ב״ה
Tout
est dans leur costume
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Analysez
l'absurdité de la phrase suivante : « Je connais un
Juif Orthodoxe qui travaille le Shabboth, mange régulièrement du
porc, ne met jamais les Tafillin, n'étudie pas la Tôroh même un
jour de la semaine, est infidèle envers sa femme, et ne jeûne pas à
Yôm Hakkippourim ». Quiconque entendrait une telle chose
se demanderait, à juste titre, « Qu'est-ce qui fait de
cette personne un Juif Orthodoxe ? ».
Et
pourtant, nous lisons trop fréquemment, quasiment chaque semaine,
des articles sur des Juifs « Orthodoxes » qui violent des
enfants, volent, blanchissent de l'argent, vendent de la drogue,
tuent, agressent physiquement d'autres personnes, crachent sur des
femmes ou les insultent, mettent le feu aux commerces qu'ils
désapprouvent, sa battent, intimident, menacent ou terrorisent
d'autres Juifs, ne respectent pas les lois du pays, menacent de
renvoyer des élèves de leurs écoles lorsque leurs parents ne se
conforment pas aux règles de la communauté, etc., etc. Qu'est-ce
qui fait donc de ces gens des « Orthodoxes », voire des
gens plus saints encore aux yeux des ignorants, qui les appellent
même « ultra-Orthodoxes » ?
Le
costume qu'ils portent !
C'est
une erreur qui est faite non seulement par les médias mais également
par la communauté juive. Au détriment des autres, nous définissons
les gens par leurs costumes (par exemple, longs manteaux noirs,
chapeaux noirs d'un style spécifique, chemises blanches, chaussettes
blanches ou noires, longues barbes et longues Pé`ôth) et créons
nous-mêmes des attentes de comportement sur la base du costume qui
est porté, comme si le costume pénétrait nécessairement l'essence
de l'individu qui le porte et pouvait modeler son caractère et
déterminer son état spirituel, comme si le costume voulait dire
quelque chose en lui-même. Or, leur attitude démontre bien que le
costume ne veut rien dire du tout, et n'est que superficiel.
Ce
n'est pas à dire que tout Juif « Orthodoxe » qui commet
ces choses n'est pas un Juif, ni même un « Orthodoxe ».
Après tout, tout le monde peut commettre des actes qui ne
correspondent pas forcément à ce qu'il est. Néanmoins, le Juif de
la Tôroh est défini par un ensemble de croyances, de principes et(
de pratiques religieuses de base. Celui qui adhère à cet ensemble
est un Juif de la Tôroh, peu importe ses fautes, ses manquements,
ses défauts, car le fait de reconnaître ces principes, d'aimer
HaShem ית׳
et
la Tôroh de tout son cœur, fait qu'il ne va pas se complaire dans
le mal qu'il pourrait avoir commis, mais il cherchera sans cesse à
s'améliorer et faire le moins de choses négatives possibles. C'est
pour cela que malgré les fautes que Dowidh Hammalakh ע״ה
a pu
commettre, HaShem le décrit comme étant un homme selon Son cœur,
car la foi qui l'animait l'amenait à reconnaître ses erreurs et
faire Tashouvoh pour elles. Son attitude, aussitôt après avoir
commis une erreur, et l'avoir reconnue, démontrait tout l'amour
qu'il avait envers HaShem, la Tôroh et les autres créatures
d'HaShem. Mais le comportement de ces « Orthodoxes »
révèle que ce n'est pas HaShem et Sa Tôroh qu'ils aiment, mais
leurs propres personnes, leur ego, leur Rébbé, leurs coutumes (par
lesquelles ils se croient supérieurs). Ce qui définit un Juif,
c'est sa relation avec l'Être Suprême et les instructions qu'Il
nous a données. C'est pourquoi, aucun Juif (qu'il soit rabbin ou
simple Juif) n'a la permission de s'exempter de la moindre Miswoh.
C'est pourquoi, des déviations comme des « femmes rabbines »,
la dilution de la condamnation de l'homosexualité, la célébration
de mariages homosexuels par un rabbin « Orthodoxe », la
recherche incessante de sources et justifications obscures pour
rationaliser des comportements inappropriés, et d'autres anomalies
du même genre, ne sont pas acceptables. La majorité des
« Orthodoxes » seraient d'accord pour condamner ce genre
de comportement. Mais quand il s'agit de personnes de leurs propres
rangs, appelés « ultra-orthodoxes », nous n'avons plus
le droit de critiquer, car il s'agirait de « Loshôn Hora´ »
(médisance), et de nombreuses excuses leur sont trouvées ! Ils
récoltent même de l'argent pour des abuseurs d'enfants, et menacent
les familles de victimes s'ils portent plainte auprès des
autorités !
Beaucoup
de ces Juifs déviants sont affiliés à des communautés telles
Toldot Aharon, Satmar, Loubavitch, Breslev, etc. On les dit dévoué
entièrement à l'étude de la Tôroh. Vraiment ??? Quelle est
la nature de leur étude de la Tôroh ? Réfléchissent-ils,
analysent-ils et se posent-ils des questions, ou sont plutôt corps
et âme dévoués à la secte hassidique à laquelle ils
appartiennent, et dont le Rébbé interdit l'étude profonde de la
Tôroh (Limoudh Tôroh Ba´inyon) parce que cela détournerait de la
´avôdhath HaShem (service Divin) ? Ces sectes hassidiques
encouragent les lectures superficielles et rapides des paroles de la
Gamoro` et considèrent cela comme la forme idéale de l'étude de la
Tôroh. (Voir l'article intitulé « Étudier
la Tôroh Lishmoh ».) Et cela se voit, car leurs
connaissances de la Tôroh et du Talmoudh est un niveau de bassesse
époustouflant. Ils sont plus experts dans les paroles du Rébbé que
dans les paroles d'HaShem ! Quiconque a étudié dans une
Yashivoh hassidique sait comment se déroule le programme
d'étude. Il ne faut pas s'étonner que les gens qui en sortent fassent preuve d'une médiocrité à couper le souffle. (Voir notamment
l'article intitulé « Pourquoi
le Hassidisme engendre la médiocrité ? ».)
Mais
ce qui les identifie le plus est...leur costume :
- on doit porter un bekishe en soie (ou polyester)
- on doit porter un chapeau (à 200 euros) en semaine, un shtreimel (à 5000 euros) à Shabboth
- les chaussures portées doivent être entièrement noires
- on doit porter un gartl
- on doit porter des vêtements boutonnés de gauche à droite
- on doit porter de chaussettes noires en semaine, et blanches à Shabboth (ou noires tout le temps)
- on doit porter des pantalons coincés dans les chaussettes
- on doit porter des hoyznzokh
- on doit porter des shtifl
- on doit raser toute la tête et ne laisser que les Pé`ôth
- on doit porter le Tallith Qoton par-dessus les vêtements, avec des Sisith qui descendent presque jusque par terre
- on doit porter une Kippoh spécifique, dans une matière spécifique, avec une taille spécifique
- etc., etc.
Est-ce
que toute cette splendeur vestimentaire a la moindre connexion avec
la Tôroh, le Judaïsme, une vie juive entière, et une ´avôdhath
HaShem véritable ? Il convient de rappeler qu'il n'existe
aucune tenue juive authentique. Les Juifs de tous temps ont toujours
porté les vêtements des pays dans lesquels ils vivaient, sauf
lorsqu'une tenue était clairement associée à une ´avôdhoh Zoroh.
Par exemple, les Juifs des pays catholiques ne s'habillaient pas avec
la tenue des moines, puisque c'est une tenue clairement associée à
une religion. De même, un Juif Indien ne s'habillerait pas avec la
tenue des moines bouddhistes, etc. C'est là la seule limite.
Autrement, leurs tenues ont toujours été identiques à ce que
portaient les gens ordinaires autour d'eux (dans les limites de la
pudeur, évidemment). Les Juifs du Yémen avaient les mêmes
vêtements que leurs concitoyens Musulmans, idem au Maroc, en
Tunisie, et dans de nombreux autres pays. En fait, même
l'habillement hassidique provient de la façon dont les nobles Gôyim
s'habillaient. Il n'y a rien d'original, pas de tenue « juive
authentique ». le Talmoudh1
rapporte que Rov Yôhonon ז״ל
avait
l'habitude d'appeler ses vêtements « les choses qui
m'honorent », mais le Talmoudh n'estime pas utile de décrire
sa façon de s'habiller. L'habillement d'un Juif doit juste être
digne et distingué, propre et ordonné. Il nous est simplement
demandé de nous habiller à Shabboth un petit mieux qu'en semaine,
pour l'honneur de ce jour et le différencier de la semaine. Mais
au-delà du Tallith Godhôl et des Tafillin, et de la pudeur, il
n'existe pas d'habillement juif, contrairement à la croyance
populaire. Il ne nous a jamais été dit ce que Môshah Rabbénou
ע״ה,
´azro` Hassôfér ע״ה,
Rébbi ´aqivo` ז״ל
ou
encore le Ramba''m ז״ל,
portaient. La seule chose qu'il nous est dit est que l'une des
raisons pour lesquels les Israélites méritèrent d'être sauvés
d’Égypte est qu'ils ne changèrent pas leur tenue, c'est-à-dire
qu'ils n'adoptèrent pas les styles égyptiens. Mais il ne nous a
jamais été informé de la sorte de vêtements que les Israélites
portaient. Pourquoi ? Parce que cela n'a absolument aucune
importance ! Ce qui était important de savoir, est qu'ils
n'adoptèrent pas les tenues qui étaient spécifiques à l’idolâtrie
égyptienne.
Une
secte qui est si obsédée par du tissu au point de faire la
distinction entre les hommes mariés et les hommes non mariés par le
type de chaussettes qu'ils portent, et insiste pour que tout le monde
porte les mêmes manteaux, ne pratique pas du tout une forme de
Judaïsme qui est traditionnelle ou apporte de l'honneur ou de la
gloire au Créateur. Ce ne sont pas des pratiques qui révèlent au
monde le peuple sage et la nation intelligente que nous sommes
d'après la Tôroh. Au contraire, elles fabriquent des distinctions
artificielles entre les Juifs, dans le but de renforcer la cohésion
au sein de leur secte, se distinguer des « opposants »,
et mieux exercer un contrôle mental sur leurs adhérents. Il n'est
pas étonnant que les déviations du Judaïsme par ces sectes
dégoûtent tout le monde, aussi bien les Juifs que les Gôyim
civilisés ! Il y a sans aucun doute bien plus à se préparer
pour le mariage que de simplement acquérir des chaussettes de
couleur différente, un shtreimel et tout l'artifice. Ils devraient
plutôt apprendre la Tôroh, le Talmoudh et les bonnes manières !
Vous
pouvez fouiller dans tout le TaNa''Kh, le Talmoudh, le Mishnéh
Tôroh, le Shoulhon ´oroukh et tous les livres classiques du
Judaïsme, à la recherche de règles similaires à ce que ces sectes
enseignent, vous ne trouverez rien ! Si ces hooligans portaient
des vêtements modernes, nous n'hésiterions pas une seule seconde à
les dénoncer, comme nous dénonçons les Libéraux, les Sionistes,
les idolâtres, etc. Si ces gens sectaires portaient des vêtements
modernes, nous n'hésiterions pas à les confronter sur leurs
déviations, sur les échecs de leur système d'éducation, sur la
manière dont ils préparent pauvrement les gens au mariage, sur le
coût élevé des inscriptions scolaires et le taux de chômage
monstre qui règne parmi eux. Mais les gens se taisent et acceptent
leurs déviances...à cause de leur costume. En les voyant habillés
ainsi, nous les prenons pour des saints hommes et leur trouvons
toutes les excuses du monde, comme « il n'y a qu'une minorité
qui se comporte mal ». Quand bien même ce serait vrai, c'est
leur système sectaire et l'enseignement dispensé dans ces milieux
qui causent ces extrémistes et déviations. Par conséquent,
l'argument de la « minorité » n'a aucun poids.
Nous
supposons que le costume reflète leur fidélité à la Halokhoh et
engendre un comportement prévenant et raffiné. Mais c'est faux !
Cela n'a aucun rapport ! Cela n'a aucun lien avec la
spiritualité. Le costume ne dit rien, RIEN, sur la
religiosité de quelqu'un. Beaucoup de candidats à la conversion
insistent, avant même la fin de leur processus, pour porter la tenue
hassidique : ils ont de longues barbes, des Pé`ôth, de
longs manteaux noirs, des chemises blanches, ne portent jamais de
cravate, etc., mais ils sont toujours des non Juifs ! À la
synagogue où ils prient en attendant que leur processus se termine,
les membres se demandent pourquoi est-ce qu'à chaque fois qu'on leur
propose une ´aliyoh à la Tôroh ou d'autres honneurs, ces hommes si
religieux refusent. Ils refusent pour une seule raison ; ils ne
sont pas encore Juifs ! C'est juste qu'ils pensent porter le
costume des juifs ! Là encore, tout est dans le costume !
Cela
ne nous viendrait pas à l'esprit de considérer comme « Orthodoxe »
quelqu'un qui profane de façon habituelle le Shabboth, ne respecte
pas la Kashrouth, etc. De même, nous ne devrions pas considérer non
plus comme « Orthodoxes » des gens qui usent
régulièrement de brutalité, d'intimidation, qui abusent les
faibles, et font preuve d'un dédain (ou même de la haine) pour les
autres Juifs qui ne font pas partie de leurs sectes. Ils suivent
certaines Miswôth
et en méprisent d'autres, tout comme ils ignorent les valeurs
fondamentales du Judaïsme. Nos Sages ont dit que toute la Tôroh ne
fut donnée que pour faire la paix dans le monde.2
Et Shalômôh Hammalakh ע״ה a écrit ceci concernant la Tôroh3 :
דְּרָכֶיהָ
דַרְכֵי-נֹעַם;
וְכָל-נְתִיבוֹתֶיהָ
שָׁלוֹם « Et
ses voies sont des voies de délices ; tous ses sentiers mènent
à la paix ! ».
Même
les Harédhim
sincères et droits, qui n'ont rien à voir avec ces voyous, auraient
tout à gagner si eux aussi commençaient à diminuer l'importance du
costume. Il nous est dit que l'importance de la pratique consistant à
porter les Tafillin toute la journée fut diminuée par ordre de nos
Sages, à cause des « trompeurs ».4
Quelqu'un qui portait les Tafillin toute la journée était
généralement quelqu'un digne de confiance et intègre. Mais les
voleurs apprirent cela et commencèrent à utiliser les Tafillin pour
abuser de la confiance des autres et les tromper. Par conséquent,
nos Sages diminuèrent l'importance de cette pratique. Ceux qui
réduisent le Judaïsme à des marques extérieures (chaussettes,
chapeau, long manteau, etc.) exagèrent d'office l'importance du
costume et se donnent une image de piété excessive. Ils ne doivent
alors pas s'étonner des erreurs de perception faites à l'encontre
des ultra-perturbateurs, que le public considère
« ultra-orthodoxes ». En diminuant l'importance du
costume, les Harédhim
sincères s'éviteraient l’embarras et la honte que cause le
comportement de gens considérés « comme eux » par le
grand public. Non ! Ces sectaires, gangsters et criminels ne
sont pas comme nous. Nous devons les aimer comme nous le ferions pour
n'importe quel autre Juif égaré, mais aussi les réprimander comme
nous le ferions à l'égard de n'importe quel autre Juif égaré.
Même des Juifs égarés portent des costumes !
C'est
en diminuant l'importance du costume que l'on pourra alors faire la
promotion du nouveau style, du nouvel uniforme du Juif de la Tôroh,
où la bonté, la droiture, la vérité, la sincérité, et la piété
sont déterminées par ce qu'il y a à l'intérieur, et non à
l'extérieur, et par des actes et l'attachement à la Tôroh, et non
par des apparences.
Puissions-nous
ne plus jamais entendre des phrases telles que « Untel a l'air
froum ». PERSONNE
ne peut « avoir l'air ». Ce genre de commentaire est
atroce, embarrassant, et destructeur ; c'est une distorsion de
la Tôroh elle-même. Nous sommes plus que cela et HaShem attend de
nous bien plus qu'une apparence ou une posture. Dans une société
libre, tout le monde peut s'habiller comme les autres ou différemment
des autres s'il le désire. Mais cela ne dit rien sur ses valeurs,
mais seulement sur son identification à un groupe ou un autre. Nous
devons cesser de faire confiance aux gens sur la base du fait qu'ils
portent des manteaux noirs, des chapeaux noirs, des chaussettes
blanches, des pantalons coincés dans les chaussettes, des longues
barbes, des Kippôth de tel ou tel style, etc. Tout cela, ce n'est
que du costume. Rien de tout cela ne communique des vérités sur les
personnes.
Personne
n'est plus religieux parce qu'il porte du noir, ou moins religieux
parce qu'il porte du bleu. La vraie mesure d'un être humain est
toujours à l'intérieur.
1Shabboth
113a
2Talmoudh,
Gittin 59b
3Mishlé
3:17
4Voir
Tôsofôth, Shabboth 49a