mardi 21 avril 2020

Pourquoi le ruban rouge n'est-il pas devenu blanc 40 ans avant le Hôrban Bayith Shéni ?


בס״ד

Pourquoi le ruban rouge n'est-il pas devenu blanc 40 ans avant le Hôrban Bayith Shéni ?


Cet article peut être téléchargé ici.

Pour commencer, je tiens à remercier ceux qui m'ont envoyé des messages pour m'exhorter de continuer à rédiger des articles sur les mensonges des missionnaires. J'essaierai d'en rédiger chaque fois que cela sera possible.

Alors que pour nous la fête de Pasah commémore l'extraordinaire libération de notre peuple de l'atroce asservissement en Misrayim, les disciples de `ôthô Ho`ish ימש״ו en ont fait une commémoration de sa soi-disant crucifixion qui aurait eu lieu le premier jour de Pasah ou la veille (eux-mêmes ne sont pas d'accord sur la prétendue date de sa mort !). Et l'un des arguments qui revient fréquemment dans les milieux messianiques est qu'il y aurait un passage talmudique qui enseignerait que quarante ans avant le Hôrban Bayith Shéni (destruction du deuxième Béth Hammiqdosh), ce qui tomberait pile poil dans les alentours de l'année où `ôthô Ho`ish aurait été crucifié, Hashshém ית׳ n'aurait pas accepté de pardonner les péchés du peuple juif, à cause du refus des Juifs d'accepter `ôthô Ho`ish comme Moshiah ! (Voir notamment l'article suivant sur un site messianique.) Ce refus par Hashshém de pardonner les péchés des Juifs se serait caractérisé notamment par le fait que le ruban rouge qui se trouvait sur les cornes du bouc émissaire envoyé dans le désert ne devint pas blanc cette année-là. Signe qui indiquerait que le peuple ne fut pas pardonné de ses péchés. Est-ce véritablement ce qu'enseigne le Talmoudh ?

Ce qui rend ce raisonnement si étrange, c'est qu'il cherche à utiliser le Talmoudh pour prouver que `ôthô Ho`ish est le Moshiah. Cette utilisation abusive de la littérature rabbinique est répandue dans les milieux messianiques, nazaréens et hébraïsants.

Ceux qui ont parcouru la pléthore de tracts et sites missionnaires messianiques sont bien conscients de l'ampleur de cet abus de la littérature juive ces dernières années.

Gardez à l'esprit que les missionnaires hésitent rarement à critiquer les enseignements des Rabbonim et Hakhomim, qu'ils considèrent égarés. Paradoxalement, chaque fois que les missionnaires ressentent le besoin de faire avancer leur position en citant le Talmoudh, ils subissent une conversion spontanée alors qu'ils pointent joyeusement et sans hésitation vers les paroles du Talmoudh avec un nouveau respect pour sa véracité et son inspiration. Pourtant, le même Talmoudh, que les messianiques et nazaréens utilisent avec joie pour faire avancer leurs positions précaires, déclare également sans ambiguïté que `ôthô Ho`ish n'était ni un Saddiq ni le Moshiah.

Néanmoins, il est essentiel que nous examinions cet argument qui revient sans cesse durant la période de Pasah. Dans Yômo` 39b, le Talmoudh cite une Barrayatho` qui discute de nombreux phénomènes remarquables qui se produisaient dans le Béth Hammiqdosh pendant la ´avôdhoh de Yôm Hakkippourim. Plus précisément, le Talmoudh déclare qu'il y avait une bande de laine teinte écarlate attachée à la tête du bouc émissaire2 qui, parfois, devenait blanche en présence de la foule nombreuse rassemblée au Béth Hammiqdosh à Yôm Hakkippourim. Lorsque ce phénomène se produisait, le peuple juif percevait cette transformation miraculeuse comme un signe céleste que ses péchés avaient été pardonnés. Le Talmoudh rapporte, cependant, que quarante ans avant le Hôrban Bayith Shéni, la bande de laine écarlate n'est pas devenue blanche. Le texte du Talmoudh que les missionnaires citent déclare alors :1

Nos Rabbonim ont enseigné : Quarante ans avant le Hôrban Habbayith, le sort ne montait pas dans la main droit, et la langue de laine écarlate ne blanchissait pas...
ת"ר ארבעים שנה קודם חורבן הבית לא היה גורל עולה בימין ולא היה לשון של זהורית מלבין...

Avant d'examiner ce passage talmudique, deux points importants doivent être soulignés ici. Le premier point est que j'espère que vous avez remarqué ce que ceux qui avancent cet argument ont cherché à accomplir. Ils ont attaché une exégèse au texte du Talmoudh qui reflète une théologie égocentriste. En substance, les missionnaires affirment que la raison pour laquelle la bande de laine écarlate n'est pas devenue blanche doit être attribuée au fait que les Juifs ont rejeté `ôtho` Ho`ish. C'est une notion absurde.

En fait, si les missionnaires souhaitent s'engager dans cette approche sophomorique, un argument beaucoup plus cohérent pourrait être avancé ici en utilisant leur même raisonnement. Nous pouvons, en utilisant la même logique, conclure que la raison pour laquelle la bande de laine écarlate n'est pas devenue blanche était due au fait que des masses de Juifs égarés avaient suivi le faux messie, `ôthô Ho`ish. En d'autres termes, plutôt que d'attribuer la raison pour laquelle la bande de laine écarlate ne blanchit pas au rejet de `ôthô Ho`ish, on peut affirmer plus fermement que la raison pour laquelle cette transformation ne s'est pas produite était due au fait que de nombreux Juifs s'étaient tragiquement compromis derrière lui. En fait, une telle interprétation serait beaucoup plus cohérente avec l'ensemble du Talmoudh.

Gardez à l'esprit que je ne dis pas que c'est le sens de ce texte talmudique. Puisque ça ne l'est pas. Nous verrons bientôt que cette section du Talmoudh n'est liée à aucune de ces explications. J'ai cependant souligné ce point pour illustrer la nature égocentrique de cet argument missionnaire courant.

Le deuxième point, cependant, présente un problème beaucoup plus grave pour les apologistes messianiques. Si en fait, comme ils le disent, la raison pour laquelle la bande de laine écarlate n'est pas devenue blanche était « parce que Jésus était l'expiation finale », et qu'il n'y avait donc plus besoin de sacrifices d'animaux, pourquoi alors les mêmes sacrifices d'animaux reviennent à la fin des jours ? Les messianiques ont très peu de marge de manœuvre sur cette question car la Bible est très claire sur le fait que le système sacrificiel animal sera restauré à l'ère messianique.

En fait, dans les neuf derniers chapitres du Livre de Yahazqé`l, le prophète décrit en détail les rituels élaborés et les hautes cérémonies qui auront lieu dans le troisième et dernier Béth Hammiqdosh. Dans les chapitres 43-44, Yahazqé`l ע״ה déclare clairement que les sacrifices d'animaux seront rétablis dans leur pleine gloire. En fait, le messie, qui est appelé « le prince » dix-sept fois à la fin du livre de Yahazqé`l, offrira personnellement un sacrifice pour le péché dans le futur Béth Hammiqdosh.2 Ce simple fait devrait inciter les messianiques à trembler avant d'envisager de suggérer que la transformation de la bande de laine écarlate avait cessé en raison du fait que Hashshém avait supprimé les sacrifices d'animaux. De toute évidence, Hashshém ne les a pas supprimés comme en témoigne le fait que ces rituels élaborés du Béth Hammiqdosh seront restaurés avec l'avènement du messie.

Examinons maintenant la discussion talmudique dont dérive la citation mentionnée plus haut. Comme nous allons le découvrir, ce texte a été délibérément arraché à son contexte. Une fois que ce contexte crucial sera entièrement restauré et complètement compris, il sera clair que cette citation ne fait rien pour soutenir la théologie chrétienne.

La Masakhath Yômo` est consacrée aux lois relatives à Yôm Hakkippourim. Bien que les missionnaires citent la déclaration ci-dessus qui apparaît à la page 39b de ce traité, la discussion menant à cette citation commence à la page précédente, 39a. Citant une Barrayatho`, le Talmoudh commence par une discussion sur la détérioration de la condition spirituelle du peuple juif pendant la période du Bayith Shéni. Tout au long de ce discours fascinant, l'absence d'événements miraculeux lors des cérémonies du Béth Hammiqdosh a été le baromètre par lequel la Barrayatho` a mesuré le déclin religieux de la nation d'Israël pendant cette époque difficile de l'histoire juive. La période de temps examinée dans cette évaluation commence avec l'ère pendant laquelle Shim´ôn Hassaddiq ז״ל a officié en tant que Kôhén Godhôl jusqu'au moment où les Romains ont détruit le Bayith Shéni en l'an 70 de l’Ère Courante. Plus spécifiquement, le Talmoudh décompose cette période en trois étapes successives, la première étape étant la plus méritoire, la seconde marquant un déclin spirituel progressif et en spirale, et la troisième la plus délétère.

La Barrayatho` commence par raconter les événements miraculeux qui se sont produits à plusieurs reprises au cours des 40 années où Shim´ôn Hassaddiq a officié en tant que Kôhén Godhôl. La Barrayatho` rapporte que l'apparition de ces miracles a progressivement diminué dans les années qui ont suivi sa mort. Ces événements sont les suivants :

  1. Le lot sur lequel était écrit ליהוה « La`adhônoy » apparaissait toujours dans la main droite du Kôhén Godhôl3 pendant la ´avôdhoh de Yôm Hakkippourim.
  2. La bande de laine teinte écarlate qui était attachée à la tête du bouc émissaire devenait toujours blanche pendant la ´avôdhoh de Yôm Hakkippourim.
  3. La lampe la plus à l'ouest de la Manôroh du Béth Hammiqdosh restait allumée jusqu'à ce que le Kôhén utilise son feu pour allumer les lampes du lendemain.
  4. Le bûcher sur l'autel ne nécessitait pas de bois supplémentaire pour entretenir un feu puissant.
  5. Il y avait une bénédiction sur les premiers fruits du ´ômar, les deux pains offerts à Shovou´ôth, et sur les douze pains de Laham Happonim, de sorte que chaque Kôhén était rassasié par une portion pas plus grande que la taille d'une olive.

La fidélité et la bonne volonté que Shim´ôn Hassaddiq a engendrées pendant son mandat public en tant que Kôhén Godhôl ont profondément inspiré sa génération. Sa maxime la plus célèbre était :4

Le monde tient sur trois choses : sur la Tôroh, sur la ´avôdhoh, et sur les Gamilouth Hahasodhim.
עַל שְׁלשָׁה דְבָרִים הָעוֹלָם עוֹמֵד--עַל הַתּוֹרָה, וְעַל הָעֲבוֹדָה, וְעַל גְּמִילוּת הַחֲסָדִים.

Il est décrit comme une personne qui pensait beaucoup à son prochain et avait une grande considération à son égard.5 Son caractère extraordinaire a profondément affecté le peuple, et cela s'est manifesté par une multitude de phénomènes miraculeux qui se sont produits dans le Béth Hammiqdosh, la maison de la dévotion de Shim´ôn.

Après sa mort, cependant, le peuple juif n’a pas été en mesure de maintenir le niveau spirituel qu’il avait atteint au cours de la vie de Shim´ôn Hassaddiq. En conséquence, ils ont régressé dans une spirale spirituelle descendante dont ils ne se sont jamais remis. Ce déclin s'est poursuivi et s'est aggravé à mesure que l'ère du Bayith Shéni continuait de se dérouler. La Barrayatho` raconte donc qu'après la mort de Shim´ôn Hassaddiq, l'occurrence de ces miracles est devenue sporadique. Bien qu'il y ait eu quelques années où ces signes miraculeux se sont produits, il y en a eu beaucoup d'autres durant lesquelles ils ne se sont pas produits. Cette décadence spirituelle a plongé jusqu'à son point le plus bas au cours des 40 dernières années de la période du Bayith Shéni. La Barrayatho` rapporte qu'aucun des miracles susmentionnés ne s'est produit au cours de ces quatre dernières décennies du Bayith Shéni.

La question qui vient immédiatement à l'esprit est : à quels péchés terribles les enfants d'Israël se sont-ils livrés au cours de ces 40 fameuses dernières années du Bayith Shéni qui se sont révélées si dévastatrices pour leur subsistance spirituelle ? Qu'est-ce qui a provoqué la fin des événements miraculeux qui étaient monnaie courante dans les années où Shim´ôn Hassaddiq a été Kôhén Godhôl, et périodiquement dans les années qui ont suivi sa mort ?

N'ayant pratiquement aucune connaissance des œuvres du Talmoudh, les missionnaires (qui ne font que reproduire des extraits traduits trouvés sur Internet) soutiennent que le ruban écarlate n'est pas devenu blanc à cause de la prétendue crucifixion de `ôthô Ho`ish. Comme vous le soupçonnez probablement maintenant, cette affirmation est totalement sans fondement. De plus, cette affirmation chrétienne entraîne un détournement de la littérature juive pour promouvoir une théologie inconnue du Talmoudh. Le Talmoudh, en fait, rapporte clairement et douloureusement les péchés qui ont provoqué la condition spirituelle déplorable du peuple juif au cours de ces quatre dernières décennies turbulentes de l'ère du Bayith Shéni. En citant ce texte talmudique, cependant, les missionnaires prennent soin de contourner la toile de fond cruciale de cette citation dans le Talmoudh. Ce faisant, ils privent délibérément l'auditeur illettré des connaissances indispensables et des outils essentiels pour répondre efficacement à cet argument.

Ce qui rend si absurde l'utilisation chrétienne de cette citation talmudique est le fait que les miracles dans le Béth Hammiqdosh ne se sont pas soudainement terminés en l'an 30 de l’Ère Courante, comme le prétendent les missionnaires. Au contraire, la disparition de phénomènes miraculeux a commencé immédiatement après la mort de Shim´ôn Hassaddiq, survenue plusieurs siècles avant la destruction du Bayith Shéni. En substance, il n'y a pas eu un événement soudain de bassin versant qui a mis fin aux événements surnaturels dans le Béth Hammiqdosh. La cessation des phénomènes miraculeux dans le Béth Hammiqdosh a été provoquée par une lente décadence spirituelle parmi le peuple juif qui a duré plusieurs siècles.

Bien qu'il y ait un certain nombre de péchés qui sévissaient parmi la nation d'Israël tout au long de ce déclin spirituel, il n'y avait pas d'iniquité aussi autodestructrice que la haine sans fondement interpersonnelle « Sin`ath Hinom ») qui était omniprésente parmi le peuple juif pendant cette période difficile. Cette terrible blessure auto-infligée avait infecté le peuple juif et avait finalement provoqué la destruction du Bayith Shéni.6 Le Talmoudh témoigne de cette décadence spirituelle et déclare que cette tragédie nationale a atteint son apogée exactement 40 ans avant la destruction du Bayith Shéni. C'est au cours de cette période mouvementée que les meurtres sont devenus si répandus que le Sanhédhrin a cessé de juger les crimes capitaux tels que les homicides.7

Dans des conditions ordinaires, le Béth Din appliquait rarement la peine capitale. En fait, le Talmoudh proclame qu'un Sanhédhrin qui a mis à mort plus d'une personne en 70 ans était considéré comme un « Béth Din meurtrier ».8 Le système judiciaire juif n'a pas été mis en place pour une société sans loi où le meurtre parmi les Juifs était répandu. C'est pour cette raison, et dans ces conditions déplorables, que la gloire du Béth Hammiqdosh s'est estompée, les miracles du sanctuaire ont cessé et le Sanhédhrin s'est abstenu d'appliquer la peine capitale.

Bien que la fin des événements miraculeux dans le Béth Hammiqdosh n'ait pas de rapport avec la théologie chrétienne, elle témoigne d'une époque de l'histoire où les Juifs en grand nombre se retournaient les uns contre les autres avec une haine sans fondement. (Contrairement à ce que les gens affirment généralement, cette « haine gratuite » dont parle le Talmoudh n'a rien à voir avec le grand nombre de sectes qui existaient en ces temps-là, mais aux tueries qui avaient lieu entre Juifs, sans aucune raison.)

J'ajouterai une note finale afin de rassembler toutes les parties ci-dessus. Pour illustrer ce dernier point, cependant, je soulèverai un certain nombre de questions fondamentales. Gardez à l'esprit que les missionnaires insistent sur le fait que Hashshém a abandonné le système sacrificiel animal et l'a remplacé par la pseudo mort sacrificielle de `ôthô Ho`ish sur la croix. Comment pouvons-nous savoir que la fin de la transformation miraculeuse du ruban écarlate n'était pas liée à la fin du système sacrificiel animal, comme l'affirment les missionnaires ? Comment pouvons-nous être certains que la cessation du blanchiment du ruban écarlate n'était absolument pas liée au système sacrificiel sanguinaire ? De plus, comment pouvons-nous être sûrs que la raison pour laquelle ce miracle s'est terminé 40 ans avant la destruction du Bayith Shéni était due au manque déplorable de justice sociale et de Hasadh (bonté) fraternel parmi le peuple juif ?

Enfin, quel est le sens de ce mystérieux rituel consistant à attacher un ruban écarlate à la tête du bouc émissaire avec l'expectative qu’il deviendrait miraculeusement blanc ? Pour commencer, pourquoi la laine du ruban était-elle écarlate ? Pourquoi n’ont-ils pas utilisé un ruban bleu ou vert ? Pourquoi devrait-il devenir blanc pour indiquer que leurs iniquités ont été pardonnées ? De plus, comment la nation pouvait-elle savoir que la merveilleuse transformation de l'écarlate vers le blanc était une indication claire que leurs péchés avaient été pardonnés ? En substance, comment les couleurs écarlate et blanc sont-elles liées à la justice sociale et à l'amour fraternel ? Après tout, nulle part dans Wayyiqro` Chapitre 16, où les rituels de Yôm Hakkippourim sont traités, il n'est fait mention de lier un fil écarlate à la tête du bouc. Cette pratique est une tradition rabbinique. Quel est le lien entre la couleur du ruban et l'état spirituel des enfants d'Israël ?

La réponse à toutes ces questions déroutantes est abordée clairement dans le TaNa''Kh. Dans le premier chapitre du Séphar Yasha´yohou, le prophète condamne sévèrement le peuple juif pour ses fautes douloureuses. Nulle part dans ce chapitre épique le prophète ne condamne son peuple pour avoir transgressé le Shabboth ou pour avoir mangé de la nourriture non Koshér. Ce n'était pas la crise spirituelle à laquelle la nation était confrontée. Le prophète dénonce plutôt leur manque de justice sociale - ils ont abandonné les démunis. C'est l'iniquité qui a privé le peuple d'une connexion avec Hashshém. Ils ont rejeté les personnes les plus chéries du judaïsme, se retournant sans réfléchir les uns contre les autres. La nation a été inculpée pour son indifférence aux besoins des membres les plus vulnérables de la société - la veuve, l'orphelin et les pauvres.

Avec une condamnation viscérale de son peuple, Yasha´yohou ע״ה réprimande la nation, employant des mots mordants sans précédent dans les Écritures juives. Il compare son peuple à Sodome et Gomorrhe, et avertit que si c'est la manière dont vous traitez votre prochain, alors Hashshém rejette vos Shabbothôth et Ro`shé Hôdhoshim :9

15. Et lorsque vous étendez vos paumes, Je détournerai Mes yeux de vous ; quand bien même vous multiplieriez aussi la Taphilloh, Je n'écouterai pas : vos mains sont remplies de sangs !
טו וּבְפָרִשְׂכֶם כַּפֵּיכֶם, אַעְלִים עֵינַי מִכֶּם--גַּם כִּי-תַרְבּוּ תְפִלָּה, אֵינֶנִּי שֹׁמֵעַיְדֵיכֶם, דָּמִים מָלֵאוּ.
21. Comment est-elle devenue une prostituée, la Cité Fidèle ? Autrefois remplie de droit, elle abritait la justice, mais à présent des assassins !
כא אֵיכָה הָיְתָה לְזוֹנָה, קִרְיָה נֶאֱמָנָה; מְלֵאֲתִי מִשְׁפָּט, צֶדֶק יָלִין בָּהּ--וְעַתָּה מְרַצְּחִים.

Il est douloureusement difficile de lire les premiers versets de ce chapitre. En écoutant les paroles violentes du prophète, nous sommes mortifiés que tout espoir soit perdu. La réconciliation est impossible; Hashshém ne nous reprendra jamais. C’est cependant précisément à ce moment le plus désespéré que Yasha´yohou proclame l’inimaginable : l’espérance n’est pas perdue et la tendre miséricorde de Hashshém est à notre portée. Que devons-nous faire pour posséder cette miséricorde imméritée ? Comment nettoyer ces péchés apparemment impardonnables ? Le prophète annonce-t-il alors que nous devons croire en un messie crucifié pour obtenir notre expiation ? Un sacrifice de sang est-il recommandé comme solution à notre situation désespérée de péché ? Les missionnaires voudraient que nous le pensions, mais Yasha´yohou n'est pas d'accord avec eux. Le prophète ordonne plutôt ceci :10

16. Lavez-vous, purifiez-vous, éloignez de devant Mes yeux le mal de actes, cessez de mal faire !
טז רַחֲצוּ, הִזַּכּוּ--הָסִירוּ רֹעַ מַעַלְלֵיכֶם, מִנֶּגֶד עֵינָיחִדְלוּ, הָרֵעַ.
17. Apprenez à bien faire, recherchez le droit ; rendez heureux l'opprimé, faîtes droit à l'orphelin, défendez la veuve !
יז לִמְדוּ הֵיטֵב דִּרְשׁוּ מִשְׁפָּט, אַשְּׁרוּ חָמוֹץ; שִׁפְטוּ יָתוֹם, רִיבוּ אַלְמָנָה.  {ס}
18. Venez, de grâce, et réconcilions-nous, a dit `adhônoy ! Si vos fautes ont été comme le cramoisi, elles blanchiront comme la neige ; si elles avaient été rouges comme le pourpre, elles deviendront comme la laine !
יח לְכוּ-נָא וְנִוָּכְחָה, יֹאמַר יְהוָה; אִם-יִהְיוּ חֲטָאֵיכֶם כַּשָּׁנִים כַּשֶּׁלֶג יַלְבִּינוּ, אִם-יַאְדִּימוּ כַתּוֹלָע כַּצֶּמֶר יִהְיוּ.
19. Si vous venez et que vous écoutez, vous mangerez le bien du pays !
יט אִם-תֹּאבוּ, וּשְׁמַעְתֶּם--טוּב הָאָרֶץ, תֹּאכֵלוּ.

C'est l'un des passages les plus émouvants du TaNa''Kh !

Maintenant que nous comprenons le message chaleureux et inattendu du prophète, nous pouvons maintenant comprendre pourquoi le miracle entourant la transformation du ruban écarlate était uniquement lié à l'expiation obtenue grâce à la justice sociale et à la bonté fraternelle, plutôt qu'à l'expiation par le sang. Si vos péchés, qui sont aussi rouges que le ruban écarlate, doivent être pardonnés et devenir aussi blancs que la neige, faites-vous plaisir et mettez fin au meurtre et à la haine sans fondement. Ces mots précieux sont tombés dans l'oreille d'un sourd pendant les quarante dernières années du Bayith Shéni.

Yasha´yohou commence son chapitre d'ouverture par un avertissement à sa nation capricieuse que les sacrifices de sang ne pouvaient pas expier leurs graves péchés. Il supplie le peuple de ne pas dépendre de ces rituels. Ainsi, le portrait émouvant du fil écarlate se transformant en blanc est un rappel vivant au message inspirant du prophète sur l'expiation sans effusion de sang. Inutile de dire que cet enseignement profond porte un coup fatal aux enseignements fondamentaux du christianisme et tous ceux qui croient en l'imposture du « Nouveau Testament ».

Les missionnaires tentent de contrer ce point en affirmant que Yasha´yohou condamnait simplement les sacrifices insincères. Cette affirmation, cependant, est sans fondement et contrée par les prophètes d'Israël. Yasha´yohou déclare haut et fort que la Sadhoqoh et les actes de bonté expient à eux seuls les péchés les plus graves de l'être humain, car il banalise à plusieurs reprises et de manière retentissante le système sacrificiel du sang, le qualifiant de cérémonie inefficace qui ne peut pas expier les péchés délibérés de l'être humain. Yasha´yohou répète ce message sévère, avertissant que les sacrifices de sang pour le péché sont une abomination pour Hashshém dans son dernier chapitre :11

Il égorge le bœuf mais a tué un homme ; il victimise l'agneau mais assomme un chien ; il élève une Minhoh mais aussi le sang d'un porc ; il fait une offrande mémorielle d'encens tout en bénissant une idole ; eux-mêmes ont choisi leurs voies, et leur Naphash a désiré leurs abominations.
שׁוֹחֵט הַשּׁוֹר מַכֵּה-אִישׁ, זוֹבֵחַ הַשֶּׂה עֹרֵף כֶּלֶב, מַעֲלֵה מִנְחָה דַּם-חֲזִיר, מַזְכִּיר לְבֹנָה מְבָרֵךְ אָוֶן--גַּם-הֵמָּה, בָּחֲרוּ בְּדַרְכֵיהֶם, וּבְשִׁקּוּצֵיהֶם, נַפְשָׁם חָפֵצָה.

Tous les quarante années au cours desquelles Shim´ôn Hassaddiq a officié en tant que Kôhén Godhôl, la nation a été inspirée par sa bonne volonté et ils l'ont imité. En conséquence, l'expiation décrite dans Yasha´yohou était efficace, et le ruban écarlate était toujours devenu blanc de son vivant. Le peuple savait que Hashshém leur avait pardonné.

Dans les années qui ont suivi la mort de Shim´ôn Hassaddiq - le dernier membre survivant de la Grande Assemblée - le dévouement du peuple à sa règle d'or s'est progressivement affaibli. Par conséquent, même s'il y a eu quelques années où le ruban est devenu blanc, il y en a eu beaucoup d'autres où il n'a pas changé de couleur et est resté écarlate.

Malheureusement, nous pouvons maintenant aussi comprendre pourquoi 40 ans avant la destruction du Bayith Shéni, ce miracle de bon augure s'est terminé. C’est au cours de ces calamiteuses quatre décennies que les paroles de condamnation de Yasha´yohou ont été personnifiées.

Lorsqu'on prend en compte le fait que les crimes de sang sont si peu répandus au sein du peuple juif encore aujourd'hui, il est difficile d'imaginer une époque où la haine sans fondement aurait pu devenir si répandue que les meurtres étaient devenus monnaie courante au sein du peuple juif.

Alors que nous contemplons la période despotique qui a provoqué la destruction du Bayith Shéni, libérons-nous de cette affliction spirituelle et tournons-nous les uns vers les autres avec une affection divine. Puisse ce repentir provoquer la venue du véritable messie, rapidement et de nos jours !

Mais ne vous laissez pas impressionner par les manipulations que font les missionnaires de nos textes pour soutenir leurs mensonges et hérésies vis-à-vis de `ôthô Ho`ish, l'un des pires Rasho´im qu'ait connu notre peuple. À présent, vous savez que ce n'est pas notre refus de l'accepter comme Moshiah qui a causé la cessation de ces signes miraculeux !
1Yômo` 39b
2Yahazqé`l 45:22
3Le Kôhén Godhôl choisissait au hasard deux lots dans une boîte. Sur l'un était inscrit « La`adhônoy » et sur l'autre était inscrit « La´azo`zél » (voir Wayyiqro` 16:8-10). Il était considéré comme un signe de bon augure si le lot portant l'inscription « La`adhônoy » apparaissait dans la main droite du Kôhén Godhôl.
4Mishnoh, `ovôth 1:2
5Ban Siro` 1:4
6Yômo` 9b
7Sanhédhrin 41a ; ´avôdhoh Zoroh 8b
8Makkôth 7a
9Yasha´yohou 1:15, 21
10Ibid., 16-19
11Ibid., 66:3

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...