בס״ד
Sur
la nature et le futur de la Halokhoh par rapport à l'autonomie
religieuse
Quatrième
partie
Le
rabbin Nothon Lopes Cardozo שליט״א
Pour
(re)lire :
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- Le judaïsme est un mode de vie autonome
La
question que nous devons à présent poser est de savoir comment
ramener le judaïsme à son « soi » originel et
authentique dans lequel la tradition halakhique du « `Éllou
Wa`éllou »1
est une fois de plus reconnue et appliquée. Peut-on réactiver ce
concept pour apporter une nouvelle vie dans la circulation sanguine
du judaïsme pour ces jeunes qui sont dans le besoin? Certes, le
principe de « `Éllou Wa`éllou » n'est pas un chèque en
blanc qui permet tout. Ce principe ne doit être mis en œuvre que
s'il va stimuler un plus grand engagement à la vie religieuse juive
tout en répondant simultanément aux nombreux changements drastiques
qui ont eu lieu dans notre monde moderne. La nécessité de
l'autonomie humaine ainsi que la spiritualité et la soif de sens qui
sont recherchées par tant de jeunes devra être traitée.
Nous
devons réaliser que le judaïsme est un mode de vie autonome. Bien
que le besoin de conformité au sein de la communauté doit être
constamment pris en considération, en fin de compte on est censé
répondre en tant qu'individus aux exigences de la Tôroh. Chaque
être humain est un monde entier, et il n'y a pas deux êtres humains
qui soient identiques dans leur constitution psychologique, dans
leurs besoins religieux ou expériences de D.ieu. On ne peut
rencontrer D.ieu qu'en tant qu'individu. Qu'est-ce, après tout, le
but de mon existence si ce n'est de me rapporter à D.ieu
différemment de mon voisin? Imiter ce que font les autres dans leur
service de D.ieu démontre qu'il n'y a aucune raison pour que je sois
venu au monde. Le besoin criant de distinction humaine est démontrée
par le fait qu'aucun Juif n'a reçu la Tôroh ou entendu la voix de
D.ieu au Sinaï de la même manière, comme l'a fait remarquer le
Maharshal. La nécessité d'une plus grande autonomie halakhique
n'est pas dans le simple but d'adapter le judaïsme à l'esprit des
temps modernes, mais aussi de rendre le judaïsme plus authentique et
fidèle à son propre esprit. Bien que la nécessité de la
conformité communautaire a souvent rendu difficile pour le judaïsme
d'insister sur la nécessité de l'autonomie personnelle, la
difficulté vécue par tant de jeunes gens aujourd'hui peut propulser
cette question à l'avant-garde de notre préoccupation.
- Questions difficiles
À
la lumière des observations mentionnées ci-dessus, je me demande si
nous pouvons présenter à nouveau les grands débats talmudiques
d'une manière qui va remodeler le judaïsme dans son soi originale à
multiples facettes et coloré, de sorte que les jeunes Juifs
d'aujourd'hui, qui s'interrogent, tombent amoureux de lui.
Devrions-nous permettre, et même encourager, des personnes ou des
communautés à décider elles-mêmes laquelle des nombreuses
opinions dans le Talmoud aimeraient-ils suivre?
Pour
répondre à cette question nous devons sans doute aller au-delà de
la façon classique avec laquelle la Halokhoh a été appliquée à
travers les générations ultérieures. À bien des égards la
question n'est pas seulement d'ordre halakhique; c'est aussi une
question d'ordre hashkafique. Nous devons trouver de nouvelles voies
à la spiritualité juive. Même s'il n'est pas tout à fait clair où
commencent les questions de Halokhoh, les questions de Hashqofoh, la
`aggodoh et les besoins spirituels qui influencent la pensée
halakhique, il est nécessaire d'entrer dans une nouvelle façon
halakhique de penser; une qui a rarement été utilisée, mais fait
clairement partie du monde du Talmoud. C'est le concept de
plusieurs vérités dans la Tôroh de D.ieu. Dans notre monde
moderne, l'esprit de la Halokhoh comme une tradition vivante à
multiples facettes devient extrêmement pertinente. Les règles
conventionnelles sur la façon de parvenir à une décision
halakhique peuvent avoir à intégrer des exigences plus
spirituelles. Toutefois, cela ne peut se faire que si elles sont
enracinées dans le Talmoud et ne violent pas les principes
sous-jacents du débat halakhique comme décrit par « `Éllou
Wa`éllou ». Le débat quant à savoir si les individus peuvent
décider de leur propre chef quelle opinion dans le Talmoud
ils aimeraient suivre est d'une importance capitale.
- Les savants halakhiques et la crise religieuse
Les
grands savants halakhiques d'aujourd'hui et de demain devront décider
si nous sommes autorisés à mettre en œuvre cette idée. Seront-ils
prêts à sincèrement considérer ces questions? Sont-ils équipés
de suffisamment de connaissances sur notre monde - la crise morale,
spirituelle et religieuse dans laquelle tant de jeunes se retrouvent
- pour traiter de cette question? Comprennent-ils pleinement la place
centrale que l'autonomie humaine occupe dans la société
d'aujourd'hui et dans le judaïsme authentique? Est-ce qu'ils se
connectent assez avec la mélodie religieuse de la Halokhoh pour même
voir la nécessité de ces questions? Ils peuvent facilement rejeter
ces questions comme hors de propos, inacceptables, non-Koshér ou
même hérétique; mais cela ne va pas. Trop de choses sont en jeu.
La situation difficile de l'humanité en général et des Juifs en
particulier, est si grande, que le refus de traiter ces problèmes
éloigneront finalement de nombreux bons Juifs de la tradition juive
et de la pratique religieuse. Ignorer le besoin grandissant de tant
de jeunes, des personnes intelligentes, pour une approche autonome
d'un mode de vie halakhique personnel n'est plus possible. Un grand
courage est même nécessaire pour ne serait-ce que soulever ces
questions, et encore plus pour donner des réponses. Ce qui est
nécessaire est la volonté sincère de penser hors de la boîte.
1Voir
la
deuxième partie