lundi 2 novembre 2015

Juger les gens sur l'apparence

ב״ה

Juger les gens sur l'apparence


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Dans la société d'aujourd'hui, on place énormément d'importance et de valeurs sur l'apparence et ce qu'on porte. Même les Juifs classent d'une manière pécheresse leurs propres frères et sœurs dans des catégories superficielles : « Porte-t-il une veste noire ou pas ? », « Quelle type de Yarmoulko` porte-t-il ? », « Pourquoi s'habille-t-il en Qamis plutôt qu'à la façon des Harédhim ? », « Porte-t-elle des jupes en jeans ? ». Cette bêtise s'est même répandue des caractéristiques personnelles aux équipements de la maison, tels que les nappes utilisées pour couvrir la table ou encore les couleurs des serviettes ! Les gens croient-ils vraiment qu'HaShem ית׳ considère que les vêtements, ou le type de nappe utilisée pour couvrir une table, ou encore les couleurs de leurs serviettes, ont plus d'importance que les valeurs personnelles et les Middôth (traits de caractère) ? En outre, par un tel comportement on transgresse une Miswath ´aséh de l’Écriture, à savoir, וְאָהַבְתָּ לְרֵעֲךָ כָּמוֹךָ « et tu aimeras ton prochain comme toi-même »1 lorsqu'on émet un jugement contre un autre Juif parce qu'il s'habille différemment ou que l'on empêche un Shiddoukh si l'un est un converti, un divorcé, n'est pas séfarade ou ashkénaze, et d'autres choses du genre. C'est un trait clairement méprisable que l'on doit absolument et immédiatement retirer de son système de valeurs. Dans tous les articles publiés sur ce blog, lorsque j'attaque les Harédhim, les Sionistes ou d'autres types de Juifs, c'est uniquement sur le plan des idées et des pratiques, et pas sur des choses superficielles. (Quand j'attaque les Harédhim sur leur façon de s'habiller, c'est parce qu'ils aiment faire la leçon aux autres en prétendant être des « traditionnels » et un mouvement pratiquant un Judaïsme authentique qui rejette tout ce qui est extérieur, alors que leur mode d'habillement provient tout droit de la façon que les Gôyim de la noblesse germaine et polonaise avaient de s'habiller et fut le fruit de décrets successifs ayant été passés contre eux. En outre, cette façon de s'habiller peut poser des problèmes halakhiques, dont un sera mentionné plus bas, ce qui fait que leur mode d'habillement est également une question halakhique et non personnelle. Plutôt que de regarder les autres Juifs de haut et les juger parce qu'ils seraient moins « saints » et « parfaits » qu'eux, ils devraient d'abord faire le ménage chez eux et se regarder dans la glace. Ils verraient alors qu'ils sont enfoncés dans une idolâtrie et superficialité terrible. Comme je l'ai déjà dit, à mes yeux, ils sont membres d'une autre religion.) C'est ensuite aux gens à tirer leurs propres conclusions, et les remarques, réflexions ou critiques de chacun sont les bienvenues. Je suis toujours ouvert à toutes les discussions.

Comme toujours, lorsqu'on désire suivre ce qui est en accord avec la Tôroh d'HaShem et non les fantaisies des hommes, on doit se plonger dans les sources authentiques que sont le TaNa''Kh et le Talmoudh, et non pas sur ce que disent les gens, ni sur ce qui est populairement cru ou pratiqué.

De qui `avrohom `ovinou ע״ה est-il le fils ? D'un vendeur d'idoles appelé Tarah ! De qui descendent Dowidh Hammalakh ע״ה et Shalômôh Hammalakh ע״ה ? De Routh la Moabite ע״ה ! Qui Yahôshoua´ bin Noun ע״ה, le successeur de notre Prophète bien-aimé Môshah Rabbénou ע״ה, a-t-il épousé ? Une ancienne prostituée appelée Rohov ע״ה ! Qui notre Prophète, Môshah Rabbénou, a-t-il épousé ? Sippôroh ע״ה, dont le père, Yithrô ע״ה, s'adonnait à toutes formes de ´avôdhoh Zoroh !

Routh parvint à atteindre la grandeur, car elle fut la personnification de la pudeur et de la modestie à un très haut niveau. C'est pourquoi, HaShem la choisit pour être l'ancêtre de nos deux plus grands rois, en dépit de ses origines moabites. HaShem réprimanda-t-Il Môshah Rabbénou pour avoir épousé la fille d'un idolâtre notoire, ou Yahôshoua´ pour avoir épousé une ancienne prostituée ? Au moment du mariage, tous ces individus menaient une vie conforme à la bonne philosophie. C'est tout ce qui intéressait HaShem ! Dans son commentaire sur Baré`shith 21:17, Rash''i ז״ל le dit plus que clairement :

Là où il est [C’est-à-dire : « tel qu’il est ».] Il est jugé d’après les actes qu’il accomplit maintenant, et non d’après ceux qu’il fera plus tard.2 Les anges de service portaient accusation contre Yishmo´`él en disant : « Maître de l’univers ! Comment peux-Tu faire apparaître un puits au profit de celui dont les descendants feront un jour mourir Tes enfants de soif ? » Il leur a répondu : « Qu’est-il en ce moment ? Juste ou impie ? ». Ils Lui dirent « Il est juste ! ». Et Il leur a fait observer : « C’est d’après ses actes présents que Je le juge ». C’est ce que veut dire : « là où il est ».
בַּאֲשֶׁר הוּא שָׁם. לְפִי מַעֲשִׂים שֶׁהוּא עוֹשֶׂה עַכְשָׁיו הוּא נִדּוֹן וְלֹא לְפִי מַה שֶּׁהוּא עָתִיד לַעֲשׂוֹת לְפִי שֶׁהָיוּ מַלְאֲכֵי הַשָּׁרֵת מְקַטְּרְגִים וְאוֹמְרִים רִבּוֹנוֹ שֶׁל עוֹלָם מִי שֶׁעָתִיד זַרְעוֹ לְהָמִית בָּנֶיךָ בַּצָּמָא אַתָּה מַעֲלֶה לוֹ בְּאֵר וְהוּא מֵשִׁיבָם עַכְשָׁיו מַה הוּא צַדִּיק אוֹ רָשָׁע אָמְרוּ לוֹ צַדִּיק. אָמַר לָהֶם לְפִי מַעֲשָׂיו שֶׁל עַכְשָׁיו אֲנִי דָּנוֹ וְזֶהוּ בַּאֲשֶׁר הוּא שָׁם

D'où devons-nous apprendre nos idées et la façon appropriée de se comporter envers les autres ? Des fous d'aujourd'hui, qui, si Routh la Moabite avait vécu en cette génération, ne l'aurait pas acceptée parce qu'elle est convertie et descendante de Moabites ? Ou peut-être devrions-nous suivre ce que HaShem Lui-même chérit et considère important ?

Shalômôh Hammalakh, l'homme le plus sage que la planète Terre ait connu (et je recommande à tout le monde de lire les livres de Mishlé et Qôhalath, qu'il a composés, et on se rendra compte de la folie de ce monde et de l'égarement des Juifs d'aujourd'hui), décrit constamment les erreurs psychologiques et philosophiques des gens, mais offre à chaque fois un enseignement permettant de résoudre le problème qu'il a soulevé. Il est important de ne pas seulement mettre le doigt sur un problème, mais il faut aussi s'attaquer à sa racine afin d'éradiquer ce problème. Le but ici est de réveiller les gens des perspectives erronées qu'ils ont aveuglément acceptées afin qu'ils s'en débarrassent rapidement, car elles ne servent qu'à nourrir la discorde et l'intolérance, et non la paix. Et Shalômôh Hammalakh nous dit concernant la Tôroh : דְּרָכֶיהָ דַרְכֵי-נֹעַם; וְכָל-נְתִיבוֹתֶיהָ שָׁלוֹם « ses voies sont des voies d'aménité, et tous ses sentiers [mènent à] la paix ».3 Classer les gens selon leur habillement ou d'autres critères superficiels n'est rien d'autre qu'une autre manifestation de la mentalité « club privé », une mentalité à laquelle un Israélite qui craint Dieu et qui est rationnel (malheureusement, des Israélites rationnels on en trouve de moins en moins en raison de la Qabboloh qui dérationalise tout) ne doit pas souscrire. Jeter l’opprobre sur un autre être humain en disant « Il n'est pas assez bien pour moi, ma fille ou mon fils », simplement sur la base du vêtement ou l'histoire familiale uniquement, et ignorer les valeurs de cette personne, c'est en réalité une manière de se dire qu'on est meilleure qu'elle. Dégrader quelqu'un d'autre sert à s'élever soi-même. C'est une activité philosophiquement corrompue et qui est contraire à la Halokhoh. Il n'y a que celui qui est en insécurité idéologique qui adopte un tel comportement ; il a besoin de se rassurer qu'il est meilleur que les autres en les rabaissant. Mais celui qui est en sécurité idéologique n'a pas besoin de se soucier de ce que les autres disent de lui, ni de comment les autres le considèrent. Et de ce fait, lui-même n'émet pas des jugements sur les autres sur base de choses superficielles. L'objectif de celui qui est juste est uniquement de plaire à HaShem, et à personne d'autre. S'enorgueillir ou se grandir n'est pas le but de la Tôroh. Par contre, la générosité, la douceur, la droiture et l'intégrité sont les buts de la Tôroh. Et nos Sages ont dit que quiconque n'affichaient pas ces traits de caractère-là, on pouvait même douter qu'il soit un enfant de `avrohom `ovinou, car il est écrit concernant `avrohom `ovinou : כִּי יְדַעְתִּיו, לְמַעַן אֲשֶׁר יְצַוֶּה אֶת-בָּנָיו וְאֶת-בֵּיתוֹ אַחֲרָיו, וְשָׁמְרוּ דֶּרֶךְ יְהוָה, לַעֲשׂוֹת צְדָקָה וּמִשְׁפָּט « Car Je Me suis fait connaître à lui afin qu'il ordonne à ses enfants et sa maison après lui de garder la voie de `adhônoy, d'accomplir la justice et le droit ».4

Et si nous creusons davantage dans la Tôroh elle-même, nous voyons qu'elle nous révèle des choses frappantes sur l'habillement.

Nous voyons que l'un des hommes les plus droits à avoir foulé la surface de la terre, Ya´aqôv `ovinou ע״ה, offrit à son fils Yôséf ע״ה un manteau multicolore.5 Yôséf aussi ne se privait pas de le porter. Aussi bien Ya´aqôv `ovinou que Yôséf était conscient du fait qu'il n'y avait rien de mal à porter des vêtements colorés. (En fait, HaZa''l eux-mêmes portaient des vêtements de diverses couleurs, et pas le noir, contrairement aux Harédhim, car le noir était généralement réservé pour les deuils. Ils avaient des tuniques bleues, verts, beiges, jaunes, etc. Et même les Tallithôth étaient de couleurs variées. À notre époque, HaZa''l auraient été vus comme des hérétiques par les Harédhim et une grande partie des Juifs d'aujourd'hui qui jugent les gens sur base de leur façon de s'habiller. Mais peu de personnes semblent savoir que la couleur noire des vêtements des Harédhim est reprise de la couleur des vêtements que portaient les hommes d'église. Mais ils nous rabâchent les oreilles en nous disant que le noir fut choisi parce que c'est une couleur modeste, et aussi pour signifier leur deuil de l'exil. HaZa''l étaient-ils immodestes d'après eux, parce qu'ils ne portaient pas de noir ? Même le Ba´al Shém Tôv, fondateur du hassidisme, ne s'habillait pas en noir, et de nombreux kabbalistes, dont le `ari, allaient même jusqu'à maudire les Juifs qui portaient du noir, particulièrement à Shabboth. Ils sont complètement égarés, mais veulent faire la leçon aux autres. Que cela soit bien clair : cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas s'habiller en noir, mais qu'il ne faut pas insister pour qu'on s'habille particulièrement en noir, au point d'en faire une règle religieuse.) Si Ya´aqôv `ovinou avait su à l'avance les conséquences qu'allait causer le fait d'exprimer ainsi son favoritisme envers Yôséf, peut-être qu'il ne lui aurait pas offert ce manteau. Mais cela ne signifie pas que le manteau en lui-même était un problème ; c'est plutôt la réaction irrationnelle des frères qui était le problème qu'on ne pouvait prédire. De même, nous voyons dans la Tôroh que le Kôhén Godhôl avait un ordre explicite de porter des vêtements très colorés ou blancs :



Nous lisons dans Shamôth 12:35 que le jour de leur sortie d’Égypte, les Israélites demandèrent aux Égyptiens qu'ils leur donnent leurs vêtements, et nous ne trouvons aucune condamnation pour cela. En fait, Rash''i note même que les Israélites aimaient plus ces vêtements obtenus auprès des Égyptiens que les ustensiles en or et en argent qu'on leur avait également donnés. Si les Israélites doivent porter des vêtements spécifiques d'après la Tôroh, comment purent-ils collecter les vêtements de leurs oppresseurs sans critique ? Il est clair d'après la Tôroh qu'il n'y a aucun problème inhérent dans le fait de porter d'autres types de vêtements, même ceux des autres peuples et nations, dès lors que ces vêtements n'ont pas d'origine religieuse (par exemple, la tenue des prêtres catholiques ou des moines bouddhistes est interdite). C'est ainsi que les Juifs, partout où ils ont vécu, s'habillaient très souvent de la même manière que les Gôyim au milieu desquels ils vivaient. Les Juifs du Maghreb étaient vêtus comme les Musulmans avec lesquels ils vivaient, et idem pour les Juifs du Yémen. Il y a même un fait que l'écrasante majorité des Juifs ignorent : la célèbre tenue des Hasidhim des sectes Tôldhôth `aharon, Tôldhôth `avrohom Yishoq et Shômré `amounim, est en fait un caftan porté par les Musulmans syriens que ces Hasidhim achètent à un commerçant Arabe dans la Vieille Ville de Jérusalem :


Certains poseront alors la question suivante : s'il n'y a aucun problème pour un Juif de s'habiller avec des vêtements d'autres peuples et nations, et que les Israélites emportèrent avec eux les vêtements des Égyptiens, comment devons-nous donc comprendre l'enseignement de HaZa''l selon quoi les Israélites ne changèrent pas leur langue, leurs noms et leurs vêtements lorsqu'ils étaient en Égypte, et que c'est en raison de cela qu'ils méritèrent de sortir d’Égypte ? N'est-ce pas contradictoire avec ce que nous venons de dire plus haut ?

La réponse est assez simple : l'identification en tant que peuple distinct est un bien, un bouclier contre l'assimilation. Les Israélites en Égypte n'avaient aucun moyen d'identification autre que leur langue, leurs vêtements et leurs noms. Porter des vêtements égyptiens aurait alors représenté un affaiblissement de leur identité. Mais après être sortis d’Égypte, porter des vêtements égyptiens ne constituait plus une menace d'assimilation, puisque les Égyptiens avaient été vaincus et qu'ils avaient à présent, avec le Don de la Tôroh, leur propre identité qui faisait que, même en portant des vêtements égyptiens, ils ne pouvaient affaiblir leur identité. De même, par leur turban particulier, leurs Pé`ôth et d'autres articles identifiants, les Juifs avaient tous les moyens de ne pas s'assimiler aux Musulmans au milieu desquels ils vivaient, bien que leurs vêtements étaient identiques. Ci-dessous, deux photos de Juifs yéménites avec des Musulmans yéménites. Leurs tenues sont identiques, mais les Pé`ôth suffisent à les distinguer :



C'est simplement parce qu'en Égypte ils n'avaient aucun autre moyen que la langue, leurs noms et leurs vêtements pour éviter l'assimilation que les Israélites s'abstinrent de porter les vêtements égyptiens. Mais une fois sortie d’Égypte et que les armes (la Tôroh et les Miswôth) leur avaient été données pour vivre pleinement ce qu'ils étaient à présent devenus (en effet, la Tôroh nous dit que c'est uniquement le jour de leur sortie d’Égypte que les Israélites devinrent un peuple), les vêtements égyptiens ne constituaient aucun problème. De ce fait, dès lors que nous avons ce qu'il faut pour éviter l'assimilation et être confondus avec les nations, porter les mêmes vêtements qu'eux n'est en aucun cas un problème. Les Juifs religieux ont une barbe, des Pé`ôth, et d'autres éléments et caractéristiques permettant de ne pas être confondus même en portant des vêtements identiques aux autres. Même un Juif qui se contente simplement de mettre une Yarmoulko` sur sa tête tout en portant des vêtements similaires aux Gôyim a fait ce qu'il faut pour garder une caractéristique juive, car le monde entier sait que la Yarmoulko` est associée à notre religion. Un Juif portant une Yarmoulko` comme seul vêtement juif n'est pas moins religieux ou moins Juif qu'un Juif en vêtement Harédhi, comme si la religiosité se déterminait sur base du vêtement. Et depuis quand le vêtement Harédhi est-il « juif » ou « plus juif » qu'un autre type d'habillement ?

Dans 1 Shamou`él 16:1, HaShem dit ceci au Prophète Shamou`él : מַלֵּא קַרְנְךָ שֶׁמֶן, וְלֵךְ אֶשְׁלָחֲךָ אֶל-יִשַׁי בֵּית-הַלַּחְמִי--כִּי-רָאִיתִי בְּבָנָיו לִי, מֶלֶךְ « Remplis ta corne d'huile et va ; Je t'envoies vers Yishay le Bethléémite, car Je Me suis choisi un de ses fils pour roi ». Ce qui est intéressant, c'est qu'HaShem ne dit pas au Prophète Shamou`él ע״ה lequel des fils de Yishay ע״ה Il S'est choisi. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'Il désirait que le Prophète apprenne simultanément de Lui une leçon importante sur Ses critères de sélection. Lorsque le Prophète arriva chez Yishay, il remarqua immédiatement `ali`ov ע״ה et se dit que ce devait certainement être ce fils de Yishay qu'HaShem S'était choisi. Que lui répondit HaShem ? אַל-תַּבֵּט אֶל-מַרְאֵהוּ וְאֶל-גְּבֹהַּ קוֹמָתוֹ--כִּי מְאַסְתִּיהוּכִּי לֹא, אֲשֶׁר יִרְאֶה הָאָדָם--כִּי הָאָדָם יִרְאֶה לַעֵינַיִם, וַיהוָה יִרְאֶה לַלֵּבָב « Ne fais pas attention à son apparence, ni à la hauteur de sa taille, car Je l'ai rejeté, parce que ce que voit l'homme ne compte pas ; car l'homme voit avec les yeux, alors que `adhônoy regarde au cœur ».6 Là encore, HaShem nous enseigne à ne pas prêter attention aux informations superficielles sur base desquelles les yeux sont prompts à tirer des conclusions la plupart du temps erronées. Pour citer deux extrêmes, il est tout autant inacceptable de déduire d'office, de par leur habillement et apparence, que les Harédhim sont pieux, que de déduire qu'une femme religieuse qui porte un pantalon sous une jupe est une égarée, une femme qui a dévoyé ses voies ! Il y a des gens qui, juste avec leurs yeux, mettent des étiquettes sur tout le monde, en fonction du type de chapeau, de la longueur du manteau, de la longueur d'une jupe (dès lors qu'elle couvre les genoux, une jupe a la longueur requise. Personne n'a le droit de juger une femme qui montre ses jambes en-dessous des genoux simplement parce qu'il voudrait qu'elle soit plus « Sani´outh ». C'est HaShem qui a déterminé ces règles, et s'Il n'a pas vu de problème avec le bas des jambes, qui sommes-nous pour nous prétendre plus saint que Lui ? Évidemment, nous pouvons et devons recommander d'adopter des normes de Sani´outh plus élevées, mais nous ne pouvons faire passer cela pour la « Halokhoh », et encore user de terrorisme intellectuel, émotionnel ou physique pour contraindre les gens à être plus « pudiques »), de la couleur d'une chemise ou d'une chaussure, etc. Tout cela est du vent, une marque de vanité ! Ce qu'on voit avec ses yeux n'est pas la vraie personne. HaShem nous dit que la personne est ce qui est dans le cœur !

Dans Safanyoh 1:8, certains Israélites furent punis par HaShem pour avoir porté des מַלְבּוּשׁ נָכְרִי « Malboush Nôkhri – vêtements étrangers/étranges ». Le Rada''q ז״ל explique que le péché de ces Israélites était que « ces hommes se sont donnés l'apparence de gens à part et justes, et ils portaient des vêtements étranges, différents du reste de leurs frères afin d'être reconnus par leurs vêtements comme étant des gens distincts ; mais leurs voies sont mauvaises ». Le Rada''q déclare clairement que l'on agit mal lorsqu'on tente de montrer à l'extérieur sa droiture ou sa piété. Notre relation religieuse est avec HaShem ! C'est le seul Être que nous devons « impressionner », pour ainsi dire. Mais si on essaie d'impressionner les gens, et qu'on se met à porter un vêtement distinctif pour démontrer son niveau de piété et de droiture, c'est mal et évidemment punissable. Et vous savez quoi ? C'est exactement le péché que commettent les Harédhim, ainsi que tous ceux qui exigent que les Juifs s'habillent d'une manière précise pour mériter d'être considérés « religieux ».

HaShem connaît le système qui est parfait pour l'homme et n'a inclus dans Sa Tôroh que les commandements qui, s'ils sont suivis exactement, nous permettent de mener une vie qui frôle avec la perfection. Tout ajout ou soustraction est une insulte à ce système. Or, Dowidh Hammalakh a écrit : תּוֹרַת יְהוָה תְּמִימָה, מְשִׁיבַת נָפֶשׁ; עֵדוּת יְהוָה נֶאֱמָנָה, מַחְכִּימַת פֶּתִי « La Tôroh de `adhônoy est parfaite, elle ranime l'âme ; le témoignage de `adhônoy est digne de confiance, rendant sage l'insensé ».7 Mais ce que nous voyons, c'est que les gens ne croient en la perfection de la Tôroh ; ils érigent des préceptes d'hommes sans tête ni queue au rang de la « Tôroh » ; ils croient dans le « harédisme », le « hassidisme », le « Gadhôlisme » (ils élèvent leurs Gadhôlim au rang des Prophètes du TaNa''Kh ou des Sages du Talmoudh), et à toutes sortes de « ismes », et plutôt que rendre le Juif sage, ils le rendent stupides avec des doctrines insensées et de la superstition. Le Créateur des cieux et de la terre, Qui a façonné chaque aspect de la personnalité humaine, a-t-Il raté quelque chose ? A-t-Il oublié d'inclure quelque chose dans la Tôroh ? Évidemment, c'est absurde ! Il s'en suit donc que s'il n'y a aucune mention d'un commandement explicite de porter des vêtements spécifiques, c'est que cela n'est pas nécessaire, et est même destructeur ! On voit la haine qu'ont causée les codes vestimentaires dans les milieux hassidiques juste parce qu'untel porte le chapeau ou le manteau qui l'identifie à une communauté hassidique différente ! Comment l'homme peut-il descendre à des niveaux de stupidité si bas ? Si HaShem ne l'a pas inclus dans Sa Tôroh, qui sommes-nous pour le faire ? C'est de l’arrogance à l'état pur, de l'arrogance à son paroxysme !

HaShem a dit de ne rien ajouter ni retrancher à la Tôroh. HaShem comprend parfaitement bien l'émotion religieuse. Par conséquent, Il nous a interdit d'ajouter ou retirer quoi que ce soit à la Tôroh. Un ami Hosidh de Breslev me disait qu'aujourd'hui, avec tous les Minhoghim et Houmrôth que les rabbins et les autres imposent aux gens, il est devenu impossible de respecter ce qu'HaShem a Lui-même ordonné ! En d'autres mots, nous accordons désormais plus d'importance à des « coutumes » et d'autres pratiques venues d'on ne sait où, plutôt qu'à la propre Parole d'HaShem et la Halokhoh de HaZa''l. Les gens n'ont plus le temps de lire et étudier la Tôroh, de lire et étudier les Halokhôth de HaZa''l. Et il y a quelque chose dont ils ne se rendent pas compte : si HaZa''l avaient vécu aujourd'hui, les Juifs les auraient considéré hérétiques, car pas suffisamment « extrémistes » à leurs yeux ! Il y a des choses qui, si elles étaient publiées ici, choqueraient une grande partie des gens, alors que c'est précisément la Halokhoh que HaZa''l ont tranchée. Mais je me moque de choquer les gens. La Tôroh nous enseigne à ne rechercher que la justice, et rien que la justice ! C'est pour cela qu'en leurs temps, je publierai ces choses. Les gens en tireront ensuite leurs propres conclusions. HaShem savait que les êtres humains fonctionnent aux émotions, et projetteront leurs propres sentiments dans la Tôroh afin de se sentir ultra-religieux. Mais on ne peut pas mener une vie plus religieuse que la vie que le Créateur Lui-même a délimité pour nous.

Nous devons nous tenir à la célèbre maxime de HaZa''l qui dit : מַעֲשֵׂה אָבוֹת סִימָן לְבָנִים « Ma´aséh `ovôth Simon Lavonim – les actes des Patriarches servent de signe pour les enfants ». Marchons dans les traces de Môshah Rabbénou, Yahôshoua´ bin Noun, Ya´aqôv `ovinou et HaShem Lui-même, et ignorons les informations superficielles. Nous ne devons regarder qu'aux valeurs de la personne, pas à son apparence physique et ce qu'elle porte (dès lors que c'est décent, pas transparent, etc.). Est-elle quelqu'un qui craint HaShem, qui accomplit la justice et la charité ? Suit-elle la Tôroh d'HaShem ? Ce sont là les seuls critères que nous devons prendre en compte si nous avons à prendre une décision par rapport à un autre Juif. Suivons l'exemple du comportement d'HaShem avec Routh la Moabite, car Il l'a jugée sur l'unique base de son niveau d'intégrité. N'agissons pas avec folie en condamnant un coreligionnaire israélite lorsqu'il ne s'oppose pas à HaShem. Nous n'apprécierions nous-mêmes pas d'être persécutés sur bases de choses superficielles ou immatérielles. Nous devons donc nous-mêmes faire preuve de sensibilité envers nos coreligionnaires, et c'est là la Miswoh d'aimer son prochain comme soi-même ; ne pas lui faire ce qu'on n'aimerait pas qu'on nous fasse ! Comme le disait Hillél Hazzoqén ז״ל, lorsqu'on lui demanda de résumer brièvement la Tôroh : « Ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse, ne le fais pas aux autres ; c'est la toute la Tôroh et le reste est son commentaire. Va et étudie le reste ! ».

Imaginez la paix que nous aurions si nous étudions la Tôroh et gardions ses enseignements sans distorsion ou projection, plutôt que d'agir sur base de notions fausses et destructrices. Nous aurions plus d'amour les uns envers les autres. N'oubliez pas pourquoi HaShem a détruit la génération de Nôah ע״ה (on en parle d'ailleurs dans la Sidhroh de cette semaine, suivant le cycle triennal, que je publierai prochainement) mais a par contre épargné celle de la Tour de Babel. Comme l'explique bien Rash''i, les gens de la génération de Nôah avaient de la haine les uns envers les autres, et de ce fait, il n'y avait pas de paix. À l'inverse, ceux de la génération de la Tour de Babel, bien qu'ils fussent des impies, vivaient en paix les uns avec les autres. Grande est la paix, mais détestable est la dispute. On doit arrêter de fabriquer de fausses catégories sur nos frères et sœurs. C'est allé trop loin et cela dure depuis trop longtemps. Au lieu de regarder aux raisons de dégrader un Juif, regardons aux raisons de l'aimer et l'apprécier à sa vraie valeur !

1Wayyiqro` 19:18
2Rô`sh Hashonoh 16b
3Mishlé 3:17
4Baré`shith 18:19
5Ibid., 37:3
61 Shamou`él 16:7

7Tahillim 19:8
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