בס״ד
Différences
entre `Ashkanazim et Safardim au niveau de la Halokhoh1
Illustration :
Deux Safardim entourant un `Ashkanazi, en Palestine, en 1895
Les
différences d'approche en matière de Halokhoh
entre les `Ashkanazim d'un
coté, et les Safardim
et les Mizrahim
de l'autre, ont toujours été l'un de mes sujets préférés à
explorer.
De
tous temps, les Sages du monde Safardi
(Espagne, Portugal, Méditerranée et Afrique du Nord) et Mizrahi
(Orient) ont suivi à la lettre le dicton Talmudique selon quoi « le
pouvoir de l'indulgence est plus grand que celui de la rigueur ».
En quoi la capacité à être indulgent est-elle supérieure à la
rigueur ? Tout simplement parce que le « pouvoir de
l'indulgence » nécessite souvent une connaissance plus grande
et une compréhension plus profonde de la Halokhoh par rapport au
« pouvoir de la rigueur ». La preuve en est que quand on
est dans le doute, « l'option par défaut » consiste à
aller vers la rigueur, tout simplement parce que c'est la voie qui
nécessite le moins de connaissances en Tôroh.
Cette
tendance à aller vers l'indulgence est ce qui distingue le plus
l'approche des Safardim, au niveau de la Halokhoh, par rapport
à l'approche des `Ashkanazim. D'ailleurs, le Rov Hayim Yôséf
Dowid `Azoula`y זצ״ל,
plus connu sous son acronyme de « Hyda », a
déclaré quelque chose de tout à fait vrai à ce sujet, et qui
rejoint ce que nous avons dit plus haut concernant le fait que
trancher vers l'indulgence nécessite une plus grande connaissance de
la Tôroh : « Les Safardim sont
saisis d'une mesure de piété, et par conséquent, ils sont plus
indulgents dans la Halokhoh. Les `Ashkanazim, pour leur part, sont
saisis par une mesure de bravoure, et par conséquent, ils tranchent
sévèrement ».
Donner
une réponse indulgente, pourvu qu'elle entre dans les limites que
permet la Halokhoh authentique, nécessite une plus grande
compréhension et connaissances des textes. C'est pourquoi, lorsque
des questions halakhiques ou rituelles étaient posées à des Pôsqim
Safardim, et qu'ils parvenaient à trouver une position indulgente
qui soit correcte d'un point de vue halakhique, ils considéraient
cela comme une excellente chose et répondaient à leurs
questionneurs par cette réponse indulgente qu'ils ont trouvée dans
les écrits des Ri`shônim et Pôsqim des générations passées, qui
étaient souvent plus indulgents que ceux d'aujourd'hui qui ont
souvent tendance à interdire tout et n'importe quoi. Oui, c'est un
secret de polichinelle que le Judaïsme authentique des temps passés
étaient moins rigide et dogmatique que celui que nous avons
aujourd'hui, où tout le monde est formaté pour penser et faire la même chose, et où on nous enseigne que plus on est radical, plus on
est un bon Juif religieux !
Les
Pôsqim `Ashkanazim justifient souvent leurs Houmrôth en
disant qu'à cause de la bassesse de la génération dans laquelle
nous vivons, nous devons redoubler de rigueur et de vigilance afin de
ne pas en arriver à des transgressions. Mais la vérité est toute
autre. Des Pasaqéi Din (décisions halakhiques) rigoureuses peuvent
en fait souvent amener les gens à aller CONTRE la Halokhoh.
Voici quelques exemples réelles d'exagérations contraires à la
Halokhoh que l'on retrouve dans les milieux des Harédim
(principalement chez les Hasidim) :
- il y a des gens qui sont tellement rigoristes qu'ils vont jusqu'à interdire au mari d'embrasser sa femme, que ce soit en-dehors ou durant les rapports intimes, ce qui va totalement à l'encontre de la Halokhoh du Talmoud et des Ri`shônim, qui disent tous qu'embrasser sa femme est inclus dans l'obligation biblique de ´Ônoh (satisfaire physiquement et sexuellement sa femme), à tel point que la Halokhoh tranche que le mari est obligé d'embrasser et d'enlacer sa femme chaque fois avant de partir en voyage, par exemple ;
- il y a des femmes qui sont tellement rigoristes au niveau de la pudeur qu'elles vont jusqu'à prendre leurs douches habillées, ce qui est complètement stupide (c'est le cas dans certaines communautés Hassidiques en `Aras Yisro`él faisant partie de ce que l'on a appelé la mouvance des « Juives talibanes ») ;
- à l'inverse de la « Halokhoh `Ashkanazi » qui est souvent très rigoriste concernant les rapports intimes dans le couple, le Talmoud, le Rambam זצ״ל, le Ramban זצ״ל et d'autres Ri`shônim, étaient très ouverts sur le sujet (le Ramban est même allé jusqu'à rédiger une lettre à son fils lorsque celui-ci s'est fiancé afin de lui expliquer les vertus des rapports sexuels et l'importance de faire jouir sa femme. Ce qui est ironique, c'est que cette lettre du Ramban est imprimée dans de nombreux livres... mais est rarement lue) et très indulgents. Nous en avions discuté dans deux autres articles (voir ici et là). Le fait que les `Ashkanazim ont souvent tendance à oublier cette Halokhoh et de trancher sévèrement provoque, malheureusement, beaucoup de mariages gâchés et malheureux).
Je
pourrais multiplier les exemples. En fait, trancher vers la rigueur
ne sauve pas de la perversité et de la bassesse de ce monde. Bien au
contraire, l'augmentation des Houmrôth mène à la négligence
de la Halokhoh, voire pire, à la transgression-même de la Tôroh et
de la Halokhoh.
Il
y a malheureusement chez les Safardim une nouvelle tendance
pathétique qui consiste à s'ashkénazifier en matière de Halokhoh
(voir ici).
L'un des exemples concrets concerne les Halokhôth ayant trait à la
période dit des « Trois Semaines » allant du 17 Tammouz
au 9 `Ov. Les `Ashkanazim ont pour Halokhoh de s'abstenir durant ces
3 semaines-là de toute manifestation de joie, d'acheter de nouveaux
vêtements et de consommer de nouveaux fruits afin de ne pas devoir
réciter la Barokhoh de שהחינו
« Shahahayonou ».
Ils interdisent aussi de se couper les cheveux, d'écouter de la
musique ou encore de célébrer des mariages. Or, les Safardim
n'ont JAMAIS eu de Halokhôth universelles ayant trait à la
période dite des « Trois Semaines » et n'ont JAMAIS
eu la coutume de prendre le deuil durant cette période-là. Ils se
contentaient de jeûner le 17 Tammouz, diminuaient les expressions de
joie, soit à partir de Rô`sh Hôdash `Ov, soit à
partir de la semaine durant laquelle devait tomber le jeûne du 9
`Ov, puis ils jeûnaient le 9 `Ov ! Point final ! Il y
avait des changements d'attitude lorsqu'on arrivait à Rô`sh Hôdash
`Ov jusqu'à Tish'oh Ba`Ov, ou durant la semaine dans laquelle
tombait le jeûne, en accord avec ce qui est écrit dans le
Talmoud : « Quand le mois de `Ov arrive, on
diminue dans sa joie ». Le Talmoud lui-même parle
uniquement de diminuer sa joie à partir de Rô`sh Hôdash
`Ov, et non pas à partir du 17 Tammouz jusqu'au 9 `Ov. Il n'y eut
jamais de Halokhôth spécifiques pour la période dite des « Trois
Semaines ». C'est une invention purement `Ashkanazi, mais de
plus en plus de Safardim adoptent les Minhagim `Ashkanazim.
Vous
pouvez parcourir tous les livres des Sages Safardim, vous ne
trouverez pas de coutume Séfarade selon quoi il faut prendre le
deuil durant les trois semaines entre le 17 Tammouz et le 9 `Ov !
Chaque communauté Séfarade obéissait à ses propres mesures de
rigueurs et à ses propres indulgences durant cette période-là,
mais AUCUN Sage Safardi n'a jamais écrit au sujet
d'une coutume Séfarade de prendre le deuil pendant trois semaines !
En fait, même le Rambam, ni aucun des ouvrages Halakhiques Safardim,
ne mentionne jamais cette période de deuil de trois semaines.
Le
premier ouvrage halakhique où nous trouvons une mention de cette
période de deuil de trois semaines, c'est dans le Béith Yôséf de
Rabbi Yôséf Karo זצ״ל
(auteur
plus tard du Shoulhon ´Oroukh), où il cite une Responsa
ashkénaze qui mentionne le Séfar Hasidim
(dont une partie seulement fut écrite par Rabbi Yahoudoh
HaHosid bèn Shamou`él, 1148-1217) qui déclare :
« Il y a parmi nous certains pieux marchant dans les voies
des pieux d'autrefois, qui ne consomment aucun fruit nouveau durant
les Trois Semaines, parce que comment pourrions-nous réciter la
Barokhoh de Shahahayonou durant une période si
triste de l'année ? » Et c'est par le fait que le
Béith Yôséf mentionne ce passage du Séfar Hasidim
que s'est développée la coutume des `Ashkanazim de prendre le deuil
et de s'interdire toutes les choses susmentionnées durant la période
dites des « Trois Semaines ».
Mais
remarquez comme moi que le Séfar Hasidim ne dit PAS
que c'est une pratique adoptée par TOUT le peuple, mais que
c'était la pratique de CERTAINS PIEUX ! Ainsi, non
seulement ce n'était pas quelque chose pratiquée par l'ensemble du
peuple, mais uniquement par les pieux, mais en plus, ce n'était que
CERTAINS parmi les pieux (pas tous les pieux) qui
s'abstenaient de consommer des fruits nouveaux durant trois semaines
afin de ne pas réciter « Shahahayonou ». Notez
également qu'il n'est pas dit que ces quelques pieux prenaient l
deuil durant trois semaines, mais simplement que durant trois
semaines ils s'abstenaient de consommer des fruits nouveaux. Et
pourtant, les Pôsqim `Ashkanazim en ont fait une Halokhoh qui
s'appliquerait soi-disant à l'ensemble du peuple Juif, et alors que
le Séfar Hasidim ne parle que de la consommation de fruits nouveaux,
ils ont interdit toute une série d'autres choses durant les trois
semaines. Ce n'est pas étonnant, puisque, comme nous l'avons écrit
plus haut, les `Ashkanazim tranchent par la « bravoure »
et le « zèle ». Comme c'est une pratique qui reflète un
certain degré de zèle et de bravoure, ils l'ont accepté comme
Halokhoh. Le Minhag de prendre le deuil durant ces trois semaines-là
fait tellement partie intégrante du Judaïsme d'aujourd'hui (puisque
même des Safardim l'ont
adopté sous pression des `Ashkanazim) que tout le monde croit à
tort que ce Minhag a
toujours été d'application et remonte donc au temps du Talmoud,
ou des Ri`shônim. Or, ni
dans le Talmoud, ni
dans les Ri`shônim, il
n'est fait mention de prendre le deuil durant trois semaines. Les
seules choses que la Halokhoh talmudiques et des Ri`shônim exige
durant cette période-là sont :
- jeûner le 17 Tammouz ;
- diminuer sa joie (et non pas la supprimer entièrement) à partir de Rô`sh Hôdash `Ov (ou de la semaine durant laquelle tombe le jeûne du 9 `Ov) ;
- jeûner le 9 `Ov (Tish'oh Ba`Ov).
Il
n'y a AUCUNE mention du fait qu'il faudrait prendre le deuil
entre le 17 Tammouz et Tish'oh
Ba`Ov.
Je
crois dur comme fer que יורת
ה׳ תמימה « Tôrath
HaShem Tamimoh », c'est à dire que la Tôroh de D.ieu,
telle qu'elle est donnée dans la Tôroh Écrite et expliquée dans
la Tôroh Orale, est PARFAITE et ENTIÈRE ! Ce
sont les hommes qui s'égarent et nous égarent en nous faisons
croire que certaines pratiques sont mentionnées dans le Talmoud,
alors que ce n'est pas le cas. Ils sont en train d'ajouter à ce que
D.ieu a déjà donné, et ce pour la grande perte du peuple d’Israël.
Le
problème n'est PAS le Talmoud, dont la Halokhoh est
PARFAITE et bien équilibrée (il suffit de lire le Mishnéh
Tôroh du Rambam pour s'en rendre compte), mais les Houmrôth
de ces gens qui nous égarent, au point qu'on en arrive à croire que
ces Houmrôth sont ordonnées par la Tôroh et le Talmoud.
Voilà pourquoi nous avons dit plus haut qu'il est en fait plus
facile de trancher vers la rigueur, car en fait, cela demande moins
d'intelligence et de connaissances de la Tôroh et de la Halokhoh par
rapport au fait de trancher vers l'indulgence. En effet, c'est facile
de jouer le fanatique et le radical lorsqu'on fait face à une
certaine situation, plutôt que de se mettre à réfléchir pour voir
si, malgré la situation, il ne serait pas possible d'être
indulgent ! L'exemple concret qui me passe par la tête est
celui du Rov Elyashiv. Une fois, il se trouvait dans un bus, à
Jérusalem, et une femme en mini-jupe monta dans le bus et s'assit à
coté de lui. Au moment où le bus devait redémarrer, il se leva
soudainement et fit semblant de s'être rendu compte que c'était en
fait ici qu'il devait descendre. Il demanda au chauffeur d'ouvrir la
porte et il descendit du bus. Interrogé par ses disciples, qui lui
demandèrent pourquoi est-ce qu'il n'avait pas réprimandé cette
femme, car après tout, c'était elle qui était fautive et pas le
Rov, le Rov Elyashiv répondit : « Même dans ce genre
de situations, il faut préserver la dignité humaine de l'autre
personne. L'insulter ou la réprimander devant tout le monde, ou
encore lui faire comprendre indirectement ce qu'on pense d'elle,
l'aurait dépouillé de sa dignité humaine ! » Dans
ce genre de situations, faire le fanatique est très facile, et cela
ne demande pas de faire travailler ses neurones ! Mais qui est
le plus sage ? Celui qui agit par zèle et bravoure sans
réfléchir, ou celui qui, après réflexion et analyse de la
situation, en arrive à la conclusion qu'il ne vaut pas
nécessairement la peine d'aller si loin et que le problème peut se
régler en toute quiétude, sans faire de vague ? Et bien, c'est
la différence entre les `Ashkanazim et les Safardim ; en
général, les `Ashkanazim tranchent par zèle, alors que les
Safardim tranchent par piété ! (Comme pour toute règle générale, il y a, évidemment, des exceptions parmi les Pôsqim. Je
peux citer, par exemple, le Go`ôn de Wilno` זצ״ל
et
le Rov Ya´aqôv Emden זצ״ל,
qui, bien qu'ils furent `Ashkanazim, tranchaient toujours selon la
Halokhoh talmudique, car ils étaient talmudistes. Et il y en a
également d'autres. Et à l'inverse, il y a aussi des Pôsqim
Safardim qui, après s'être fait ashkénazifier, tranchent
n'importe comment dans leurs réponses halakhiques.)
Bien
que chacun doit adhérer aux coutumes de ses ancêtres, et par
conséquent les `Ashkanazim devraient suivre les Minhagim `Ashkanazim
et les Safardim les Minhagim Safardim, comme il est
écrit2 :
נְצֹר
בְּנִי,
מִצְוַת
אָבִיךָ;
וְאַל-תִּטֹּשׁ,
תּוֹרַת
אִמֶּךָ « Mon
fils, sois fidèle au commandement de ton père, et n'abandonne pas
la Tôroh de ta mère », passage que le Talmoud
interprète comme voulant dire qu'il ne faut pas mépriser les
traditions que l'on a reçues de nos ancêtres, cela ne s'applique
qu'aux gens religieux qui ont des parents eux-mêmes religieux, et
qui respectaient eux-mêmes ces Minhagim et Pisqéi Halokhoh. Par
contre, si quelqu'un est religieux mais que ses parents ne
respectaient pas eux-mêmes ces Minhagim et Pisqéi Halokhoh, ou si
quelqu'un est un Ba´al Tashouvoh (quelqu'un qui n'était pas
religieux mais décide de le devenir), peu importe que ses ancêtres soient
`Ashkanazim, il devrait adopter la Halokhoh et les Minhagim des
Safardim et des Mizrahim, car c'est en orient qu'est né le
Judaïsme, pas en Pologne, ni en Russie !. De telles personnes
sont considérées comme n'ayant aucune tradition familiale et
ancestrale à suivre, et elles doivent donc accepter l'autorité des
Minhagim Safardim et Mizrahim, qui sont plus en adéquation
avec la Tôroh et la Halokhoh talmudique. (Certains
rabbins, même `Ashkanazim, sont en fait d'avis que des convertis qui
se convertissent en `Aras Yisro`él devraient suivre les
Minhagim et traditions Safardim et Mizrahim, et non
`Ashkanazim.)
La
Tashouvoh qu'HaShem attend de nous pour nous envoyer le Messie ne
consiste pas seulement à nous repentir de nos péchés, mais
également à revenir vers une pratique de la Tôroh et de la
Halokhoh plus authentique. Et ce n'est pas dans les Houmrôth
excessives des `Ashkanazim que se trouve la voie, mais dans la pureté
des Sages Safardim et Mizrahim, qui veillèrent le plus
que possible à trancher selon le Talmoud et à aller vers
l'indulgence. De plus, l'exil des Safardim et Mizrahim
dans le monde Musulman ayant été plus facile que celui des
`Ashkanazim dans le monde Chrétien, la Halokhoh et les Minhagim
Safardim et Mizrahim n'ont quasiment jamais dû être
modifiés, raison pour lesquelles il y a très peu de divergences
halakhiques entre Safardim, à l'inverse des `Ashkanazim qui
durent fréquemment modifier leur Halokhoh et leurs Minhagim pour
plaire aux Chrétiens, ou par peur des Chrétiens, ainsi qu'à la
suite des nombreux schismes que le Judaïsme ashkénaze a connu (on a
souvent tendance à oublier que toutes les branches du Judaïsme que
l'on connait aujourd'hui sont nées chez les `Ashkanzim. Au début,
ce sont les Litvaqim et les Hasidim qui se sont
divisés. Puis, les deux se sont liés contre ceux qui cherchaient à
réformer le Judaïsme, ce qui a donné naissance, d'un côté, au
Judaïsme Orthodoxe, composé des Litvaqim et des Hasidim,
et de l'autre côté, au « Judaïsme » Réformé. Puis,
les Réformés se sont eux-mêmes divisés en deux camps, avec, d'un
côté, le « Judaïsme » Libéral, et, de l'autre côté,
le « Judaïsme » Conservative ou Massorti. Ensuite, le
Judaïsme Orthodoxe s'est à nouveau fractionné, avec, d'un côté,
le Judaïsme Harédi, composé des Litvaqim et des Hasidim, et, de
l'autre côté, le Judaïsme Orthodoxe Moderne. Puis, le pseudo
« Judaïsme » Libéral a donné naissance à une nouvelle
branche, qui est la plus récente à avoir été créée, à savoir,
le pseudo « Judaïsme » Reconstructionniste. Toutes ces
divisions n'existent que chez les `Ashkanazim. Chez les Safardim,
il n'y a pas de schismes, et l'on parle simplement de « Judaïsme
Séfarade ». C'est seulement récemment, avec
l'ashkénazification des Safardim, que l'on commence à parler de
« Harédisme séfarade ». Mais dans le monde et la
culture séfarade, il n'y a pas de Harédim,
d'Orthodoxie Moderne, etc.). La liberté dont jouissaient les
Safardim et les Mizrahim dans le monde Musulman, ainsi
que l'unité du Judaïsme séfarade, ont produit la tendresse et
l'indulgence de leur Halokhôth, ainsi que l'uniformité de leurs
pratiques, alors que l'amertume et les souffrances que les
`Ashkanazim durent subir dans le monde Chrétien, ainsi que les
nombreux schismes existant au sein des `Ashkanazim, ont produit la
rigueur et l'excès de zèle de leurs Halokhôth. C'est là encore
une différence majeure, car ces souffrances qui n'ont jamais
cicatrisé et ses divergences entre `Ashkanazim qui subsistent
poussent les `Ashkanazim à s'enfermer et à se radicaliser les uns
contre les autres (les différents mouvements Harédi,
par exemple, sont lancés dans une compétition pour savoir lequel
est le plus extrémiste) et par rapport au monde extérieur et à la
Halokhoh. Mais dans le même temps, à force d'être trop rigoristes,
ils abusent et décrètent des Halokhôth qui sont souvent sans
fondements talmudiques, voire même en opposition totale avec la
Halokhoh talmudique (alors qu'ils professent croire dans le Talmoud.
Voir ici),
et le nombre de rebelles dans ces communautés ne cessent
d'augmenter, car, à un moment donné, la corde finie par rompre à
force de tirer dessus !
1La
plupart prononcent « `Ashkénazim » et « Séfardim ».
2Mishléi
6:20