בס״ד
La
Saphirath Ho´ômar :
Le Rambo''m sur le Moshiah et les hommes politiques Juifs
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Le
Minhogh s'est développé d'observer certaines pratiques de deuil
durant la période de la Saphirath Ho´ômar,
comme ne pas jouer ou écouter de la musique, ne pas se marier ou ne
pas se couper les cheveux. (Mais nous ne suivons pas ces pratiques
pour les raisons évoquées dans l'article intitulé « Il
n'y a pas de période de deuil durant la Safirath Ho´ômar ».)
Ces pratiques sont liées à la mort des 24 000 (ou 48 000 selon une
autre source) Talmidhim de Ribbi ´aqivoh ז״ל,
qui, d'après le Talmoudh, ne se sont pas traités les uns les autres
avec respect.1
Il
a été avancé par certains chercheurs que ces Talmidhim de Ribbi
´aqivoh n'étaient pas simplement des Talmidhé Hakhomim.
Plutôt, Ribbi ´aqivoh était connu pour soutenir les
campagnes militaires de Bar Kôkhavo` durant la
seconde révolte judéenne contre Rome, et considéra la courte
période d'indépendance juive sous Bar Kôkhavo`
comme étant potentiellement messianique.2
Bar Kôkhavo` et ses troupes, massacrés par les
romains à la ville de Béth Tôr, sont en réalité ceux pour qui
beaucoup prennent le deuil encore aujourd'hui, et non pour les
Talmidhim à proprement parler de Ribbi ´aqivoh.
Dans
son Mishnéh Tôroh, le Rambo''m ז״ל
ne
fait pas mention des pratiques de deuil à observer durant la
Saphirath Ho´ômar (une raison supplémentaire
pour laquelle en tant que Talmidhé HaRambo''m nous n'adhérons pas à
ces pratiques), et par conséquent il n'a rien à dire, dans ce
contexte, sur les Talmidhim de Ribbi ´aqivoh ou de Bar
Kôkhavo`. Mais le Rambo''m fait mention de Bar
Kôkhavo` dans d'autres contextes, ce qui nous
permettra d'offrir une interprétation différente du personnage et
de la période de la Saphirath Ho´ômar. Le
Talmoudh enseigne que les Talmidhim de Ribbi ´aqivoh sont
morts « parce qu'ils ne se traitaient pas avec respect ».
Il semblerait, donc, que la leçon à tirer durant cette période de
Saphirath Ho´ômar serait de faire une
introspection personnelle sur le fait de traiter les autres
respectueusement. Sans rejeter cette interprétation, nous pourrions
suggérer que la façon dont le Rambo''m traite le sujet de Bar
Kôkhavo` demande de notre part que nous réfléchissions sur les
thèmes de la perfection politique et militaire, et les échecs
inévitables des hommes politiques dans le ´ôlom Hazzah.
Afin
de comprendre cette suggestion, il nous faut d'abord faire un détour
dans la théorie du Rambo''m sur l'ère messianique, et le lien avec
sa vision de l'autorité politique juive et la monarchie. Comme cela
est bien connu, l'approche du Rambo''m sur le Moshiah est en
opposition avec la position du Mahara''l ז״ל
et
d'autres, qui sont d'avis que l'ère messianique transformera
radicalement la nature des choses, altérant l'intégralité du monde
physique et la condition humaine.3
Au lieu de cela, le Rambo''m croit que עוֹלָם
כְּמִנהָגוֹ נוֹהֵג « le
monde continuera à fonction suivant son cours normal ». Il
continuera d'y avoir la mort, de la pauvreté relative, des luttes et
des tentations, quoiqu'à une échelle plus petite. Les nécessités
de la vie seront plus facilement accessibles ; la paix régnera ;
et Yisro`él sera libéré de l'assujettissement des nations
persécutrices. L'aisance relative avec laquelle la sécurité
matérielle et politique sera accessible permettra aux individus et à
la communauté dans son ensemble de maximiser leur potentiel dans le
Limoudh Tôroh, le respect des Miswôth, et dans
l'apprentissage de ce qui est humainement connaissable sur Hashshém
ית׳.4
Ce
réalisme se reflète dans le portrait que le Rambo''m fait du
Moshiah même. Il n'a pas besoin d'accomplir des miracles, n'a
pas besoin de ressusciter les morts, n'a pas besoin de faire des
merveilles surnaturelles.5
Plutôt, la tâche du Moshiah est d'étudier la Tôroh et
accomplir les Miswôth, d'encourager les autres à en faire de même,
remporter des guerres, bâtir le Béth Hammiqdosh, et rassembler les
exilés.6
C'est-à-dire que le Rambo''m considère l'ère messianique comme une
utopie, mais une utopie modeste, une dans laquelle nous aurons
beaucoup^plus facile à accomplir ce que nous tentons déjà
actuellement, mais avec grandes difficultés, à accomplir dans ce
monde, avant l'arrivée du Moshiah.
La
modestie présente dans la suggestion du Rambo''m soulève une
question intéressante. Comment pourrais-je savoir que le monde a
réalisé sa transition entre le monde réel d'aujourd'hui et le
monde utopique du Moshiah ? Si les problèmes et les
défis continueront d'exister dans le futur messianique, où
exactement se situe la frontière entre aujourd'hui et demain, entre
la réalité et l'utopie ? Si le naturalisme et réalisme du
Rambo''m ont pour effet que l'ère messianique se rapprochera de ce
que je vois actuellement autour de moi, quelle est alors précisément
la différence entre le réel et l'idéal ?
Pour
le Mahara''l, ces questions ne se posent presque pas. Je saurai que
le Moshiah est arrivé à cause des miracles extraordinaires,
de la résurrection des morts, et de la transformation de la
constitution même du monde physique. Le changement sera
cataclysmique, et il sera donc facile à identifier d'après
l'opinion du Mahara''l. Mais le messianisme modeste du Rambo''m exige
que ce soit les humains qui vivent à travers l'histoire et qui
vivront à travers les temps messianiques qui identifient pour
eux-mêmes le moment où la transition de l'idéal au réel aura eu
lieu. C'est la raison pour laquelle le Rambo''m fournit des critères
identifiables pour déterminer si quelqu'un est ou n'est pas le
Moshiah :7
8.
Et s'il se lèvera un roi de la maison de Dowidh, versé dans
la Tôroh et impliqué dans les Miswôth comme Dowidh son
père, conformément à la Tôroh Écrite et Orale, et qu'il
contraindra tout Yisro`él à marcher en elle et à se renforcer
dans sa minutie, et qu'il livrera les guerres de Hashshém, voici,
celui-ci a la présomption d'être Moshiah. S'il a fait et
réussi, et vaincu toutes les nations qui sont autour de lui, et a
bâti le Miqdosh à sa place, et a rassemblé les dispersés de
Yisro`él, voici, celui-ci est Moshiah avec certitude.
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ח וְאִם
יַעֲמֹד מֶלֶךְ מִבֵּית דָּוִיד הוֹגֶה
בַּתּוֹרָה וְעוֹסֵק בַּמִּצְווֹת
כְּדָוִיד אָבִיו,
כְּפִי
תּוֹרָה שֶׁבִּכְתָב וְשֶׁבְּעַל פֶּה,
וְיָכֹף
כָּל יִשְׂרָאֵל לֵילֵךְ בָּהּ וּלְחַזַּק
בִּדְקָהּ,
וְיִלָּחֵם
מִלְחָמוֹת ה'--הֲרֵי
זֶה בְּחֶזְקַת שְׁהוּא מָשִׁיחַ:
אִם
עָשָׂה וְהִצְלִיחַ,
וְנִצַּח
כָּל הָאֻמּוֹת שֶׁסְּבִיבָיו,
וּבָנָה
מִקְדָּשׁ בִּמְקוֹמוֹ,
וְקִבַּץ
נִדְחֵי יִשְׂרָאֵל--הֲרֵי
זֶה מָשִׁיחַ בַּוַּדַּאי.
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9.
Et s'il n'a pas réussi
jusqu'à ce point, ou a été tué, il est bien connu que celui-ci
n'est pas celui que la Tôroh avait promis, et voici, il est comme
tous les rois de la maison de Dowidh intègres et valides qui sont
morts. Et le Saint, béni soit-Il, ne l'a suscité que pour mettre
à l'épreuve par lui le public, ainsi qu'il est dit : « Et
certains des intelligents trébucheront, pour les éprouver, pour
raffiner et clarifier, jusqu'au temps de la fin, car ce n'est pas
encore le temps fixé ».
(Voir Doniyé`l
11:35.)
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ט וְאִם
לֹא הִצְלִיחַ עַד כֹּה,
אוֹ
נֶהְרַג--בַּיָּדוּעַ
שְׁאֵינוּ זֶה שֶׁהִבְטִיחָה עָלָיו
תּוֹרָה,
וַהֲרֵי
הוּא כְּכָל מַלְכֵי בֵּית דָּוִיד
הַשְּׁלֵמִים הַכְּשֵׁרִים שֶׁמֵּתוּ.
וְלֹא
הִעְמִידוֹ הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא
אֵלָא לְנַסּוֹת בּוֹ רַבִּים,
שֶׁנֶּאֱמָר
"וּמִן-הַמַּשְׂכִּילִים
יִכָּשְׁלוּ,
לִצְרוֹף
בָּהֶן וּלְבָרֵר וְלַלְבֵּן--עַד-עֵת
קֵץ:
כִּי-עוֹד,
לַמּוֹעֵד"
(ראה
דנייאל יא,לה).
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10.
Même Yéshoua´ le Nôsari
qui s'est imaginé être Moshiah
et fut exécuté
par un Béth Din, Doniyé`l avait déjà prophétisé le
concernant, ainsi qu'il est dit : « Et
les fils pervers de ton peuple s'élèveront pour réaliser la
vision, mais ils trébucheront »
(Doniyé`l 11:14).
Peut-il y avoir un trébuchement plus grand que celui-ci ?
Car tous les Prophètes ont parlé que le Moshiah
est le rédempteur de Yisro`él et leur sauveur, et le rassembleur
de leur dispersés, et l'affermisseur de leurs Miswôth,
alors que celui-ci a amené Yisro`él à être détruit par
l'épée, leurs restes à être exilés et à être humiliés, la
Tôroh à être altérée, et la majorité du monde à adorer une
divinité autre que HaShem.
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י אַף
יֵשׁוּעַ הַנּוֹצְרִי שֶׁדִּמָּה
שֶׁיִּהְיֶה מָשִׁיחַ,
וְנֶהְרַג
בְּבֵית דִּין--כְּבָר
נִתְנַבֵּא בּוֹ דָּנִיֵּאל,
שֶׁנֶּאֱמָר
"וּבְנֵי
פָּרִיצֵי עַמְּךָ,
יִנַּשְּׂאוּ
לְהַעֲמִיד חָזוֹן--וְנִכְשָׁלוּ"
(דנייאל
יא,יד).
וְכִי
יֵשׁ מִכְשׁוֹל גָּדוֹל מִזֶּה:
שֶׁכָּל
הַנְּבִיאִים דִּבְּרוּ שֶׁהַמָּשִׁיחַ
גּוֹאֵל יִשְׂרָאֵל וּמוֹשִׁיעָם,
וּמְקַבֵּץ
נִדְחֵיהֶם וּמְחַזֵּק מִצְווֹתָן;
וְזֶה
גָּרַם לְאַבַּד יִשְׂרָאֵל בַּחֶרֶב,
וּלְפַזַּר
שְׁאֵרִיתָם וּלְהַשְׁפִּילָם,
וּלְהַחְלִיף
הַתּוֹרָה,
וּלְהַטְעוֹת
רֹב הָעוֹלָם לַעֲבֹד אֱלוֹהַּ
מִבַּלְעָדֵי ה'.
|
Les
êtres humains devront analyser attentivement la réalité politique,
militaire et spirituelle autour d'eux, et tenter de déterminer si le
roi de ce moment-là a le potentiel messianique, est supposé être
Moshiah, ou est Moshiah avec certitude.
Cette
question sur la difficulté de déterminer quand les critères
messianiques standards ont été exactement remplis est rendue plus
grave encore lorsque nous nous rendons compte que le Rambo''m prend
grandement soin dans ses écrits à ne pas faire de distinctions
noires et blanches entre de bons et mauvais rois ou leaders
politiques. Son réalisme politique se reflète pas seulement dans sa
vision du Moshiah, mais également dans sa description des
rois et dirigeants politiques Juifs à travers les époques.
Il
y a, d'après le Rambo''m, une série de rois et dirigeants
politiques légitimes, allant du moins idéal au plus idéal. Tous
ces dirigeants politiques Juifs existent sur une continuité entre
l'idéal et le réel. Mais lorsqu'ils échouent à vivre selon
l'idéal, ils ne deviennent pas illégitimes.
Selon
le Rambo''m, la monarchie juive n'a pas commencé ni ne s'est
terminée avec les rois bibliques. La fonction a commencé plus tôt
et s'est achevée plus tard. D'un côté, le Rambo''m tranche que la
Miswoh
de désigner un roi commence dès l'entrée en `aras
Yisro`él.8
Pourtant, le Rambo''m explique aussi que Môshah Rabbénou ע״ה,
qui n'est jamais entré en `aras
Yisro`él, fut un roi.9
Le roi Juif idéal est un fils de la maison de Dowidh, mais des rois
non davidiques peuvent, d'après le Rambo''m, être temporairement
légitimes, en fonction de la circonstance, même si ce n'est pas
l'idéal.10
En dépit de leurs nombreux défauts, et leur absence d'ascendance
davidique, le Rambo''m considère les Hashmounna`im
sacerdotaux comme des rois légitimes. Les Hashmounna`im,
après avoir vaincu les syro-grecs, וְהִעְמִידוּ
מֶלֶךְ מִן הַכּוֹהֲנִים,
וְחָזְרָה
מַלְכוּת לְיִשְׂרָאֵל יָתֵר עַל מָאתַיִם
שָׁנָה--עַד
הֶחָרְבָּן הַשֵּׁנִי
« établirent
un roi parmi les Kôhanim,
et la royauté retourna vers Yisro`él plus de deux cents ans,
jusqu'au deuxième Hôrbon ».11
La chose particulièrement remarquable sur ce passage est que le
Rambo''m affirme que même les gouverneurs désignés par les romains
qui dominaient sur la Terre d'Israël jusqu'à la destruction du Béth
Hammiqdosh, comme par exemple Hérode (qui était loin d'être un
héro religieux et politique), sont qualifiés de rois Juifs
légitimes, même s'ils n'étaient pas idéaux.
Le
Rambo''m déclare également très clairement que les dirigeants
Juifs se trouvant en-dehors de la Terre d'Israël, même si on ne
peut pas se référer à eux comme des rois, doivent être traités
comme des rois :12
Les
chefs des exilés qui sont à Boval se
tiennent à la place du roi. Et ils ont l’autorité
de soumettre les Israélites en tout lieu et de les juger, que ce
soit avec consentement ou sans consentement, ainsi qu'il est dit :
« Un bâton ne s'éloignera pas de Yahoudhoh »
(Baré`shith 49:10) ;
ceux-là sont les chefs des exilés qui sont à Boval ! Et
tout Dayyon qui est apte à juger et à qui a été donné le
droit d'être le chef de l'exil, il a l'autorité de juger dans le
monde entier, quand bien même ce ne serait pas avec le
consentement des Ba´alé Dinin, que ce soit en `aras
Yisro`él ou en Housoh Lo`oras, quand bien
même il ne jugerait pas des affaires de sanctions financières.
|
רָאשֵׁי
גָלִיּוֹת שֶׁבְּבָבֶל--בִּמְקוֹם
מֶלֶךְ הֶן עוֹמְדִים,
וְיֵשׁ
לָהֶן לִרְדּוֹת אֶת יִשְׂרָאֵל בְּכָל
מָקוֹם,
וְלָדוּן
עֲלֵיהֶן,
בֵּין
רָצוּ בֵּין לֹא רָצוּ:
שֶׁנֶּאֱמָר
"לֹא-יָסוּר
שֵׁבֶט מִיהוּדָה"
(בראשית
מט,י),
אֵלּוּ
רָאשֵׁי גָלִיּוֹת שֶׁבְּבָבֶל. וְכָל
דַּיָּן הָרָאוּי לָדוּן,
שֶׁנָּתַן
לוֹ רֹאשׁ גָּלוּת רְשׁוּת--יֵשׁ
לוֹ לָדוּן בְּכָל הָעוֹלָם כֻּלּוֹ,
אַף
עַל פִּי שֶׁלֹּא רָצוּ בַּעֲלֵי
דִּינִין,
בֵּין
בָּאָרֶץ בֵּין בְּחוּצָה לָאָרֶץ,
אַף
עַל פִּי שְׁאֵינוּ דָּן דִּינֵי
קְנָסוֹת.
|
En
citant le Posouq de Baré`shith
49:10,
le Rambo''m met en avant la continuité entre les Exilarques de la
Golouth et les rois idéaux de la maison de Yahoudhoh
et Dowidh. La légitimité des dirigeants Juifs en-dehors de la Terre
d'Israël provient de leur approximation aux rois.
C'est-à-dire
que les dirigeants politiques Juifs n'ont pas besoin d'être idéaux
et parfaits pour être légitimes. La perfection n'est pas le
prérequis pour la monarchie. Seul le Moshiah
est un roi idéal. Pour le dire en d'autres mots, un roi ordinaire et
le roi messianique partagent les mêmes objectifs et aspirations
idéaux. Les choses que le Rambo''m énumère comme critères pour
devenir Moshiah
doivent se retrouver sur le programme de n'importe quel roi Juif, et
par extension de n’importe quel dirigeant politique Juif. Chaque
dirigeant Juif devrait guider le peuple juif à correctement étudier
la Tôroh et mettre en pratique les Miswôth.
Se battre et remporter des guerres fait également partie de la tâche
à remplir par des rois non davidiques et non messianiques ;
après tout, le titre de la partie du Mishnéh Tôroh qui se rapporte
aux rois est « Hilkôth
Malokhim
Oumilhomôth
– Lois des rois et des guerres ».
Quel roi ne voudrait pas atteindre une stabilité économique et
militaire ? La reconstruction du Béth Hammiqdosh est, d'après
le Rambo''m, une Miswath
´aséh
qui s'applique en toute génération. Cela veut dire que la seule
différence entre un roi et le Moshiah
est que ce dernier réussit alors qu'un roi ordinaire peut se trouver
n'importe où le long de la continuité entre le réel et l'idéal.
Et
c'est là qu'on en revient au personnage de Bar Kôkhavo`.
Le Rambo''m le décrit comme un roi Juif, alors qu'il n'est connu que
pour sa rébellion courte et catastrophique contre Rome. Parmi les
tragédies qui se sont abattues sur le peuple juif à Tish´oh Ba`ov
se retrouve l'échec de la récolte de Béth Tôr, conduite par Bar
Kôkhavo`,
que le Rambo''m qualifie de מֶלֶךְ
גָּדוֹל
« grand
roi ».13
Le Rambo''m mentionne également Bar Kôkhavo`
dans le contexte de sa discussion sur le Moshiah,
et plus particulièrement lorsqu'il traite de la question de savoir
comment pouvons nous déterminer si un roi réel, mais pas idéal,
remplit les critères du Moshiah.
Bar Kôkhavo`
est une preuve historique que le Moshiah
n'a pas besoin d'accomplir des miracles ou de radicalement
transformer le monde, puisque Ribbi ´aqivoh
l'a reconnu comme un probable roi messianique en dépit de l'absence
générale d'actes miraculeux de sa part, mais seulement sur base de
ses victoires sur le champ de bataille. Ribbi ´aqivoh,
d'après la lecture du Rambo''m, recherche des signes de royauté
juive partout où ils pourraient être trouvés, même
provisoirement, et demande toujours à quel point ce chef historique
réaliste et mondain est proche du chef idéal, messianique et
utopique.
Néanmoins,
Ribbi ´aqivoh
était condamné à être déçu, en ce que Bar Kôkhavo`
a échoué. Bar Kôkhavo`
a commencé à dégringoler du sentier messianique, mais sa révolte
et sa gestion ont échoué avec des résultats historiques
catastrophiques, et Bar Kôkhavo`
fut tué.14
Qu'il
ne monte à ton esprit que le Roi-Messie a besoin de faire des
signes et des prodiges, d'innover des choses dans le monde, ou de
ressusciter des morts, ou des choses semblables à celles-ci,
contrairement à ce que disent les idiots. La chose n'est pas
ainsi ! Car, voici, Ribbi ´aqivoh fut un grand
Hokhom parmi les Hakhomim de la Mishnoh,
mais compta parmi les partisans de Ban Kôzévo` le roi, et disait
sur lui qu'il était le Roi-Messie. Lui, ainsi que tous les
Hakhomim de sa génération, considéra qu'il
était le Roi-Messie, jusqu'à ce qu'il fut tué à cause des
iniquités. Étant donné qu'il fut tué, nous reconnaissâmes
qu'il n'était pas Moshiah. Et les Hakhomim
n'avaient pas demandé de lui ni signe ni prodige.
|
אַל
יַעֲלֶה עַל דַּעְתָּךְ שֶׁהַמֶּלֶךְ
הַמָּשִׁיחַ,
צָרִיךְ
לַעֲשׂוֹת אוֹתוֹת וּמוֹפְתִים,
וּמְחַדֵּשׁ
דְּבָרִים בָּעוֹלָם,
אוֹ
מְחַיֶּה מֵתִים,
וְכַיּוֹצֶא
בִּדְבָרִים אֵלּוּ שֶׁהַטִּפְּשִׁים
אוֹמְרִים;
אֵין
הַדָּבָר כֵּן--שֶׁהֲרֵי
רִבִּי עֲקִיבָה חָכָם גָּדוֹל מֵחַכְמֵי
מִשְׁנָה הָיָה,
וְהוּא
הָיָה נוֹשֵׂא כֵּלָיו שֶׁלְּבֶן
כּוֹזֵבָא הַמֶּלֶךְ,
וְהוּא
הָיָה אוֹמֵר עָלָיו,
שְׁהוּא
הַמֶּלֶךְ הַמָּשִׁיחַ.
וְדִמָּה
הוּא וְכָל חַכְמֵי דּוֹרוֹ שְׁהוּא
הַמֶּלֶךְ הַמָּשִׁיחַ,
עַד
שֶׁנֶּהְרַג בָּעֲווֹנוֹת;
כֵּיוָן
שֶׁנֶּהְרַג,
נוֹדַע
שְׁאֵינוּ מָשִׁיחַ,
וְלֹא
שָׁאֲלוּ מִמֶּנּוּ חֲכָמִים,
לֹא
אוֹת וְלֹא מוֹפֵת.
|
L'échec
réel et historique de Bar Kôkhavo` est la preuve qu'il n'est pas le
Moshiah.
Et si vous regardez de près, c''est également ce qu'il s'est passé
avec `ôthô Ho`ish ימש״ו :
il s'est cru le Moshiah,
et ses disciples aussi ont cru en lui, alors qu'il n'avait pas
accompli tout ce que devait accomplir le Moshiah
(mais se sont focalisés, comme Ribbi ´aqivoh,
que sur quelques points qui, d'après eux, le qualifiaient pour être
Moshiah),
mais il s'est cassé la figure et a échoué. La seule différence
est que nous avons eu l'humilité d'admettre notre erreur d'avoir cru
en Bar Kôkhavo` aussitôt qu'il fut tué, parce que Moshiah ne peut
pas être tué sans avoir accompli toute sa mission. Plutôt que
d'admettre leur erreur d'avoir cru en lui, les croyants en `ôthô
Ho`ish ont inventé la doctrine de la « deuxième venue »,
selon quoi ce serait à son prétendu retour qu'il finirait ce qu'il
n'avait pas pu faire à sa première venue (notez d'ailleurs un fait
que peu de chrétiens, messianiques et nazaréens ne veulent pas
admettre, c'est que même le « Nouveau
Testament »,
à d'innombrables reprises, parle du prétendu retour de `ôthô
Ho`ish comme devant se produire peu de temps après sa mort, de
manière imminente. Or, presque 2 000 ans sont passés).
Tout
cela nous permet de donner un sens alternatif à l'événement ayant
eu lieu durant la période de la Saphirath
Ho´ômar. Si nous identifions les 24 000 Talmidhim de Ribbi ´aqivoh
comme étant en réalité Bar Kôkhavo`
et ses soldats, leur mort symbolise alors pas un manque de bonne
relation interpersonnelle, mais les manquements inhérents dans la
politique pré-messianique. Si la seule différence entre le roi
messianique et les rois historiques et dirigeants politiques est que
le roi messianique réussit à coup sûr, alors nous sommes
condamnés, avant la venue du véritable Moshiah,
à connaître et supporter un monde d'hommes politiques complexes et
imparfaits.
Nous
n'avons ni le droit de gratuitement délégitimer nos dirigeants
politiques actuels, aussi imparfaits soient-ils, pour leurs
manquements. Tout comme nous n'avons pas non plus le droit de fermer
les yeux face à leurs manquements humains. De l'autre côté, nous
comprenons que dans un temps historique, les hommes politiques
restent légitimes en dépit de leurs échecs et insuffisances. De
l'autre côté, comme les espoirs que Ribbi ´aqivoh
plaça en Bar Kôkhavo`
(avant d'être confronté à la dure réalité que Bar Kôkhavo`
n'était pas le Moshiah
attendu), nous devons toujours rechercher et œuvrer à
l'amélioration de cette politique, aspirer à la possibilité que
derrière elle se cachera la réussite, la domination sur les
manquements de l'histoire, et qu'on atteindra la perfection. Mais
tout comme Ribbi ´aqivoh,
lorsqu'il est évident que c'est un échec, nous devons avoir la
lucidité et honnêteté de l'admettre et passer à autre chose, dans
l'espoir que le prochain leader sera le bon, pas comme les suiveurs
de `ôthô Ho`ish qui n'arrivent pas à admettre l'évidence et
passer à autre chose, au point de se déconnecter de la réalité et
s'inventer leurs propres « réalités » qui ne sont que
des illusions.
Durant
cette période de Saphirath
Ho´ômar, souvenons-nous du nombre de fois où nos espoirs
politiques et militaires se sont approchés de l'idéal, et
faisons-en une force pour œuvrer à ne pas seulement s'y approcher
mais à carrément l'atteindre ! Durant la Saphirath
Ho´ômar, n'aspirons pas seulement à améliorer le monde de la
politique et du pouvoir, mais aspirons à le perfectionner !
Il
disait : « Il ne t'incombe pas de
compléter l'ouvrage, mais tu n'es pas non plus un fils de gens
libres pour renoncer ».
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הוּא
הָיָה אוֹמֵר,
לֹא
עָלֶיךָ הַמְּלָאכָה לִגְמֹר,
וְלֹא
אַתָּה בֶן חוֹרִין לִבָּטֵל.
|
1Voir
Yavomôth 62b ;
Shoulhon ´oroukh, `ôrah
Hayyim 193.
3Voir
plus particulièrement la seconde moitié du Séphar Nésah
Yisro`él.
4Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Malokhim Oumilhomôth
12:1-5
5Ibid.,
11:6
6Ibid.,
11:8
7Ibid.,
11:8-10
8Ibid.,
1:1 ; Séphar Hammiswôth, Miswath ´aséh
n°173
9Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Béth Habbahiroh 6:10
10Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Malokhim Oumilhomôth
1:12
11Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Hanoukkoh 3:1
12Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Sanhédhrin 4:14
13Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Ta´niyôth 5:3
14Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Malokhim Oumilhomôth
11:6
15`ovôth
2:19