בס״ד
Mishnéh
Tôroh VS Shoulhon ´Oroukh
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La
récitation du Shama´ V
Rabbi
Yôséf Qa`rô זצ״ל
écrit
ceci dans son Shoulhon ´Oroukh :
`Ôrah
Hayyim 63:2
|
Celui
qui désire être strict en se levant alors qu'il était assis
afin de le réciter debout est appelé « pécheur ».
|
מי
שרוצה להחמיר לעמוד כשהוא יושב ולקרותה
מעומד נקרא עבריין
|
En
d'autres mots, le Shama´ peut être récité dans n'importe quelle
position. En fait, lorsque vient l'heure de la récitation du Shama´,
il doit se réciter dans la position dans laquelle on se trouvait
lorsque l'heure de le réciter est arrivée. En outre, ce Pasaq du
Méhabbér1
invalide la pratique de beaucoup de Juifs de notre temps qui se
lèvent automatiquement lorsqu'ils récitent le Shama´ à la
Synagogue. S'ils étaient assis au moment de la récitation du
Shama´, ils doivent rester assis. S'ils étaient debout, ils ne
doivent pas s'asseoir pour réciter le Shama´.
Par
contre, réciter le Shama´ le visage à plat contre le sol ou sur
son dos n'est pas approprié. C'est pourquoi, il écrit ceci :
`Ôrah
Hayyim 63:1
|
On
peut le réciter en marchant, ou debout, ou couché, ou en montant
le dos d'un animal, ou assis, mais pas dans une position paraqdon,
c'est-à-dire, avec son visage à plat contre le sol ou couché
sur son dos le visage tourné vers le haut. Mais on peut réciter
en se couchant sur le côté.
|
קורא
אותה מהלך או עומד או שוכב או רוכב על
גבי בהמה או יושב אבל לא פרקדן דהיינו
שפניו טוחות בקרקע או מושלך על גבו ופניו
למעלה אבל קורא והוא שוכב על צדו
|
Et
bien que l'on doive réciter le Shama´ dans la position dans
laquelle on se trouvait au moment de l'heure de la récitation, si on
marchait on doit s'immobiliser ne serait-ce que pour le premier
verset du Shama´, et on pourra ensuite réciter le reste du Shama´
tout en marchant :
`Ôrah
Hayyim 63:3
|
Celui
qui marchait sur le chemin et désire procéder à la récitation
du Shama´ doit s'immobiliser pour le premier verset.
|
היה
מהלך בדרך ורצה לקרות קריאת שמע צריך
לעמוד בפסוק ראשון
|
Quant
à celui qui dort au moment où arrive l'heure de la récitation du
Shama´, on doit le réveiller pour qu'il récite au moins le premier
verset. Après, s'il se rendort, on le laisse dormir, car le reste du
Shama´ ne nécessite pas le même degré de concentration que le
premier verset :
`Ôrah
Hayyim 63:5
|
S'il
dormait, nous le dérangeons et le réveillons jusqu'à ce qu'il
récite le premier verset en étant pleinement éveillé. Par la
suite, nous ne le dérangeons plus et ne lui imposons pas de
rester pleinement éveillé, car même s'il récite [la suite]
tout en somnolant, il est quitte.
|
אם
היה ישן מצערים אותו ומעירים אותו עד
שיקרא פסוק ראשון והוא ער ממש מכאן ואילך
אין מצערים אותו כדי שיקרא והוא ער ממש
שאף על פי שהוא קורא מתנמנם יצא
|
Concernant
ceux qui travaillaient au moment où est arrivée l'heure de la
récitation du Shama´, ils doivent s'interrompre au moins pour la
première section du Shama´ (Shama´ + Wa`ahavto) :
`Ôrah
Hayyim 63:7-9
|
S'il
était occupé par un travail et désire procéder à la
récitation du Shama´, il se détournera de son travail jusqu'à
ce qu'il ait récité la première section, afin de ne pas donner
l'impression que sa récitation est désinvolte.
|
היה
עוסק במלאכה ורצה לקרות קריאת שמע יתבטל
ממלאכתו עד שיקרא פרשה ראשונה כדי שלא
יהא כקורא עראי
|
Les
artisans, ainsi que le Ba´al Habbayith qui faisaient un travail
au sommet d'un arbre ou au sommet d'une aile d'un bâtiment
procèdent à la récitation du Shama´ là où ils se trouvent et
n'ont pas besoin de descendre.
|
האומנין
וכן בעל הבית שהיו עושים מלאכה בראש
האילן או בראש שורות הבנין קורין קריאת
שמע במקומם ואינם צריכים לירד
|
Le
porteur, bien qu'il porte une charge sur son épaule, doit
procéder à la récitation du Shama´. Par contre, il ne doit pas
commencer [la récitation] s'il charge ou décharge en même temps
sa charge, étant donné qu'à ce moment-là son esprit n'est pas
apaisé2.
|
הכתף
אף על פי שמשאו על כתיפו קורא קריאת שמע
אבל לא יתחיל בשעה שטוען ולא בשעה שפורק
מפני שאין לבו מיושב
|
Toutes
ces règles du Shoulhon ´Oroukh sont également mentionnées
dans le Mishnéh Tôroh du Rambam זצ״ל,
qui écrit :
Hilkhôth
Qiryath Shama´ 2:2-4
|
2.
Tous les fils de l'Homme récitent comme ils sont, qu'ils
soient debout, qu'ils soient en train de marcher, qu'ils soient
couchés3,
[ou] qu'ils soient montés sur le dos d'un animal4.
Mais il est interdit de procéder à la récitation du Shama´
tout en ayant son visage à plat contre le sol, ou en étant
étendu sur son dos, le visage vers le haut5.
Néanmoins, on peut réciter tout en étant couché sur son côté.6
Et s'il est quelqu'un de très corpulent, et qu'il ne peut pas se
retourner sur son côté, ou qu'il est malade, il s'incline
légèrement vers son côté et récite.7
|
ב כל
בני אדם,
קוראין
כדרכן--בין
עומדין,
בין
מהלכין,
בין
שוכבין,
בין
רוכבין על גבי בהמה.
ואסור
לקרות קרית שמע,
והוא
מוטל ופניו טוחות בקרקע,
או
מושלך על גבו ופניו למעלה.
אבל
קורא הוא,
והוא
שוכב על צידו;
ואם
היה בעל בשר הרבה,
ואינו
יכול להתהפך על צידו,
או
שהיה חולה--נוטה
מעט לצידו,
וקורא
|
ג מי
שהיה מהלך על רגליו--עומד
בפסוק ראשון,
והשאר
קורא והוא מהלך.
היה
ישן--מצערין
אותו ומעירין אותו,
עד
שיקרא פסוק ראשון;
מכאן
ואילך,
אם
אנסתהו שינה,
אין
מצערין אותו
|
|
4.
S'il était occupé par un travail, il s'interrompt jusqu'à
ce qu'il ait récité la première section dans son intégralité.11
De même, les artisans12
se détournent de leur travail pour la première section, afin que
ce ne soit pas une récitation désinvolte.13
Quant au reste, ils le réciteront tout en s'occupant de leur
travail.14
Même si on se tenait au sommet d'un arbre ou au sommet d'un mur,
on récite là où on se trouve, en bénissant avant et après.15
|
ד מי
שהיה עוסק במלאכה--מפסיק
עד שיקרא פרשה ראשונה,
כולה;
וכן
האומנין בטילין ממלאכתן בפרשה ראשונה,
כדי
שלא תהא קריאת עראי.
והשאר,
קורא
והוא עוסק במלאכתו.
אפילו
היה עומד בראש האילן או בראש הכותל,
קורא
במקומו.
ומברך
לפניה,
ולאחריה
|
Le
Rambam mentionne ensuite certaines situations dans lesquelles il
conviendrait de s'interrompre ou pas pour la récitation du Shama´ :
Hilkhôth
Qiryath Shama´ 2:5-7
|
5.
Si, alors que l'on est
occupé à l'étude de la Tôroh, arrive l'heure de la récitation
du Shama´, on interrompt [son étude] et on récite [le Shama´]16
et l'on bénit avant et après.17
Si l'on est occupé aux besoins communautaires, on ne s'interrompt
pas. On récite [le Shama´] après avoir achevé son travail18,
s'il reste le temps.19
|
ה היה
עוסק בתלמוד תורה,
והגיע
זמן קרית שמע--פוסק
וקורא;
ומברך
לפניה,
ולאחריה.
היה
עוסק בצורכי רבים--לא
יפסיק,
אלא
יגמור עסקיהן;
ויקרא,
אם
נשאר עת לקרות
|
6.
Celui qui est occupé
de manger, se trouve aux bains, se fait couper les cheveux,
retourne des peaux20,
ou est impliqué dans un procès21,
termine [ce qu'il est en train de faire] et procède ensuite à la
récitation du Shama´. Et s'il craint que passe l'heure de sa
récitation22,
et qu'il s'interrompt et récite [le Shama´], il est digne de
louanges.23
|
ו היה
עוסק באכילה,
או
שהיה במרחץ,
או
שהיה עוסק בתספורת,
או
שהיה מהפך בעורות,
או
שהיו עוסקין בדין--גומר,
ואחר
כך קורא קרית שמע.
ואם
היה מתיירא שמא יעבור זמן הקריאה,
ופסק
וקרא--הרי
זה משובח
|
7.
Celui qui est descendu
s'immerger24,
s'il peut remonter et se couvrir avant le lever du soleil, il
remonte, se couvre, et récite [le Shama´].25
Et s'il craint que le soleil ne se lève avant qu'il ne récite
[le Shama´]26,
il se couvre avec l'eau dans laquelle il se trouve, et récite [le
Shama´].27
Il ne doit pas se couvrir dans de l'eau sale qui dégage une
mauvaise odeur28,
ni dans de l'eau utilisée pour laisser tremper du lin29,
ni dans de l'eau limpide, parce que sa nudité est visible à
travers elle30.
Il se couvre d'une eau trouble, qui ne dégage pas de mauvaise
odeur, et récite [le Shama´] où il se trouve31.
|
ז מי
שירד לטבול--אם
יכול לעלות ולהתכסות ולקרות קודם שתנץ
החמה,
יעלה
ויתכסה ויקרא.
ואם
היה מתיירא שמא תנץ החמה קודם שיקרא,
יתכסה
במים שהוא עומד בהן ויקרא.
ולא
יתכסה לא במים שריחן רע,
ולא
במי המשרה;
ולא
במים צלולין,
מפני
שערוותו נראית מהן.
אבל
מתכסה הוא במים עכורים שאין ריחן רע,
וקורא
במקומו
|
Le
Méhabbér mentionne dans son Shoulhon ´Oroukh32
la permission pour ceux qui sont impliqués dans des affaires
communautaires de terminer ce qu'ils font et d'attendre d'avoir
terminé pour réciter le Shama´ s'il reste suffisamment de temps
que pour le faire, ainsi que l'opinion du Rambam qui permet de
terminer de manger, se couper les cheveux, travailler les peaux
d'animaux, etc., une fois que l'on a commencé ces activités avant
que n'arrive l'heure de la récitation du Shama´ s'il y aura
suffisamment de temps que pour réciter le Shama´ après. Il
mentionne également l'opinion du Ra`avadh qui n'est pas d'accord
avec le Rambam.33
Puisqu'il mentionne l'opinion du Rambam en premier, cela indique
qu'il est d'accord avec lui.
Le
Rambam rapporte également les Halokhôth suivantes :
Hilkhôth
Qiryath Shama´ 4:1-2
|
1.
Celui qui a dans son
cœur une préoccupation et une anxiété pour quelque chose qui
concerne n'importe laquelle des Miswôth34
est exempt de la récitation du Shama´.35
C'est pourquoi, un Hothon
qui épouse une vierge est exempt de la récitation du Shama´
jusqu'à ce qu'il soit allé sur elle36,
parce que son esprit n'est pas tranquille, de crainte qu'il ne
trouve pas [en elle les signes de] virginité.37
Et s'il attend jusqu'à Môso`é
Shabboth38
et ne l'a pas dominée, il a l'obligation de réciter [le Shama´]
à partir de Môso`é
Shabboth, car il a déjà calmé son esprit et son cœur s'est
déjà épris d'elle, bien qu'il ne l'ait pas dominée.39
|
א נשים
ועבדים וקטנים,
פטורין
מקרית שמע;
ומלמדין
את הקטנים לקרות אותה בעונתה,
ומברכין
לפניה ולאחריה,
כדי
לחנכן במצוות.
מי
שהיה ליבו טרוד ונחפז בדבר מצוה מכל
המצוות,
פטור
מקרית שמע.
לפיכך
חתן שנשא בתולה--פטור
מקרית שמע,
עד
שיבוא עליה,
לפי
שאין דעתו פנויה,
שמא
לא ימצא בתולים;
ואם
שהה עד מוצאי שבת ולא בעל,
חייב
לקרות ממוצאי שבת ואילך,
שהרי
נתקררה דעתו,
וליבו
גס בה אף על פי שלא בעל
|
ב אבל
הנושא את הבעולה--אף
על פי שהוא עוסק במצוה,
חייב
לקרות,
הואיל
ואין לו דבר שמשבש את דעתו.
וכן
כל כיוצא בו
|
Cette
Halokhoh est également rapportée par le Méhabbér, mais
celui-ci estime qu'elle ne s'applique plus de nos jours. Voici ce
qu'il écrit :
`Ôrah
Hayyim 70:3
|
Celui
qui a épousé une vierge est exempt de la récitation du Shama´
pour trois jours s'il n'a pas fait l'acte, étant donné qu'il est
préoccupé par ce qui a trait à une Miswoh. Et cela ne
s'appliquait que du temps des Ri`shônim. Mais à présent, où
même le reste des fils de l'Homme ne se concentre pas très bien,
même celui qui a épousé une vierge doit réciter [le Shama´ la
nuit de noce].
|
הכונס
את הבתולה פטור מקריאת שמע ג'
ימים
אם לא עשה מעשה מפני שהוא טרוד טרדת מצוה
והני מילי בזמן הראשונים אבל עכשיו שגם
שאר בני אדם אינם מכוונים כראוי גם הכונס
את הבתולה קורא
|
En
d'autres mots, pour le Méhabbér, étant donné qu'à notre
époque le niveau de concentration requis pour la récitation du
Shama´ n'est plus comparable à la concentration optimale des
Israélites des temps passés, une grande concentration ne serait
plus requise de nos jours, et on pourrait donc permettre au Hothon
de réciter le Shama´ lors de la nuit de noce. Pour notre part, nous
suivons ce qui est dit dans le Talmoudh et le Mishnéh Tôroh, car
peu importe les époques, se concentrer pour la récitation du Shama´
est d'une grande importance.
1Surnom
donné à Rabbi Yôséf qa`rô, et qui signifie « l'auteur »
ou « le rédacteur », en référence au fait qu'il est
l'auteur du Shoulhon ´Oroukh
2Pusiqu'il
s'inquiète de ce qu'il doit charger ou décharger, ce qui fait
qu'il n'a pas la concentration appropriée pour la récitation du
Shama´
3Barokhôth
11a
4Qîddoushîn
33b tranche que monter un animal est semblable au fait de
marcher
5Rashi
זצ״ל,
dans son commentaire sur Barokhôth 13b (la source de cette
Halokhoh), explique que ces deux positions ne sont pas appropriées,
parce qu'elles sous-entendent une certaine arrogance, qui est
inaproprié au moment où l'on doit accepter sur soi le Joug du
Royaume des Cieux
6Mais
c'est à la condition d'être complètement couché sur son côté
et non légèrement, car le Talmoudh (Barokhôth, Ibid.)
interdit également de réciter le Shama´ en étant légèrement
couché sur son côté, sauf dans des cas d'exception, comme ceux
mentionnés par le Rambam dans la suite de cette Halokhoh
7Rabbénou
Manôah זצ״ל
insiste sur le fait que pour toute autre personne, il sera
interdit de réciter le Shama´ dans une telle position,
c'est-à-dire, tout en étant légèrement couché sur son côté
8Afin
de pleinement se concentrer. La Gamoro` (Barokhôth, Ibid.)
rapporte une divergence d'opinion à ce sujet : d'après Rov
Yahoudhoh ז״ל,
il faut s'immobiliser pour les deux premières phrases du Shama´
(Shama´ + Boroukh Shém), tandis que pour Rébbi Yôhonon
ז״ל,
il faut s'immobiliser pour l'intégralité des trois paragraphes du
Shama´ avant de pouvoir continuer son chemin. Le Rif זצ״ל
explique que la Halokhoh Lama´aséh ne suit ni l'opinion de
l'un, ni celle de l'autre, mais suit celle exprimée par Rébbi
Mé`ir ז״ל
dans la Mishnoh, c'est-à-dire, que seul le premier verset du
Shama´ nécessite de s'immobiliser. Et le Rambam et le Méhabbér
suivent aussi cette opinion
9Puisque,
comme cela été dit plus haut, une pleine concentration n'est
requise que pour le premier verset du Shama´
10Barokhôth
(Ibid.) tranche que celui qui a été dominé par le sommeil
après avoir récité le premier verset du Shama´ est quitte de son
obligation. La majorité des Ri`shônim soutiennent que cela ne
signifie pas qu'il faille s'arrêter au premier verset, mais
simplement que si en poursuivant la récitation on tombe endormi, on
est quitte de son obligation grâce au premier verset que l'on avait
récité en étant pleinement éveillé. C'est ainsi que beaucoup,
lorsqu'ils sont dans leurs lits, récitent le reste du Shama´
jusqu'au point de s'endormir, c'est-à-dire, jusqu'au moment où la
fatigue les prend, même en plein milieu d'une phrase. En lisant la
Halokhoh 12 du Chapitre 2
des Hilkhôth Qiryath Shama´, il ressort que ce soit également
l'opinion du Rambam, et les mots employés par le Méhabbér,
dans `Ô.H. 65:5, indiquent que c'est
aussi son opinion
11Quant
aux deux autres paragraphes, il n'aura pas l'obligation de les
réciter
12Ceux
qui sont employés par d'autres. De ce fait, le temps ne leur
appartient pas. Même eux devront s'interrompre pour réciter le
premier paragraphe dans son intégralité, car bien qu'ils
travaillent pour d'autres, leur Maître reste HaShem. Ils se doivent
donc d'accepter sur eux le Joug du Royaume des Cieux
13De
façon à ce que la Miswoh de récitation du Shama´ ne soit
pas prise à la légère, comme quelque chose de peu d'importance. À
noter que l'obligation de réciter le Shama´ avec la concentration
appropriée et celle de ne pas la réciter de façon désinvolte
sont deux obligations différentes
14C'est
le cas aussi bien pour celui qui travaille pour quelqu'un d'autre ou
pour son propre compte
15Car
la Miswoh de récitation du Shama´ inclut également les
bénédictions qui précèdent et suivent le Shama´, d'après le
Rambam. Mais tous les Ri`shônim ne sont pas de cet avis. Voir ici,
où nous avions expliqué qu'en fait, les bénédictions qui
précèdent et suivent le Shama´ ne sont pas liées au Shama´ en
lui-même
16Shabboth
9b et 11a
déclarent qu'il faut interrompre son étude de la Tôroh pour la
récitation du Shama´, mais pas pour la `Amidhoh. Cela s'applique
même à des Sages comme Rébbi Shim´ôn ban Yôho`y
ז״ל,
qui n'interrompaient jamais leurs études, sauf pour
l'accomplissement de Miswôth qui ne pouvaient être
accomplies par d'autres. L'acceptation du Joug du Royaume des Cieux
dans le Shama´ est une nécessité fondamentale, même pour
quelqu'un doté d'un tel attachement à l'étude de la Tôroh. De
même, Barokhôth 10b déclare que la récitation du Shama´
en son temps approprié est préférable à l'étude de la Tôroh
17Voir
la note de bas de page 15
18La
Tôséfto` (Barokhôth 1:4) rapporte : אמר
רבי יהודה פעם אחת הייתי מהלך אחר ר"ע
ואחר ר"א
בן עזריה הגיע זמן קריאת שמע כמדומה אני
שנתייאשו מלקרות אלא שעוסקין בצרכי צבור
קריתי ושניתי ואח"כ
התחילו הן וכבר נראתה חמה על ראשי ההרים
« Rébbi
Yahoudhoh a dit : Une fois, je marchais derrière Rébbi
´Aqivoh et Rébbi `Ali´ozor ban ´Azaryoh, et le moment de la
récitation du Shama´ arriva. J'ai supposé qu'ils ont renoncé à
réciter [le Shama´ tout de suite] parce qu'ils étaient occupés
par les nécessités de la communauté. J'ai récité [le Shama´]
et j'ai [ensuite] étudié [un peu de Tôroh], et après cela ils
ont commencé [à réciter le Shama´], et le soleil pouvait déjà
se voir au-dessus des sommets de la montagne ».
Le Talmoudh (Barokhôth 11a) déduit cette Halokhoh des mots
ובלכתך
בדרך « Ouvalakhtakho
Vaddarakh – Quand tu marches dans ton chemin » (Davorim
6:7). C'est-à-dire, lorsque tu es occupé par tes activités
(ton chemin), tu dois réciter le Shama´. Par contre, si tu es
occupé par des affaires communautaires (ce n'est donc pas « ton
chemin »), il n'y a pas d'obligation de s'interrompre pour
réciter le Shama´
19Le
Kasaf Mishnéh comprend de ces mots qu'ils impliquent que même si
l'heure de la récitation du Shama´ devait passer sans qu'on l'ait
récité, quand on est impliqué dans des affaires communautaires on
ne s'interrompt quand même pas
20La
Mishnoh (Shabboth 9b) interdit de commencer à manger, de se
faire coiffer, de travailler des peaux d'animaux, etc., à
l'approche de l'heure de la prière de Minhoh Gadhôloh. Mais
elle ajoute que si l'on a néanmoins commencé ces activités, on ne
doit pas s'interrompre, s'il restera suffisamment de temps que pour
prier Minhoh après avoir terminé. Le Rambam applique
également ces principes à la récitation du Shama´, même si cela
n'est pas du tout mentionné dans la Mishnoh ou la Gamoro`. Le
Ra`avadh זצ״ל
diffère du Rambam, et s'appuyant sur le passage de Soukkoh
38a, il soutient que parmi toutes ces activités, il n'y a que
dans le cas d'un repas où l'on doit s'interrompre afin de réciter
le Shama´
21C'est-à-dire,
il est l'un des juges de l'affaires
22Il
y a un doute quant à savoir si le Rambam parle ici de la fin de la
période idéale durant laquelle le Shama´ devrait être récité
d'après lui, c'est-à-dire, durant les six minutes avant que le
soleil ne commence à se lever (voir ici),
ou s'il parle de la fin de la période maximale durant laquelle le
Shama´ peut être récité, c'est-à-dire, jusqu'à la fin de la
troisième heure halakhique du jour
23C'est-à-dire,
tant qu'il est capable de finir à la fois ce qu'il fait et réciter
le Shama´ avant la fin du temps approprié pour réciter le Shama´,
il peut terminer ce qu'il avait entamé. Il y a une difficulté
apparente dans ces propos du Rambam. À la Halokhoh 5, il
tranche que l'on doit interrompre son étude de la Tôroh afin de
réciter le Shama´. Et pourtant, ici, dans le cas de telles
activités mondaines comme manger ou se faire couper les cheveux, le
Rambam n'estime pas approprié de s'interrompre pour la récitation
du Shama´. Le Kasaf Mishnéh tente de résoudre cette difficulté
en expliquant que l'étude de la Tôroh doit être interrompue étant
donné que la récitation du Shama´ ne doit pas être comprise
comme une interruption de son étude, puisque sa récitation est
précisément liée à l'étude de la Tôroh (comme cela est indiqué
dans la deuxième bénédiction récitée avant le Shama´). Par
contre, dans le cas des activités mondaines mentionnées dans cette
Halokhoh 6, la récitation du Shama´ équivaudrait à une
interruption totale (et le fait de s'interrompre alors que l'on a
commencé à se faire couper les cheveux pourrait ne pas nous rendre
présentable ; le fait de nous interrompre après avoir
commencé à manger, pourrait ne plus rendre consommable la
nourriture après la récitation du Shama´ ; le fait
d'interrompre le travail de la peau de l'animal pourrait abimer la
peau et ne plus la rendre travaillable, etc.). Par conséquent, il
n'est pas nécessaire de s'interrompre
24Dans
le Miqwah
25Cette
Halokhoh est basée sur la Mishnoh de Barokhôth 22b.
26Comme
cela a été dit, pour le Rambam l'heure optimale pour réciter le
Shama´ le matin est très peu de temps avant le lever du soleil
27Cela
indique clairement que la récitation du Shama´ après le lever du
soleil n'est qu'un Badi´avodh, mais pas un Lakhatahiloh.
C'est pourquoi, le Rambam déclare ici qu'il est même préférable
de réciter le Shama´ en étant nu dans l'eau, plutôt que de
sortir du Miqwah, s'habiller, et le réciter après que le soleil se
soit déjà levé
28Le
Talmoudh (Barokhôth 24b) déclare que celui qui récite le
Shama´ dans un endroit où il y a une mauvaise odeur est comparable
à quelqu'un qui a profané la Parole d'HaShem. Et de ce fait, celui
qui s'abstient de réciter le Shama´ ou quelque verset de la Tôroh
dans une telle situation est digne de louange
29Rashi,
sur Barokhôth 25b, explique que c'est parce que cette eau-là
dégage une mauvaise odeur
30Au
Chapitre 3, le Rambam explique qu'il est interdit de réciter le
Shama´ en présence d'une nudité, même la sienne
31Comme
cela est indiqué dans Barokhôth 25a. Il convient ainsi de
faire remarquer que dans les temps passés, l'eau des Miqwo`ôth
n'était pas aussi claire et transparente que de nos jours, ce qui
fait qu'il était tout à fait possible de s'immerger sans que la
nudité ne soit clairement visible
32`Ô.H.
70:4
33Ibid.,
5
34Le
Talmoudh (Barokhôth 16b) fait la différence entre un
Hothon, qui est
exempt parce qu'il est impliqué dans une Miswoh, et celui
dont le bateau est en train de couler dans la mer. Bien que ce
dernier soit également anxieux, il a l'obligation de réciter le
Shama´, parce que sa préoccupation ne concerne pas une Miswoh
35C'est
basé sur le principe selon quoi העוסק
במצוה פטור מן המצוה
« Celui qui est occupé par une Miswoh
est exempt d'une [autre] Miswoh »
(Soukkoh 25a et Sôtoh 44b).
Le Talmoudh (Barokhôth 11a et 16a) déduit de la phrase
בשבתך
בביתך « Bashivtakho
Bavéthakho – Quand tu es assis dans ta maison »
(Davorim 6:7) que l'obligation de réciter le Shama´ à
l'heure précise du Shama´ ne s'applique que lorsqu'on est « assis
dans sa maison », c'est-à-dire, que l'on n'est pas occupé à
quelque chose d'important, ou que l'on est occupé à des choses qui
touchent nos intérêts personnels. Mais lorsqu'il s'agit des choses
qui touchent aux Miswôth, on est exempt de s'interrompre
pour réciter le Shama´
36La
source de cette Halokhoh est la Mishnoh de Barokhôth 16a. Et
dans ce cas précis, la Miswoh par laquelle le Hothon
est préoccupé est celle de croître et multiplier
37Le
Ra`avadh et Rabbénou Manôah précisent que cette exemption
n'est d'application que s'il est permis au Hothon
d'avoir un rapport sexuel avec cette femme qu'il vient d'épouser.
Mais si elle est Niddoh le jour du mariage, ou malade, il a
l'obligation de réciter le Shama´. Rabbénou Manôah
mentionne également les différentes opinions quant à l'obligation
pour le Hothon de
réciter le Shama´ le matin s'il n'a pas de relations sexuelles
avec sa femme durant la première nuit. Il conclut que le Hothon
en a l'obligation, parce que « Les Israélites sont un
peuple saint et le Hothon
saura certainement détourner ses pensées de sa femme et se
concentrer sur la récitation du Shama´ »
38C'est-à-dire,
la quatrième nuit, conformément à la coutume des temps
talmudiques, où les mariages des femmes vierges avaient lieu le
mercredi soir (Kathoubbôth 2a)
39C'est-à-dire,
il n'est plus nerveux et distrait et on peut s'attendre de sa part à
ce qu'il soit capable de réciter le Shama´ avec la concentration
appropriée. Dans son Commentaire sur la Mishnoh, le Rambam écrit
qu'après quatre nuits, son désir intense de s'accoupler avec elle
sera déjà passé
40Celle
de la procréation
41Lors
de la nuit de noce
42Puisqu'il
n'y a aucun doute sur l'état virginal de son épouse, étant donné
qu'il sait déjà qu'elle n'est pas vierge