lundi 5 janvier 2015

Honorer et Craindre ses parents

בס״ד

Honorer et Craindre ses parents


  1. Versets tirés de la Tôroh

  1. כַּבֵּד אֶת-אָבִיךָ, וְאֶת-אִמֶּךָ--לְמַעַן, יַאֲרִכוּן יָמֶיךָ, עַל הָאֲדָמָה, אֲשֶׁר-ה׳ אֱלֹהֶיךָ נֹתֵן לָךְ « Honore ton père et ta mère de sorte que tes jours se prolongent sur la terre qu'HaShem, ton D.ieu, te donne »1
  2. וּמַכֵּה אָבִיו וְאִמּוֹ, מוֹת יוּמָת « Et qui frappe son père et sa mère, à mort, il mourra ! »2
  3. וּמְקַלֵּל אָבִיו וְאִמּוֹ, מוֹת יוּמָת « Et qui maudit son père et sa mère, à mort, il mourra ! »3
  4. אִישׁ אִמּוֹ וְאָבִיו תִּירָאוּ, וְאֶת-שַׁבְּתֹתַי תִּשְׁמֹרוּ: אֲנִי, ה׳ אֱלֹהֵיכֶם « Vous tous, craignez votre mère et votre père, et gardez Mes Shabbothôth. Je suis HaShem, votre D.ieu »4
  5. כִּי-אִישׁ אִישׁ, אֲשֶׁר יְקַלֵּל אֶת-אָבִיו וְאֶת-אִמּוֹ--מוֹת יוּמָת: אָבִיו וְאִמּוֹ קִלֵּל, דָּמָיו בּוֹ « Car l'homme qui maudit son père et sa mère, à mort, il mourra. Il a maudit son père et sa mère, son sang est en lui »5
  6. כַּבֵּד אֶת-אָבִיךָ וְאֶת-אִמֶּךָ, כַּאֲשֶׁר צִוְּךָ ה׳ אֱלֹהֶיךָ--לְמַעַן יַאֲרִיכֻן יָמֶיךָ, וּלְמַעַן יִיטַב לָךְ, עַל הָאֲדָמָה, אֲשֶׁר-ה׳ אֱלֹהֶיךָ נֹתֵן לָךְ « Honore ton père et ta mère comme te l'a ordonné HaShem, ton D.ieu, de sorte que tes jours se prolongeront et afin que [tout] aille bien pour toi sur la terre qu'HaShem, ton D.ieu, te donne »6
  7. כִּי-יִהְיֶה לְאִישׁ, בֵּן סוֹרֵר וּמוֹרֶה--אֵינֶנּוּ שֹׁמֵעַ, בְּקוֹל אָבִיו וּבְקוֹל אִמּוֹ; וְיִסְּרוּ אֹתוֹ, וְלֹא יִשְׁמַע אֲלֵיהֶם וְתָפְשׂוּ בוֹ, אָבִיו וְאִמּוֹ; וְהוֹצִיאוּ אֹתוֹ אֶל-זִקְנֵי עִירוֹ, וְאֶל-שַׁעַר מְקֹמוֹ וְאָמְרוּ אֶל-זִקְנֵי עִירוֹ, בְּנֵנוּ זֶה סוֹרֵר וּמֹרֶה--אֵינֶנּוּ שֹׁמֵעַ, בְּקֹלֵנוּ; זוֹלֵל, וְסֹבֵא וּרְגָמֻהוּ כָּל-אַנְשֵׁי עִירוֹ בָאֲבָנִים, וָמֵת, וּבִעַרְתָּ הָרָע, מִקִּרְבֶּךָ; וְכָל-יִשְׂרָאֵל, יִשְׁמְעוּ וְיִרָאוּ « Quand un homme aura un fils têtu et rebelle, qui n'obéira pas à la voix de son père et à la voix de sa mère, et qui, lorsqu'ils l'ont châtié, ne les écoute pas, alors son père et sa mère se saisiront de lui, et l'emmèneront vers les anciens de sa ville, et aux portes de son endroit ; et ils diront aux anciens de sa ville : ''Notre fils que voici est têtu et rebelle, il n'obéira pas notre voix ; c'est un glouton et un ivrogne.'' Et tous les hommes de sa ville le lapideront avec des pierres, afin qu'il meurt ; ainsi, vous extirperez le mal du milieu de vous ; et tout Yisrael entendra, et craindra »7
  8. אָרוּר, מַקְלֶה אָבִיו וְאִמּוֹ; וְאָמַר כָּל-הָעָם, אָמֵן « Qu'il soit maudit celui qui méprise son père et sa mère, et tout le peuple dira : ''`Omén !'' »8

  1. Versets tirés du Séfèr Mishléi

  1. שְׁמַע בְּנִי, מוּסַר אָבִיךָ; וְאַל-תִּטֹּשׁ, תּוֹרַת אִמֶּךָ « Écoute, mon fils, la morale de ton père, et ne délaisse pas la Tôroh de ta mère »9
  2. נְצֹר בְּנִי, מִצְוַת אָבִיךָ; וְאַל-תִּטֹּשׁ, תּוֹרַת אִמֶּךָ « Réalise, mon fils, l'ordre de ton père, et ne dédaigne pas la Tôroh de ta mère »10
  3. מִשְׁלֵי, שְׁלֹמֹה: בֵּן חָכָם, יְשַׂמַּח-אָב; וּבֵן כְּסִיל, תּוּגַת אִמּוֹ « Proverbes de Shélômôh: un fils sage réjouit un père, et un fils fou est la peine de sa mère »11
  4. בֵּן חָכָם, מוּסַר אָב; וְלֵץ, לֹא-שָׁמַע גְּעָרָה « Un fils sage {suit la} morale d'un père, et un moqueur n'écoute pas de réprimande »12
  5. אֱוִיל--יִנְאַץ, מוּסַר אָבִיו; וְשֹׁמֵר תּוֹכַחַת יַעְרִים « L'insensé méprise la morale de son père, et celui qui garde les reproches est bien avisé »13
  6. בֵּן חָכָם, יְשַׂמַּח-אָב; וּכְסִיל אָדָם, בּוֹזֶה אִמּוֹ « Un fils sage réjouit un père, et l'homme fou méprise sa mère »14
  7. יֹלֵד כְּסִיל, לְתוּגָה לוֹ; וְלֹא-יִשְׂמַח, אֲבִי נָבָל « Celui qui engendre un fou le fait pour sa propre peine, et le père d'un vilain ne se réjouit pas »15
  8. כַּעַס לְאָבִיו, בֵּן כְּסִיל; וּמֶמֶר, לְיוֹלַדְתּוֹ « Un fils fou fait l'indignation de son père, et l'amertume de celle qui l'a engendré »16
  9. מְשַׁדֶּד-אָב, יַבְרִיחַ אֵם-- בֵּן, מֵבִישׁ וּמַחְפִּיר « Un fils débauché et éhonté ruine un père et effraie une mère »17
  10. מְקַלֵּל, אָבִיו וְאִמּוֹ-- יִדְעַךְ נֵרוֹ, באישון (בֶּאֱשׁוּן) חֹשֶׁךְ « Quiconque maudit son père et sa mère, que sa lampe soit placée dans les ténèbres absolues »18
  11. שְׁמַע לְאָבִיךָ, זֶה יְלָדֶךָ; וְאַל-תָּבוּז, כִּי-זָקְנָה אִמֶּךָ « Écoute ton père, c'est celui qui t'a engendré, et ne méprise pas ta mère dans sa vieillesse »19
  12. גול (גִּיל) יָגִיל, אֲבִי צַדִּיק; יולד (וְיוֹלֵד) חָכָם, וישמח- (יִשְׂמַח-) בּוֹ « Le père d'un Saddîq s'extasiera assurément, et celui qui a engendré un sage se réjouira en lui »20
  13. נוֹצֵר תּוֹרָה, בֵּן מֵבִין; וְרֹעֶה זוֹלְלִים, יַכְלִים אָבִיו « Quiconque réalise la Tôroh est un fils intelligent, mais celui qui fréquente des jouisseurs fait honte à son père »21
  14. גּוֹזֵל, אָבִיו וְאִמּוֹ--וְאֹמֵר אֵין-פָּשַׁע: חָבֵר הוּא, לְאִישׁ מַשְׁחִית « Qui vole son père et sa mère en disant ''Ce n'est pas un crime !'' est un ami de l'homme destructeur »22
  15. אִישׁ-אֹהֵב חָכְמָה, יְשַׂמַּח אָבִיו; וְרֹעֶה זוֹנוֹת, יְאַבֶּד-הוֹן « L'homme qui aime la sagesse réjouit son père, mais celui qui fréquente les prostituées dilapide sa richesse »23
  16. עַיִן, תִּלְעַג לְאָב-- וְתָבֻז לִיקְּהַת-אֵם: יִקְּרוּהָ, עֹרְבֵי-נַחַל; וְיֹאכְלוּהָ בְנֵי-נָשֶׁר « L’œil qui se moque de son père et qui n'a que mépris pour l'obéissance due à une mère sera arraché par les corbeaux de la vallée, et les jeunes vautours le mangeront »24

  1. Halokhôth relatives à l'honneur et la crainte dus aux parents

De tous ces versets susmentionnés, des Halokhôth bien précises ont été énoncées par HaZaL dans le Talmoud concernant la façon d'honorer et craindre nos parents, et elles furent reprises dans le Mishnéh Tôroh de Rabbénou Môshèh bèn Maïmone זצ״ל et le Shoulhon 'Oroukh de Rabbî Yôséf Karo זצ״ל. Les voici

  1. On doit être extrêmement méticuleux dans la crainte et l'honneur dus aux parents, car l'Écriture les compare à l'honneur et à la crainte dus au Saint, béni soit-Il. HaZaL25 nous disent : « Il est écrit26 : כַּבֵּד אֶת-אָבִיךָ, וְאֶת-אִמֶּךָ ''Honore ton père et ta mère.'' Il est aussi écrit27 : כַּבֵּד אֶת-ה׳, מֵהוֹנֶךָ ''Honore HaShem avec tes biens.'' Il est écrit28 : אִישׁ אִמּוֹ וְאָבִיו תִּירָאוּ ''Vous tous, craignez votre mère et votre père.'' Il est aussi écrit29 : אֶת-ה׳ אֱלֹהֶיךָ תִּירָא ''Tu craindras HaShem, ton D.ieu.'' Ainsi, nous voyons que nous devons honorer et craindre un père et une mère de la même façon que nous honorons et craignons Son redoutable Nom. Trois partenaires se sont associés dans la création d'un homme : le Saint, béni soit-Il, le père et la mère. Quand nous honorons notre père et notre mère, le Saint, béni soit-Il, dit : ''Je le leur compterai comme si Je m'étais trouvé parmi eux et que c'est Moi qu'ils avaient honoré.'' »
  2. Il n'existe aucune limite à la Miswoh de l'honneur dû aux parents, car elle est très précieuse, et celui qui ajoute dans sa réalisation est digne de louanges. Quiconque observe la Miswoh d'honorer son père et sa mère mérite une longue vie et de beaux jours dans cette vie-ci et dans la vie du Monde-à-Venir. Il mérite la prospérité et la réussite dans ses entreprises. Et il mérite que ses fils et ses filles l'honorent et le craignent, et le respectent dans sa vieillesse.
  3. Chacun doit aimer son père et sa mère comme son propre corps. Et il les honorera et trouvera en eux une bonne Middoh qu'ils possèdent et les honorera et les aimera à travers cette Middoh. Et quand ses parents lui demandent de leur faire une faveur, il doit le faire immédiatement et avec grande diligence.
  4. Tout comme la récompense pour avoir honorer et craint ses parents est grande, la punition pour avoir négligé ses Miswôth l'est tout autant. Et celui qui afflige ses parents amène la Shékhînoh à se séparer de lui et des décrets sévères s'abattent sur lui, et il se voit accorder de nombreuses souffrances. Et même si la vie lui sourit dans cette vie-ci, il sera sans conteste puni dans le Monde-à-Venir.
  5. Chaque homme a l'obligation de s'impliquer lui-même dans la Miswoh d'honorer ses parents, même lorsque ces derniers ne lui ont rien demandé. Et même lorsque ses parents ont des gens qui s'occupent d'eux, et qu'il ne leur manque rien, toutefois il est une Miswoh de continuer à les honorer.
  6. Qu'est-ce qui constitue la « crainte » ? On ne doit pas aller à l'encontre de ou usurper l'autorité de ses parents. On ne doit pas occuper la place réservée à son père dans un concile d'Anciens ou la place qui lui est réservée pour la prière. De manière générale, on ne devrait pas occuper la place à laquelle s'assoit son père à la table du repas. On ne doit ni contredire, ni corroborer les propos de son père en présence de celui-ci, comme en disant par exemple « Père a raison ! », car cela équivaudrait à se faire appuyer par quelqu'un d'inférieur. On ne doit jamais appeler ses parents par leurs prénoms, aussi bien de leur vivant qu'après leur mort.
  7. Jusqu'à quel degré les parents doivent-ils être craints ? Si un fils, habillé dans des vêtements coûteux, devait présider à une réunion, et que son père ou sa mère venait, lui déchirait ses vêtements, le frappait à la tête et lui crachait à la figure, il ne doit ni les insulter, ni exprimer du ressentiment en leur présence, ni afficher de la colère à leur égard, mais il doit garder le silence et craindre HaShem, qui est le Roi des rois, le Saint, béni soit-Il, qui en a décidé ainsi. Par contre, il peut se plaindre auprès du Béith Dîn pour les dommages qu'ils lui auront causés. Mais il ne doit jamais exprimer directement de mauvais sentiments à ses parents.
  8. Qu'est-ce qui constitue l' « honneur » ? On doit leur fournir de la nourriture, à boire et des vêtements, c'est-à-dire, s'assurer qu'ils ne manquent de rien dans ces domaines-là. On doit les visiter régulièrement, les ramener à la maison ou les déposer à leurs destinations, et pourvoir à chacun de leurs besoins avec gaieté de cœur. Les enfants qui s'occupent des besoins de leurs parents, mais le font sans aucun entrain, encourent une punition Divine, tout comme les Israélites furent punis pour avoir servi HaShem sans joie !
  9. Si un parent a des difficultés financières, mais que le fils a des moyens, le fils a l'obligation de pourvoir aux besoins de ses parents selon ses capacités.
  10. Si le père ou la mère dort, et que la clé du commerce de l'enfant se trouve sous leur coussin, il ne doit pas les réveiller, même si en agissant ainsi cela lui fera perdre de l'argent. Néanmoins, si le père ou la mère gagnera quelque chose à être réveillé, c'est le devoir de l'enfant de les réveiller, car cela les rendra heureux. Si l'enfant ne les réveille pas, dans ce cas-là, il aura donc commis une faute.
  11. Il est également du devoir des enfants de pousser leur père à aller à la Synagogue, ou à accomplir toute autre obligation religieuse (comme mettre les Téfîllîn, par exemple), car cela équivaut à vouloir honorer son père, étant donné que ce sont des actes qui rapprochent son père du Créateur et qui unissent son père à notre Père qui est dans les Cieux. Il en est de même avec la mère ; il faudra la pousser à accomplir quelque Miswoh que ce soit, car cela équivaut à désirer l'honorer, puisqu'on la rapproche du Créateur et on l'unit à Lui.
  12. Si un fils désire qu'une faveur lui soit accordée par ceux de sa ville, et qu'il sait qu'elle lui sera accordée pour l'honneur de son père, quand bien même il sait qu'il pourrait aussi l'obtenir en son nom propre, il ne doit pas dire : « Faites-le pour moi ! », mais plutôt : « Faites-le pour l'honneur/amour de mon père ! » afin d'attribuer la faveur au respect et à la considération que ces gens ont pour son père, comme lorsque nous ne faisons pas les choses pour la satisfaction que cela pourrait nous apporter, mais plutôt LéShém Shomayim (pour le Nom/l'amour des Cieux).
  13. Si un enfant s'entend dire par sa mère de faire une certaine chose, et que par la suite son père lui demande : « Qui t'a dit de faire cela ? », s'il sent qu'en disant que c'est sa mère qui le lui a demandé son père se mettrait en colère contre sa mère, il doit plutôt accepter d'encourir la colère du père plutôt que d'impliquer sa mère, parce que si HaShem est prêt à dévier de la vérité, voire même à faire effacer Son Nom, afin de préserver le Sholôm Bayith entre un homme et sa femme, alors à combien plus forte raison nous aussi devons accepter de dévier de la vérité et de compromettre notre honneur pour le maintient du Sholôm Bayith entre nos parents.
  14. Si le père de quelqu'un lui dit : « Apporte-moi un verre d'eau ! », et que sa mère lui dit : « Apporte-moi un verre d'eau ! », il doit servir son père en premier, et seulement ensuite sa mère, car lui et sa mère sont sous l'autorité du père.
  15. Les enfants doivent se lever et rester debout en présence de leur père et de leur mère, jusqu'à ce qu'ils leur permettent de s’asseoir. Quand un père est l'élève de son fils, le père n'a pas à se lever en présence de son fils. À l'inverse, le fils doit se lever devant son père, même si ce dernier est son élève.
  16. Un enfant a l'obligation d'honorer ses parents par d'autres façons encore, comme lorsqu'il s'occupe des affaires de ses parents ou quand il fait des choses aux noms de ses parents. De quoi parle-t-on ? Si quelqu'un s'est rendu quelque part sous l'ordre de son père, il ne doit pas dire : « Donnez-moi ceci ou cela, car j'en ai besoin », ni « Laissez-moi partir, car j'ai des choses importantes à faire » Il doit plutôt dire : « Donnez-moi ceci ou cela, pour mon père », ou « Laissez-moi partir, pour mon père ». Des lois similaires s'appliquent à toute situation analogue. On doit toujours inclure dans ses propos des déclarations indiquant que l'on se soucie de l'honneur de ses parents et qu'on les craint.
  17. On a une obligation d'honorer ses parents même après leur mort, ר״ל. On doit donc prendre à sa charge toutes les dépenses nécessaires à l'enterrement, à l'érection de la pierre tombale, à l'entretien de leurs tombes, et ajouter, chaque fois qu'on mentionnera leurs noms, עליו/עליה השלום « 'Alayiw/'Aléioh HaSholôm – Que la paix soit sur lui/elle », ouזכרו לברכה לחיי העולם הבא « Zikhrô LiVérokhoh LéHayéi Ho'Ôlom Habbo` – Que son souvenir soit une bénédiction pour la Vie du Monde-à-Venir ». De même en est-il lorsqu'on rapporte un enseignement au nom de son parent décédé.
  18. Jusqu'à quel point s'applique la Miswoh pour un enfant d'honorer ses parents ? Même si son père ou sa mère s'emparait de sa bourse d'or et la jetait dans la mer en sa présence, il ne doit pas leur faire honte, ni les gronder, ni exprimer de la colère à leur égard. Il doit plutôt accepter le décret de la Tôroh et garder le silence. Mais là encore, il a le droit de saisir le Béith Dîn et de réclamer un dédommagement pour les torts que lui auront causés ses parents. Mais il ne doit jamais s'en prendre directement à ses parents, mais toujours passer par des intermédiaires, comme le Béith Dîn, un Talmîd Hokhom, un médiateur, etc.
  19. Bien que tous ces commandements ont été donnés, un parent a l'interdiction de placer un joug trop lourd à porter sur ses enfants et plus particulièrement en leur demandant de les honorer à un point qui devient un fardeau ou une pierre d'achoppement pour eux. Les parents ne doivent pas exagérer concernant ce qu'ils exigent de leurs enfants. Au lieu de cela, le parent doit savoir compromettre l'honneur qui lui est dû et ignorer toute affront qu'il subirait, car si un père désire alléger l'honneur qui lui est dû, il peut le faire. Ainsi, bien qu'un enfant soit tenu de se lever devant son père et d'attendre sa permission pour s’asseoir, si le père fait une déclaration verbale attestant qu'il renonce à cette honneur, ses enfants ne seront alors plus tenus de se lever en sa présence, et chaque fois qu'ils ne se lèveront pas en sa présence il ne devra pas leur en tenir rigueur. De même, même lorsqu'il n'a pas fait de déclaration verbale selon quoi il renonçait à cet honneur que lui doivent ses enfants, s'il n'est pas offensé par le fait qu'ils ne se lèvent pas quand ils le voient arriver à la maison, il ne tiendra pas rancune à ses enfants de ne pas s'être levés en sa présence.
  20. Même si les parents sont des Résho´îm (impies) et des pécheurs, on doit les craindre et les honorer. Même un Mamzèr (enfant né d'une relation illicite) est tenu d'honorer et de craindre ses parents. Certains Pôsqîm sont d'avis qu'un enfant n'est pas tenu d'honorer des parents Résho´îm tant qu'ils ne se repentent pas, mais qu'il a seulement l'interdiction de leur causer de la peine. Néanmoins, il est préférable de suivre la première opinion.
  21. Quand un enfant voit son père ou sa mère transgresser une Loi Divine, il ne doit pas leur dire : « Tu as transgressé un commandement de la Tôroh ! », mais il doit plutôt leur en informer par une question : « Père/Mère, n'est-il pas écrit dans la Tôroh ceci et cela ? », comme s'il cherchait une information et non pas qu'il était en train de les réprimander, de sorte que son père ou sa mère pourra se corriger sans avoir été humilié.
  22. Un enfant a une interdiction catégorique d'écouter son père ou sa mère quand ils lui disent de transgresser un précepte de la Tôroh, que ce soit un commandement positif ou un commandement négatif, et même une injonction rabbinique, car il est écrit30 : אִישׁ אִמּוֹ וְאָבִיו תִּירָאוּ, וְאֶת-שַׁבְּתֹתַי תִּשְׁמֹרוּ: אֲנִי, ה׳ אֱלֹהֵיכֶם « Vous tous, craignez votre mère et votre père, et gardez Mes Shabbothôth. Je suis HaShem, votre D.ieu ». Le respect du Shabboth est mentionné en juxtaposition avec la crainte des parents pour nous enseigner ceci : « Bien que Je vous ai ordonné de craindre votre mère et votre père, néanmoins, s'ils vous disent de ne pas respecter ou de profaner le Shabboth, vous ne devez pas les écouter, et cela est vrai concernant tous les autres préceptes, car Je suis HaShem, votre D.ieu, et toi et tes parents êtes tous liés à l'obligation de M'honorer. Par conséquent, vous ne devez pas les écouter quant il s'agit de mépriser ou d'aller à l'encontre de Ma parole ». Cela s'applique également aux injonctions rabbiniques, qui sont des commandements du Tout-Puissant, béni soit Son Nom, comme il est écrit31 : עַל-פִּי הַתּוֹרָה אֲשֶׁר יוֹרוּךָ, וְעַל-הַמִּשְׁפָּט אֲשֶׁר-יֹאמְרוּ לְךָ--תַּעֲשֶׂה: לֹא תָסוּר, מִן-הַדָּבָר אֲשֶׁר-יַגִּידוּ לְךָ--יָמִין וּשְׂמֹאל « Selon la Tôroh qu'ils t'enseigneront, selon la règle qu'ils t'indiqueront, tu procéderas; ne t'écarte de ce qu'ils t'auront dit ni à droite ni à gauche ». Ainsi, si un enfant s'entend dire par son père ou sa mère de ne pas parler ou de ne pas pardonner à une certaine personne avec qui il souhaite se réconcilier, il ne doit pas écouter la requête de son père ou de sa mère, car il est interdit de haïr son prochain ou d'entretenir de mauvais sentiments à son égard, à moins qu'il ne l'ait vu commettre un péché en public. Ainsi, dans ce cas-ci, le père est en train de dire à son enfant de transgresser un commandement de la Tôroh, comme il est écrit32 : לֹא-תִשְׂנָא אֶת-אָחִיךָ, בִּלְבָבֶךָ...לֹא-תִקֹּם וְלֹא-תִטֹּר אֶת-בְּנֵי עַמֶּךָ « Ne hais point ton frère en ton cœur...Ne te venge ni ne garde rancune aux enfants de ton peuple ».
  23. Si le fils désire se rendre quelque part pour étudier la Tôroh, car il accomplira beaucoup plus pour son ´Avôdath HaShem en partant plutôt qu'en restant chez lui, mais que le père ne consent pas à le laisser partir pour quelque raison que ce soit, l'enfant n'est pas tenu d'écouter son père, car le Lîmoud Tôroh (étude de la Tôroh) est supérieur au précepte d'honneur dû aux parents, car rien n'est supérieur à l'étude de la Tôroh.
  24. Si le fils désire se marier à une femme appropriée, accomplissant ainsi une Miswoh, mais que son père n'y consent pas, il n'est pas tenu d'obéir à son père, même si cela le privera de la bénédiction de son père le jour de son mariage.
  25. De même, si une fille désire se marier à un Talmîd Hokhom, mais que son père souhaite qu'elle se marie plutôt à un homme honorable mais qui n'est pas un Talmîd Hokhom, elle n'est pas tenue d'obéir à son père, car il est écrit33 : אַחֲרֵי ה׳ אֱלֹהֵיכֶם תֵּלֵכוּ, וְאֹתוֹ תִירָאוּ; וְאֶת-מִצְו‍ֹתָיו תִּשְׁמֹרוּ וּבְקֹלוֹ תִשְׁמָעוּ, וְאֹתוֹ תַעֲבֹדוּ וּבוֹ תִדְבָּקוּן « C'est derrière HaShem, votre D.ieu, que vous marcherez, et c'est Lui que vous craindrez, et ce sont Ses Miswôth que vous garderez, et c'est Sa voix que vous écouterez, et c'est Lui que vous servirez, et c'est à Lui que vous vous attacherez ». Sur la phrase, וּבוֹ תִדְבָּקוּן « et c'est à Lui que vous vous attacherez », HaZaL ont dit que c'est en s'attachant aux Saddîqîm et aux Talmîdéi Hakhomîm que l'on s'attache à HaShem ! Ainsi, chercher à se marier à un Talmîd Hokhom, ou marier sa fille à un Talmîd Hokhom, est une Miswoh très importante ! D'ailleurs, concernant les parents qui donnent leurs filles à des ´Améi Ho`orès (hommes peu raffinés et ignorants), HaZaL nous disent34 : « Quiconque donne sa fille en mariage à un ´Am Ho`orès agit comme s'il l'attachait et la plaçait devant un lion. Tout comme un lion pourchasse et mange sans honte, ainsi un ´Am Ho`orès attaque et fornique sans honte ».
  26. Il est du devoir des hommes et des femmes d'honorer leurs parents. Toutefois, une femme mariée, qui doit une dévotion absolue à son mari, est exemptée du précepte d'honorer ses parents. Néanmoins, elle a l'obligation de faire tout ce qu'elle peut pour ses parents, si son mari n'émet aucune objection, que ce soit leur acheter des choses, leur rendre visite, etc. le Rambam ajoute d'ailleurs, dans les Hilkhôth `Îshouth du Mishnéh Tôroh, qu'un homme ne doit pas traiter sa femme comme si elle était en cage ou en prison, mais doit lui permettre, quand elle le souhaite et que cela est possible, d'aller visiter ses parents pour les voir et les honorer. Et cela contribue au Sholôm Bayith.
  27. Quiconque humilie ou fait honte à son père ou à sa mère, même par de simples paroles ou par un geste, est inclus parmi ceux que le Tout-Puissant a maudits, comme il est écrit35 : אָרוּר, מַקְלֶה אָבִיו וְאִמּוֹ; וְאָמַר כָּל-הָעָם, אָמֵן « Qu'il soit maudit celui qui méprise son père et sa mère, et tout le peuple dira : ''Amen !'' ». Et si cela s'est produit en présence de témoins, le Béith Dîn a le droit de lui administrer des coups de fouet pour rébellion à cause de cela et d'y ajouter toute punition que les Dayyonîm estimeront appropriée. Du temps du Béith Hammiqdosh, un homme qui maudissait ses parents était puni par la lapidation, tout comme celui qui blasphémait HaShem.
  28. Si le père ou la mère a une écharde, l'enfant n'a pas la permission de la retirer, car il causerait à son parent une blessure (ce qui est un acte passible de la peine de mort par strangulation). Si l'enfant est médecin, il lui est interdit de faire une saignée sur ses parents ou de les opérer, bien qu'il ait l'intention de les guérir. Toutefois, ces deux points ne s'appliquent que dans le cas où quelqu'un d'autre ou un autre médecin est présent et peut le faire. Mais si personne d'autre n'est disponible, il peut leur faire une saignée et les couper autant que cela sera nécessaire pour les guérir.
  29. Si, ר״ל, le père ou la mère de quelqu'un devient dément, l'enfant doit faire l'effort de les supporter et d'agir à leur égard avec compassion selon leur condition mentale, jusqu'à ce qu'HaShem aura pitié d'eux. Toutefois, si l'enfant ne peut plus supporter cette situation, notamment parce que cela lui fait trop mal de voir ses parents dans une telle condition, il pourra les laisser et les déléguer à d'autres personnes qui prendront soin d'eux. Néanmoins, il veillera à les visiter autant que possible.
  30. Un parent a l'interdiction de battre son fils qui a grandi. Le terme « qui a grandi », à cet égard, ne fait pas référence à son âge mais à son degré de maturité. S'il y a une raison de craindre que le fils se rebelle et exprime ce ressentiment par des paroles ou des actes violents, quand bien même il ne serait pas encore religieusement majeur, il est interdit de le battre, car le parent transgresserait alors l'interdiction de36 : לֹא-תְקַלֵּל חֵרֵשׁ--וְלִפְנֵי עִוֵּר, לֹא תִתֵּן מִכְשֹׁל; וְיָרֵאתָ מֵּאֱלֹהֶיךָ, אֲנִי ה׳ « Tu n'insulteras point le sourd, et devant l'aveugle, tu ne placeras point d'obstacle, mais tu craindras plutôt ton D.ieu. Je suis HaShem », car ils pourraient entraîner des punitions divines et des péchés sur leurs enfants si ces derniers réagissent avec agressivité contre les parents. Plutôt que de les battre, il faut les raisonner. Quiconque bat ses enfants qui ont grandi doit être excommunié (jusqu'à sa repentance) pour avoir transgressé l'interdiction susmentionnée.
  31. Un enfant doit respecter l'épouse de son père, même si elle n'est pas sa mère, ainsi que l'époux de sa mère, même s'il n'est pas son père, tout le temps où son père ou sa mère vivra, car cela est inclus dans l'honneur dû aux parents. Néanmoins, bien que l'obligation ne s'applique que du vivant de ses parents, il convient d'honorer l'épouse de son père ou l'époux de sa mère même après la mort de ses parents, étant donné qu'il y a une obligation d'honorer ses parents même après leur mort.
  32. Il y a une obligation rabbinique d'honorer son grand frère comme on honore son père, qu'il soit uniquement le fils du même père ou uniquement le fils de la même mère.
  33. On doit également honorer ses beaux-parents (les parents de son conjoint), comme nous le voyons concernant Dowîd Hammèlèkh ע״ה, qui honorait Sho`oul Hammèlèkh ע״ה, qui était son beau-père, en l'appelant « mon père », comme il est écrit37 : וְאָבִי רְאֵה--גַּם רְאֵה אֶת-כְּנַף מְעִילְךָ, בְּיָדִי « Mais mon père, vois ! Oui, vois le coin de ton manteau est dans ma main ».
  34. On doit également honorer ses grands-parents. Toutefois, l'honneur dû à ses parents est plus grand que celui qu'on doit à ses grands-parents, à ses beaux-parents, etc.
  35. Celui qui souhaite honorer son père et sa mère de la façon la plus élevée qui soit doit se consacrer au Lîmoud Tôroh et à l'accomplissement des Gémîlîyouth Hasodîm (actes de bonté ; bonnes œuvres), car c'est le plus grand honneur dû aux parents, puisque les gens diront : « Heureux sont les parents qui ont mis au monde et élevé un tel enfant ! » Mais un enfant qui ne marche pas dans le droit chemin, provoque des reproches sur ses parents, leur fait honte et les déshonore de la pire manière qui soit.
  36. De même, un père qui se soucie du bien-être de ses enfants doit s'impliquer dans le Lîmoud Tôroh et pratiquer des Gémîlîyouth Hasodîm afin qu'il puisse plaire à HaShem et aux hommes, et amener ainsi ses enfants à être fiers de lui.
  37. De la même manière, une mère qui se soucie du bien-être de ses enfants, doit être dans sa propre maison et dans son comportement personnel un modèle de Sénî´outh (pudeur) et le reflet de ce que doit être une. `Éshèth Hayîl (femme vertueuse) !
  38. Mais le parent qui ne marche pas lui-même dans le droit chemin fait honte et déshonore ses enfants. De plus, les enfants peuvent parfois mourir pour les péchés de leurs parents, comme il est écrit38 : פֹּקֵד עֲו‍ֹן אָבֹת עַל-בָּנִים « Il visite le péché des pères sur les enfants ». Il n'existe pas de plus grande cruauté pour un parent que le fait de causer la mort de ses propres enfants à cause de ses fautes. Et il n'existe rien de plus compatissant pour un parent envers ses enfants que le fait de se comporter soi-même en homme ou en femme intègre, car les mérites des parents tiennent bon pour un millier de générations, comme il est écrit39 : וְעֹשֶׂה חֶסֶד, לַאֲלָפִים--לְאֹהֲבַי, וּלְשֹׁמְרֵי מִצְו‍ֹתָי « Et qui fait preuve de bonté jusqu'à la millième {génération} de ceux qui M'aiment et qui gardent Mes Miswôth ».
  39. Un converti au culte Israélite ne doit pas maudire ou mépriser ses parents non-Israélites. Plutôt, il doit les traiter avec un certain degré de respect.
1Shémôth 20:11
2Ibid., 21:15
3Ibid., 21:17
4Wayyiqro` 19:3
5Ibid., 20:9
6Dévorîm 5:15
7Ibid., 21:18-21
8Ibid., 27:16
9Mishléi 1:8
10Ibid., 6:20
11Ibid., 10:1
12Ibid., 13:1
13Ibid., 15:5
14Ibid., 15:20
15Ibid., 17:21
16Ibid., 17:25
17Ibid., 19:26
18Ibid., 20:20
19Ibid., 23:22
20Ibid., 23:24
21Ibid., 28:7
22Ibid., 28:24
23Ibid., 29:3
24Ibid., 30:17
25Qîddoushîn 30b
26Shémôth 20:11
27Mishléi 3:9
28Wayyiqro` 19:3
29Dévorîm 6:13
30Wayyiqro` 19:3
31Dévorîm 17:11
32Wayyiqro` 19:17-18
33Dévorîm 13:5
34Pésahîm 49b
35Dévorîm 27:16
36Wayyiqro` 19:14
371 Shémou`él 24:11
38Shémôth 20:4

39Ibid., 20:5
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