jeudi 1 septembre 2016

La Paroshoh avec le Ramba''m : Parashath Ra`éh I

ב״ה

La Paroshoh avec le Ramba''m

Parashath Ra`éh


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Parmi les nombreux sujets traités dans la Parashath Ra`éh, nous trouvons les lois relatives au faux prophète qui affirme avoir reçu une vision d'une divinité païenne appelant à son adoration. La Tôroh ordonne d'ignorer tout « signe » que produirait ce prétendu prophète et nous exhorte à refuser d'obéir à ses instructions.1

La question qui se pose tout naturellement est celle-ci : Pourquoi la nécessité d'une telle exhortation ? La Tôroh a déjà strictement interdit la ´avôdhoh Zoroh dans de nombreuses Parashiyôth antérieures. En fait, la majorité de la première moitié du livre de Davorim est consacrée à des avertissements contre le paganisme, l’idolâtrie, les pratique des non Israélites, la superstition, etc.. Pourquoi la Tôroh estime-t-elle nécessaire d'émettre un avertissement supplémentaire contre le fait d'écouter ou d'obéir aux instructions données par un prophète autoproclamé poussant les gens à l’idolâtrie ?

La réponse ressort très clairement de la description que le Ramba''m ז״ל fait de cette Miswoh dans son Séphar Hammiswôth2 :

C'est l'interdiction qui nous a été faite d'écouter la prophétie d'un prophète parlant au nom d'une idole, c'est-à-dire d'entamer une controverse avec lui, de lui poser des questions et de lui dire « Quel est le miracle que tu as réalisé et quelle en est la preuve ? », ainsi que nous le ferions avec un prophète parlant au nom d'HaShem. Au contraire, si nous entendons une personne prophétiser au nom d'une idole, nous devons la mettre en garde comme c'est notre devoir de le faire pour tout pécheur ; si elle persiste dans ses déclarations, nous devons lui faire subir le châtiment qu'elle mérite selon les règles de la Tôroh sans prêter attention ni à ses miracles ni à ses démonstrations. Cette interdiction est tirée du verset suivant : « Tu n'écouteras pas les paroles de ce prophète ». Les dispositions relatives à ce commandement ont été expliquées dans le chapitre 11 du [traité] Sanhédhrin.
האזהרה שהזהרנו מלשמוע נבואת מתנבא בשם עבודה זרה, לומר: שלא נתווכח עמו ולא נשאלהו ונאמר לו: מה המופת שלך ומה ראיתך על דבר זה, כדרך שנעשה עם המתנבא בשם ה' - אלא כשנשמעהו מתנבא בשמה נתרה בו על כך, כמו שאנו חייבים בכל חוטא; ואם יתמיד בטענתו - נענישהו כראוי לפי דיני התורה, ולא נחוש למופתיו ולא לראיותיו. ועל זה הזהירנו באמרו יתעלה: "לא תשמע אל דברי הנביא ההוא". וכבר נתבארו דיני מצווה זו בפרק י"א מסנהדרין

En d'autres mots, la Tôroh ne nous interdit pas ici de suivre les instructions du faux prophète, puisque une telle interdiction va de soi et fut déjà donnée. La Tôroh interdit plutôt ici d'accorder la moindre considération au faux prophète. Ceux qui l'entendent (ou entendent parler de lui) doivent catégoriquement ignorer ses affirmations et rejeter même la moindre possibilité que ses paroles puissent contenir la moindre once de vérité. Elles ne méritent pas qu'on les prenne en considération ou qu'on se penche sur elles. Le faux prophète qui fait la promotion de l’idolâtrie doit être immédiatement rejeté et aucune plate-forme lui permettant de vendre ses tromperies idéologiques ne doit lui être accordée.

Le Séphar Hahinoukh3 cite la définition que le Ramba''m donne de cette Miswoh et développe davantage l'importance de cet avertissement. Il explique que les masses sont facilement impressionnables et se font rapidement égarer par des orateurs persuasifs et charismatiques. Même la plus ridicule des affirmations (comme par exemple que la Tôroh est abolie, qu'il faut égorger un homme et le dieu des vaches fera que votre vache sera guérie de sa maladie, etc.) peut atteindre une oreille attentive au moyen d'un langage éloquent et d'une intonation de voix simulée (parler avec douceur et d'une voix basse, comme si on était un « saint » ; ou encore parler sous un ton menaçant en simulant la colère, comme si ne pas croire en ses paroles vous attirera les foudres du ciel, etc.), sans parler des éventuels signes et prodiges que pourrait accomplir cet individu (comme on le voit chez les « Évangélistes », qui prétendent accomplir pleins de miracles et guérisons). C'est pourquoi, la Tôroh estime nécessaire de lancer un avertissement spécifique contre le fait de prêter une quelconque attention à quiconque délivrerait un message « prophétique » qui compromet ou contredit les fondements de base de la foi israélite, parce que dès le moment où quelqu'un affiche un certain degré de curiosité ou d'intérêt pour les paroles de ce faux prophète et/ou idolâtre, il pourrait aisément se faire égarer à cause des tactiques persuasives employées par ce dernier.

1Davorim 13:4
2Miswoh Lô` Tha´asah n°28

3Miswoh n°467
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