lundi 18 avril 2016

Halokhôth relatives au Décompte du ´ômar

ב״ה

Safirath Ho´ômar


Cet article peut être téléchargé ici.

À partir de la deuxième nuit de Pasah, nous commençons l'accomplissement de la Miswoh de סְפִרַת הָעוֹמֶר « Safirath Ho´ômar – Décompte du ´ômar  », que nous poursuivrons jusqu'à la veille de la fête de Shovou´ôth, c'est-à-dire, durant une longue période de quarante-neuf jours.

Comment procède-t-on quotidiennement à ce décompte ? Et quelles sont les Halokhôth liées à cette Miswoh ? Le Ramba''m ז״ל traite de ce sujet dans son Mishnéh Tôroh, au chapitre 7 des Hilkôth Tamidhin Oumousofin.

19. C'est une Miswoh positive de compter sept semaines entières, depuis le jour où le ´ômar est apporté, car il est dit1 : « et vous compterez pour vous-mêmes, depuis le lendemain du Shabboth ». Et la Miswoh consiste à compter les jours avec les semaines, car il est dit2 : « vous compterez cinquante jours ». On compte dès le commencement du jour. C'est pourquoi on compte durant la nuit, à partir de la nuit du seize Nison. Lorsqu'on a oublié de compter durant la nuit, on compte durant le jour. Et on ne compte que debout. Mais si on a compté assis, on est quitte.
יט  מִצְוַת עֲשֵׂה לִסְפֹּר שֶׁבַע שַׁבָּתוֹת תְּמִימוֹת, מִיּוֹם הֲבָאַת הָעֹמֶר--שֶׁנֶּאֱמָר "וּסְפַרְתֶּם לָכֶם, מִמָּחֳרַת הַשַּׁבָּת"; וּמִצְוָה לִמְנוֹת הַיָּמִים, עִם הַשָּׁבוּעוֹת--שֶׁנֶּאֱמָר "תִּסְפְּרוּ חֲמִשִּׁים יוֹם". וּמִתְּחִלַּת הַיּוֹם מוֹנִין; לְפִיכָּךְ מוֹנֶה בַּלַּיְלָה, מִלֵּיל שִׁשָּׁה עָשָׂר בְּנִיסָן. שָׁכַח וְלֹא מָנָה בַּלַּיְלָה, מוֹנֶה בַּיּוֹם. וְאֵין מוֹנִין אֵלָא מֵעוֹמֵד; וְאִם מָנָה מִיּוֹשֵׁב, יָצָא
C'est une Miswoh positive : Le Ramba''m, dans son Séfar Hammiswôth3, ainsi que l'auteur anonyme du Séfar Hahinoukh4, incluent le compte du ´ômar comme faisant partie des 613 Miswôth de la Tôroh.

de compter : C'est-à-dire, d'exprimer verbalement le compte de chaque jour.

sept semaines entières : Dans son Séfar Hammiswôth, le Ramba''m insiste sur le fait que compter les quarante-neuf jours et les sept semaines ne sont pas deux Miswôth distinctes, mais ne constituent qu'une seule et même Miswoh. C'est pourquoi, chaque soir nous mentionnons aussi bien le nombre de jours que de semaines.

depuis le jour où le ´ômar est apporté, car il est dit : « et vous compterez pour vous-mêmes, depuis le lendemain du Shabboth » : C'est-à-dire, depuis le lendemain du premier Yôm Tôv de Pasah, qui est considéré être un Shabboth car c'est un jour où s'appliquent les interdictions du Shabboth (excepté ce qui concerne la nourriture). Et la suite du verset précise que l'on comptera sept semaines entières.

Et la Miswoh consiste à compter les jours avec les semaines, car il est dit : « vous compterez cinquante jours » : Si un verset juste avant la Tôroh a demandé de compter sept semaines entières et qu'ensuite elle nous demande ici de compter cinquante jours, c'est que compter les semaines et les jours ne représente qu'une seule et même Miswoh. Comme expliqué plus haut, cela indique donc que les jours et les semaines doivent être comptés ensemble et non pas distinctement.

On compte dès le commencement du jour : C'est-à-dire, à partir du moment où la nuit qui fait entrer le deuxième jour de Pasah tombe, instant qui marque la fin d'un jour et le commencement d'un autre.

La tombée de la nuit est caractérisée par la présence d'au moins trois étoiles de taille moyenne dans le ciel.

C'est pourquoi on compte durant la nuit : Car ce n'est qu'en incluant la nuit que les semaines seront « entières », sans que rien ne manque.

Lorsqu'on a oublié de compter durant la nuit, on compte durant le jour : Il apparaît clairement que d'après le Ramba''m, on accomplit Badhi´avodh son devoir en comptant durant le jour avec une bénédiction.

Rabbénou `ôshér ז״ל n'accepte pas cette position. C'est pourquoi, Rabbi Yôséf Qa`rô ז״ל, dans son Shoulhon ´oroukh, défend une position de compromis : il tranche5 que si quelqu'un n'a pas compté durant la nuit, il pourra compter le lendemain durant le jour, mais sans réciter de bénédiction.

Quant à nous, nous suivons le Ramba''m et faisons une bénédiction même si nous comptons en journée car nous aurions oublié de le faire durant la nuit précédente.

Et on ne compte que debout : Dans le verset de Davorim 16:9, en référence à cette Miswoh, la Tôroh emploie le terme de בַּקָּמָה « Baqqomoh ». Nos Sages, de mémoire bénie, ont associé ce mot à la racine קום « Qoum », qui signifie « se lever ». De là, ils ont déduit que cette Miswoh doit se réaliser tout en étant debout.

Mais si on a compté assis, on est quitte : Car, après tout, la Tôroh ne dit pas explicitement qu'il faille être debout pour l'accomplissement de cette Miswoh. C'est uniquement par une méthode d'interprétation (appelée « `asmakhto` ») que cela a été déduit. De ce fait, ce n'est pas une obligation en soi, et celui qui a compté assis est quitte, même si, Lakhattahilloh (a priori), il serait préférable de se lever pour procéder au compte.
20. Cette Miswoh incombe à tout homme faisant partie [du peuple] d'Israël, et [s'applique] en tout lieu et toute époque. Quant aux femmes et aux esclaves, ils sont exempts du décompte du ´ômar. On doit bénir chaque nuit : « … `ashar Qiddashonou Bamiswôthow Wasiwwonou ´al Safirath Ho´ômar » avant de compter. Celui qui a compté sans bénir est quitte et ne devra pas bénir à nouveau.
כ  מִצְוָה זוֹ עַל כָּל אִישׁ מִיִּשְׂרָאֵל, וּבְכָל מָקוֹם וּבְכָל זְמָן; וְנָשִׁים וַעֲבָדִים, פְּטוּרִין מִסְּפִירַת הָעֹמֶר. וְצָרִיךְ לְבָרַךְ בְּכָל לַיְלָה, אֲשֶׁר קִדְּשָׁנוּ בְּמִצְווֹתָיו, וְצִוָּנוּ עַל סְפִירַת הָעֹמֶר--קֹדֶם שֶׁיִּסְפֹּר; מָנָה וְלֹא בֵּרַךְ--יָצָא, וְאֵינוּ חוֹזֵר וּמְבָרֵךְ
Cette Miswoh incombe à tout homme faisant partie [du peuple] d'Israël : C'est-à-dire, cette Miswoh n'est pas confiée au Béth Din comme pour la Miswoh du compte du Yôvél (Jubilé), mais est plutôt une responsabilité personnelle incombant à chacun.

et [s'applique] en tout lieu : C'est-à-dire, aussi bien en `aras Yisro`él qu'en Hous Lo`oras.

et toute époque : C'est-à-dire, même en l'absence du Béth Hammiqdosh. Le Ramba''m le précise car du temps où le Béth Hammiqdosh existait le ´ômar y était apporté et des procédures particulières étaient suivies. Bien que toutes ces choses ne soient plus réalisées de nos jours, nous conservons néanmoins encore l'obligation de compter le ´ômar chacun des quarante-neuf jours qui séparent Pasah et Shovou´ôth.

Quant aux femmes et aux esclaves, ils sont exempts du décompte de le ´ômar : Comme c'est le cas pour toute Miswoh qui dépend d'un temps d'application spécifique.

Néanmoins, les femmes peuvent compter le ´ômar chaque nuit, si elles le désirent (mais sans faire de bénédiction, d'après le Ramba''m).

On doit bénir chaque nuit : « … `ashar Qiddashonou Bamiswôthow Wasiwwonou ´al Safirath Ho´ômar » : La bénédiction entière est : בָּרוּך אַתָּה ה׳ אֱלֹהֵינוּ מֶלֶך הָעוֹלָם, אֲשֶׁר קִדְּשָׁנוּ בְּמִצוֹתָיו וְצִוָּנוּ עַל סְפִירַת הָעֹמֶר « Béni Tu es HaShem notre Dieu, Roi de l'Univers, Qui nous a sanctifiés par Ses commandements et nous a ordonné le décompte du ´ômar ».

avant de compter : Puisqu'une bénédiction doit toujours être récitée avant l'accomplissement d'une Miswoh.

Celui qui a compté sans bénir est quitte : Car le fait de ne pas faire une bénédiction n'invalide en rien l'accomplissement d'une Miswoh, étant donné que la récitation d'une bénédiction avant l'accomplissement d'une Miswoh n'est qu'un précepte d'origine rabbinique.

Notons toutefois que l'on parle du cas de quelqu'un n'ayant pas fait exprès de ne pas faire la bénédiction, mais s'est souvenu après le compte qu'il avait oublié de la faire. Cette personne est quitte. Mais si c'était volontaire, elle recommencera le compte en prenant soin de faire la bénédiction au préalable.

Vous pouvez télécharger ici le procédé du compte, suivant le rite des Témonim et des Talmidhé HaRamba''m.

1Wayyiqro` 23:15
2Ibid., verset 16
3Miswath ´aséh 161
4Miswoh 306

5`ôrah Hayim 489:7
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