mercredi 7 janvier 2015

Répondre « Boroukh Hou` Ouvoroukh Shémô »

בס״ד

Répondre « Boroukh Hou` Ouvoroukh Shémô »



La majorité des Juifs interdisent de répondre ברוך הוא וברוך שמו « Boroukh Hou` Ouvoroukh Shémô » lorsque quelqu'un récite pour nous le Qîddoush de Shabboth. Et il est vrai que le Qisour Shoulhon ´Oroukh1 rapporte que l'on ne doit pas répondre ברוך הוא וברוך שמו lorsqu'on entend une Bérokhoh dont on a également besoin de s'acquitter. Le but de cet article est de clarifier le sujet et voir s'il en est réellement ainsi.

Quelle est la source de la pratique consistant à répondre une parole de bénédiction lorsqu'on entend le Nom d'HaShem Yithborakh ?

En décrivant le rituel de Yôm Hakkîppourîm, la Mishnoh nous apprend ceci2 :

Il se rendait auprès de son taureau. Et son taureau se tenait entre le hall et l'autel, sa tête vers le Sud et son visage vers l'Ouest. Le Kôhén se tenait à l'Est, son visage vers l'Ouest. Il imposait ses deux mains sur lui et se confessait. Puis, il disait : « De grâce, HaShem ! J'ai mal agi, j'ai transgressé, j'ai péché devant Toi, moi et ma maison. De grâce, HaShem ! Pardonne les méfaits, les transgressions, les péchés que j'ai commis et transgressés devant Toi, moi et ma maison, comme il est écrit dans la Tôroh de Môshèh, Ton serviteur3 : ''Car en ce jour, Il fera expiation, etc.'' » Et ils répondaient après lui : « Boroukh Shém Kévôd Malkhouthô Lé´ôlom Wo´èd ».
בא לו אצל פרו, ופרו היה עומד בין האולם ולמזבח, ראשו לדרום ופניו למערב, והכהן עומד במזרח ופניו למערב. וסומך שתי ידיו עליו ומתודה וכך היה אומר: אנא השם! עויתי, פשעתי, חטאתי לפניך, אני וביתי. אנא השם! כפר – נא לעונות ולפשעים ולחטאים שעויתי ושפשעתי ושחטאתי לפניך אני וביתי, ככתוב בתורת משה עבדך כי ביום הזה יכפר וגו’. והן עונין אחריו: ברוך שם כבוד מלכותו לעולם ועד

Commentant cette Mishnoh, voici ce que nous dit la Gémoro`4 :

[Et ils répondaient après lui, etc.] : Il a été enseigné : Rabbî5 a dit [commentant sur le Posouq suivant6] : « ''lorsque j'invoquerai le Nom d'HaShem, accordez de la grandeur à notre D.ieu'' : Môshèh disait à Yisro`él : ''Au moment où je mentionne le Nom de Haqqodôsh Boroukh Hou`, vous devez Lui accorder de la grandeur !'' » Hananyoh, le fils du frère de Rabbî Yéhôshoua', a dit [commentant sur le Posouq suivant7] : « ''Le souvenir du Saddîq sera une bénédiction'' : le prophète disait à Yisro`él : ''Au moment où je fais mention du Saddîq [de tous les] mondes, vous devez énoncer une bénédiction  !'' »
תניא, רבי אומר: כי שם ה’ אקרא הבו גדל לאלהינו. אמר להם משה לישראל: בשעה שאני מזכיר שמו של הקדוש ברוך הוא אתם הבו גדל. חנניה בן אחי רבי יהושע אומר: זכר צדיק לברכה, אמר להם נביא לישראל: בשעה שאני מזכיר צדיק עולמים – אתם תנו ברכה

Nous voyons donc de cette Gémoro` que la pratique ancienne consistait à prononcer une parole de bénédiction lorsqu'on entendait réciter le Nom d'HaShem Yithborakh !

Voici le témoignage rapporté par le Tour זצ״ל (un des Ri`shônîm) sur la pratique consistant à répondre à une Bérokhoh8 :

J'ai entendu de mon père, mon enseignant, qu'il disait pour chaque Bérokhoh qu'il entendait, dans tous les cas : « Boroukh Hou` Ouvoroukh Shémô ». Et c'est ce que disait Môshèh Rabbénou [dans le verset] « lorsque j'invoquerai le Nom d'HaShem, accordez de la grandeur à notre D.ieu ». En outre, même lorsqu'un Saddîq de chair et de sang est mentionné, on doit le bénir, car il est dit : « Zékhèr Saddîq Livérokhoh ». À combien plus forte raison, etc.
שמעתי מאבא מורי שהיה אומר על כל ברכה וברכה שהיה שומע בכל מקום ברוך הוא וברוך שמו וזהו שאמר משה רבינו כי שם ה’ אקרא הבו גודל לאלהינו ועוד אפי’ כשמזכירין צדיק בשר ודם צריך לברכו שנאמר זכר צדיק לברכה ע”כ

Nous voyons de ce passage deux choses intéressantes :

  • Le Tour témoigne que son père répondait ברוך הוא וברוך שמו à toutes les Bérokhôth qu'il entendait ! Et il insiste pour nous dire qu'il le faisait « Békhol Moqôm – dans tous les cas ». Il n'y avait donc pas de distinction entre les Bérokhôth auxquelles il répondait ברוך הוא וברוך שמו.
  • Si déjà on doit prononcer une parole de bénédiction chaque fois que le nom d'un Saddîq est mentionné, à combien plus forte raison devons-nous répondre une parole de bénédiction chaque fois que nous entendons quelqu'un mentionner le Nom d'HaShem Yithborakh, qui est plus grand et exalté que le nom d'un être de chair et de sang !

Le père du Tour était le Rô`sh זצ״ל, un autre des très grands Ri`shônîm. Et voici ce qu'écrit le Rô`sh9 :

J'ai entendu de mon père, mon enseignant, de mémoire bénie, qu'il disait pour chaque Bérokhoh qu'il entendait, dans tous les cas : « Boroukh Hou` Ouvoroukh Shémô ». Et c'est ce que disait Môshèh Rabbénou, que la paix soit sur lui : « lorsque j'invoquerai le Nom d'HaShem, accordez de la grandeur à notre D.ieu ». En outre, même lorsqu'un Saddîq de chair et de sang est mentionné, on doit le bénir, car il est dit : « Zékhèr Saddîq Livérokhoh ». J'ai également entendu que tout le monde doit dire « Yithé´alèh Wéyishtabah », lorsque le Hozzon dit le « Borékhou ». C'est pourquoi le Hozzon le rallonge. Il convient de mentionner ceci : le Hozzon traîne dans le « Môdîm » afin que l'assemblée puisse dire le « Môdîm DéRabbonon ».
ושמעתי מאבא מארי ז”ל, שהיה אומר על כל ברכה וברכה שהיה שומע בכל מקום: ברוך הוא וברוך שמו. וזה הוא שאמר משה רבינו עליו השלום: כי שם ה’ אקרא הבו גודל לאלהינו. ועוד, אפילו כשמזכיר לצדיק בשר ודם צריך לברכו, שנאמר: זכר צדיק לברכה. וגם שמעתי כל העולם שאומרים: יתעלה וישתבח, כשאומר החזן ברכו, ולכן מאריך בו החזן. וסימן לדבר: מודים, שמאריך בו החזן כדי שיאמרו הקהל מודים דרבנן

Nous voyons donc que le Tour a en fait recopié une partie des propos tenus ici par son père au sujet de son père, ce qui indique que c'était une coutume transmise de génération en génération, sur la base de la Gémoro` mentionnée au début de cet article ! En plus des informations mentionnées par son fils, le Rô`sh donne une information supplémentaire :

  • La pratique des temps anciens consistait à ce que le Hozzon, après avoir dit le Borékhou qui précède la récitation du Shéma', rallongeait le Borékhou pour laisser le temps à l'assemblée de répondre par un long paragraphe (puisque le Nom d'HaShem Yithborakh est mentionné dans le Borékhou et que nous avons vu qu'il faut répondre chaque fois que Son Nom est mentionné, comme on le fait chaque fois que le nom d'un Saddîq est mentionné). Cette réponse n'était donc pas considéré comme une interruption entre le Borékhou et le Shéma' en lui-même. En fait, elle se retrouve encore imprimée dans plusieurs Sîddourîm séfarades, comme par exemple le Pattah `Èlîyohou (pages 53, 136 et 169) avant chaque récitation du Shéma', bien que plus personne ne le fait.

Jusque là, il n'est toujours pas fait mention du fait qu'il serait interdit de répondre à la mention du Nom d'HaShem lorsqu'on entend une Bérokhoh par laquelle on devrait s'acquitter en l'écoutant.

Le Shoulhon 'Oroukh de Rabbî Yôséf Karo זצ״ל codifie cette pratique ancienne10 :

Pour toute Bérokhoh qu'un homme entend, dans tous les cas, il doit dire « Boroukh Hou` Ouvoroukh Shémô »
על כל ברכה שאדם שומע בכל מקום, אומר: ברוך הוא וברוך שמו

Là encore, le Méhabbér est clair dans les mots employés : cette réponse se fait pour TOUTE Bérokhoh que l'on entend ! Il ne fait aucune distinction entre les Bérokhôth. Et il convient de noter que le Ramo` זצ״ל n'émet AUCUN commentaire sur ce Pésaq du Méhabbér. Or, il aurait très bien pu écrire : « Mais cela ne s'applique pas lorsqu'on entend une Bérokhoh par laquelle on doit également s'acquitter en l'écoutant ». Il ne dit pas non plus « Le Minhag des `Ashkénazim est différent ». Cela indique donc qu'il n'y avait pas de différence entre le Méhabbér et le Ramo`, et surtout que le Ramo` estimait qu'il n'y avait rien à ajouter ou à préciser sur les propos du Méhabbér. En d'autres mots, lorsque le Méhabbér écrit qu'il faut répondre ברוך הוא וברוך שמו pour toute Bérokhoh que l'on entend, et dans tous les cas, il faut donc comprendre le « tout » au sens littéral : toutes les Bérokhôth, sans exception !

Et enfin, nous lisons ceci dans le Séfèr Harédîm11 :

Il est écrit dans le Midrosh : « Au moment où je mentionne le Nom de Haqqodôsh Boroukh Hou`, vous devez Lui accorder de la grandeur ! » De là, [nous voyons] que nous devons répondre « Boroukh Hou` Ouvoroukh Shémô » à la mention d'HaShem.
כתב: במדרש, בשעה שאני מזכיר שמו של הקדוש ברוך הוא, אתם הבו גודל לאלהינו, מכאן שעונים ברוך הוא וברוך שמו על הזכרת השם

Là encore, aucune précision supplémentaire n'est donnée ! Le Séfèr Harédîm dit clairement et simplement que chaque fois que l'on entend mentionner le Nom d'HaShem, nous devons répondre ברוך הוא וברוך שמו. Nulle part il n'est rapporté que cela ne s'applique pas au Qîddoush ou d'autres Bérokhôth pour lesquelles nous aurions également une obligation et dont nous nous acquittons en écoutant un autre les réciter pour nous.

Le premier à avoir apporté une clarification à cette pratique fut le Mogén `Avrohom זצ״ל qui, commentant le Pésaq du Shoulhon 'Oroukh, a écrit ceci12 :

Pour toute Bérokhoh : À l'évidence, s'il se trouve à un endroit [de la prière] où il n'a pas le droit de s'interrompre, il a l'interdiction de le dire.
על כל ברכה – ופשוט דאם עסוק במקום שאינו רשאי להפסיק אסור לאומרו

Le Mogén `Avrohom ne parle pas du tout du cas d'une Bérokhoh par laquelle on devrait aussi s'acquitter, mais des cas où il est interdit de s'interrompre dans la prière. Et c'est une clarification qui est en fait tout à fait logique, d'où le fait qu'il écrive « à l'évidence ». C'est un fait que si le Hozzon fait la répétition de la ´Amîdoh pendant qu'on est encore en train de faire notre ´Amîdoh silencieuse, on ne doit pas nous interrompre pour répondre ברוך הוא וברוך שמו, puisqu'il est bien connu que s'interrompre durant la ´Amîdoh silencieuse est interdit ! De même, si on est en train de réciter le Shéma' et que le Hozzon récite une autre Bérokhoh, on ne doit pas interrompre notre récitation du Shéma' pour répondre à la Bérokhoh du Hozzon, puisque s'interrompre pendant le Shéma' est également interdit !

C'est ce que précise le Mishnoh Bérouroh13 :

S'il se trouve à un endroit [de la prière] où il n'a pas le droit de s'interrompre, comme par exemple dans les Pésiqéi DéZimroh, et encore moins durant les Bérokhôth de la Qiryath Shéma', même entre les chapitres, il a l'interdiction de le dire.
אם הוא עומד במקום שאינו רשאי להפסיק כגון בפסד”ז וכ”ש בברכת ק”ש אפילו בין הפרקים אסור לאמרו

Mais juste après, le Mishnoh Bérouroh ajoute (et cela n'était pas dit dans le texte du Mogén `Avrohom) que la même règle s'applique lorsqu'on entend une Bérokhoh envers laquelle on a une obligation et qu'on avait l'intention d'accomplir par l'intermédiaire de celui qui l'a récitée, comme par exemple, la Bérokhoh sur le Shôfor, la Mégîlloh, le Qîddoush, etc. Du mot pour mot ce qui est dit dans le Qisour Shoulhon 'Oroukh !

Voilà pourquoi la majorité (pas tous) a pris l'habitude de ne plus répondre ברוך הוא וברוך שמו, par exemple durant le Qîddoush ! Mais comme nous l'avons vu, c'est discutable, car AUCUNE des sources antérieures ne dit qu'il y aurait des Bérokhôth pour lesquelles on ne devrait pas répondre (excepté, évidemment, comme l'a précisé le Mogén `Avrohom, si on se trouve à un endroit de la prière où il est interdit de s'interrompre).

Quant au Rambam זצ״ל et au Rîf זצ״ל, ils ne mentionnent pas la pratique de répondre ברוך הוא וברוך שמו à la mention du Nom d'HaShem Yithborakh, pour la simple raison qu'ils considèrent la Gémoro` mentionnée au début de notre article comme une instruction générale de faire quelque chose qui indique le respect que nous avons pour le Nom d'HaShem Yithborakh. Le Rambam cite comme exemple le fait que dans le Béith Hammiqdosh (puisse-t-il être rebâtit prochainement et de nos jours), lorsque les gens entendaient le Nom d'HaShem Yithborakh, il se prosternait à terre pour proclamer la grandeur du Nom d'HaShem. Par conséquent, répondre par une parole de bénédiction n'est pas le seul moyen de montrer le respect que nous avons pour le Nom d'HaShem Yithborakh. D'où le fait qu'ils ne mentionnent pas la pratique de répondre ברוך הוא וברוך שמו, car d'autres expressions de respect existent.

Il convient de mentionner le fait que plusieurs contradictions et pratiques différentes existent quant au fait de répondre ou pas ברוך הוא וברוך שמו à certains endroits. Par exemple :

  • Si vous jetez un coup d’œil dans un Sîddour du Nousah `Ashkénaz, vous remarquerez qu'après avoir fait le Zîmmoun et juste avant de commencer la récitation de la Birkath Hammozôn, il est indiqué que tout le monde doit répondre ברוך הוא וברוך שמו. D'autres sont d'avis que l'on ne doit pas dire ברוך הוא וברוך שמו pour le Zîmmoun. D'autres enfin sont d'avis que seul celui qui va diriger la Birkath Hammozôn doit dire ברוך הוא וברוך שמו (ce qui est illogique, puisque c'est une réponse que d'autres doivent faire à quelque chose qu'ils entendent).
  • Si on estime que l'on ne doit pas répondre ברוך הוא וברוך שמו pour des Bérokhôth dont on s'acquitte en écoutant leur récitation faite par quelqu'un d'autre, pourquoi répondons-nous ברוך הוא וברוך שמו aux Bérokhôth de la ´Amîdoh, alors que le Hozzon les récite à voix haute précisément pour nous acquitter du devoir de la prière ? La réponse classique consiste à dire que répondre ברוך הוא וברוך שמו aux Bérokhôth de la ´Amîdoh ne constitue pas un problème, car tout le monde a déjà récité sa ´Amîdoh silencieuse, par conséquent, on ne s'acquitte plus vraiment par la récitation du Hozzon. En d'autres mots, c'est donc une admission que la répétition de la ´Amîdoh ne sert à rien ! (Notez que le Rambam avait supprimé pour les communautés se trouvant dans sa sphère d'influence la coutume de la répétition de la ´Amîdoh pour diverses raisons.) En outre, tout le monde n'a pas forcément eu le temps de réciter sa ´Amîdoh silencieuse (par exemple, ceux qui sont arrivés en retard ou ceux qui prient lentement).
  • Les Héimishe Hasîdîm récitent une série de Pésouqîm après chaque verset de la Birkath Kôhanîm récitée par Kôhanîm durant la ´Amîdoh afin d'exprimer le respect qu'ils ont pour le Nom d'HaShem, mais par contre ils ne répondent pas ברוך הוא וברוך שמו lors de la Birkath Mé´éin Shéva'14, tandis que les Litvaqîm font l'inverse ; ils disent ברוך הוא וברוך שמו lors de la Birkath Mé´éin Shéva', mais restent silencieux durant la Birkath Kôhanîm.
  • Les `Ashkénazîm ne répondent pas ברוך הוא וברוך שמו à la Bérokhoh récitée par celui qui a reçu une ´Alîyoh à la Tôroh, tandis que les Séfardîm répondent ברוך הוא וברוך שמו.
  • Etc.

Les « Orthodoxes » ne sont donc pas d'accord entre eux concernant les cas où exprimer la grandeur d'HaShem Yithborakh devrait ou ne devrait pas se faire !

Concluons en rapportant que sur le site des Juifs d'Alep installés aux États-Unis, il est rapporté ceci dans le dernier paragraphe de l'article suivant http://www.dailyhalacha.com/m/halacha.aspx?id=1112 :

Néanmoins, s'il répond par erreur ברוך הוא וברוך שמו lorsqu'il écoute une Bérokhoh envers laquelle il a une obligation dont il s'acquitte en l'écoutant, il a quand même accompli son devoir. Bien que l'idéal soit de ne pas répondre ברוך הוא וברוך שמו dans de telles situations, le faire ne compromet pas, Bédiavad, l'accomplissement de son devoir. Tant que lui et celui qui récite la Bérokhoh avaient à l'esprit qu'il accomplit son devoir par l'intermédiaire de cette récitation, il accomplit son devoir, même s'il a répondu ברוך הוא וברוך שמו.

Ainsi, quand bien même quelqu'un aurait répondu ברוך הוא וברוך שמו en entendant réciter le Qîddoush, ce n'est en rien considéré comme une interruption et il est quitte de son devoir car, après tout, il a exprimé la grandeur du Nom d'HaShem Yithborakh. Il ne devra donc pas répéter le Qîddoush, car d'après le Dîn, il suffit qu'il ait eu l'intention de se faire acquitter par l'autre, tandis que l'autre doit avoir eu l'intention de l'acquitter ! Si ces deux conditions sont remplies, quand bien même il aurait dit ברוך הוא וברוך שמו en entendant le Nom d'HaShem Yithborakh, ce n'est pas considéré comme une interruption et n'invalide pas la Bérokhoh.

Évidemment, on ne doit pas choquer les gens, quand bien même on aurait une opinion différente. Par conséquent, chaque fois que vous passez Shabboth chez des hôtes ou assistez au Qîddoush chez d'autres personnes, abstenez-vous de dire ברוך הוא וברוך שמו si vous entendez le Nom d'HaShem Yisbourakh dans la Bérokhoh de Qîddoush (mais dîtes-le mentalement).

Aucun des Ri`shônîm, pas même le Shoulhon 'Oroukh, n'a dit ou écrit que répondre ברוך הוא וברוך שמו ne s'appliquait pas dans le cas de Bérokhôth dont on s'acquitte en les écoutant réciter par d'autres ! La seule chose qui est interdite, et cela est logique, est, comme l'a dit le Mogén `Avrohom, de répondre ברוך הוא וברוך שמו alors qu'on se trouve à un endroit de la prière où il est interdit de s'interrompre ! À part cela, nous sommes censés répondre à toutes les mentions du Nom d'HaShem, tout comme nous devons dire זכר צדיק לברכה (que l'on abrège en זצ״ל) chaque fois que l'on entend ou mentionne le nom d'un Saddîq. Si on doit respecter la mention du nom d'un être de chair et de sang, à combien plus forte raison devons-nous respecter et bénir le Nom d'HaShem Yithborakh chaque fois que nous l'entendons !
1Sîmon 6, Sé´îf 9
2Yômo` 35b
3Wayyiqro` 16
4Ibid., 37a
5Rabbénou Yéhoudoh Haqqodôsh, le compilateur de la Mishnoh.
6Dévorîm 32
7Mishléi 10
8`Ôrah Hayîm 124
9Shou''th HaRô`sh 4:19
10`Ôrah Hayîm, Sîmon 124, Sé´îf 5
11Volume 4, Sîmon 17
12Mogén `Avrohom 124:9
13124:21

14L'abrégé des sept bénédictions de la 'Amîdoh récité par le Hazzon le Vendredi soir.
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