jeudi 3 mars 2016

Tout est dans leur costume

ב״ה

Tout est dans leur costume


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Analysez l'absurdité de la phrase suivante : « Je connais un Juif Orthodoxe qui travaille le Shabboth, mange régulièrement du porc, ne met jamais les Tafillin, n'étudie pas la Tôroh même un jour de la semaine, est infidèle envers sa femme, et ne jeûne pas à Yôm Hakkippourim ». Quiconque entendrait une telle chose se demanderait, à juste titre, « Qu'est-ce qui fait de cette personne un Juif Orthodoxe ? ».

Et pourtant, nous lisons trop fréquemment, quasiment chaque semaine, des articles sur des Juifs « Orthodoxes » qui violent des enfants, volent, blanchissent de l'argent, vendent de la drogue, tuent, agressent physiquement d'autres personnes, crachent sur des femmes ou les insultent, mettent le feu aux commerces qu'ils désapprouvent, sa battent, intimident, menacent ou terrorisent d'autres Juifs, ne respectent pas les lois du pays, menacent de renvoyer des élèves de leurs écoles lorsque leurs parents ne se conforment pas aux règles de la communauté, etc., etc. Qu'est-ce qui fait donc de ces gens des « Orthodoxes », voire des gens plus saints encore aux yeux des ignorants, qui les appellent même « ultra-Orthodoxes » ?

Le costume qu'ils portent !

C'est une erreur qui est faite non seulement par les médias mais également par la communauté juive. Au détriment des autres, nous définissons les gens par leurs costumes (par exemple, longs manteaux noirs, chapeaux noirs d'un style spécifique, chemises blanches, chaussettes blanches ou noires, longues barbes et longues Pé`ôth) et créons nous-mêmes des attentes de comportement sur la base du costume qui est porté, comme si le costume pénétrait nécessairement l'essence de l'individu qui le porte et pouvait modeler son caractère et déterminer son état spirituel, comme si le costume voulait dire quelque chose en lui-même. Or, leur attitude démontre bien que le costume ne veut rien dire du tout, et n'est que superficiel.

Ce n'est pas à dire que tout Juif « Orthodoxe » qui commet ces choses n'est pas un Juif, ni même un « Orthodoxe ». Après tout, tout le monde peut commettre des actes qui ne correspondent pas forcément à ce qu'il est. Néanmoins, le Juif de la Tôroh est défini par un ensemble de croyances, de principes et( de pratiques religieuses de base. Celui qui adhère à cet ensemble est un Juif de la Tôroh, peu importe ses fautes, ses manquements, ses défauts, car le fait de reconnaître ces principes, d'aimer HaShem ית׳ et la Tôroh de tout son cœur, fait qu'il ne va pas se complaire dans le mal qu'il pourrait avoir commis, mais il cherchera sans cesse à s'améliorer et faire le moins de choses négatives possibles. C'est pour cela que malgré les fautes que Dowidh Hammalakh ע״ה a pu commettre, HaShem le décrit comme étant un homme selon Son cœur, car la foi qui l'animait l'amenait à reconnaître ses erreurs et faire Tashouvoh pour elles. Son attitude, aussitôt après avoir commis une erreur, et l'avoir reconnue, démontrait tout l'amour qu'il avait envers HaShem, la Tôroh et les autres créatures d'HaShem. Mais le comportement de ces « Orthodoxes » révèle que ce n'est pas HaShem et Sa Tôroh qu'ils aiment, mais leurs propres personnes, leur ego, leur Rébbé, leurs coutumes (par lesquelles ils se croient supérieurs). Ce qui définit un Juif, c'est sa relation avec l'Être Suprême et les instructions qu'Il nous a données. C'est pourquoi, aucun Juif (qu'il soit rabbin ou simple Juif) n'a la permission de s'exempter de la moindre Miswoh. C'est pourquoi, des déviations comme des « femmes rabbines », la dilution de la condamnation de l'homosexualité, la célébration de mariages homosexuels par un rabbin « Orthodoxe », la recherche incessante de sources et justifications obscures pour rationaliser des comportements inappropriés, et d'autres anomalies du même genre, ne sont pas acceptables. La majorité des « Orthodoxes » seraient d'accord pour condamner ce genre de comportement. Mais quand il s'agit de personnes de leurs propres rangs, appelés « ultra-orthodoxes », nous n'avons plus le droit de critiquer, car il s'agirait de « Loshôn Hora´ » (médisance), et de nombreuses excuses leur sont trouvées ! Ils récoltent même de l'argent pour des abuseurs d'enfants, et menacent les familles de victimes s'ils portent plainte auprès des autorités !

Beaucoup de ces Juifs déviants sont affiliés à des communautés telles Toldot Aharon, Satmar, Loubavitch, Breslev, etc. On les dit dévoué entièrement à l'étude de la Tôroh. Vraiment ??? Quelle est la nature de leur étude de la Tôroh ? Réfléchissent-ils, analysent-ils et se posent-ils des questions, ou sont plutôt corps et âme dévoués à la secte hassidique à laquelle ils appartiennent, et dont le Rébbé interdit l'étude profonde de la Tôroh (Limoudh Tôroh Ba´inyon) parce que cela détournerait de la ´avôdhath HaShem (service Divin) ? Ces sectes hassidiques encouragent les lectures superficielles et rapides des paroles de la Gamoro` et considèrent cela comme la forme idéale de l'étude de la Tôroh. (Voir l'article intitulé « Étudier la Tôroh Lishmoh ».) Et cela se voit, car leurs connaissances de la Tôroh et du Talmoudh est un niveau de bassesse époustouflant. Ils sont plus experts dans les paroles du Rébbé que dans les paroles d'HaShem ! Quiconque a étudié dans une Yashivoh hassidique sait comment se déroule le programme d'étude. Il ne faut pas s'étonner que les gens qui en sortent fassent preuve d'une médiocrité à couper le souffle. (Voir notamment l'article intitulé « Pourquoi le Hassidisme engendre la médiocrité ? ».)

Mais ce qui les identifie le plus est...leur costume :

  • on doit porter un bekishe en soie (ou polyester)
  • on doit porter un chapeau (à 200 euros) en semaine, un shtreimel (à 5000 euros) à Shabboth
  • les chaussures portées doivent être entièrement noires
  • on doit porter un gartl
  • on doit porter des vêtements boutonnés de gauche à droite
  • on doit porter de chaussettes noires en semaine, et blanches à Shabboth (ou noires tout le temps)
  • on doit porter des pantalons coincés dans les chaussettes
  • on doit porter des hoyznzokh
  • on doit porter des shtifl
  • on doit raser toute la tête et ne laisser que les Pé`ôth
  • on doit porter le Tallith Qoton par-dessus les vêtements, avec des Sisith qui descendent presque jusque par terre
  • on doit porter une Kippoh spécifique, dans une matière spécifique, avec une taille spécifique
  • etc., etc.

Est-ce que toute cette splendeur vestimentaire a la moindre connexion avec la Tôroh, le Judaïsme, une vie juive entière, et une ´avôdhath HaShem véritable ? Il convient de rappeler qu'il n'existe aucune tenue juive authentique. Les Juifs de tous temps ont toujours porté les vêtements des pays dans lesquels ils vivaient, sauf lorsqu'une tenue était clairement associée à une ´avôdhoh Zoroh. Par exemple, les Juifs des pays catholiques ne s'habillaient pas avec la tenue des moines, puisque c'est une tenue clairement associée à une religion. De même, un Juif Indien ne s'habillerait pas avec la tenue des moines bouddhistes, etc. C'est là la seule limite. Autrement, leurs tenues ont toujours été identiques à ce que portaient les gens ordinaires autour d'eux (dans les limites de la pudeur, évidemment). Les Juifs du Yémen avaient les mêmes vêtements que leurs concitoyens Musulmans, idem au Maroc, en Tunisie, et dans de nombreux autres pays. En fait, même l'habillement hassidique provient de la façon dont les nobles Gôyim s'habillaient. Il n'y a rien d'original, pas de tenue « juive authentique ». le Talmoudh1 rapporte que Rov Yôhonon ז״ל avait l'habitude d'appeler ses vêtements « les choses qui m'honorent », mais le Talmoudh n'estime pas utile de décrire sa façon de s'habiller. L'habillement d'un Juif doit juste être digne et distingué, propre et ordonné. Il nous est simplement demandé de nous habiller à Shabboth un petit mieux qu'en semaine, pour l'honneur de ce jour et le différencier de la semaine. Mais au-delà du Tallith Godhôl et des Tafillin, et de la pudeur, il n'existe pas d'habillement juif, contrairement à la croyance populaire. Il ne nous a jamais été dit ce que Môshah Rabbénou ע״ה, ´azro` Hassôfér ע״ה, Rébbi ´aqivo` ז״ל ou encore le Ramba''m ז״ל, portaient. La seule chose qu'il nous est dit est que l'une des raisons pour lesquels les Israélites méritèrent d'être sauvés d’Égypte est qu'ils ne changèrent pas leur tenue, c'est-à-dire qu'ils n'adoptèrent pas les styles égyptiens. Mais il ne nous a jamais été informé de la sorte de vêtements que les Israélites portaient. Pourquoi ? Parce que cela n'a absolument aucune importance ! Ce qui était important de savoir, est qu'ils n'adoptèrent pas les tenues qui étaient spécifiques à l’idolâtrie égyptienne.

Une secte qui est si obsédée par du tissu au point de faire la distinction entre les hommes mariés et les hommes non mariés par le type de chaussettes qu'ils portent, et insiste pour que tout le monde porte les mêmes manteaux, ne pratique pas du tout une forme de Judaïsme qui est traditionnelle ou apporte de l'honneur ou de la gloire au Créateur. Ce ne sont pas des pratiques qui révèlent au monde le peuple sage et la nation intelligente que nous sommes d'après la Tôroh. Au contraire, elles fabriquent des distinctions artificielles entre les Juifs, dans le but de renforcer la cohésion au sein de leur secte, se distinguer des « opposants », et mieux exercer un contrôle mental sur leurs adhérents. Il n'est pas étonnant que les déviations du Judaïsme par ces sectes dégoûtent tout le monde, aussi bien les Juifs que les Gôyim civilisés ! Il y a sans aucun doute bien plus à se préparer pour le mariage que de simplement acquérir des chaussettes de couleur différente, un shtreimel et tout l'artifice. Ils devraient plutôt apprendre la Tôroh, le Talmoudh et les bonnes manières !

Vous pouvez fouiller dans tout le TaNa''Kh, le Talmoudh, le Mishnéh Tôroh, le Shoulhon ´oroukh et tous les livres classiques du Judaïsme, à la recherche de règles similaires à ce que ces sectes enseignent, vous ne trouverez rien ! Si ces hooligans portaient des vêtements modernes, nous n'hésiterions pas une seule seconde à les dénoncer, comme nous dénonçons les Libéraux, les Sionistes, les idolâtres, etc. Si ces gens sectaires portaient des vêtements modernes, nous n'hésiterions pas à les confronter sur leurs déviations, sur les échecs de leur système d'éducation, sur la manière dont ils préparent pauvrement les gens au mariage, sur le coût élevé des inscriptions scolaires et le taux de chômage monstre qui règne parmi eux. Mais les gens se taisent et acceptent leurs déviances...à cause de leur costume. En les voyant habillés ainsi, nous les prenons pour des saints hommes et leur trouvons toutes les excuses du monde, comme « il n'y a qu'une minorité qui se comporte mal ». Quand bien même ce serait vrai, c'est leur système sectaire et l'enseignement dispensé dans ces milieux qui causent ces extrémistes et déviations. Par conséquent, l'argument de la « minorité » n'a aucun poids.

Nous supposons que le costume reflète leur fidélité à la Halokhoh et engendre un comportement prévenant et raffiné. Mais c'est faux ! Cela n'a aucun rapport ! Cela n'a aucun lien avec la spiritualité. Le costume ne dit rien, RIEN, sur la religiosité de quelqu'un. Beaucoup de candidats à la conversion insistent, avant même la fin de leur processus, pour porter la tenue hassidique : ils ont de longues barbes, des Pé`ôth, de longs manteaux noirs, des chemises blanches, ne portent jamais de cravate, etc., mais ils sont toujours des non Juifs ! À la synagogue où ils prient en attendant que leur processus se termine, les membres se demandent pourquoi est-ce qu'à chaque fois qu'on leur propose une ´aliyoh à la Tôroh ou d'autres honneurs, ces hommes si religieux refusent. Ils refusent pour une seule raison ; ils ne sont pas encore Juifs ! C'est juste qu'ils pensent porter le costume des juifs ! Là encore, tout est dans le costume !

Cela ne nous viendrait pas à l'esprit de considérer comme « Orthodoxe » quelqu'un qui profane de façon habituelle le Shabboth, ne respecte pas la Kashrouth, etc. De même, nous ne devrions pas considérer non plus comme « Orthodoxes » des gens qui usent régulièrement de brutalité, d'intimidation, qui abusent les faibles, et font preuve d'un dédain (ou même de la haine) pour les autres Juifs qui ne font pas partie de leurs sectes. Ils suivent certaines Miswôth et en méprisent d'autres, tout comme ils ignorent les valeurs fondamentales du Judaïsme. Nos Sages ont dit que toute la Tôroh ne fut donnée que pour faire la paix dans le monde.2 Et Shalômôh Hammalakh ע״ה a écrit ceci concernant la Tôroh3 : דְּרָכֶיהָ דַרְכֵי-נֹעַם; וְכָל-נְתִיבוֹתֶיהָ שָׁלוֹם « Et ses voies sont des voies de délices ; tous ses sentiers mènent à la paix ! ».

Même les Harédhim sincères et droits, qui n'ont rien à voir avec ces voyous, auraient tout à gagner si eux aussi commençaient à diminuer l'importance du costume. Il nous est dit que l'importance de la pratique consistant à porter les Tafillin toute la journée fut diminuée par ordre de nos Sages, à cause des « trompeurs ».4 Quelqu'un qui portait les Tafillin toute la journée était généralement quelqu'un digne de confiance et intègre. Mais les voleurs apprirent cela et commencèrent à utiliser les Tafillin pour abuser de la confiance des autres et les tromper. Par conséquent, nos Sages diminuèrent l'importance de cette pratique. Ceux qui réduisent le Judaïsme à des marques extérieures (chaussettes, chapeau, long manteau, etc.) exagèrent d'office l'importance du costume et se donnent une image de piété excessive. Ils ne doivent alors pas s'étonner des erreurs de perception faites à l'encontre des ultra-perturbateurs, que le public considère « ultra-orthodoxes ». En diminuant l'importance du costume, les Harédhim sincères s'éviteraient l’embarras et la honte que cause le comportement de gens considérés « comme eux » par le grand public. Non ! Ces sectaires, gangsters et criminels ne sont pas comme nous. Nous devons les aimer comme nous le ferions pour n'importe quel autre Juif égaré, mais aussi les réprimander comme nous le ferions à l'égard de n'importe quel autre Juif égaré. Même des Juifs égarés portent des costumes !

C'est en diminuant l'importance du costume que l'on pourra alors faire la promotion du nouveau style, du nouvel uniforme du Juif de la Tôroh, où la bonté, la droiture, la vérité, la sincérité, et la piété sont déterminées par ce qu'il y a à l'intérieur, et non à l'extérieur, et par des actes et l'attachement à la Tôroh, et non par des apparences.

Puissions-nous ne plus jamais entendre des phrases telles que « Untel a l'air froum ». PERSONNE ne peut « avoir l'air ». Ce genre de commentaire est atroce, embarrassant, et destructeur ; c'est une distorsion de la Tôroh elle-même. Nous sommes plus que cela et HaShem attend de nous bien plus qu'une apparence ou une posture. Dans une société libre, tout le monde peut s'habiller comme les autres ou différemment des autres s'il le désire. Mais cela ne dit rien sur ses valeurs, mais seulement sur son identification à un groupe ou un autre. Nous devons cesser de faire confiance aux gens sur la base du fait qu'ils portent des manteaux noirs, des chapeaux noirs, des chaussettes blanches, des pantalons coincés dans les chaussettes, des longues barbes, des Kippôth de tel ou tel style, etc. Tout cela, ce n'est que du costume. Rien de tout cela ne communique des vérités sur les personnes.

Personne n'est plus religieux parce qu'il porte du noir, ou moins religieux parce qu'il porte du bleu. La vraie mesure d'un être humain est toujours à l'intérieur.

1Shabboth 113a
2Talmoudh, Gittin 59b
3Mishlé 3:17

4Voir Tôsofôth, Shabboth 49a
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