בס״ד
Les
femmes en position d'autorité
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article peut être téléchargé ici.
Un
sujet revient fréquemment sur la table, à savoir si une femme
pourrait occuper des positions d'autorité dans la communauté, comme
par exemple présidente d'une synagogue.
- La décision du Rambo''m
Ceux
qui tranchent que des femmes ne pourraient pas assumer des fonctions
d'autorité citent la décision du Rambo''m ז״ל
dans
les Hilkôth Malokhim
Oumilḥomôth 1:6. Là, le Rambo''m déclare :
Ils
n'installent pas une femme à la royauté, ainsi qu'il est dit
(Davorim 17:15) :
« un roi » et non une reine ! Et il en est
de même pour toutes les attributions qui existent au sein [du
peuple] de Yisro`él ; ils n'y nomment qu'un homme !
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אֵין
מַעְמִידִין אִשָּׁה בַּמַּלְכוּת--שֶׁנֶּאֱמָר
"מֶלֶךְ"
(דברים
יז,טו),
וְלֹא
מַלְכָּה;
וְכֵן
כָּל מְשִׂימוֹת שֶׁבְּיִשְׂרָאֵל,
אֵין
מְמַנִּים בָּהֶם אֵלָא אִישׁ.
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Les
principaux commentaires sur le Mishnéh Ṭôroh, à savoir le Kasaph
Mishnéh et le Radhba''z ז״ל,
renvoient au Siphré comme étant la source sur laquelle s'est appuyé
le Rambo''m. Cependant, le Siphré stipule uniquement מלך
ולא מלכה « un
roi et non une reine », sans plus. En d'autres mots, il est
seulement indiqué qu'une femme ne peut pas être désignée en tant
que chef d'état. Ainsi, le Rambo''m ne possède pas de source
explicite justifiant d'étendre la décision du Siphré à toute
position d'autorité.
Le
Rov Môshah Feinstein1
explique que la source du Rambo''m serait un passage talmudique dans
Qiddoushin 67b. Le Talmoudh déclare que non seulement la
Ṭôroh nous interdit de nommer un Gér comme roi, mais il nous est
également interdit de nommer un Gér à un poste d'autorité. Le
Rambo''m estime que cette Gamaro` enseigne que la
position du roi est le paradigme de chaque position d'autorité. Les
règles qui s'appliquent à un roi s'appliquent à tout chef. Par
conséquent, une femme ne peut pas être nommée à un poste
d'autorité, tout comme elle ne peut pas être nommée à la tête du
peuple tout entier.
Qu'est-ce
qu'une position d'autorité ? Le Rov Feinstein définit ce terme
en se basant sur cette Gamaro` susmentionnée. La
Gamaro` enseigne qu'un Gér ne doit pas être
nommé pour inspecter les balances et les poids. Le Rov Feinstein
explique que même si le poste n'est pas prestigieux, il peut tout de
même être considéré comme un poste d'autorité. Ce qui distingue
une position d'autorité par opposition à un travailleur embauché
(פּוֹעֵל
« Pô´él »),
c'est que ce dernier est embauché pour faire les volontés de son
employeur, tandis que celui qui occupe une position d'autorité est
embauché pour, parfois, agir non conformément à la volonté de son
employeur. L'inspecteur des poids et des balances est une position
d'autorité car il ne permet pas à celui qui souhaite utiliser des
poids malhonnêtes de les utiliser. Contrairement à un Pô´él, il
est engagé pour agir occasionnellement contre la volonté des
personnes qu'il supervise.
(Je
vous invite à lire l'article intitulé « Le
Ramba''m interdit-il aux convertis d'occuper des positions
d'autorité ? ».)
- Les autres Ri`shônim
Bien
que le Rambo''m tranche qu'une femme ne peut pas être nommée à un
poste d'autorité, le Rov Môshah Feinstein et le Rov Ḥayyim Dowidh
Halléwi2
notent que de nombreux Ri`shônim apparaissent être en désaccord
avec le Rambo''m.
Les
Ṭôsophôth3
ז״ל
écrivent
qu'une femme est autorisée à servir de Dayyon (juge rabbinique). Il
est clair qu'ils pensent qu'une femme peut donc être nommée à un
poste d'autorité.
Le
Séphar Haḥinoukh4
cite le Siphré susmentionné, selon quoi une femme ne peut pas être
nommée reine, mais il n'écrit pas qu'une femme ne peut être nommée
à aucun autre poste d'autorité. En effet, dans la prochaine Miṣwoh
qu'il développe, l'interdiction de nommer un Gér comme roi, le
Séphar Haḥinoukh écrit que cette loi s'applique à toute position
d'autorité, ce qu'il ne précise pas en parlant des femmes. Le Rov
Feinstein écrit que cela semble indiquer clairement que le Séphar
Haḥinoukh n'est pas d'accord avec le Rambo''m.
Le
Rov Feinstein ajoute qu'il apparaît que ni Rash''i ז״ל
ni
le Ra''n ז״ל,
dans leurs commentaires sur Qiddoushin
67b,
n'acceptent la décision du Rambo''m. Rash''i et le Ra''n expliquent
tous deux que la source de la règle selon laquelle un Gér ne peut
être nommé à aucun poste d'autorité provient d'un mot
supplémentaire dans la Ṭôroh : מִקֶּרֶב
אַחֶיךָ,
תָּשִׂים
עָלֶיךָ מֶלֶךְ « Du
milieu de tes frères tu placeras sur toi un roi ».5
La Ṭôroh aurait pu simplement déclarer שׂוֹם
תָּשִׂים עָלֶיךָ מֶלֶךְ מִקֶּרֶב
אַחֶיךָ.
Le fait que la Ṭôroh ajoute un autre תָּשִׂים
enseigne
que la règle interdisant la nomination d'un Gér comme roi
s'applique à toute position d'autorité.
On
peut facilement déduire de ce commentaire de Rash''i et du Ra''n
qu'ils sont en désaccord avec le Rambo''m. Le Rambo''m expliquerait
que la règle selon laquelle un Gér ne peut être nommé à aucun
poste d'autorité découle du fait qu'un Gér ne peut pas être nommé
roi. Selon le Rambo''m, si la règle s'applique à un roi, elle
devrait s'appliquer à toute position d'autorité. Rash''i et Ra''n,
de l'autre côté, semblent indiquer clairement que l'extension du
roi à toute position d'autorité ne s'applique qu'à un Gér et non
à une femme. Rash''i et le Ra''n ne semblent pas souscrire à
l'affirmation du Rambo''m selon laquelle une règle qui s'applique à
la nomination s'applique à tout poste d'autorité.
Enfin,
le Rambo''n6
ז״ל
et
le Rashba''`7
ז״ל
semblent
également être en désaccord avec le Rambo''m. Ils affirment que
les femmes sont disqualifiées pour servir de Dayyon (ce qui est
accepté comme Halokhoh
normative ; voir Shoulḥon ´oroukh, Ḥôshan Mishpot 7:4;
voir aussi l'article intitulé « Une
femme peut-elle enseigner la Tôroh ? »).
Ils demandent ensuite comment Davôroh
ע״ה
a
pu servir de juge puisque le ṬaNa''Kh rapporte que הִיא
שֹׁפְטָה אֶת-יִשְׂרָאֵל,
בָּעֵת
הַהִיא « elle
jugeait Yisro`él en ce temps-là ».8
Ils répondent qu'elle
n'a pas été juge.
Plutôt, le texte veut simplement dire que Davôroh
a dirigé le peuple juif. À ce stade, ils demandent comment
aurait-elle pu diriger le peuple juif si le Siphré enseigne que l'on
ne peut pas nommer une femme comme reine. Ils répondent que les
Juifs de son temps ont volontiers accepté son autorité.
Le
fait que le Rambo''n et le Rashba''` soulèvent la crainte qu'une
femme ne puisse pas être nommée reine, uniquement lorsqu'ils
écrivent que Davôroh
a dirigé le peuple juif et non pas lorsqu'ils discutent qu'une femme
ne peut pas servir en tant que Dayyon, semble indiquer qu'ils croient
que le fait que Davôroh
puisse servir en tant que Dayyon ne viole pas la règle du Siphré.
Ainsi, le Rambo''n et le Rashba''` semblent être en désaccord avec
la décision du Rambo''m selon laquelle une femme ne peut pas être
nommée à un poste d'autorité.
Il
convient de noter, cependant, que le Ritva''` ז״ל
est
d'accord avec le Rambo''m. Le Ritva''`9
déclare sans ambiguïté que l'interdiction du Siphré de nommer une
femme comme reine, s'applique à tous les postes d'autorité.
Pour
résumer, le Ritva''` est d'accord avec la décision du Rambo''m,
mais de nombreux Ri`sh$onim sont en désaccord avec le Rambo''m.
Nous
allons maintenant présenter deux points de vue différents sur la
façon d'appliquer cette controverse aux circonstances
contemporaines. Nous commencerons par l'approche du Rov Môshah
Feinstein puis présenterons l'approche du Rov Ḥayyim Dowidh
Halléwi.
- Le Rov Möshah Feinstein
Le
Rov Möshah écrit que bien que de nombreux Ri`shônim soient en
désaccord avec le Rambo''m, le point de vue du Rambo''m devrait être
suivi dans la pratique. Il explique que, puisqu'il s'agit d'une
question litigieuse (sur une interdiction biblique) qui n'a pas été
tranchée dans le Shoulḥon ´oroukh, dans des circonstances
ordinaires le Rambo''m doit être suivi. Ainsi, écrit le Rov Möshah,
une femme ne devrait pas être nommée présidente d'une synagogue.
Cependant, dans un cas de force majeure ou de grande nécessité, le
Rov Môshah a jugé approprié de s'appuyer sur les Ri`shônim qui
n'étaient pas d'accord avec le Rambo''m. Par exemple, le Rov Möshah
a permis à une veuve pauvre d'être nommée superviseuse de
Kashrouth, bien qu'il s'agisse d'un poste d'autorité (similaire au
superviseur des poids mentionné dans Qiddoushin
67b),
afin qu'elle puisse gagner sa vie sans dépendre de la Ṣadhoqoh.
- Le Rov Ḥayyim Dowidh Halléwi
Le
Rov Halléwi souligne le fait historique que deux femmes ont servi de
reines sur notre peuple. La première était la très mauvaise
´athalyoh,10
et la second fut la très pieuse Shalômṣiyôn.
Le Rov Halléwi fait remarquer que nous ne trouvons jamais que les
Navi`im
ou ḤaZa''l aient critiqué le fait que ces femmes aient servi de
dirigeantes du peuple juif.
Le
Rov Halléwi écrit que le Rambo''m expliquerait ces phénomènes
historiques en déclarant que les femmes ne peuvent pas être
imposées comme leaders sur le peuple. Cependant, si le peuple
accepte leur autorité, alors l'interdiction ne semble pas
s'appliquer. Le Rov Halléwi note que cela semble suivre ce que le
Rambo''n et le Rashba''` susmentionnés ont dit à propos de Davôroh
- elle pourrait servir de souveraine parce que la nation a accepté
son autorité et ses décisions. Selon le Rov Halléwi, une femme est
donc autorisée à être élue à un poste d'autorité, si cela ne
dérange pas les hommes.
On
a demandé un jour au Rov Yahoudhoh
Amital comment il avait pu autoriser (en 1991) une femme à figurer
sur la liste parlementaire de son parti politique Meimad, à la
lumière de la décision du Rambo''m. Il a répondu que cette
décision du Rambo''m ne s'appliquait pas à un poste
démocratiquement élu. Selon cette approche, il semblerait que la
Halokhoh
permettrait qu'une femme siège en tant que présidente d'une
synagogue, si elle devait être élue démocratiquement à ce poste
(car le fait d'être élue par des hommes indiquent clairement qu'ils
acceptent sur eux son autorité). Par contre, la position du Rambo''m
s'appliquerait pour tout poste où il n'y a pas de vote mais une
nomination.
À
la lumière de tout ceci, il incombe évidemment au Rov de chaque
synagogue de trancher par lui-même quelle opinion, entre celle du
Rov Feinstein et celle du Rov Halléwi, s'applique.
Il
convient de noter, cependant, que le Pithḥé Ṭashouvoh11
cite des autorités éminentes qui tranchent qu'une femme qui est
experte en matière halakhique est autorisée à trancher des
questions halakhiques, comme c'était le cas avec Barouriyoh,
l'épouse de Ribbi Mé`ir ז״ל,
qui était fréquemment consulté par les Ḥakhomim
de l'époque mishnaïque avant de trancher une question halakhique.
1`iggarôth
Môshah, Yôréh Dé´oh 2:44-54
2Dans
un essai publié dans Taḥoumim
1:811-321.
3Sur
Bavo` Qammo` 51a.
4Miṣwoh
n°794
5Davorim
17:15
6Sur
Shavou´ôth 3a.
7Ibid.
8Shôphatim
4:4
9Sur
Shavou´ôth 3a.
102
Malokhim Chapitre 11
11Ḥôshan
Mishpot 7:5