levant pas de son lit tandis qu'il est nu ou habillé de façon impudique. Il s'habillera d'abord dans son lit et alors seulement il sortira de son lit.

  • Mishnéh Tôroh

Le Rambam ne dit rien sur le fait de s'habiller couché dans son lit. Néanmoins, il insiste tout au long de son Mishnéh Tôroh sur l'importance de la Sani´outh, même dans des lieux privés.

Veiller à porter ses vêtements comme il faut

  • Shoulhon ´Oroukh

`Ôrah Hayyim 2:3
On doit prendre garde à ce que sa robe soit mise comme il faut, c'est-à-dire, qu'elle n'est pas mise à l'envers.
ידקדק בחלוקו ללובשו כדרכו, שלא יהפוך הפנימי לחוץ

La raison à cela est que mettre ses vêtements à l'envers donne une impression de négligence et cela nous fait paraître comme des sots aux yeux des autres.

(À noter que les « Kabbalistes » disent que mettre ses vêtements à l'envers nous fait oublier la Tôroh.)

Il convient de noter que la source de cette règle du Shoulhon ´Oroukh est le passage talmudique suivant :

Shabboth 114a
Et Rébbi Yôhonon a dit : « Qui est le Talmidh Hokhom à qui nous rendons un objet perdu sur la base de la reconnaissance de l’œil ?1, Celui qui prend soin de tourner son vêtement comme il faut2 ».
ואמר רבי יוחנן איזהו תלמיד חכם שמחזירין לו אבידה בטביעות העין זה המקפיד על חלוקו להופכו

Bien que la Gamoro` rapporte cette règle uniquement par rapport aux Talmidhé Hakhomim, de nombreux Pôsqim la citent comme s'appliquant également à tous les autres Israélites.

  • Mishnéh Tôroh

Bien que le Rambam ne dise rien sur le fait de veiller à ne pas porter ses vêtements à l'envers, la règle énoncée par Rabbi Yôséf Qa`rô est en phase avec ce qu'il rapporte sur la manière de s'habiller pour les Talmidhé Hakhomim, de façon à ce qu'ils soient présentables et respectés en public :

Hilkhôth Dé´ôth 5:17-18
17. L'habillement du disciple des Sages est un habillement beau et propre. Il lui est interdit d'avoir sur son vêtement une tache ou des traces de graisse, et des choses semblables. Il ne se vêtira pas de l'habillement des rois, comme par exemple avec des vêtements en or et en pourpre, car ils attirent l'attention, ni de l'habillement des pauvres qui fait honte à celui qui s'en revêt. [Il se vêtira] plutôt de beaux vêtements moyens.
יז  מלבוש תלמיד חכמים, מלבוש נאה נקי; ואסור לו שיימצא בבגדו כתם או שמנונית וכיוצא בה. ולא ילבוש לא מלבוש מלכים, כגון בגדי זהב וארגמן שהכול מסתכלין בהן, ולא מלבוש עניים, שהוא מבזה את לובשיו--אלא בגדים בינוניים נאים
18. Sa peau ne sera pas visible sous ses vêtements, comme [c'est] par exemple [le cas] avec les vêtements de lin exceptionnellement pur fabriqués en Égypte. Ses vêtements ne traîneront pas sur le sol, comme [c'est] par exemple [le cas] avec les vêtements des arrogants. [Ils descendront] plutôt jusqu'à son talon et ses manches jusqu'à ses doigts. Il ne doit pas laisser pendre son châle, car cela donne une impression d'arrogance, sauf uniquement à Shabboth, s'il ne peut pas le remplacer. Il ne doit pas porter des chaussures rapiécées de plusieurs pièces en été. Toutefois, durant la saison des pluies, cela est permis, s’il est pauvre.
יח  ולא יהא בשרו נראה מתחת מדיו, כמו בגדי הפשתן הקלים ביותר שעושין במצריים. ולא יהיו בגדיו סחובים על הארץ, כמו בגדי גסי הרוח, אלא עד עקבו; ובית יד שלו, עד ראשי אצבעותיו. ולא ישלשל טליתו, מפני שנראה כגסי הרוח, אלא בשבת בלבד, אם אין לו להחליף. ולא ילבוש מנעלים מטולאים כבגד טלאי על גבי טלאי, בימות החמה; אבל בימות הגשמים, מותר אם היה עני

Il n'y a aucun problème à conclure que cette règle du Shoulhon ´Oroukh est en accord avec la pensée du Rambam.

Tous les propos du Rambam susmentionnés sont tirés de diverses sources dans le Talmoudh sur le comportement approprié des Talmidhé Hakhomim, ceux qui imitent la voie des Sages, et ne s'appliquent donc pas à tout le monde.

La façon de mettre ses chaussures

  • Shoulhon ´Oroukh

`Ôrah Hayyim 2:4-5
On met d'abord sa chaussure droite sans la lacer. C'est seulement après que l'on met sa chaussure gauche et qu'on la lace, puis on retourne lacer celle [du pied] droit.
ינעול מנעל ימין תחילה ולא יקשרנו, ואחר כך ינעול של שמאל ויקשרנו, ויחזור ויקשור של ימין
Quand on retire ses chaussures, on retire d'abord celle [du pied] gauche.
כשחולץ מנעליו, חולץ של שמאל תחילה

  • Mishnéh Tôroh

Pas un seul des Ri`shônim, le Rambam y compris, ne fait mention de cette règle, pour la simple raison qu'il semble exister une divergence entre les Tano`im (Sages de la Mishnoh) et les `Amôro`ïm (Sages de la Gamoro`) quant au bon procédé à suivre. Voici ce qui est rapporté dans le Talmoudh :

Shabboth 61a
Rébbi Yôhonon suit [ici] son opinion générale. Car Rébbi Yôhonon a dit : « Les chaussures sont comme la Tafillin : tout comme la Tafillin [est attaché] sur [le bras] gauche, de même, les chaussures [sont mises au pied] gauche [en premier] ». Une objection a été soulevée : [N'est-il pas enseigné que] lorsqu'on met ses chaussures, on met d'abord la droite et puis la gauche ? Rov Yôséf a dit : « Il a été enseigné ceci : bien que Rébbi Yôhonon ait dit l'inverse, celui qui agit d'une ou l'autre manière fait [bien] »3. `Abbayé lui a dit : « Mais peut-être que Rébbi Yôhonon n'a pas entendu cette Baraytho`4, mais s'il l'avait entendu il se serait rétracté ? Ou peut-être qu'il l'a entendue mais soutenait que la Halokhoh n'est quand même pas comme cette Mishnoh5 ? » Rov Nahmon bar Yishoq a dit : « Celui qui craint les Cieux satisfait aux deux opinions ». Et qui est-ce ? Mor le fils de Ravino`. Que faisait-il ? Il mettait [la sandale] au pied droit, mais ne la laçait pas. Puis, il mettait la [sandale] gauche et la laçait. Ensuite, il laçait la [sandale] droite. Rov `Ashi a dit : « J'ai vu que Rov Kahana` n'était pas méticuleux6 ». Nos Rabbins ont enseigné : Quand on met ses chaussures, on met la droite en premier et puis la gauche ; quand on [les] retire, on doit retirer la gauche [en premier] et ensuite la droite.7 Quand on se lave, on doit [d'abord] laver [la main et le pied] droit, puis [la main et le pied] gauche. Quand on se oint d'huile, on doit d'abord oindre la droite puis la gauche. Mais celui qui désire oindre l'intégralité de son corps doit oindre d'abord la tête, car c'est le roi de tous les membres8.
ואזדא רבי יוחנן לטעמיה דאמר ר' יוחנן כתפילין כך מנעלין מה תפילין בשמאל אף מנעלין בשמאל מיתיבי כשהוא נועל נועל של ימין ואחר כך נועל של שמאל אמר רב יוסף השתא דתניא הכי ואמר רבי יוחנן הכי דעבד הכי עבד ודעבד הכי עבד אמר ליה אביי דילמא רבי יוחנן הא מתני' לא הוה שמיע ליה ואי הוה שמיע ליה הוה הדר ביה ואי נמי שמיע ליה וקסבר אין הלכה כאותה משנה אמר רב נחמן בר יצחק ירא שמים יוצא ידי שתיהן ומנו מר בריה דרבנא היכי עביד סיים דימיניה ולא קטר וסיים דשמאליה וקטר והדר קטר דימיניה אמר רב אשי חזינא לרב כהנא דלא קפיד תנו רבנן כשהוא נועל נועל של ימין ואחר כך נועל של שמאל כשהוא חולץ חולץ של שמאל ואח"כ חולץ של ימין כשהוא רוחץ רוחץ של ימין ואח"כ רוחץ של שמאל כשהוא סך סך של ימין ואח"כ של שמאל והרוצה לסוך כל גופו סך ראשו תחילה מפני שהוא מלך על כל איבריו

Ainsi, ce passage du Talmoudh commence par nous dire que mettre d'abord sa chaussure gauche avant la droite fait partie de l'opinion générale de Rébbi Yôhonon, un `Amôro` de la première génération après l'ère de la Mishnoh. Rébbi Yôhonon estimait que puisqu'on attachait la Tafillin du bras sur le côté gauche, et qu'une chaussure s'attache également, on devait commencer par mettre d'abord sa chaussure gauche, puis seulement sa chaussure droite.

Le Talmoudh objecte face à la pratique de Rébbi Yôhonon, et cite une Baraytho` qui prouve que dans les temps mishnaïques, on mettait d'abord sa chaussure droite, et seulement alors sa chaussure gauche. Rov Yôséf bar Hiyyo` (un `Amôro` babylonien de la troisième génération) répond à cette objection en disant que l'on agisse d'une manière ou d'une autre, cela n'a pas d'importance !

`Abbayé, son disciple, n'est pas satisfait de la réponse de son maître, et essaie de comprendre pourquoi, en dépit du fait que cette tradition était suivie dans les temps mishnaïques, Rébbi Yôhonon faisait autrement. Il propose deux explications :

  1. Peut-être que Rébbi Yôhonon n'a jamais eu connaissance de cette Baraytho`. Mais si on la lui avait faite entendre et qu'il s'était rendu compte que cette tradition était suivie par plusieurs Sages de la Mishnoh, il aurait sans doute changé d'avis.
  2. Peut-être que Rébbi Yôhonon avait déjà entendu cette Baraytho`, mais estimait qu'étant donné qu'elle n'avait pas été rapportée dans la Mishnoh elle-même, elle n'avait pas le statut de « Halokhoh Lama´aséh ».9

Rov Nahmon bar Yishoq (un `Amôro` babylonien de la cinquième génération, mort en 356 de l'E.C.) explique que celui qui craint HaShem (ce qui sous-entend que ce procédé qui va être décrit ne s'applique qu'aux « pieux », mais pas à tout le monde) doit trouver un moyen de satisfaire aux deux opinions. Le Talmoudh précise alors que la pratique qui satisfait aux deux opinions est celle de Mor bar Ravino` (un `Amôro` babylonien du 4ème siècle) qui procédait de la façon stipulée par Rabbi Yôséf Qa`rô. En quoi ce procédé satisfait aux deux opinions : en mettant la chaussure droite en premier, il est en accord avec ceux qui disent que la priorité doit toujours être donnée au côté droit, tandis qu'en laçant d'abord la chaussure gauche, il satisfait à l'opinion de ceux qui disent que tout comme la Tafillin est attachée sur le bras gauche, on doit attacher sa chaussure gauche en premier. C'est un équilibre parfait entre les deux approches. D'où la raison pour laquelle Rabbi Yôséf Qa`rô le rapporte dans son Shoulhon ´Oroukh Néanmoins, le Talmoudh poursuit et fait remarquer que certains `Amôro`ïm, comme par exemple Rov Kahana`, n'y prêtaient pas attention. D'où la raison pour laquelle aucun des Ri`shônim, le Rambam y compris, ne rapporte ce procédé comme une Halokhoh, car, en définitive, que l'on agisse d'une manière ou d'une autre, c'est bon !

Le Talmoudh se conclut en disant qu'à l'unanimité des Rabbins, il nous a été enseigné que le côté droit a toujours priorité. Par conséquent, celui qui veut suivre la tradition doit d'abord mettre sa chaussure droite. Par contre, toujours pour honorer le côté droit, lorsqu'on retire ses chaussures on commencera par retirer la chaussure gauche, de façon à ce que le pied droit ne soit pas dénudé avant le pied gauche. Néanmoins, ce n'est pas en soi une règle obligatoire, comme nous l'avons vu dans le Talmoudh lui-même.

Il convient ainsi de noter que contrairement à ce que l'on pense généralement, cette règle n'est pas suivie par tous. De nombreux Juifs la suivent, mais il y a tout autant de Juifs religieux de tout bord qui ne la suivent pas.

Marcher la tête découverte

  • Shoulhon ´Oroukh

`Ôrah Hayyim 2:6
Et on ne marchera pas quatre coudées la tête découverte.
ולא ילך ארבע אמות בגילוי הראש

Le Ram`o ajoute : מפני כבוד השכינה « Par respect pour la Shakhinoh ».

  • Mishnéh Tôroh

Le Rambam ne dit rien sur le fait qu'il serait interdit de marcher la tête découverte. La raison à cela est très simple : du Talmoudh lui-même, on peut aisément déduire que se couvrir la tête en toute circonstance est une מידת החסידות « Middath Hahasidhouth » (mesure de piété), et non une obligation halakhique, tout comme pour une femme de garder ses cheveux couverts dans l'intimité de sa maison ; la Halokhoh lui permet de découvrir ses cheveux à la maison. Si elle les garde couverts même chez elle, c'est une Middath Hahasidhouth, et le mari ne doit pas la contraindre à se couvrir à la maison (par contre, en public, il peut et doit la pousser à se couvrir les cheveux. Avec douceur, évidemment. HaZaL ont dit qu'il ne doit la convaincre que par des mots doux et avec calme et patience, et non par la force, l'humiliation et la colère).

Il n'y a que deux circonstances où se couvrir la tête est obligatoire. Le premier cas est celui de la prière, et cette obligation s'applique à tout le monde comme l'écrit le Rambam :

Hilkhôth Tafilloh Ouvirkath Kôhanim 5:5
On ne doit pas se lever pour la prière avec un tricot de corps, ni avec la tête découverte, ni pieds nus si l’usage local est de se tenir devant les gens importants avec des chaussures.
ולא יעמוד לתפילה באפונדתו, ולא בראש מגולה. ולא ברגליים מגולות, אם דרך אנשי המקום שלא יעמדו לפני גדולים אלא בבית הרגליים

Le deuxième cas est celui du Talmidh Hokhom, qui doit avoir constamment la tête couverte, même en-dehors des heures de la prière. Se couvrir la tête en-dehors des heures de la prière ne s'applique donc pas à tout le monde, comme l'écrit le Rambam :

Hilkhôth Dé´ôth 5:10
Par leur essence, les Talmidhé Hakhomim sont accoutumés à une grande pudeur : ils ne se dégradent pas et ne découvrent ni leur tête, ni leur corps.
צניעות גדולה נוהגים תלמידי חכמים בעצמן: לא יתבזו, ולא יגלו ראשן ולא גופן

Par la phrase, « Par leur essence, les Talmidhé Hakhomim sont accoutumés à une grande pudeur », le Rambam veut nous transmettre deux messages :

  1. on attend beaucoup plus d'un Talmidh Hokhom que d'un Israélite moyen ;
  2. la pudeur est une conscience de D.ieu qui amène la personne à couvrir sa tête et son corps par respect pour la Shakhinoh. Puisque le Talmidh Hokhom est censé avoir une plus grande conscience de D.ieu, on attend de lui un plus haut niveau de crainte du Ciel et de pudeur. (Raison pour laquelle le Talmidh Hokhom est couvert de la tête jusqu'au talon, avec des manches devant couvrir tout le bras jusqu'aux doigts, c'est-à-dire le poignet.)

Le Rambam détaille davantage ce concept dans une autre de ses œuvres, le « Guide des Égarés » :

Môréh Navoukhim, Volume 3, Chapitre 52
Il est constamment avec nous, nous observant, comme il est dit10 : אם-ייסתר איש במסתרים ואני לא-אראנו נאום-ה׳ « Si un homme se cache dans les lieux secrets, ne le verrai-Je pas ? Parole d'HaShem ! » Comprends-le bien !

Sache que lorsque des hommes parfaits comprennent cela, ils atteignent une telle humilité, une telle admiration et une telle crainte de D.ieu, et un sentiment de honte devant Lui... que leur comportement privé avec leurs épouses et dans les latrines est similaire à leur comportement public [quand ils sont] avec d'autres personnes... Nous sommes toujours en Sa présence... C'est pourquoi, les plus grands parmi les Sages trouvaient difficile de dénuder leurs têtes parce que la Shakhinoh stationne constamment au-dessus de l'homme.

1C'est-à-dire, sur la seule base qu'il affirme que cet objet perdu est le sien, sans qu'il n'ait à fournir la moindre preuve que cet objet lui appartient bien. En règle générale, celui qui affirme qu'un objet perdu est le sien doit fournir des preuves, comme par exemple savoir donner quelques-unes des caractéristiques de cet objet (sa couleur, sa taille, sa forme, etc.), avant que l'objet ne lui soit rendu. Mais un Talmidh Hokhom est cru simplement en affirmant que cet objet est bien le sien
2De sorte que les coutures, fils, etc., soient à l'intérieur. Il semble donc que tpous n'y prenaient pas soin
3Il est laissé à l'appréciation de chacun de choisir de placer sa chaussure droite ou sa chaussure gauche en premier, car d'un côté, ceux qui mettent leur chaussure gauche en premier le font parce que c'est du côté gauche que l'on attache la Tafillin du bras, tandis que de l'autre côté, ceux qui mettent la chaussure droite en premier le font parce que la règle générale veut qu'on donne priorité au côté droit en toute chose
4Des traditions orales non mentionnées dans la Mishnoh, mais qui furent rapportées par les disciples de Rébbi Yahoudhoh Hannosi` et d'autres Sages de la Mishnoh
5C'est-à-dire, qu'elle n'est qu'une Baraytho`, mais pas une Mishnoh
6C'est-à-dire, parfois il commençait par mettre la chaussure droite, parfois il commençait par mettre la chaussure gauche
7La partie droite du corps est la plus robuste ; plus d'honneurs doivent lui être accordés. Retirer la chaussure gauche est également une marque d'honneur pour la droite, car la chaussure droite reste plus longtemps sur le pied
8C'est-à-dire, le membre le plus important du corps
9Il convient de noter que de nombreuses Halokhôth au sein même du Talmoudh s'appuient sur des Baraythôth. La Baraytho` fait autorité, sauf lorsqu'elle enseigne une règle contraire à ce qui a été rapportée dans la Mishnoh. Mais lorsqu'elle stipule une règle qui précise une règle déjà existante dans la Mishnoh (mais qui fut formulée d'une façon obscure), ou qu'elle mentionne une règle non-mentionnée dans la Mishnoh, la Baraytho` fait autorité.

10Yirmayohou 23:24
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...