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Le
Grand Rabbinat israélien informera contre la pratique controversée
de la Masisoh Bappéh
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Le
Ministère Israélien de la Santé, dirigé par le rabbin Harédhi
Ya´aqôv Litzman, prévoit de publier un livret détaillé sur le
rite de la circoncision, en expliquant toute la procédure du début
jusqu'à la fin.
Après
avoir refusé durant de longues années de se pencher sur le
problème, le livret, qui sera distribué à tous les nouveaux
parents, déconseillera la pratique très controversée de la Masisoh
Bappéh (succion avec la bouche), qui consiste à extraire du sang du
pénis du bébé avec sa bouche, après l'avoir circoncis. Les
médecins déclarent que cette pratique augmente de 3 fois et demi la
probabilité que le bébé circoncis contracte l'herpès.
Le
document tentera également de répondre à d'autres questions,
telles que qui est qualifié pour procéder à une circoncision et
comment alléger les douleurs du bébé. Il sera distribué par les
hôpitaux aux nouvelles mères et les maternités aux parents de
nouveaux bébés.
D'après
l'association des pédiatres, 8,4 nouveau-nés sur 100 000
contracteraient l'herpès, et dans 10% de ces cas c'est le résultat
d'une infection orale. Mais les risques de la Masisoh
Bappéh ne sont pas bien connus en dehors du monde médical et des
communautés religieuses qui rejettent cette pratique.
En
2002, le Grand Rabbinat avait annoncé que s'il y avait un risque
d'infection, il était religieusement permis d'utiliser un tube
stérile pour extraire le sang plutôt que de procéder à une
succion orale. Aux États-Unis, il existe de très nombreux cas
d'infection des bébés à la suite de cette pratique, qui est
principalement observée dans les milieux Harédhim
(principalement hassidiques). Plusieurs tentatives ont été
faites dans ce pays pour légiférer sur cette pratique, mais elles
ont toutes été infructueuses, suite aux pressions exercées par ses
communautés, qui ont un poids électoral non négligeable. En 2013,
au vue de la multiplication des cas de contraction de l'herpès,
l'association des pédiatres israéliens avait pressé les parents de
choisir un Môhél qui n'utilise pas la succion orale, mais peu de
parents ont entendu parler de cet appel.
Une
étude menée sur les nouveau-nés du Centre Médical Wolfson, à
Horon, qui n'incluait aucun bébé Harédhi, a révélé que
49% des circoncisions incluaient une succion orale, tandis que dans
13% des cas les parents n'avaient aucune idée de la manière dont la
cérémonie se déroulait. Il ressort de cette étude que de nombreux
parents ne sont tout simplement pas familiers avec les détails du
rite de la circoncision (ce qui est réellement exigé et comment
cela doit se faire) et ne prêtent, par conséquent, aucune attention
quant au fait que le Môhél ait pratiqué ou pas une succion orale
(beaucoup croyant à tort qu'il s'agit d'une obligation religieuse).
Bien
que la succion orale soit fortement déconseillée, de très
nombreuses études, dont la plupart ont même été menées par des
Gôyim, démontrent que la circoncision en elle-même est
médicalement bénéfique, notamment dans le fait qu'elle protège
contre plusieurs maladies, et permet une meilleure hygiène des
organes sexuels masculins. En 2012, par exemple, l'Académie des
Pédiatres Américains a publié que les avantages médicaux de la
circoncision dépassaient de très loin les risques, et a recommandé
de rendre cette procédure plus facilement disponible pour tous les
parents qui le souhaitaient pour leurs garçons. Il incombe donc de
bien distinguer la circoncision elle-même et cette pratique de la
Masisoh Bappéh.
Nous
ne pouvons qu'encourager toute initiative qui ira dans le sens de
l'abolition progressive, et définitive, de cette pratique
dangereuse, peu importe le pays ou la communauté qui en sera à
l'origine. Rappelons également que nos textes ne parlent jamais
d'une succion avec la bouche, mais seulement d'une « Masisoh »,
c'est-à-dire, une extraction. Le mot « Bappéh » (avec
la bouche) ne vient pas de nos textes. Cette extraction se faisait
avec un tissu ou encore une éponge. Rappelons enfin que plusieurs
éminents rabbins des générations précédentes se sont opposés à
cette succion se faisant avec la bouche.
Pour
de plus amples informations, voir l'article intitulé « La
Masisoh d'après la Halokhoh ».