mercredi 27 mai 2015

Mishnéh Tôroh VS Shoulhon ´Oroukh : La récitation du Shama´ V

בס״ד

Mishnéh Tôroh VS Shoulhon ´Oroukh


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La récitation du Shama´ V

Rabbi Yôséf Qa`rô זצ״ל écrit ceci dans son Shoulhon ´Oroukh :

`Ôrah Hayyim 63:2
Celui qui désire être strict en se levant alors qu'il était assis afin de le réciter debout est appelé « pécheur ».
מי שרוצה להחמיר לעמוד כשהוא יושב ולקרותה מעומד נקרא עבריין

En d'autres mots, le Shama´ peut être récité dans n'importe quelle position. En fait, lorsque vient l'heure de la récitation du Shama´, il doit se réciter dans la position dans laquelle on se trouvait lorsque l'heure de le réciter est arrivée. En outre, ce Pasaq du Méhabbér1 invalide la pratique de beaucoup de Juifs de notre temps qui se lèvent automatiquement lorsqu'ils récitent le Shama´ à la Synagogue. S'ils étaient assis au moment de la récitation du Shama´, ils doivent rester assis. S'ils étaient debout, ils ne doivent pas s'asseoir pour réciter le Shama´.

Par contre, réciter le Shama´ le visage à plat contre le sol ou sur son dos n'est pas approprié. C'est pourquoi, il écrit ceci :

`Ôrah Hayyim 63:1
On peut le réciter en marchant, ou debout, ou couché, ou en montant le dos d'un animal, ou assis, mais pas dans une position paraqdon, c'est-à-dire, avec son visage à plat contre le sol ou couché sur son dos le visage tourné vers le haut. Mais on peut réciter en se couchant sur le côté.
קורא אותה מהלך או עומד או שוכב או רוכב על גבי בהמה או יושב אבל לא פרקדן דהיינו שפניו טוחות בקרקע או מושלך על גבו ופניו למעלה אבל קורא והוא שוכב על צדו

Et bien que l'on doive réciter le Shama´ dans la position dans laquelle on se trouvait au moment de l'heure de la récitation, si on marchait on doit s'immobiliser ne serait-ce que pour le premier verset du Shama´, et on pourra ensuite réciter le reste du Shama´ tout en marchant :

`Ôrah Hayyim 63:3
Celui qui marchait sur le chemin et désire procéder à la récitation du Shama´ doit s'immobiliser pour le premier verset.
היה מהלך בדרך ורצה לקרות קריאת שמע צריך לעמוד בפסוק ראשון

Quant à celui qui dort au moment où arrive l'heure de la récitation du Shama´, on doit le réveiller pour qu'il récite au moins le premier verset. Après, s'il se rendort, on le laisse dormir, car le reste du Shama´ ne nécessite pas le même degré de concentration que le premier verset :

`Ôrah Hayyim 63:5
S'il dormait, nous le dérangeons et le réveillons jusqu'à ce qu'il récite le premier verset en étant pleinement éveillé. Par la suite, nous ne le dérangeons plus et ne lui imposons pas de rester pleinement éveillé, car même s'il récite [la suite] tout en somnolant, il est quitte.
אם היה ישן מצערים אותו ומעירים אותו עד שיקרא פסוק ראשון והוא ער ממש מכאן ואילך אין מצערים אותו כדי שיקרא והוא ער ממש שאף על פי שהוא קורא מתנמנם יצא

Concernant ceux qui travaillaient au moment où est arrivée l'heure de la récitation du Shama´, ils doivent s'interrompre au moins pour la première section du Shama´ (Shama´ + Wa`ahavto) :

`Ôrah Hayyim 63:7-9
S'il était occupé par un travail et désire procéder à la récitation du Shama´, il se détournera de son travail jusqu'à ce qu'il ait récité la première section, afin de ne pas donner l'impression que sa récitation est désinvolte.
היה עוסק במלאכה ורצה לקרות קריאת שמע יתבטל ממלאכתו עד שיקרא פרשה ראשונה כדי שלא יהא כקורא עראי
Les artisans, ainsi que le Ba´al Habbayith qui faisaient un travail au sommet d'un arbre ou au sommet d'une aile d'un bâtiment procèdent à la récitation du Shama´ là où ils se trouvent et n'ont pas besoin de descendre.
האומנין וכן בעל הבית שהיו עושים מלאכה בראש האילן או בראש שורות הבנין קורין קריאת שמע במקומם ואינם צריכים לירד
Le porteur, bien qu'il porte une charge sur son épaule, doit procéder à la récitation du Shama´. Par contre, il ne doit pas commencer [la récitation] s'il charge ou décharge en même temps sa charge, étant donné qu'à ce moment-là son esprit n'est pas apaisé2.
הכתף אף על פי שמשאו על כתיפו קורא קריאת שמע אבל לא יתחיל בשעה שטוען ולא בשעה שפורק מפני שאין לבו מיושב

Toutes ces règles du Shoulhon ´Oroukh sont également mentionnées dans le Mishnéh Tôroh du Rambam זצ״ל, qui écrit :

Hilkhôth Qiryath Shama´ 2:2-4
2. Tous les fils de l'Homme récitent comme ils sont, qu'ils soient debout, qu'ils soient en train de marcher, qu'ils soient couchés3, [ou] qu'ils soient montés sur le dos d'un animal4. Mais il est interdit de procéder à la récitation du Shama´ tout en ayant son visage à plat contre le sol, ou en étant étendu sur son dos, le visage vers le haut5. Néanmoins, on peut réciter tout en étant couché sur son côté.6 Et s'il est quelqu'un de très corpulent, et qu'il ne peut pas se retourner sur son côté, ou qu'il est malade, il s'incline légèrement vers son côté et récite.7
ב  כל בני אדם, קוראין כדרכן--בין עומדין, בין מהלכין, בין שוכבין, בין רוכבין על גבי בהמה. ואסור לקרות קרית שמע, והוא מוטל ופניו טוחות בקרקע, או מושלך על גבו ופניו למעלה. אבל קורא הוא, והוא שוכב על צידו; ואם היה בעל בשר הרבה, ואינו יכול להתהפך על צידו, או שהיה חולה--נוטה מעט לצידו, וקורא
3. Celui qui voyage à pied doit s'immobiliser pour le premier verset.8 Quant au reste, il le récitera tout en marchant.9 S'il dormait, nous le dérangeons et le réveillons jusqu'à ce qu'il ait récité le premier verset. Par la suite, s'il est pris de sommeil, nous ne le dérangeons plus.10
ג  מי שהיה מהלך על רגליו--עומד בפסוק ראשון, והשאר קורא והוא מהלך. היה ישן--מצערין אותו ומעירין אותו, עד שיקרא פסוק ראשון; מכאן ואילך, אם אנסתהו שינה, אין מצערין אותו
4. S'il était occupé par un travail, il s'interrompt jusqu'à ce qu'il ait récité la première section dans son intégralité.11 De même, les artisans12 se détournent de leur travail pour la première section, afin que ce ne soit pas une récitation désinvolte.13 Quant au reste, ils le réciteront tout en s'occupant de leur travail.14 Même si on se tenait au sommet d'un arbre ou au sommet d'un mur, on récite là où on se trouve, en bénissant avant et après.15
ד  מי שהיה עוסק במלאכה--מפסיק עד שיקרא פרשה ראשונה, כולה; וכן האומנין בטילין ממלאכתן בפרשה ראשונה, כדי שלא תהא קריאת עראי. והשאר, קורא והוא עוסק במלאכתו. אפילו היה עומד בראש האילן או בראש הכותל, קורא במקומו. ומברך לפניה, ולאחריה

Le Rambam mentionne ensuite certaines situations dans lesquelles il conviendrait de s'interrompre ou pas pour la récitation du Shama´ :

Hilkhôth Qiryath Shama´ 2:5-7
5. Si, alors que l'on est occupé à l'étude de la Tôroh, arrive l'heure de la récitation du Shama´, on interrompt [son étude] et on récite [le Shama´]16 et l'on bénit avant et après.17 Si l'on est occupé aux besoins communautaires, on ne s'interrompt pas. On récite [le Shama´] après avoir achevé son travail18, s'il reste le temps.19
ה  היה עוסק בתלמוד תורה, והגיע זמן קרית שמע--פוסק וקורא; ומברך לפניה, ולאחריה. היה עוסק בצורכי רבים--לא יפסיק, אלא יגמור עסקיהן; ויקרא, אם נשאר עת לקרות
6. Celui qui est occupé de manger, se trouve aux bains, se fait couper les cheveux, retourne des peaux20, ou est impliqué dans un procès21, termine [ce qu'il est en train de faire] et procède ensuite à la récitation du Shama´. Et s'il craint que passe l'heure de sa récitation22, et qu'il s'interrompt et récite [le Shama´], il est digne de louanges.23
ו  היה עוסק באכילה, או שהיה במרחץ, או שהיה עוסק בתספורת, או שהיה מהפך בעורות, או שהיו עוסקין בדין--גומר, ואחר כך קורא קרית שמע. ואם היה מתיירא שמא יעבור זמן הקריאה, ופסק וקרא--הרי זה משובח
7. Celui qui est descendu s'immerger24, s'il peut remonter et se couvrir avant le lever du soleil, il remonte, se couvre, et récite [le Shama´].25 Et s'il craint que le soleil ne se lève avant qu'il ne récite [le Shama´]26, il se couvre avec l'eau dans laquelle il se trouve, et récite [le Shama´].27 Il ne doit pas se couvrir dans de l'eau sale qui dégage une mauvaise odeur28, ni dans de l'eau utilisée pour laisser tremper du lin29, ni dans de l'eau limpide, parce que sa nudité est visible à travers elle30. Il se couvre d'une eau trouble, qui ne dégage pas de mauvaise odeur, et récite [le Shama´] où il se trouve31.
ז  מי שירד לטבול--אם יכול לעלות ולהתכסות ולקרות קודם שתנץ החמה, יעלה ויתכסה ויקרא. ואם היה מתיירא שמא תנץ החמה קודם שיקרא, יתכסה במים שהוא עומד בהן ויקרא. ולא יתכסה לא במים שריחן רע, ולא במי המשרה; ולא במים צלולין, מפני שערוותו נראית מהן. אבל מתכסה הוא במים עכורים שאין ריחן רע, וקורא במקומו

Le Méhabbér mentionne dans son Shoulhon ´Oroukh32 la permission pour ceux qui sont impliqués dans des affaires communautaires de terminer ce qu'ils font et d'attendre d'avoir terminé pour réciter le Shama´ s'il reste suffisamment de temps que pour le faire, ainsi que l'opinion du Rambam qui permet de terminer de manger, se couper les cheveux, travailler les peaux d'animaux, etc., une fois que l'on a commencé ces activités avant que n'arrive l'heure de la récitation du Shama´ s'il y aura suffisamment de temps que pour réciter le Shama´ après. Il mentionne également l'opinion du Ra`avadh qui n'est pas d'accord avec le Rambam.33 Puisqu'il mentionne l'opinion du Rambam en premier, cela indique qu'il est d'accord avec lui.

Le Rambam rapporte également les Halokhôth suivantes :

Hilkhôth Qiryath Shama´ 4:1-2
1. Celui qui a dans son cœur une préoccupation et une anxiété pour quelque chose qui concerne n'importe laquelle des Miswôth34 est exempt de la récitation du Shama´.35 C'est pourquoi, un Hothon qui épouse une vierge est exempt de la récitation du Shama´ jusqu'à ce qu'il soit allé sur elle36, parce que son esprit n'est pas tranquille, de crainte qu'il ne trouve pas [en elle les signes de] virginité.37 Et s'il attend jusqu'à Môso`é Shabboth38 et ne l'a pas dominée, il a l'obligation de réciter [le Shama´] à partir de Môso`é Shabboth, car il a déjà calmé son esprit et son cœur s'est déjà épris d'elle, bien qu'il ne l'ait pas dominée.39
א  נשים ועבדים וקטנים, פטורין מקרית שמע; ומלמדין את הקטנים לקרות אותה בעונתה, ומברכין לפניה ולאחריה, כדי לחנכן במצוות. מי שהיה ליבו טרוד ונחפז בדבר מצוה מכל המצוות, פטור מקרית שמע. לפיכך חתן שנשא בתולה--פטור מקרית שמע, עד שיבוא עליה, לפי שאין דעתו פנויה, שמא לא ימצא בתולים; ואם שהה עד מוצאי שבת ולא בעל, חייב לקרות ממוצאי שבת ואילך, שהרי נתקררה דעתו, וליבו גס בה אף על פי שלא בעל
2. En revanche, celui qui épouse une [femme] qui n'est pas vierge, bien qu'il soit occupé à une Miswoh40, a l'obligation de réciter [le Shama´]41, étant donné qu'il n'y a rien qui trouble son esprit42. Et de même pour tout cas semblable.
ב  אבל הנושא את הבעולה--אף על פי שהוא עוסק במצוה, חייב לקרות, הואיל ואין לו דבר שמשבש את דעתו. וכן כל כיוצא בו

Cette Halokhoh est également rapportée par le Méhabbér, mais celui-ci estime qu'elle ne s'applique plus de nos jours. Voici ce qu'il écrit :

`Ôrah Hayyim 70:3
Celui qui a épousé une vierge est exempt de la récitation du Shama´ pour trois jours s'il n'a pas fait l'acte, étant donné qu'il est préoccupé par ce qui a trait à une Miswoh. Et cela ne s'appliquait que du temps des Ri`shônim. Mais à présent, où même le reste des fils de l'Homme ne se concentre pas très bien, même celui qui a épousé une vierge doit réciter [le Shama´ la nuit de noce].
הכונס את הבתולה פטור מקריאת שמע ג' ימים אם לא עשה מעשה מפני שהוא טרוד טרדת מצוה והני מילי בזמן הראשונים אבל עכשיו שגם שאר בני אדם אינם מכוונים כראוי גם הכונס את הבתולה קורא

En d'autres mots, pour le Méhabbér, étant donné qu'à notre époque le niveau de concentration requis pour la récitation du Shama´ n'est plus comparable à la concentration optimale des Israélites des temps passés, une grande concentration ne serait plus requise de nos jours, et on pourrait donc permettre au Hothon de réciter le Shama´ lors de la nuit de noce. Pour notre part, nous suivons ce qui est dit dans le Talmoudh et le Mishnéh Tôroh, car peu importe les époques, se concentrer pour la récitation du Shama´ est d'une grande importance.

1Surnom donné à Rabbi Yôséf qa`rô, et qui signifie « l'auteur » ou « le rédacteur », en référence au fait qu'il est l'auteur du Shoulhon ´Oroukh
2Pusiqu'il s'inquiète de ce qu'il doit charger ou décharger, ce qui fait qu'il n'a pas la concentration appropriée pour la récitation du Shama´
3Barokhôth 11a
4Qîddoushîn 33b tranche que monter un animal est semblable au fait de marcher
5Rashi זצ״ל, dans son commentaire sur Barokhôth 13b (la source de cette Halokhoh), explique que ces deux positions ne sont pas appropriées, parce qu'elles sous-entendent une certaine arrogance, qui est inaproprié au moment où l'on doit accepter sur soi le Joug du Royaume des Cieux
6Mais c'est à la condition d'être complètement couché sur son côté et non légèrement, car le Talmoudh (Barokhôth, Ibid.) interdit également de réciter le Shama´ en étant légèrement couché sur son côté, sauf dans des cas d'exception, comme ceux mentionnés par le Rambam dans la suite de cette Halokhoh
7Rabbénou Manôah זצ״ל insiste sur le fait que pour toute autre personne, il sera interdit de réciter le Shama´ dans une telle position, c'est-à-dire, tout en étant légèrement couché sur son côté
8Afin de pleinement se concentrer. La Gamoro` (Barokhôth, Ibid.) rapporte une divergence d'opinion à ce sujet : d'après Rov Yahoudhoh ז״ל, il faut s'immobiliser pour les deux premières phrases du Shama´ (Shama´ + Boroukh Shém), tandis que pour Rébbi Yôhonon ז״ל, il faut s'immobiliser pour l'intégralité des trois paragraphes du Shama´ avant de pouvoir continuer son chemin. Le Rif זצ״ל explique que la Halokhoh Lama´aséh ne suit ni l'opinion de l'un, ni celle de l'autre, mais suit celle exprimée par Rébbi Mé`ir ז״ל dans la Mishnoh, c'est-à-dire, que seul le premier verset du Shama´ nécessite de s'immobiliser. Et le Rambam et le Méhabbér suivent aussi cette opinion
9Puisque, comme cela été dit plus haut, une pleine concentration n'est requise que pour le premier verset du Shama´
10Barokhôth (Ibid.) tranche que celui qui a été dominé par le sommeil après avoir récité le premier verset du Shama´ est quitte de son obligation. La majorité des Ri`shônim soutiennent que cela ne signifie pas qu'il faille s'arrêter au premier verset, mais simplement que si en poursuivant la récitation on tombe endormi, on est quitte de son obligation grâce au premier verset que l'on avait récité en étant pleinement éveillé. C'est ainsi que beaucoup, lorsqu'ils sont dans leurs lits, récitent le reste du Shama´ jusqu'au point de s'endormir, c'est-à-dire, jusqu'au moment où la fatigue les prend, même en plein milieu d'une phrase. En lisant la Halokhoh 12 du Chapitre 2 des Hilkhôth Qiryath Shama´, il ressort que ce soit également l'opinion du Rambam, et les mots employés par le Méhabbér, dans `Ô.H. 65:5, indiquent que c'est aussi son opinion
11Quant aux deux autres paragraphes, il n'aura pas l'obligation de les réciter
12Ceux qui sont employés par d'autres. De ce fait, le temps ne leur appartient pas. Même eux devront s'interrompre pour réciter le premier paragraphe dans son intégralité, car bien qu'ils travaillent pour d'autres, leur Maître reste HaShem. Ils se doivent donc d'accepter sur eux le Joug du Royaume des Cieux
13De façon à ce que la Miswoh de récitation du Shama´ ne soit pas prise à la légère, comme quelque chose de peu d'importance. À noter que l'obligation de réciter le Shama´ avec la concentration appropriée et celle de ne pas la réciter de façon désinvolte sont deux obligations différentes
14C'est le cas aussi bien pour celui qui travaille pour quelqu'un d'autre ou pour son propre compte
15Car la Miswoh de récitation du Shama´ inclut également les bénédictions qui précèdent et suivent le Shama´, d'après le Rambam. Mais tous les Ri`shônim ne sont pas de cet avis. Voir ici, où nous avions expliqué qu'en fait, les bénédictions qui précèdent et suivent le Shama´ ne sont pas liées au Shama´ en lui-même
16Shabboth 9b et 11a déclarent qu'il faut interrompre son étude de la Tôroh pour la récitation du Shama´, mais pas pour la `Amidhoh. Cela s'applique même à des Sages comme Rébbi Shim´ôn ban Yôho`y ז״ל, qui n'interrompaient jamais leurs études, sauf pour l'accomplissement de Miswôth qui ne pouvaient être accomplies par d'autres. L'acceptation du Joug du Royaume des Cieux dans le Shama´ est une nécessité fondamentale, même pour quelqu'un doté d'un tel attachement à l'étude de la Tôroh. De même, Barokhôth 10b déclare que la récitation du Shama´ en son temps approprié est préférable à l'étude de la Tôroh
17Voir la note de bas de page 15
18La Tôséfto` (Barokhôth 1:4) rapporte : אמר רבי יהודה פעם אחת הייתי מהלך אחר ר"ע ואחר ר"א בן עזריה הגיע זמן קריאת שמע כמדומה אני שנתייאשו מלקרות אלא שעוסקין בצרכי צבור קריתי ושניתי ואח"כ התחילו הן וכבר נראתה חמה על ראשי ההרים « Rébbi Yahoudhoh a dit : Une fois, je marchais derrière Rébbi ´Aqivoh et Rébbi `Ali´ozor ban ´Azaryoh, et le moment de la récitation du Shama´ arriva. J'ai supposé qu'ils ont renoncé à réciter [le Shama´ tout de suite] parce qu'ils étaient occupés par les nécessités de la communauté. J'ai récité [le Shama´] et j'ai [ensuite] étudié [un peu de Tôroh], et après cela ils ont commencé [à réciter le Shama´], et le soleil pouvait déjà se voir au-dessus des sommets de la montagne ». Le Talmoudh (Barokhôth 11a) déduit cette Halokhoh des mots ובלכתך בדרך « Ouvalakhtakho Vaddarakh – Quand tu marches dans ton chemin » (Davorim 6:7). C'est-à-dire, lorsque tu es occupé par tes activités (ton chemin), tu dois réciter le Shama´. Par contre, si tu es occupé par des affaires communautaires (ce n'est donc pas « ton chemin »), il n'y a pas d'obligation de s'interrompre pour réciter le Shama´
19Le Kasaf Mishnéh comprend de ces mots qu'ils impliquent que même si l'heure de la récitation du Shama´ devait passer sans qu'on l'ait récité, quand on est impliqué dans des affaires communautaires on ne s'interrompt quand même pas
20La Mishnoh (Shabboth 9b) interdit de commencer à manger, de se faire coiffer, de travailler des peaux d'animaux, etc., à l'approche de l'heure de la prière de Minhoh Gadhôloh. Mais elle ajoute que si l'on a néanmoins commencé ces activités, on ne doit pas s'interrompre, s'il restera suffisamment de temps que pour prier Minhoh après avoir terminé. Le Rambam applique également ces principes à la récitation du Shama´, même si cela n'est pas du tout mentionné dans la Mishnoh ou la Gamoro`. Le Ra`avadh זצ״ל diffère du Rambam, et s'appuyant sur le passage de Soukkoh 38a, il soutient que parmi toutes ces activités, il n'y a que dans le cas d'un repas où l'on doit s'interrompre afin de réciter le Shama´
21C'est-à-dire, il est l'un des juges de l'affaires
22Il y a un doute quant à savoir si le Rambam parle ici de la fin de la période idéale durant laquelle le Shama´ devrait être récité d'après lui, c'est-à-dire, durant les six minutes avant que le soleil ne commence à se lever (voir ici), ou s'il parle de la fin de la période maximale durant laquelle le Shama´ peut être récité, c'est-à-dire, jusqu'à la fin de la troisième heure halakhique du jour
23C'est-à-dire, tant qu'il est capable de finir à la fois ce qu'il fait et réciter le Shama´ avant la fin du temps approprié pour réciter le Shama´, il peut terminer ce qu'il avait entamé. Il y a une difficulté apparente dans ces propos du Rambam. À la Halokhoh 5, il tranche que l'on doit interrompre son étude de la Tôroh afin de réciter le Shama´. Et pourtant, ici, dans le cas de telles activités mondaines comme manger ou se faire couper les cheveux, le Rambam n'estime pas approprié de s'interrompre pour la récitation du Shama´. Le Kasaf Mishnéh tente de résoudre cette difficulté en expliquant que l'étude de la Tôroh doit être interrompue étant donné que la récitation du Shama´ ne doit pas être comprise comme une interruption de son étude, puisque sa récitation est précisément liée à l'étude de la Tôroh (comme cela est indiqué dans la deuxième bénédiction récitée avant le Shama´). Par contre, dans le cas des activités mondaines mentionnées dans cette Halokhoh 6, la récitation du Shama´ équivaudrait à une interruption totale (et le fait de s'interrompre alors que l'on a commencé à se faire couper les cheveux pourrait ne pas nous rendre présentable ; le fait de nous interrompre après avoir commencé à manger, pourrait ne plus rendre consommable la nourriture après la récitation du Shama´ ; le fait d'interrompre le travail de la peau de l'animal pourrait abimer la peau et ne plus la rendre travaillable, etc.). Par conséquent, il n'est pas nécessaire de s'interrompre
24Dans le Miqwah
25Cette Halokhoh est basée sur la Mishnoh de Barokhôth 22b.
26Comme cela a été dit, pour le Rambam l'heure optimale pour réciter le Shama´ le matin est très peu de temps avant le lever du soleil
27Cela indique clairement que la récitation du Shama´ après le lever du soleil n'est qu'un Badi´avodh, mais pas un Lakhatahiloh. C'est pourquoi, le Rambam déclare ici qu'il est même préférable de réciter le Shama´ en étant nu dans l'eau, plutôt que de sortir du Miqwah, s'habiller, et le réciter après que le soleil se soit déjà levé
28Le Talmoudh (Barokhôth 24b) déclare que celui qui récite le Shama´ dans un endroit où il y a une mauvaise odeur est comparable à quelqu'un qui a profané la Parole d'HaShem. Et de ce fait, celui qui s'abstient de réciter le Shama´ ou quelque verset de la Tôroh dans une telle situation est digne de louange
29Rashi, sur Barokhôth 25b, explique que c'est parce que cette eau-là dégage une mauvaise odeur
30Au Chapitre 3, le Rambam explique qu'il est interdit de réciter le Shama´ en présence d'une nudité, même la sienne
31Comme cela est indiqué dans Barokhôth 25a. Il convient ainsi de faire remarquer que dans les temps passés, l'eau des Miqwo`ôth n'était pas aussi claire et transparente que de nos jours, ce qui fait qu'il était tout à fait possible de s'immerger sans que la nudité ne soit clairement visible
32`Ô.H. 70:4
33Ibid., 5
34Le Talmoudh (Barokhôth 16b) fait la différence entre un Hothon, qui est exempt parce qu'il est impliqué dans une Miswoh, et celui dont le bateau est en train de couler dans la mer. Bien que ce dernier soit également anxieux, il a l'obligation de réciter le Shama´, parce que sa préoccupation ne concerne pas une Miswoh
35C'est basé sur le principe selon quoi העוסק במצוה פטור מן המצוה « Celui qui est occupé par une Miswoh est exempt d'une [autre] Miswoh » (Soukkoh 25a et Sôtoh 44b). Le Talmoudh (Barokhôth 11a et 16a) déduit de la phrase בשבתך בביתך « Bashivtakho Bavéthakho – Quand tu es assis dans ta maison » (Davorim 6:7) que l'obligation de réciter le Shama´ à l'heure précise du Shama´ ne s'applique que lorsqu'on est « assis dans sa maison », c'est-à-dire, que l'on n'est pas occupé à quelque chose d'important, ou que l'on est occupé à des choses qui touchent nos intérêts personnels. Mais lorsqu'il s'agit des choses qui touchent aux Miswôth, on est exempt de s'interrompre pour réciter le Shama´
36La source de cette Halokhoh est la Mishnoh de Barokhôth 16a. Et dans ce cas précis, la Miswoh par laquelle le Hothon est préoccupé est celle de croître et multiplier
37Le Ra`avadh et Rabbénou Manôah précisent que cette exemption n'est d'application que s'il est permis au Hothon d'avoir un rapport sexuel avec cette femme qu'il vient d'épouser. Mais si elle est Niddoh le jour du mariage, ou malade, il a l'obligation de réciter le Shama´. Rabbénou Manôah mentionne également les différentes opinions quant à l'obligation pour le Hothon de réciter le Shama´ le matin s'il n'a pas de relations sexuelles avec sa femme durant la première nuit. Il conclut que le Hothon en a l'obligation, parce que « Les Israélites sont un peuple saint et le Hothon saura certainement détourner ses pensées de sa femme et se concentrer sur la récitation du Shama´ »
38C'est-à-dire, la quatrième nuit, conformément à la coutume des temps talmudiques, où les mariages des femmes vierges avaient lieu le mercredi soir (Kathoubbôth 2a)
39C'est-à-dire, il n'est plus nerveux et distrait et on peut s'attendre de sa part à ce qu'il soit capable de réciter le Shama´ avec la concentration appropriée. Dans son Commentaire sur la Mishnoh, le Rambam écrit qu'après quatre nuits, son désir intense de s'accoupler avec elle sera déjà passé
40Celle de la procréation
41Lors de la nuit de noce

42Puisqu'il n'y a aucun doute sur l'état virginal de son épouse, étant donné qu'il sait déjà qu'elle n'est pas vierge
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