בס״ד
Qu'est-ce
qui ne va pas avec le Zôhar ?
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Introduction
- Motivations
La
première chose dont nous devons être conscients lorsqu'on aborde
des sujets aussi sensibles que celui-ci est le but que nous visons.
Pourquoi faisons-nous cela ? Il est dit que ראשית
חכמה יראת ה׳ « Le
commencement de la sagesse est la crainte d'HaShem ».1
Non seulement ce doit être la première chose qu'on enseigne à un
enfant, mais également à toute personne qui poursuit la sagesse :
sa recherche doit toujours avoir pour objectif la crainte d'HaShem,
quelque chose qui s'exprimera dans le contexte de la crainte
d'HaShem, que ce soit directement, indirectement, ou en fin de
compte. Ce doit être quelque chose qui améliorera la qualité de
son ´Avôdath HaShem et sa relation avec HaShem. Et cette série
d'études sur le Zôhar a pour objectif de purifier votre ´Avôdath
HaShem et la nettoyer de toute influence extérieure.
Nous
allons examiner l'une des influences majeures de la culture juive contemporaine, à savoir la prétendue « Qabboloh » du
Zôhar, qui est si centrale pour beaucoup qu'émettre la moindre
critique peut amener à être classé dans la catégorie des
hérétiques, et tenter de comprendre les problèmes que pose le
Zôhar et en quoi il n'est pas authentique.
- Masôroh
La
מסורה
« Masôroh »
(tradition) est le cœur de la foi israélite et ce qui la soutient.
Elle la défend des doctrines où la logique n'existe pas et où
l'irrationalité domine. C'est la base de la perpétuation de notre
foi, que ce soit vis-à-vis de notre relation avec HaShem ou notre
foi dans le Mathan Tôroh (don de la Tôroh), en ce que la Tôroh que
nous avons aujourd'hui fut exactement celle qui fut donnée au peuple
d'Israël, par l'intermédiaire de Môshah Rabbénou ע״ה,
sur le Mont Sinaï.
Le
mot « Masôroh », comme nous le savons, signifie
« tradition », « transmission ». C'est une
chaîne de témoignages. Elle fournit le tampon d'approbation que
doit mériter toute innovation pour pouvoir faire partie de la foi
israélite.
Or,
tous les premiers grands rabbins ayant affirmé que le Zôhar était
authentique (Rabbi Yishoq ban Shamou`él d'Acre, le `AriZa''l,
ou encore le Hydd`o), tous jusqu'à ce que le Rada''l (Rabbi
Dowidh Louria) n'invente, au dix-neuvième siècle, sa théorie
révisioniste sur le Zôhar (il publia le livre « Qadhmouth
HaZôhar », dans lequel il tente de démontrer que le Zôhar
est bien un livre remontant à l'époque de Rébbi Shim ôn ban
Yôho`y ז״ל,
et non au Moyen-âge), soutenaient que la découverte du Zôhar fut
une surprise totale au treizième siècle. Par conséquent, le Zôhar
n'a en fait aucune Masôroh pour le soutenir ! Le Zôhar n'a
aucune chaîne de transmission ou de témoignages militant pour son
authenticité !
Le
Zôhar fut présenté comme un livre unique contenant les secrets les
plus profonds qu'un homme ait jamais connus. Il semblerait que
certains Safaradhim le traitent comme le livre le plus sacré de
toute la littérature juive, même plus sacré que la Tôroh !
Les Juifs marocains organisent même une fête spéciale le jour où
ils acquièrent un exemplaire du Zôhar et l'apportent dans leur
maison. Le Ramha''l était d'avis que le simple fait de le
lire, même sans en comprendre le moindre mot, est une activité
d'une grande valeur spirituelle et pourrait amener le lecteur à
atteindre de hauts niveaux spirituels, la sainteté, et de grandes
indulgences célestes.
À
tous les événements de leur vie, à chaque Yôm Tôv et
célébration, lors d'un deuil ou cérémonie de souvenir, les
Safaradhim ont le Minhogh de lire une partie pertinente du Zôhar
pour marquer le sérieux de l'occasion. La cérémonie-même de la
Barith Yishoq est intégralement basée sur le Zôhar.
Les
Maqqoubbolim (mystiques) qui étudient jour et nuit le Zôhar furent
longtemps considérés comme des hommes dotés d'une sainteté et de
capacités hors du commun des mortels. Ces gens furent toujours
traités comme les plus pieux des hommes, une croyance qui permit
d'installer Shabbataï Tsvi ימש״ו
dans
son fauteuil de Messie. Le petit peuple croyait également, comme
cela fut enseigné dans le Shou''th Tashouvoh Mé`ahavoh 26,
que toute personne faisant un faux serment sur le Zôhar mourra dans
un court laps de temps ! (Le fait de pouvoir même jurer sur le
Zôhar, plutôt que sur la Tôroh, montre à quel point le Zôhar
supplanta la Tôroh dans les cœurs des adeptes du Zôhar.)
Chez
les `Ashkanazim, bien que la plupart d'entre eux attribuaient au
Zôhar une grande sainteté, les gens se sentaient trop indignes et
éloignés du texte mystérieux que pour l'étudier. Cela eut pour
conséquence que de nombreux points d'objection importants vis-à-vis
du Zôhar leur échappa, et le livre resta revêtu de mystère au
milieu des `Ashkanazim (qui sont normalement plus critiques) et
aveuglément accepté par les Safaradhim jusqu'à ce qu'avec l'époque
du `AriZa''l il devint trop tard pour défier le Zôhar.
Et
bien que de nombreux livres, dont les auteurs furent d'éminents
kabbalistes, furent rédigés au sujet du Zôhar, dont certains
avaient pour but de le défendre et le commenter, aucun d'eux ne rend
réellement compréhensibles certains termes et concepts obscurs
(voir idolâtre et superstitieux) contenus dans le Zôhar.
Le
livre en lui-même est cité par des Talmidhé Hakhomim de
premier plan tout au long des générations (Rabbénou Bahayyé,
le Tashbé''s, le Radba''z, le Maharsha''l, le Gr`a, ou encore
le Ba`al HaTanya), jusqu'à pratiquement tous les Pôsqim célèbres
de notre époque.
Comment
un livre qui est soudainement apparu sur scène fut canonisé et
incorporé dans la « tradition » de la foi israélite ?
Par quelle processus est-il passé pour être « universellement »
accepté ?
La
vérité est qu'il n'y a jamais eu de canonisation officielle !
Le livre a surgi de nulle part, rencontra de nombreuses oppositions
ici et là, mais su gravir les échelons pour atteindre un statut
inimaginable, en grande partie en raison de son charisme et la soif
désespérée de nombreux Juifs à connaître des expériences
sublimes, mystérieuses et messianiques.
Son
acceptation s'est produit suite à un effet boule de neige : de
petits rabbins ont accepté le Zôhar et l'ont apporté à des
rabbins plus éminents, qui l'ont à leur tour apporté à des
rabbins encore plus éminents, et il finit par être approuvé par
les dirigeants les plus influents et éminents des générations.
Ayant atteint le sommet de la hiérarchie depuis si longtemps, il
semblerait donc que son autorité n'a aucune chance de pouvoir être
remise en question.
C'est
pourtant ce que nous allons faire à travers cette série d'articles
consacrés au Zôhar.
1Tahillim
111:10