lundi 11 mai 2015

Mishnéh Tôroh VS Shoulhon ´Oroukh : Préparation à la prière du matin

בס״ד

Mishnéh Tôroh VS Shoulhon ´Oroukh


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Préparation à la prière du matin

Concernant les passages que l'on pourrait lire ou réciter en guise de préparation à la prière chaque matin, voici ce que nous dit Rabbi Yôséf Qa`rô זצ״ל :

`Ôrah Hayyim 1:5-9
Il est une bonne [chose] de dire la section de la ligature [de Yishoq], la section de la manne, les Dix Commandements, et les sections de la ´Ôloh, de la Minhoh, des Shalomîm, de la Hatt`oth et du `Ashom.1
טוב לומר פרשת העקדה, ופרשת המן, ועשרת הדברות, ופרשיות עולה ומנחה ושלמים וחטאת ואשם
On ne dit les sections relatives aux Qorbonôth que durant le jour.2
פרשיות הקרבנות לא יאמר אלא ביום
Quand on termine la section de la ´Ôloh, on dit : « Que ce soit Ta volonté que cela3 soit considéré et accepté comme si j'avais offert une ´Ôloh ». On dit une chose semblable après la section de la Minhoh et des Shalomîm, parce qu'elles peuvent être apportées volontairement.
כשיסיים פרשת העולה, יאמר: "יהי רצון מלפניך, שיהיה זה חשוב ומקובל כאילו הקרבתי עולה". וכך יאמר אחר פרשת המנחה והשלמים, מפני שהם באים נדבה
On dit avec les Qorbonôth4 un verset5 : « Et on l'immolera au côté nord de l'autel, devant HaShem ».
יאמר עם הקרבנות פסוק: ושחט אותו על ירך המזבח צפונה לפני ה׳
Certains ont la coutume de dire la section du bassin [à ablution], et après cela la section du don des graisse, et après cela la section du Tomidh, et après cela la section de l'autel servant à la Qatôrath6, et la section des ingrédients de la Qatôrath et sa préparation.
יש נוהגין לומר פרשת הכיור, ואחר כך פרשת תרומת הדשן, ואחר כך פרשת התמיד, ואחר כך פרשת מזבח מקטר קטורת, ופרשת סמני הקטורת ועשייתו

Quant au Rambam זצ״ל, en guise de préparation à la prière, il ne préconise que la récitation de Bamidhbor 28:1-8 et de la Birkath Kôhanim.7

Étant donné que le but de tous ces passages est de nous préparer à la prière, chacun lira ou récitera en fait ce qui lui conviendra. La raison pour laquelle la récitation des passages relatifs aux sacrifices est proposée est qu'en récitant ces passages avant de prier, ce sera comme si en priant on apportait des sacrifices comme aux temps d'autrefois, puisqu'en l'absence d'un Béth Hammiqdhosh, les sacrifices sont remplacés par les fruits de nos lèvres, c'est-à-dire, nos prières.

Ainsi, que l'on récite les passages mentionnés par Rabbi Yôséf Qa`rô ou ceux mentionnés par le Rambam, ou même d'autres passages, cela n'a que peu d'importance.

Un peu plus loin, Rabbi Yôséf Qa`rô écrit :

`Ôrah Hayyim 49:1
Bien que l'on ne puisse pas réciter de mémoire des paroles qui se trouvent dans [la Tôroh] Écrite, dire par cœur une parole avec laquelle tous sont familiers, comme par exemple la récitation du Shama´, la Birkath Kôhanim, la section du Tomidh, et ce qui leur ressemble, est permis.
אף על גב דקיימא לן דברים שבכתב אי אתה רשאי לאומרם על פה כל דבר שרגיל ושגור בפי הכל כגון קריאת שמע וברכת כהנים ופרשת התמיד וכיוצא בהן מותר

Ainsi, bien qu'il serait interdit de réciter de mémoire des versets tirés de la Tôroh Écrite, cela ne s'appliquerait pas à des passages qui sont familiers au peuple, comme les sections relatives aux sacrifices ou encore le Shama´, puisque ce sont des passages qui sont récités quotidiennement et que l'on fini naturellement par connaître par cœur.

Le Rambam ne mentionne pas du tout une quelconque interdiction de réciter par cœur des versets tirés de la Tôroh, et au niveau pratique, tous les Rabbins et enseignants le font lorsqu'ils donnent des Shi´ourim. La question qui se pose donc est : d'où Rabbi Yôséf Qa`rô déduit-il cette interdiction ?

Il la déduit du passage talmudique suivant :

Gittin 60b
Rébbi Yahoudhoh bar Nahmoni, l'interprête de Rébbi Shim´ôn bar Laqqish, a récité le discours suivant : « Il est écrit8 : 'Mets par écrit pour toi ces paroles'', et il est [aussi] écrit9 : ''Car sur la bouche de ces paroles''. Que devons-nous faire de cela ?10 Cela signifie : les paroles qui sont mises par écrit tu n'as pas le droit de les dire par cœur, et les paroles transmises oralement tu n'as pas le droit de les réciter à partir d'un texte ! »
דרש רבי יהודה בר נחמני מתורגמניה דרבי שמעון בן לקיש כתיב כתוב לך את הדברים האלה וכתיב כי ע"פ הדברים האלה הא כיצד דברים שבכתב אי אתה רשאי לאומרן על פה דברים שבעל פה אי אתה רשאי לאומרן בכתב

Rabbi Yôséf Qa`rô voit en ce passage du Talmoudh une interdiction de réciter par cœur des versets de la Tôroh Écrite. Or, la raison pour laquelle ni le Rambam, ni d'autres Ri`shônim, ne considèrent ce passage comme une Halokhoh, c'est précisément parce que ça n'en est pas une !

Chaque fois qu'un passage commence par « Untel a récité le discours suivant », c'est une phrase talmudique pour nous dire que c'est une interprétation originale de cette personne. En d'autres mots, c'est sa propre opinion, sa façon originale de comprendre ou d'interpréter un verset. Il n'y a donc rien de contraignant ou d'halakhique dans ce passage. En outre, dans la suite de ce même passage talmudique, le Talmoudh donne deux autres interprétations données par un Tanno` de l'École de Rébbi Yishmo´`él (que le Talmoudh décide de ne pas citer de nom) et Rébbi Yôhonon. Il est donc clair que ce n'est pas une Halokhoh mais un échange d'idées sur l'interprétation d'un verset.

En outre, à plusieurs reprises, le Talmoudh nous donne de nombreux exemples de personnes qui connaissaient la Tôroh de mémoire et récitaient les versets par cœur. D'ailleurs, le Talmoudh nous informe qu'à Yôm Hakkippourim, le Kôhén Godhôl récitait par cœur la Paroshoh du jour. Nous avons de nombreux exemples à donner.

N'oublions pas non plus que dans les temps talmudiques, les livres n'étaient pas aussi accessibles que de nos jours. Par conséquent, les gens développaient une excellente mémoire pour pouvoir citer par cœur des passages entiers de la Tôroh.

Là encore, tous ceux qui, aujourd'hui, pensent que l'on ne doit pas réciter des passages par cœur ne savent pas de quoi ils parlent. En outre, cela voudrait dire que tous les Rabbins sont des transgresseurs, puisque, comme cela a été dit plus haut, tous les Rabbins, à un moment ou à un autre de leurs prêches, citent par cœur des passages tirés de la Tôroh avec lesquels la communauté n'est pas forcément familière. Transgressent-ils ? Non, car il n'y a jamais eu une telle interdiction pour commencer. C'est une interprétation personnelle d'un `Amôro` de la deuxième génération, qui a été élevée au rang de Halokhoh par certains.

Après avoir lu ces passages tirés de la Tôroh Écrite, Rabbi Yossef Karo préconise ceci :

`Ôrah Hayyim 50:1
Nous prescrivons d'étudier après la section du Tomidh le Chapitre « `Éizahou Maqômon »11 et la Baraytho` de Rébbi Yishmo´`él12, afin que tout homme ait le mérite d'étudier chaque jour l’Écriture et la Mishnoh. Quant à la Gamoro` de la Baraytho` de Rébbi Yishmo´`él, elle remplace la Gamoro`, car le Midhrosh est comme la Gamoro`.
קבעו לשנות אחר פרשת התמיד פרק איזהו מקומן וברייתא דר' ישמעאל כדי שיזכה כל אדם ללמוד בכל יום מקרא משנה וגמרא דברייתא דר' ישמעאל הוי במקום גמרא שהמדרש כגמרא

Il existe trois sortes d'étude :

  1. L'étude de la Tôroh Écrite (TaNaKh),
  2. L'étude de la Tôroh Orale (Mishnoh), et
  3. L'étude de la Gamoro` (une analyse et réflexion poussée sur la Halokhoh).

Chaque jour, un homme a l'obligation de partager son temps d'étude en ces trois catégories. C'est pourquoi, avant la prière, afin de réaliser cette impératif, la coutume s'est développée de lire quelques passages tirés de la Tôroh Écrite (que nous avons mentionnés plus haut), un chapitre de la Mishnoh, et une Baraytho` (dont l'étude est comparable à l'étude de la Gamoro`). Il est clair que ces passages tirés de la Tôroh, de la Mishnoh et de la Gamoro` sont lus ou récités après la bénédiction sur l'étude de la Tôroh, qui se fait le matin.

Le Rambam cite également cette pratique.13 Les passages de la Mishnoh et de la Gamoro` cités par le Rambam en guise d'étude du matin sont tirés des sources suivantes :

  • Pé`oh 1:1 (Shabboth 127a)
  • Niddoh 66a
  • Maghilloh 28b (Niddoh 73a)
  • Barokhôth 64a (Yavomôth 122b, Nozir 66b ; Karithôth 28b, et Tomidh 32b)

Le Rambam a plus particulièrement choisi ces quatre passages, car ils ont pour thème l'importance de l'étude de la Tôroh quotidienne.

Là encore, tous ces passages cités par Rabbi Yôséf Qa`rô et le Rambam ne sont que des propositions, et chacun est libre de pouvoir lire les passages de la Tôroh, de la Mishnoh ou de la Gamoro` qu'il souhaite, selon son niveau et autant que son temps le lui permettra.

Après la lecture/récitation de passages tirés de la Tôroh, de la Mishnoh et de la Gamoro`, toujours pour se préparer à la prière on récite quelques Tahillim appelés « Pasouqé DaZimro` » (Versets du Cantique).

Rabbi Yôséf Qa`rô rapporte que ces Tahillim seraient précédés et suivis d'une Barokhoh :

`Ôrah Hayyim 51:1
Nous disons « Boroukh Sha`omar » avant les Pasouqé DaZimroh, et « Yishtabah » après eux.
אומרים ברוך שאמר קודם פסוקי דזמרה וישתבח לאחריהם

`Ôrah Hayyim 53:1-2
Le Shaliah Sibbour dit « Yishtabah » debout.
אומר שליח ציבור ישתבח מעומד
On ne dit « Yishtabah » que lorsqu'on a également dit « Boroukh Sha`omar » et quelques Pasouqé DaZimroh.
אין לומר ישתבח אלא אם כן אמר ברוך שאמר וקצת פסוקי דזמרה

`Ôrah Hayyim 54:1
« Yishtabah » ne commence pas par « Boroukh », parce qu'elle est le compagnon de « Boroukh Sha`omar » ; les deux affermissent les Pasouqé DaZimroh, l'un avant eux, et l'autre après eux.
ישתבח אינה פותחת בברוך לפי שהיא סמוכה לברוך שאמר ששתיהן נתקנו על פסוקי דזמרה זו לפניהם וזו לאחריהם

Ces deux Barokhôth sont également mentionnées par le Rambam.14

D'où proviennent-elles ? Personne ne le sait vraiment, car ni l'une ni l'autre ne sont mentionnées dans le Talmoudh. La bénédiction de « Boroukh Sha`omar » fut mentionnée pour la toute première fois par HoRov Môshah Go`ôn זצ״ל (décédé en 820 de l'Ère Courante) et fut imprimée pour la toute première fois dans un Siddour par le Rov ´Amrom Go`ôn זצ״ל (décédé en 875 de l'E.C.), qui explique que « Lorsque les Juifs entrent dans la Synagogue pour prier, le Hozzon de l'assemblée se lève et commence » en récitant cette bénédiction. D'après le Siddour du Rov Sa´adhyoh Go`ôn זצ״ל (né en 882 et décédé en 942 de l'E.C.), cette bénédiction n'était récitée qu'à Shabboth, mais pas les jours de semaine, afin de distinguer le Shabboth par rapport aux jours de la semaine.

Quant à « Yishtabah », là encore, nous n'avons aucune référence à cette bénédiction dans le Talmoudh, bien que certains rapportent qu'il y aurait eu une mention de cette bénédiction, ainsi que de celle de « Boroukh Sha`omar », dans le Talmoudh Yarousholmi (ce qui n'est pas le cas des versions du Talmoudh Yarousholmi que nous possédons aujourd'hui. Il est en fait fort improbable qu'uil y ait même eu une version la mentionnant). Tout comme pour « Boroukh Sha`omar », la toute première mention de cette bénédiction date du 9ème siècle.

Le Pari Hodhosh זצ״ל était opposé à la récitation de ces deux bénédictions, car elles ne dataient pas des temps talmudiques, et il est interdit d'inventer des bénédictions sur des choses pour lesquelles nos Sages n'ont pas demandé de réciter une bénédiction.15 D'autres ont rapporté des traditions contradictoires et parfois loufoques pour démontrer l'ancienneté de ces deux bénédictions, certains l'attribuant à Yishmo´`él ban `Élisho´ le Kôhén Godhôl, tandis que d'autres racontent qu'il y aurait une tradition selon laquelle ces bénédictions furent révélées aux Hommes de la Grande Assemblée, qui virent descendre du ciel un parchemin sur lequel ces deux bénédictions étaient rédigées !

Aussi bien Rabbi Yôséf Qa`rô que le Rambam rapportent la récitation des Tahillim 145 à 150 en guise de Pasouqé DaZimro`. La question toute naturelle qui se pose est celle-ci : doit-on quotidiennement réciter ces cinq mêmes Tahillim quotidiennement ?

Il est écrit dans le Talmoudh :

Shabboth 118b
Rébbi Yôsé16 a dit : « Que ma part puisse être avec ceux qui consomment trois repas à Shabboth ! » Rébbi Yôsé a [également] dit : « Que ma part soit avec ceux qui récitent l'entièreté du Hallél17 chaque jour ! » Mais il n'en est pas ainsi, car un Maître a dit : « Celui qui récite le Hallél chaque jour blasphème et fait des reproches [au Nom Divin]18 ». Nous faisons [plutôt] référence aux Versets du Cantique19.
אמר רבי יוסי יהא חלקי מאוכלי שלש סעודות בשבת אמר רבי יוסי יהא חלקי מגומרי הלל בכל יום איני והאמר מר הקורא הלל בכל יום הרי זה מחרף ומגדף כי קאמרינן בפסוקי דזמרא

C'est là le seul passage de tout le Talmoudh qui parle des « Pasouqé DaZimro` ».

Les paroles de Rébbi Yôsé sous-entendent que réciter les Tahillim 145 à 150 tous les jours est un bel acte de piété, mais que la coutume n'était pas si répandue parmi tout le peuple, et que ce n'est pas une obligation, mais un Minhogh. Par conséquent, il implore HaShem en disant « Que ma part puisse être avec ceux qui, etc. »

De l'autre côté, nous pourrions déduire de ces mêmes propos que réciter les Tahillim 145 à 150 chaque jour est bel et bien une Halokhoh. Juste avant, il déclare « Que ma part puisse être avec ceux qui consomment trois repas à Shabboth ! ». Or, consommer trois repas à Shabboth est une obligation halakhique. Nous pouvons donc dire que Rébbi Yôsé désirait renforcer le respect d'Halokhôth qui avaient tendance à être négligées par le public. Et il priait donc HaShem pour qu'il ne fasse pas partie de ceux qui les négligeaient, mais de ceux qui les respectaient. De ce fait, cette phrase n'implique pas forcément que réciter les Tahillim 145 à 150 chaque jour n'est pas une obligation.

Les Ga`ônim et les Ri`shônim étaient d'avis que ce n'était pas une obligation. Par exemple, dans son Siddour20, HoRov Sa´adhyoh Go`ôn écrit : « Nos Rabbins se sont portés volontaires pour lire quelques Psaumes de louange pour le Tout-Puissant, et les faire précéder et suivre par deux bénédictions ». Cela implique clairement que l'affaire est volontaire, et non une obligation. On peut également le déduire des propos-mêmes du Rambam, qui écrit :

Mishnéh Tôroh, Hilkhôth Tafilloh Ouvirkhath Kôhanim 7:12
Les Sages d'autrefois ont fait l'éloge de celui qui récite des cantiques tirés du Séfar Tillim21 chaque jour, depuis « Tahilloh LaDhwidh »22 jusqu'à la fin du livre.23 Les gens se sont déjà accoutumés à réciter des versets avant eux et après eux.
ושיבחו חכמים הראשונים, למי שקורא זמירות מספר תילים בכל יום, והן מ"תהילה, לדויד", עד סוף הספר. וכבר נהגו העם לקרות פסוקים לפניהם, ולאחריהם

Lorsque le Rambam rapporte une obligation rabbinique, il la préface de la phrase « Les Sages ont décrété », tandis qu'ici, il se contente de dire « Les Sages ont fait l'éloge », indiquant clairement que la récitation quotidienne des Tahillim 145 à 150 n'est pas une obligation, mais une bonne pratique à avoir, qui reste néanmoins volontaire.

Même la récitation quotidienne du « `Ashré » n'est pas en soi une obligation. Le Talmoudh rapporte ceci :

Barokhôth 4b
Rébbi `Él´ozor a dit au nom de Rébbi `Avino` : « Quiconque dit ''Tahilloh LaDhowidh'' chaque jour à trois reprises, celui-là a la garantie d'être un fils du Monde-à-Venir24 ! ». Quelle en est la raison ? Dois-je dire que c'est parce qu'il suit l'ordre du Alaf-Béth ? Qu'on récite alors « `Ashré Thamimé Dhorakh »25 qui suit huit fois [l'ordre du `Alaf-Béth] ! Est-ce plutôt parce qu'il contient [le verset] « Pôthéah `Ath Yodhakho »26 ? Qu'il récite alors le Grand Hallél27, dans lequel il est écrit : « Nôthén Laham Lakhol Bosor »28 ! C'est plutôt parce qu'il contient les deux29 !
אמר רבי אלעזר א"ר אבינא כל האומר תהלה לדוד בכל יום שלש פעמים מובטח לו שהוא בן העולם הבא מאי טעמא אילימא משום דאתיא באל"ף בי"ת נימא אשרי תמימי דרך דאתיא בתמניא אפין אלא משום דאית ביה פותח את ידך נימא הלל הגדול דכתיב ביה נותן לחם לכל בשר אלא משום דאית ביה תרתי

Ce passage du Talmoudh est la seule fois où le « `Ashré » est mentionné, et est la base de la triple récitation de ce cantique dans les offices, puisque le « `Ashré » est récité :

  • une première fois durant les Pasouqé DaZimro`,
  • une deuxième fois après la ´Amidhoh du matin, et
  • une troisième fois avant la ´Amidhoh de l'après-midi.

Nous avions déjà expliqué dans l'article suivant que réciter « `Ashré » trois fois par jour n'était pas une obligation et comment il fallait comprendre ce passage.

Concluons en rappelant que beaucoup attribuent au Talmoudh des obligations qui n'en sont pas. C'est pourquoi, il convient de bien regarder ce que disent ces passages talmudiques en question, car tout ce qui est rapporté dans le Talmoudh ne constitue pas forcément une Halokhoh, mais peut très bien être une idée, un conseil, une recommandation, ou une interprétation personnelle de quelqu'un, et non un Din ou une Halokhoh. HaZaL ont été clairs sur le fait qu'il ne fallait pas faire de sa prière une « activité fixe », c'est-à-dire, toujours composée des mêmes choses, mais qu'il fallait que notre prière contienne chaque fois un élément nouveau. C'est pourquoi, les gens étaient libres de s'exprimer comme il le désirait dans la prière, sans pour autant réciter chaque fois les mêmes choses, à l'inverse de ce qui se fait aujourd'hui, avec les conséquences que l'on connaît !

1Commentant cette règle, le Ram`o זצ״ל écrit : ודוקא ביחיד מותר לומר עשרת הדיברות בכל יום, אבל אסור לאומרם בצבור « Ce n'est que lorsqu'on est seul qu'il est permis de dire les Dix Commandements chaque jour. Mais il est interdit de les dire en communauté »
2Puisqu'on n'apportait pas de Qorbon durant la nuit
3Cette lecture ou récitation
4C'est-à-dire, après la récitation ou lecture des passages relatifs aux Qorbonôth
5Wayyiqro` 1:11
6L'encens
7Mishnéh Tôroh, Sédhar Hattafilloh 1
8Shamôth 34:27
9Ibid.
10C'est-à-dire, comment résoudre cette contradiction apparente entre ces deux parties du même verset, dont l'une demande de mettre par écrit les paroles de la Tôroh, alors que l'autre demande de les réciter de mémoire ?
11Tout le Chapitre 13 du traité Zavohim (composé de huit Mishnoyôth)
12Les 13 principes d'herméneutique de Rébbi Yishmo´`él
13Mishnéh Tôroh, Sédhar Hattafilloh 1
14Mishnéh Tôroh, Sédhar Hattafilloh 3 et 6
15Pari Hodhosh 51
16Un Tanno` de la quatrième génération. Il a vécut durant le 2ème siècle de l'E.C.
17Les Tahillim 113 à 118
18Parce que la récitation de ces Tahillim ne fut instituée que pour des occasions particulières, et en les récitant tous les jours on traite le Hallél comme un chant banal
19Les Tahillim 145 à 150, qui sont appelés ici « Hallél », à cause du mot « Hallél » (« HalalouYoh », « Hallalouhou ») qui est répété à de très nombreuses reprises à travers ces cinq Tahillim
20Page 32
21Une autre appellation du Séfar Tahillim
22Tahillim 145
23C'est-à-dire, jusqu'au Tahillim 150
24C'est-à-dire, il aura une part dans le Monde-à-Venir
25Le Tahillim 119
26« Il ouvre Sa main et satisfait le besoin de chaque créature vivante » (Tahillim 145:16)
27Le Tahillim 136
28« Il accorde de la nourriture à toute chair, car Sa grâce dure pour l'éternité » (Tahillim 136:25)

29C'est-à-dire, parce qu'il suit l'ordre du `Alaf-Béth et contient un verset faisant mention du fait qu'HaShem prend soin de chacune de Ses créatures en leur fournissant leur nourriture
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