mardi 10 novembre 2015

Les Lois du Yihoudh : Dans le Talmoudh – Deuxième Partie

ב״ה

Les Lois du Yihoudh

Dans le Talmoudh – Deuxième Partie


Cet article peut être téléchargé ici.

Poursuivons notre passage en revue des références talmudiques au concept de Yihoudh.

  1. Qiddoushin 82a

Après la Mishnoh de Qiddoushin 80b et les commentaires qui en ont été faits par la Gamoro` jusqu'à la la page 81b, une nouvelle Mishnoh est rapportée à la page 82a, qui déclare :

Un homme non marié ne doit pas enseigner dans des écoles primaires et une femme ne doit pas enseigner dans des écoles primaires.
לא ילמד אדם רווק סופרים ולא תלמד אשה סופרים

On parle ici des סוֹפְרִים « Sôfrim », qui sont des écoles pour jeunes enfants où on leur apprend à lire la Langue Sainte, ainsi qu'à réciter la Tôroh. Et pourquoi cela est-il interdit ? La Gamoro` répond :

Quelle est la raison ? Devons-nous dire que c'est à cause des enfants ?1 N'a-t-il pas été enseigné  « Ils ont dit à Rébbi Yahoudhoh : ''Les Israélites ne sont suspectés ni de pédérastie, ni de zoophilie !'' » ? Plutôt, un [homme] non marié [en a l'interdiction] à cause des mères des enfants, et une femme à cause des pères des enfants.
מאי טעמא אילימא משום ינוקי והתניא אמרו לו לרבי יהודה לא נחשדו ישראל על משכב זכור ולא על הבהמה אלא רווק משום אמהתא דינוקי אשה משום אבהתא דינוקי

La Gamoro` se demande pourquoi la Mishnoh interdit à un homme non marié d'être enseignant dans une école primaire. Est-ce parce qu'on le soupçonne de pouvoir violer les enfants pour se satisfaire sexuellement ? Pas du tout ! Il est de coutume pour les parents de déposer leurs jeunes enfants à l'école et d'aller les reprendre. Par conséquent, un enseignant célibataire sera constamment en contact avec les mères des enfants à qui il enseigne, et une enseignante avec les pères de ces élèves.

Il convient de signaler une chose importante : la Gamoro` signale que les Israélites ne sont pas soupçonnés de pédérastie (relations entre un homme et un jeune garçon), ni de zoophilie (relation entre un homme et un animal). Ces choses étaient très rares parmi les Israélites. Malheureusement, les temps ont beaucoup changé depuis l'époque du Talmoudh sur ce point. Dans notre génération, les cas d'abus sexuels sur de jeunes garçons par des enseignants ou rabbins, principalement Harédhim il faut le dire, atteignent des niveaux vertigineux ! Cela fait des décennies que nous sommes confrontés à des centaines de cas chaque année, principalement dans des écoles Harédhim, où l'opacité de ces communautés favorise ce genre de pratiques dégoûtantes et abjectes. (Et lorsqu'on parle de centaines de cas, c'est uniquement les cas qui ont été dénoncés, évidemment. Ce n'est que la partie visible de l'iceberg. Il convient de signaler que les cas d'abus sexuels de jeunes filles par des enseignants sont plus rares, pour la simple raison que le système éducatif juif n'est pas mixte, et les filles sont donc moins souvent en contact avec des enseignants hommes. Néanmoins, même les cas d'abus sexuels de jeunes filles par leurs enseignantes femmes se produisent fréquemment.) De même concernant l'homosexualité, qui non seulement est de plus en plus acceptée dans les communautés juives, mais qui se répand également comme la peste ! Qu'HaShem ית׳ nous préserve des pervers ! Nos Sages auraient honte s'ils vivaient à notre époque ! Déjà à son époque, à cause des cas de plus en plus fréquents d'homosexualité, Rabbi Yôséf Qa`rô ז״ל recommanda d'appliquer les lois de Yihoudh même entre deux hommes afin d'éviter toute possibilité de rapports homosexuels. Le Ramba''m ז״ל recommanda la même chose en son temps (non pas parce que l'homosexualité était courante à son époque, mais par mesure préventive et parce que de nombreux Sages du Talmoudh évitaient aussi d'être isolés avec un homme), comme nous le verrons dans la troisième partie, Dieu voulant. Tout cela pour dire que les parents qui sont soucieux du bien-être de leurs enfants doivent faire très attention aux personnes auxquelles ils confient leurs enfants. Notons d'ailleurs que la quasi-totalité des pédophiles et hommes déviants dans les communautés Harédhim sont des hommes mariés.

Le Talmoudh poursuit sur la même page en rapportant une autre Mishnoh toujours liée au concept du Yihoudh :

Celui dont les activités professionnelles se fait avec les femmes ne doit pas s'isoler avec les femmes. Et un homme ne doit pas apprendre à son fils un métier de femmes.
כל שעסקיו עם הנשים לא יתיחד עם הנשים ולא ילמד אדם את בנו אומנות הנשים

La Mishnoh nous introduit à un nouveau concept relatif aux lois du Yihoudh, à savoir, la notion de עַסָקָה עִם הַנָּשִׁים « ´asoqoh ´im Hannoshim » (occupation avec des femmes). Bien que la Mishnoh n'ait interdit à un homme que d'être seul avec deux femmes (voir dans la première partie), celui qui a une activité professionnelle qui l'amène à être en contacts constants avec les femmes a l'interdiction de s'isoler avec même plus que deux femmes. La raison est qu'étant donné qu'il les fréquente régulièrement et qu'elles ont développé une amitié avec lui, elles auront tendance à le couvrir et s'abstiendront de rapporter à d'autres ses écarts.

De même, on ne doit pas permettre à son fils d'exercer une profession de femmes, car cela l'amènera à être en contacts constants avec des femmes.

  1. Sanhédhrin 21a-b

Sur ces deux pages, beaucoup trop longues que pour être traduites ici, la Gamoro` parle du cas tragique de Tomor (une fille de Dowidh Hammalakh ע״ה) qui fut violée par `amnôn. On peut lire cette histoire dans 2 Shamou`él Chapitre 13. La Gamoro` se pose évidemment une question toute naturelle : comment se fait-il que Tomor ait pu rester seule avec `amnôn si le Yihoudh est interdit au niveau biblique ? La réponse est assez simple : au niveau biblique ne fut interdit que le Yihoudh avec une femme mariée. Mais après l'incident ayant eu lieu entre `amnôn et Tomor, Dowidh Hammalakh et son Béth Din firent passer un décret rabbinique interdisant dorénavant le Yihoudh même avec une femme non mariée.

  1. ´avôdhoh Zoroh 36b

La Gamoro` traite sur cette page de l'interdiction des relations entre un homme Israélite et une femme idolâtre. Elle rapporte que les disciples de Shamma`y ז״ל et Hillél ז״ל se réunirent et décrétèrent que le Yihoudh entre un homme Israélite et une femme idolâtre est interdit.

La Gamoro` pose alors une question évidente : si Dowidh Hammalakh et son Béth Din avaient déjà émis un décret interdisant le Yihoudh entre un homme et une femme, qu'elle soit mariée ou pas, pourquoi les disciples de Shamma`y et ceux d'Hillél durent interdire le Yihoudh avec une idolâtre ? La réponse est simple : le décret rabbinique du Béth Din de Dowidh Hammalakh ne concernait qu'une Israélite, mais le Yihoudh avec une femme non Israélite ne fut jamais explicitement interdit. Puisque les relations avec les idolâtres devenaient de plus en plus fréquentes, les disciples de Shamma`y et ceux d'Hillél émirent un décret rabbinique interdisant explicitement le Yihoudh avec une idolâtre.

Ce qui ressort clairement de tous les passages talmudiques rapportés dans ces deux premières parties est que la Tôroh n'a interdit le Yihoudh qu'avec une ´arwoh. Plus tard, du temps de Dowidh Hammalakh, l'interdiction du Yihoudh fut étendue pour inclure le Yihoudh avec une femme non mariée. Et encore plus tard, du temps de Béth Shamma`y et Béth Hillél, l'interdiction fut à nouveau étendue pour y inclure cette fois le Yihoudh avec une femme non Israélite. Ainsi, l'interdiction du Yihoudh a connu une évolution historique qui, aujourd'hui, nous interdit de nous isoler avec quelque femme que ce soit, qu'elle soit mariée ou pas, Juive ou non Juive.

Ce qui est également clair de toutes les sources que nous avons rapportées dans ces deux premières parties consacrées aux lois du Yihoudh est qu'il existe un certain nombre d'exceptions à l'interdiction du Yihoudh (Ba´aloh Ba´ir, lorsque l’homme est isolé avec une femme mais son épouse est également présente, lorsque l'homme est isolé avec deux femmes qui sont « rivales », Pathah Pothouah Lirshouth Horabbim, etc.).

Nous avons également vu que certaines personnes nécessitent une attention plus grande que d'autres concernant les interdictions du Yihoudh, comme par exemple lorsqu'une femme se retrouve en présence d'hommes immoraux, lorsqu'un homme a une occupation professionnelle qui l'amène à constamment être en contact avec des femmes, ou encore lorsqu'il existe une proximité très forte entre un homme et une femme au point que leur relation ressemble à du flirt ou de la drague (Libbô Gas Boh).

Par conséquent, lorsqu'on étudie les lois relatives au Yihoudh, on doit garder dans un coin de son esprit toutes ces notions vues dans ces deux parties, car toute situation d'isolement n'est pas nécessairement problématique et, de l'autre côté, certains cas sont plus problématiques que d'autres. Voilà pourquoi ces lois doivent être étudiées avec sérieux, sérénité, et objectivité, sans être ni laxiste, ni extrémiste !

Il convient de signaler que contrairement à ce qu'on pense généralement, les interdictions du Yihoudh n'ont pas été données à cause de la faiblesse et des pulsions sexuelles des hommes (après tout, les hommes doivent savoir se contrôler. On ne peut pas toujours incriminer les femmes lorsqu'un homme fait n'importe quoi, ni tout mettre sur le dos des « pulsions ». Un pervers est un pervers, même si la femme est couverte de la tête aux orteils il trouvera toujours une raison de les agresser), mais avant tout pour protéger la femme et empêcher qu'elle ne soit abusée, violée ou se sente contrainte de céder aux avances d'un homme, car les femmes sont fragiles (cela ne plaira pas aux féministes, mais tant pis). Et comme pour toute personne fragile (les orphelins, les pauvres, les veuves, les femmes capturées au combat, les étrangers et les convertis), elle se doit d'être protégée par la loi. C'est avant tout pour le bien de la femme que l'interdiction du Yihoudh a été donnée, et nous verrons dans un futur article que c'est précisément ce qui est rapporté dans le Talmoudh. La Tôroh et la Halokhoh reconnaissent les particularités des hommes et des femmes, et en fonction de cela, elles donnent des règles et lois qui reflètent clairement ces particularités tout en protégeant le plus efficacement possible les éléments faibles. Ce sont d'ailleurs dans les sociétés non dotées de lois et règles servant à limiter les interactions entre hommes et femmes, et qui ne reconnaissent pas les particularités et modes de fonctionnement des hommes et des femmes, mais les traitent comme si un homme est comme une femme et une femme comme un homme, que les femmes sont les plus vulnérables et exposées à diverses formes d'abus.

Les Occidentaux pensent avoir aidé les femmes en leur accordant d'innombrables « droits », en leur ouvrant grand l'accès à l'espace public, en leur donnant accès à des métiers d'hommes, en militant pour l'égalité hommes-femmes, en rendant les écoles mixtes, en effaçant chaque fois un peu plus les différences hommes-femmes (regardez d'ailleurs la théorie du genre), etc., mais ils ont, au contraire, enfoncé et exposé davantage les femmes à toutes les sortes d'abus. Une bonne société n'est pas une société ouverte dans laquelle les femmes peuvent faire tout comme les hommes et être traité en tous points comme des hommes, mais une société dans laquelle chacun reconnaît sa place, son rôle et ses particularités. À force de mélanger tout le monde, de faire croire qu'une femme est comme un homme, et qu'une femme peut occuper le même espace qu'un homme, la société occidentale n'a fait qu'aggraver la débauche, les viols, la chosification de la femme et bien d'autres maux encore.


1En d'autres mots, est-ce parce qu'on craint qu'un homme célibataire en arrivera à violer les enfants qu'on lui interdit d'être enseignant dans une école primaire ?
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