ב״ה
Les
trente-neuf Malo`khôth expliquées clairement
Zôréa´
- Semer
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- Introduction
Dans la leçon
précédente, nous avons analysé la Malo`khoh de Hôrésh
(labourer), la première des trente-neuf Malo`khôth de Shabboth.
Comme nous l'avions mentionné, Hôrésh est également la première
Malo`khoh dans le groupe des Malo`khôth connu sous l’appellation
de סִידּוּרָא
דְּפַּת « Siddouro`
Dapath » (l'Ordre du Pain). Ce groupe inclut, dans l'ordre
logique, chacune des activités nécessaires à la préparation du
pain. Ainsi, dans cette leçon, nous passons à l'ensemencement des
graines, qui était la deuxième étape une fois que l'on avait
labouré un champ.
- Les fondamentaux de Zôréa´
Le cas classique
de la Malo`khoh de semer (que l'on appelle en Langue Sainte זוֹרֵעַ
« Zôréa´ »)
consiste à planter une graine là où elle sera capable de pousser.
Si vous placez la graine dans une zone où il est improbable qu'elle
pousse, vous n'avez accompli aucune Malo`khoh. Un exemple serait de
planter une graine dans du sable ou une zone désertique (ou dans
quelque autre type de terre non arable). Un exemple moins évident
serait le fait de planter une graine à un endroit doté d'une bonne
terre mais qui est fréquemment utilisé par les gens ou les animaux.
Bien que les conditions puissent être bonnes pour la croissance de
la graine, le trafic constant empêchera la graine de se développer.
Par conséquent, celui qui plante une graine dans un tel endroit n'a
accomplit aucune Malo`khoh.
Cependant, Zôréa´
va bien au-delà de la plantation. Cette Malo`khoh inclut tout ce qui
pourrait favoriser ou améliorer la croissance d'une plante ou d'une
graine. Cela inclut donc des activités agricoles telles que :
- arroser (par exemple, une pelouse)
- élaguer une plante ou un arbre
- greffer ensemble deux plantes
- placer une couverture au-dessus d'un arbre afin de le protéger du froid
Cela semble, à
première vue, très simple : si nous nous abstenons de tout
travail lié au jardinage à Shabboth, nous devrions aisément savoir
respecter l'interdiction de Zôréa´. C'est vrai jusqu'à un certain
point. Mais il existe d'autres applications de la Malo`khoh de Zôréa´
sur lesquelles nous devons nous pencher.
- Les problèmes à l'extérieur
De nombreuses
maisons ont des zones extérieures qui contiennent de l'herbe et
d'autres choses qui poussent dans la terre. Donc, à Shabboth, nous
devons veiller à ne pas verser de l'eau (ou d'autres liquides) dans
ces zones-là. C'est plus particulièrement vrai durant la période
de Soukkôth, où nous mangeons et accomplissons d'autres activités
en extérieur.
Revenons à notre
ami `aharôn. Au cours de leur repas de Shabboth dans son
arrière-cour, lui et ses invités auront besoin de se laver les
mains avant de consommer le pain. Sur la base de ce que nous avons
appris, ils ne doivent pas se laver les mains directement au-dessus
de l'herbe, ni verser l'eau qui resterait sur l'herbe ou la terre.
Cela constituerait du Zôréa´, puisque cela aide l'herbe à mieux
pousser.
De même, et cela
pourrait paraître moins évident, nous devrons également dire à
`aharôn et ses convives de faire attention en mangeant leur pastèque
juteuse au moment du dessert. Ces graines sont glissantes, et les
faire tomber dans le sol en terre constituerait une transgression
rabbinique (mais pas toranique) de Zôréa´.
S'il a plu la nuit
de Vendredi, `aharôn pourrait être tenté de débarrasser les
chaises de l'eau qui s'y trouvent avant de les utiliser. Déverser
volontairement l'eau sur l'herbe constituerait clairement du Zôréa´
sur la base de ce que nous avons appris.
Un cas similaire
se produit souvent durant la fête de Soukkôth. Certaines personnes,
pour garder leurs Soukkôth sèches, ont l'habitude de placer
au-dessus une espèce de bâche lorsque la Soukkoh n'est pas
utilisée. S'il pleut, la bâche collectera de l'eau, et lorsque vous
la retirerait, à l'évidence, de l'eau en tombera.
Comment donc agir
dans de telles situations ?
La Halokhoh
distingue entre :
- un cas où l'eau coulera directement sur l'herbe, et
- un cas où l'eau va d'abord se répandre sur une surface solide (par exemple, une plate-forme) et seulement après couler sur l’herbe.
Dans le cas A),
vous ne pourrez pas déverser l'eau, tandis que dans le cas B), vous
le pourrez. Les cas sont différents, car l'action est moins directe
dans le cas B). (C'est basé sur quelques-unes des conditions que
nous avons vues dans la leçon 2.)
Vous pourrez
également déverser de l'eau si le sol est complètement saturé (ce
qui se produit immédiatement après une pluie). La raison à cela
est qu'un ajout d'eau n'aidera pas l'herbe à pousser puisqu'elle est
déjà trempée et, comme nous l'avons dit, la Malo`khoh de Zôréa´
ne s'applique que lorsque votre acte améliorera la croissance d'une
plante. C'est-à-dire que si vous n'aviez pas fait cet acte, la
plante la croissance de la plante n'aurait pas été favorisée ou
améliorée. Or, puisqu'ici il y a déjà de l'eau, ajouter davantage
d'eau n'est d'aucune conséquence, car l'herbe avait déjà bénéficié
de l'eau de pluie. C'est donc l'eau de pluie qui est considérée
comme étant celle qui va favoriser sa croissance et non l'eau
supplémentaire que l'on a déversée ensuite.
- Les problèmes à l'intérieur
- Prendre soin des plantes d'intérieur
Tout ce dont nous
avons traité jusqu'à présent concernait des plantes enracinées
dans le sol. Cela pourrait surprendre, mais Zôréa´ et d'autres
Malo`khôth de Shabboth s'appliquent également aux plantes
d'intérieur. Ainsi, nous ne pouvons pas arroser nos plantes
d'intérieur à Shabboth.
Mais n'oubliez pas
que toute amélioration ou ce qui favorise la croissance est
inclus dans Zôréa´. Cela signifie donc que nous ne pouvons pas
faire entrer de la lumière dans la pièce (en ouvrant, par exemple,
les rideaux) expressément pour le bien de nos plantes d'intérieur.
En effet, cela favorisera leur croissance. Cependant, cela ne veut
pas dire que nous devons rester dans l'obscurité à Shabboth. Nous
pouvons ouvrir les rideaux si c'est afin d'éclairer la pièce, ou
ouvrir les fenêtres si c'est pour avoir de l'air frais. Nous ne
pouvons juste pas le faire si cela est expressément fait pour le
bien des plantes.
Mais attendez une
seconde ! Si nous ouvrons les rideaux pour éclairer la pièce,
et que nous avons des plantes dans la pièce, il est presque certains
que les plantes tireront profit de la lumière entrant dans la pièce.
Donc, comment la Halokhoh peut-elle permettre qu'on fasse entrer de
la lumière ?
Là encore, nous
devons faire un retour en arrière vers la leçon n°2 et les
conditions dont nous avions discutées. À Shabboth, l'intention
de nos actes fait toute la différence (en plus du fait qu'il s'agit
ici d'un profit « indirect »). De ce fait, ici, lorsque
nous faisons entrer de la lumière dans la pièce avec l'intention
que cela nous profite (afin de ne pas rester dans l'obscurité, bien
voir, etc.), nous n'avons pas à nous soucier du fait que cette
lumière profitera également aux plantes.
- Les fleurs
Souvent, les gens
ont des fleurs coupées à la maison pour Shabboth. Supposons que les
fleurs ont déjà fleuri, elles ne vont, à l'évidence, plus pousser
davantage. De ce fait, la majorité des problèmes de Zôréa´ ne
s'appliquent pas à elles. Mais si elles n'ont pas encore fleuri,
accomplir quoi que ce soit qui aidera à ce qu'elles soient en fleur
constituera du Zôréa´.
Une question qui
se pose est s'il nous est permis de placer des fleurs dans un vase
d'eau à Shabboth, ou les y remettre après qu'on les en ait
retirées.
La Halokhoh a
tranché que placer des fleurs dans un vase d'eau pour la première
fois est considéré comme du טִרְחָא
« Tirho` »,
un effort qui n'est pas en phase avec l'esprit du Shabboth et ne
devrait donc pas être réalisé à Shabboth. (Notez que l'on ne dit
pas que c'est interdit. Juste qu'il serait préférable de ne pas le
faire.) D'autres disent aussi que c'est un acte qui est trop
ressemblant à du vrai Zôréa´. (Là encore, on ne dit pas que
c'est une transgression de Zôréa´, mais que cela ressemble
fortement à du Zôréa´, et, par conséquent, il serait préférable
de s'en abstenir.) Ainsi, au niveau pratique, nous ne le faisons
généralement pas à Shabboth. Et pour les mêmes raisons, nous ne
changeons pas à Shabboth l'eau d'un vase contenant des fleurs.
Qu'en est-il du
fait de remettre dans un vase des fleurs pleinement ouvertes qui
étaient déjà dans l'eau si on les a retirées ? Cela est
permis dans un cas de nécessité (comme par exemple, pour empêcher
les fleurs de faner). Ici, il n'y a pas de notion de Tirho`,
et les fleurs ne peuvent de toute façon plus pousser. De ce fait, il
n'y a aucune raison de l'interdire.
- Des choses qui poussent dans l'eau (l'hydroponique)
Puisque le
principe sous-jacent de Zôréa´ est d'améliorer ou favoriser la
croissance d'une plante, cela s'applique également aux plantes qui
ne poussent pas dans le sol. De ce fait, prendre un noyau d'avocat et
le faire germer dans l'eau est considéré être un acte de Zôréa´.
Il en est de même du fait de placer des germes de soja, des haricots
de Lima, ou des choses similaires, dans de l'eau ou toute autre
matériau humidifié. Nous réalisons ces activités afin de faire
pousser les plantes, et elles sont, par conséquent, inclues dans la
Malo`khoh de Zôréa´.
- En résumé
Nous avons appris
que tout acte qui a pour intention d'améliorer ou favoriser la
croissance d'une plante (ou d'un arbre, etc.) est considéré comme
le fait de « semer une graine » (Zôréa´) à Shabboth.
Cette Malo`khoh de
Zôréa´ s'applique autant aux choses qui poussent à l'extérieur
qu'à celles qui poussent en intérieur.
Les exemples
courants de Zôréa´ incluent le fait :
- d'arroser une plante
- de déverser de l'eau sur un sol en terre ou de l'herbe
- de lancer des graines sur un sol en terre
- d'ouvrir les rideaux pour faire entrer de la lumière naturelle au profit d'une plante d'intérieur
- placer des fleurs non ouvertes dans de l'eau
- faire pousser quelque chose dans de l'eau (même sans terre).