jeudi 12 novembre 2015

Les Lois du Yihoudh : Dans le Mishnéh Tôroh

ב״ה

Les Lois du Yihoudh

Dans le Mishnéh Tôroh


Cet article peut être téléchargé ici.

Nous allons à présent voir comment le Ramba''m ז״ל expose les lois du Yihoudh dans son Mishnéh Tôroh, au Chapitre 22 des Hilkôth `issouré Bi`oh.

1. Il est interdit de s'isoler avec une ´arwoh faisant partie des ´aroyôth, qu'elle soit vieille ou une enfant, car cette chose mène à découvrir la nudité, à l'exception d'une mère avec son fils, d'un père avec sa fille, et d'un mari avec sa femme Niddoh. Un Hothon dont la femme est devenue Niddoh avant qu'il n'ait eu des rapports sexuels [avec elle] a l'interdiction de s'isoler avec elle. Plutôt, il doit dormir parmi des hommes, et elle doit dormir parmi des femmes. Mais s'il a eu un premier rapport sexuel avec elle et qu'ensuite elle est devenue impure, il lui est permis de s'isoler avec elle.
א  אָסוּר לְהִתְיַחַד עִם עֶרְוָה מִן הָעֲרָיוֹת, בֵּין זְקֵנָה בֵּין יַלְדָה--שֶׁדָּבָר זֶה גּוֹרֵם לְגַלּוֹת עֶרְוָה: חוּץ מֵהָאֵם עִם בְּנָהּ, וְהָאָב עִם בִּתּוֹ, וְהַבַּעַל עִם אִשְׁתּוֹ נִדָּה. וְחָתָן שֶׁפֵּרְסָה אִשְׁתּוֹ נִדָּה קֹדֶם שֶׁיִּבְעֹל--אָסוּר לְהִתְיַחַד עִמָּהּ, אֵלָא הוּא יָשֵׁן בֵּין הָאֲנָשִׁים, וְהִיא יְשֵׁנָה בֵּין הַנָּשִׁים; וְאִם בָּא עָלֶיהָ בִּיאָה רִאשׁוֹנָה, וְאַחַר כָּךְ נִטְמֵאת--מֻתָּר לְהִתְיַחַד עִמָּהּ

La liste des ´aroyôth nous est donnée dans la Tôroh, au Chapitre 18 de Wayyiqro`. Ce sont avec ces femmes-là qu'il y a avant tout une interdiction de s'isoler. L'interdiction a été donnée afin d'éviter que des actes indécents aient lieu entre un homme et cette femme, et que cela ne mène à une relation sexuelle illicite. Qu'il s'agisse d'une vieille femme ou d'une jeune enfant, cela n'est d'aucune importance.

Bien que le Ramba''m cite comme seuls exceptions la permissivité du Yihoudh avec son fils, sa fille et sa femme (même lorsqu'elle est Niddoh), nous avions vu qu'une autre exception existe : le fait de s'isoler avec sa sœur (bien que vivre seul avec elle est interdit).

La raison pour laquelle un homme peut s'isoler avec sa femme Niddoh est assez simple à comprendre : étant donné qu'ils ont l'habitude d'avoir des rapports intimes ensemble, et qu'ils savent que dans quelques jours ils seront à nouveau permis l'un à l'autre, nous ne craignons pas qu'ils ne puissent pas se contrôler. Par contre, lorsqu'un couple vient de se marier et que la femme est Niddoh la nuit de noce, étant donné qu'ils n'avaient pas encore eu de rapports sexuels nous craignons qu'ils ne puissent pas être capables de contrôler leurs désirs. Par conséquent, ils ne peuvent s'isoler ensemble. Mais si c'est seulement après le premier rapport qui a eu lieu la nuit de noce qu'elle est devenue Niddoh, nous leur permettons de s'isoler comme pour n'importe quel autre couple.

2. Les Israélites ne sont pas soupçonnés d'homosexualité ou de zoophilie. Par conséquent, il n'est pas interdit de s'isoler avec eux. Mais si on s'éloigne même d'isolement avec un homme ou un animal, c'est louable. Les éminents Sages s'éloignaient des animaux afin de ne pas s'isoler avec eux.1 L'interdiction du Yihoudh fut transmise par la Qabboloh.
ב  לֹא נֶחְשְׁדוּ יִשְׂרָאֵל עַל מִשְׁכַּב זָכוּר, וְעַל הַבְּהֵמָה; לְפִיכָּךְ אֵין אִסּוּר לְהִתְיַחַד עִמָּהֶן. וְאִם נִתְרַחַק אַפִלּוּ מִיֵּחוּד זָכוּר וּבְהֵמָה, הֲרֵי זֶה מְשֻׁבָּח; וּגְדוֹלֵי הַחֲכָמִים הָיוּ מַרְחִיקִין הַבְּהֵמָה, כְּדֵי שֶׁלֹּא יִתְיַחֲדוּ עִמָּהּ. וְאִסּוּר יֵחוּד עֲרָיוֹת, מִפִּי הַקַּבָּלָה

Comme nous l'avons expliqué dans la deuxième partie, l'époque où l'on ne pouvait soupçonner les Israélites de pratiques homosexuelles est révolue depuis bien longtemps. Dans son Shoulhon ´oroukh2, Rabbi Yôséf Qa`rô ז״ל écrit que l'homosexualité était devenue prévalente à son époque, et par conséquent, il fut considéré approprié pour un homme de ne pas s'isoler avec d'autres hommes. C'est pourquoi, le Ba''h ז״ל (Rabbi Yô`él Sirqis) déclare que dans les localités où ce péché n'est pas répandu il n'est pas nécessaire de prendre cette précaution. Néanmoins, comme l'écrit le Ramba''m, si un homme fait le choix de ne pas même s'isoler avec un autre homme, c'est un acte louable.

Quant à la zoophilie, vous pouvez rire autant que vous voulez, c'est loin d'être une pratique du passé. Au contraire, c'est un acte immonde très fréquent encore aujourd'hui. Par exemple, les affaires de zoophilie défrayent la chronique régulièrement aux États-Unis, où c'est encore légal dans treize états. En orange, les états américains où la zoophilie est légale :


C'est également pratiqué dans de nombreuses zones rurales en Afghanistan, en Afrique, etc. Le Ramba''m mentionnera à nouveau l'interdiction de la zoophilie dans les Halokhôth 5 et 6, où il rapporte la Halokhoh de nos Sages selon quoi un Israélite ne doit pas faire garder ses animaux par des Gôyim (hommes ou femmes), car on les soupçonne tous de s'adonner à des actes zoophiles. C'était une pratique païenne très courante en ces temps-là, d'où le terme de « tous les Gôyim ». Néanmoins, bien que cela soit moins ouvertement pratiqué que dans les temps anciens, c'est encore une chose beaucoup plus répandue à nos époques qu'on ne le croit. Des femmes qui ont des rapports avec leurs chiens, des fermiers qui en ont avec leurs moutons, etc., ça se passe quotidiennement, même dans des pays comme la France, la Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne, les États-Unis et d'autres pays Occidentaux. (Concernant la zoophilie en Allemagne, où la principale association zoophile compte plus de 100 000 membres, lire ici et ici.) Il n'y a donc aucune raison de croire que cette interdiction de faire garder ses animaux par des Gôyim soit exagérée et d'un autre temps. Au contraire, c'est encore très actuel, malheureusement !

Lorsque le Ramba''m écrit que l'interdiction du Yihoudh fut transmise par la Qabboloh, c'est-à-dire par les Prophètes (nous avions déjà expliqué que le sens originel du terme « Qabboloh » est ce qui a été reçu des Prophètes). L'interdiction n'est donc pas explicitement mentionnée dans la Tôroh, mais nous a été transmise par tradition orale depuis les temps bibliques. Et comme nous l'avons expliqué dans la deuxième partie, à l'origine l'interdiction ne concernait que les femmes mariées considérées comme des ´aroyôth dans Wayyiqro` 18.

3. Lorsque survint l'épisode de `amnôn et Tomor3, Dowidh Hammalakh décréta avec son Béth Din [une interdiction] de s'isoler avec une femme non mariée. Et bien qu'elle ne soit pas une ´arwoh, elle est inclue dans [l'interdiction] de s'isoler avec des ´aroyôth. Puis, Shamma`y et Hillél décrétèrent [une interdiction] de s'isoler avec des Gôyim. Ainsi, quiconque s'isole avec une femme avec laquelle il est interdit de s'isoler, qu'elle soit Israélite ou Gôyoh, les deux, l'homme et la femme, se voient administrer des coups de fouet pour rébellion4, et une annonce est faite les concernant5. Une exception est faite concernant l'épouse d'un homme : bien qu'il soit interdit de s'isoler avec elle, si quelqu'un s'est isolé [avec elle], on n'applique pas la flagellation afin qu'une rumeur ne circule pas selon quoi elle se serait débauchée, car une rumeur pourrait se répandre que ses enfants sont des bâtards.
ג  כְּשֶׁאֵרַע מַעֲשֵׂה אַמְנוֹן וְתָמָר, גָּזַר דָּוִיד וּבֵית דִּינוֹ עַל יֵחוּד פְּנוּיָה, וְאַף עַל פִּי שְׁאֵינָהּ עֶרְוָה, בִּכְלַל יֵחוּד עֲרָיוֹת; וְשַׁמַּאי וְהִלֵּל גָּזְרוּ עַל יֵחוּד גּוֹיִים. נִמְצָא כָּל הַמִּתְיַחֵד עִם אִשָּׁה שֶׁאָסוּר לְהִתְיַחַד עִמָּהּ, בֵּין יִשְׂרְאֵלִית בֵּין גּוֹיָה--מַכִּין אֶת שְׁנֵיהֶן מַכַּת מַרְדּוּת, הָאִישׁ וְהָאִשָּׁה, וּמַכְרִיזִין עֲלֵיהֶן: חוּץ מֵאֵשֶׁת אִישׁ--שֶׁאַף עַל פִּי שֶׁאָסוּר לְהִתְיַחַד עִמָּהּ, אִם נִתְיַחַד אֵין לוֹקִין, שֶׁלֹּא לְהוֹצִיא לַעַז עָלֶיהָ שֶׁזִּנָּת, וְנִמְצְאוּ מוֹצִיאִין לַעַז עַל הַבָּנִים שְׁהֶן מַמְזְרִים

Nous avons donc ici l'évolution de l'interdiction du Yihoudh, dont nous avions parlée dans la deuxième partie, à savoir, qu'à l'origine l'interdiction ne concernait que le fait de s'isoler avec une femme mariée, puis elle fut étendue pour inclure une femme non mariée, et enfin, elle fut étendue à nouveau pour y inclure également une femme non Israélite.

4. Toute femme avec laquelle [un homme] a l'interdiction de s'isoler, si son épouse est avec lui il lui est permis de s'isoler [avec elle], parce que sa femme est sa protection [contre la faute]. Mais une Israélite ne doit pas s'isoler avec un Gôy même si son épouse est avec lui, car l'épouse d'un Gôy n'est pas sa protection et ils n'ont pas de honte.
ד  כָּל אִשָּׁה שֶׁאָסוּר לְהִתְיַחַד עִמָּהּ--אִם הָיְתָה אִשְׁתּוֹ עִמּוֹ--הֲרֵי זֶה מֻתָּר לְהִתְיַחַד, מִפְּנֵי שֶׁאִשְׁתּוֹ מְשַׁמְּרַתּוּ; אֲבָל לֹא תִתְיַחַד יִשְׂרְאֵלִית עִם הַגּוֹי, אַף עַל פִּי שֶׁאִשְׁתּוֹ עִמּוֹ--שְׁאֵין אִשְׁתּוֹ שֶׁלַּגּוֹי מְשַׁמְּרַתּוּ, וְאֵין לָהֶן בּוּשָׁה

Lorsqu'un homme Israélite est avec son épouse, il peut s'isoler avec une femme, car la présence de son épouse est une mesure suffisante pour qu'il ne faute pas. Mais étant donné que l'échangisme et d'autres pratiques immorales sont monnaie courante chez les Gôyim, et que beaucoup d'entre eux d'ailleurs n'éprouveraient aucune honte à mal se comporter même en présence de leurs épouses (dont ils obtiennent parfois une permission d'agir ainsi, ou qui, par peur, laissent leurs maris mal se comporter), une femme Israélite ne doit pas s'isoler avec un Gôy, même si l'épouse de ce dernier est présente.

7. Une seule femme ne doit pas s'isoler même avec de nombreux hommes, à moins que l'épouse d'un d'entre eux ne soit présente.6 De même, un seul homme ne doit pas s'isoler même avec de nombreuses femmes.7 De nombreuses femmes avec de nombreux hommes, on ne se préoccupe pas du Yéhoudh8. Si des hommes étaient à l'extérieur et des femmes à l'intérieur, ou que des hommes [étaient] à l'intérieur et des femmes à l'extérieur, et qu'une femme s'est séparée [des autres femmes] pour se retrouver parmi les hommes, ou qu'un homme s'est retrouvé parmi les femmes, c'est interdit pour cause de Yéhoudh. Même un homme dont l'activité ou la profession se fait avec des femmes, il lui est interdit de s'isoler avec les femmes. Comment doit-il faire ? Il doit s'occuper avec elles et sa femme avec lui9 ou se tourner vers une autre profession.
ז  לֹא תִתְיַחַד אִשָּׁה אַחַת, אַפִלּוּ עִם אֲנָשִׁים הַרְבֵּה--עַד שֶׁתִּהְיֶה שָׁם אִשְׁתּוֹ שֶׁלְּאֶחָד מֵהֶם; וְכֵן לֹא יִתְיַחַד אִישׁ אֶחָד, אַפִלּוּ עִם נָשִׁים הַרְבֵּה. וְנָשִׁים הַרְבֵּה עִם אֲנָשִׁים הַרְבֵּה, אֵין חוֹשְׁשִׁין לְיֵחוּד; הָיוּ הָאֲנָשִׁים מִבַּחוּץ וְהַנָּשִׁים מִבִּפְנִים, אוֹ הָאֲנָשִׁים מִבִּפְנִים וְהַנָּשִׁים מִבַּחוּץ, וּפֵרְשָׁה אִשָּׁה לְבֵין הָאֲנָשִׁים, אוֹ אִישׁ לְבֵין הַנָּשִׁים--אֲסוּרִין מִשּׁוֹם יֵחוּד. אַפִלּוּ אִישׁ שֶׁעֲסָקוֹ וּמְלַאכְתּוֹ עִם הַנָּשִׁים, אָסוּר לוֹ לְהִתְיַחַד עִם הַנָּשִׁים. כֵּיצַד יַעֲשֶׂה--יִתְעַסַּק עִמָּהֶן וְאִשְׁתּוֹ עִמּוֹ, אוֹ יִפָּנֶה לִמְלָאכָה אַחֶרֶת

Toutes ces règles, nous les avions vues dans les deux précédentes parties. Concernant la première que rapporte ici le Ramba''m, à savoir, l'interdiction pour une seule femme de s'isoler avec plusieurs hommes (on parle ici d'hommes Israélites, puisqu'il avait déjà été mentionné qu'elle ne peut s'isoler avec des Gôyim, même en présence de leurs épouses), nous avions vu que l'interdiction ne s'appliquait pas dans le cas où les hommes avec lesquels elle s'isole sont des Israélites moraux, dès lors que l'isolement a lieu « en ville », et non dans un endroit isolé, et de préférence durant le jour et non la nuit. Ces conditions sont également rapportées dans le Shoulhon ´oroukh.10

Concernant l'homme dont l'activité ou la profession se fait avec des femmes, on parle, comme nous l'avions expliqué, d'un homme dont le métier l'amène à constamment côtoyer des femmes, comme par exemple un homme qui vend des vêtements ou des parfums aux femmes.

8. Il est permis de s'isoler avec deux Yavomôth, ou avec deux Sorôth, ou avec une femme et sa belle-mère, ou avec une femme et la fille de son mari, ou avec une femme et la fille de sa belle-mère. Parce qu'elles se détestent mutuellement elles ne se couvriront pas. De même, il est permis de s'isoler avec une femme qui a avec elle une enfant mineure qui connaît la signification d'un rapport sexuel mais ne cédera pas à un rapport sexuel, car elle n'osera pas se débaucher en sa présence, car cette [enfant] révélera son secret.
ח  מֻתָּר לְהִתְיַחַד עִם שְׁתֵּי יְבָמוֹת, אוֹ עִם שְׁתֵּי צָרוֹת, אוֹ עִם אִשָּׁה וַחֲמוֹתָהּ, אוֹ עִם אִשָּׁה וּבַת בַּעְלָהּ, אוֹ עִם אִשָּׁה וּבַת חֲמוֹתָהּ--מִפְּנֵי שֶׁשּׂוֹנְאוֹת זוֹ אֶת זוֹ, אֵין מְחַפּוֹת זוֹ עַל זוֹ. וְכֵן מֻתָּר לְהִתְיַחַד עִם אִשָּׁה שֶׁיֵּשׁ עִמָּהּ תִּינֹקֶת קְטַנָּה שֶׁיּוֹדַעַת טַעַם בִּיאָה, וְאֵינָהּ מוֹסֶרֶת עַצְמָהּ לְבִיאָה--שְׁאֵינָהּ מְזַנָּה בְּפָנֶיהָ, שֶׁהֲרֵי זוֹ מְגַלָּה אֶת סוֹדָהּ

Nous avions parlé de tous ces cas en détails dans la première partie.

11. L'épouse d'un homme dont le mari est en ville ne doit pas se préoccuper du Yéhoudh, parce que la crainte de son mari est sur elle.11 Mais si cet [homme] était épris d'elle, par exemple parce qu'elle a grandi avec lui, ou parce qu'elle est son proche, il ne doit pas s'isoler avec elle, et même si son mari est en ville. De même, quiconque s'isole avec une femme, mais la porte est ouverte vers le domaine public, il n'y a pas de préoccupation pour cause de Yéhoudh.
יא  אֵשֶׁת אִישׁ שֶׁהָיָה בַּעְלָהּ בָּעִיר--אֵינָהּ חוֹשֶׁשֶׁת לְיֵחוּד, מִפְּנֵי שֶׁאֵימַת בַּעְלָהּ עָלֶיהָ; וְאִם הָיָה זֶה גַּס בָּהּ כְּגוֹן שֶׁגָּדְלָה עִמּוֹ, אוֹ שֶׁהָיְתָה קְרוֹבָתוֹ--לֹא יִתְיַחַד עִמָּהּ, וְאַף עַל פִּי שֶׁבַּעְלָהּ בָּעִיר. וְכֵן כָּל הַמִּתְיַחֵד עִם אִשָּׁה, וְהָיָה הַפֶּתַח פָּתוּחַ לִרְשׁוּת הָרַבִּים--אֵין חוֹשְׁשִׁין מִשּׁוֹם יֵחוּד

Là encore, nous avions traité de ces cas dans la première partie. Notons que pour le dernier cas susmentionné, une fenêtre ouverte ou transparente qui donne vers le domaine public est également suffisante.

12. Celui qui n'a pas d'épouse ne doit pas enseigner des filles en bas âge parce que les mères des enfants viennent à l'école pour [prendre ou déposer] leurs enfants, et il se retrouverait tenté par les femmes. De même, une femme ne doit pas enseigner à de petits garçons parce que leurs pères viennent à cause de leurs enfants, et ils se retrouveraient isolés avec elle. Un enseignant n'a pas besoin que son épouse soit présente avec lui à l'école. Plutôt, si elle est à la maison et qu'il enseigne dans sa localité [c'est suffisant].
יב  מִי שְׁאֵין לוֹ אִשָּׁה, לֹא יְלַמַּד תִּינוֹקוֹת, מִפְּנֵי שֶׁאִמּוֹת הַבָּנִים בָּאוֹת לְבֵית הַסֵּפֶר לִבְנֵיהֶם, וְנִמְצָא מִתְגָּרֶה בַּנָּשִׁים; וְכֵן אִשָּׁה, לֹא תְלַמַּד קְטַנִּים, מִפְּנֵי אֲבוֹתֵיהֶן שְׁהֶן בָּאִין בִּגְלַל בְּנֵיהֶם, וְנִמְצְאוּ מִתְיַחֲדִים עִמָּהּ. וְאֵין הַמְּלַמֵּד צָרִיךְ שֶׁתִּהְיֶה אִשְׁתּוֹ שְׁרוּיָה עִמּוֹ בְּבֵית הַסֵּפֶר, אֵלָא הִיא בְּבֵיתָהּ וְהוּא מְלַמֵּד בִּמְקוֹמוֹ

Nous avions mentionné l'interdiction pour un homme célibataire d'enseigner à des enfants en bas âge, ainsi que pour une femme d'enseigner à de jeunes garçons, pour éviter les contacts trop fréquents entre hommes et femmes.

Concernant le cas d'un enseignant marié, dès lors qu'il enseigne dans la même ville où il habite avec sa femme, cela n'est pas un problème. Mais s'il enseigne dans une autre localité que là où il vit avec sa femme, c'est un problème. Nous avions dit dans la deuxième partie que, malheureusement, à notre époque, la majorité des cas de pédophilie dans les écoles impliquaient des enseignants mariés et non célibataires, et principalement dans les milieux Harédhim (et lorsqu'on connaît le régime sexuel drastique imposé dans les milieux Harédhim, il devient aisé de comprendre pourquoi, bien qu'ils soient mariés, ces hommes font des choses pareilles. C'est un élément central de la réponse, pas le seul). Par conséquent, il convient de faire très attention à qui on confie l'éducation de ses enfants.

14. On ne nomme pas [même] un homme digne de confiance et approprié pour garder une cour dans laquelle se trouvent des femmes, quand bien même il se tiendrait à l'extérieur, car il n'y a pas de garantie aux relations sexuelles illicites. Et un homme ne doit pas nommer de superviseur sur sa maison afin de ne pas conduire sa femme vers un acte fautif.
יד  אֵין מְמַנִּין אָדָם נֶאֱמָן וְכָשֵׁר לִהְיוֹת שׁוֹמֵר חָצֵר שֶׁיֵּשׁ בָּהּ נָשִׁים, אַף עַל פִּי שְׁהוּא עוֹמֵד בַּחוּץ--שְׁאֵין אַפְטְרוּפוֹס לָעֲרָיוֹת; וְאָסוּר לָאָדָם לְמַנּוֹת אַפְטְרוּפוֹס עַל בֵּיתוֹ, שֶׁלֹּא יַנְהִיג אִשְׁתּוֹ לִדְבַר עֲבֵרָה

Peu importe à quel point un homme peut être intègre, il existe la possibilité qu'une exposition fréquente aux femmes l'amènera à de mauvaises pensées, voire pire, à des relations inappropriées. Par conséquent, même un homme droit et intègre ne doit pas se voir confier la responsabilité de garder une cour dans laquelle les femmes se rassemblent régulièrement.

De même, pour éviter toute relation inappropriée, un homme ne doit pas confier la gestion de sa maison à un autre homme, parce que ce dernier aura des contacts fréquents avec son épouse et cela créera la possibilité que les deux ne commettent l'adultère ou ne s'adonnent à des relations inappropriées. Ce genre de choses se produit régulièrement. On voit d'ailleurs souvent des hommes confier la gestion de leurs maisons à leurs meilleurs amis lorsqu'ils doivent s'absenter pour une certaine période (par exemple, un militaire en mission), et lorsqu'ils reviennent ou après plusieurs années, ils découvrent que leurs épouses ont eu des relations avec les hommes de confiance auxquels ils avaient demandé de s'occuper de leurs femmes, enfants et maisons. Comme le disent nos Sages dans le Talmoudh12 : « Si Pôtifor n'avait pas nommé Yôséf comme superviseur de sa maison, cet incident13 ne se serait pas produit ».

Ce sont là les principales règles du Yihoudh énoncées dans le Mishnéh Tôroh, et elles se conforment parfaitement bien à ce que nos Sages ont enseigné dans le Talmoudh. Il y a d'autres règles énoncées par le Ramba''m dans ce chapitre, mais nous les verrons tous lorsque je publierai la traduction intégrale et le commentaire de ce chapitre (puisque j'ai entrepris de traduire et commenter chaque chapitre du Mishnéh Tôroh. Les publications se feront progressivement et sont téléchargeables sur la colonne de droite du blog).

Que soit béni celui qui prendra grandement garde à cette interdiction du Yihoudh, car bon nombre des fléaux de notre société sont causés par la trop grande promiscuité des sexes.

Dans la prochaine partie, Dieu voulant, nous traiterons de la raison première et principale de cette interdiction du Yihoudh.

1Comme cela est rapporté dans Qiddoushin 81b
2`évan Ho´azar 24:1
32 Shamou`él Chapitre 13 rapporte que `amnôn, le fils aîné de Dowidh Hammalakh, avait des désirs envers Tomor, sa demi-sœur. Il feignit la maladie et demanda à ce que Tomor lui serve un repas. Alors qu'elle le servait, il la viola
4Ce qui est la sanction pour les transgressions des commandements rabbiniques, puisque nous avons vu que l'interdiction du Yihoudh est d'origine « rabbinique »
5C'est-à-dire qu'on publie leur méconduite afin que la honte puisse dissuader d'autres personnes de les imiter
6Car l'épouse servira de protection pour son mari. En outre, les autres hommes n'oseront pas s'adonner à des pratiques inappropriées, car elle les dénoncera
7Car elles ne pourront l'empêcher d'avoir des comportements inappropriées
8Une autre orthographe du terme « Yihoudh ». La voyelle Séré` est classée dans les voyelles « i » ; de ce fait, elle peut se prononcer « é », comme elle peut se prononcer « i »
9C'est-à-dire qu'il doit travailler avec sa femme
10`évan Ho´azar 22:5
11Elle craindra qu'à tout moment son mari ne rentre à la maison. De ce fait, elle ne commettra pas l'adultère
12Barokhôth 63a

13Lorsque sa femme tenta de séduire à plusieurs reprises Yôséf
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