ב״ה
Pourquoi
le Hassidisme
engendre la médiocrité ?
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Beaucoup
de gens écœurés par le comportement des Hasidhim
se demandent souvent « Pourquoi le Hassidisme
engendre-t-il tant de gens médiocres ? ». Cette question
est légitime, au vue des choses très graves qui se passent dans ces
communautés. Si nous analysons les actualités négatives impliquant
des Juifs religieux partout dans le monde, dans plus de 90% des cas
il s'agit de Hasidhim
(trafic de drogue, pédophilie, non respect des lois du pays,
blanchiment d'argent, escroqueries immobilières, propos haineux
envers tous les Gôyim, arnaques aux allocations sociales,
comportements plus que douteux envers les femmes, etc.). En outre, on
peut aisément se rendre compte de l'ignorance et de la
méconnaissance flagrante de ces gens-là. Ils ne connaissent pas la
foi israélite, ses fondements, ses principes, ses enseignements
moraux, le bon comportement sociétal à avoir, et encore moins la
bonne pratique de la Halokhoh. Et pourtant, ils passent soi-disant
toutes leurs journées à étudier les textes religieux et à prier
(vu qu'ils ne font rien d'autres, et ne travaillent pas pour la
majorité d'entre eux, ils ont le temps que la plupart des gens n'ont
pas). Dans l'imaginaire de bon nombre de personnes, ils constituent
l'élite du Judaïsme, les Juifs les plus « pieux » et
fidèles aux traditions. Comment se peut-il donc qu'une telle
communauté engendre autant de médiocrité chez ses membres, aussi
bien au niveau comportemental qu'au niveau de la connaissance de la
Tôroh ?
Bien
sûr, de nombreuses réponses peuvent être apportées, dont
certaines sont assez évidentes. Mais j'aimerai apporter ici deux
éléments essentiels pouvant s'appliquer à n'importe qui, et pas
seulement aux Hasidhim,
ce qui rendra la discussion plus générale et nous permettra de
tirer des leçons pratiques.
Le
Ramba''m ז״ל
a
rédigé de très nombreuses lettres traitant autant de questions
halakhiques spécifiques que de problèmes généraux qui lui étaient
soumis. Dans une de ses lettres1,
il écrit ceci :
Je vous ai déjà
enjoint de connaître l'intégralité du livre2
et d'en faire le votre en l'enseignant à tout le monde. Le but de la
rédaction du Talmoudh et d'autres ouvrages similaires est atteint
par le Mishnéh Tôroh. L'objectif des Lamadhonim3,
qui perdent leur temps dans les débats talmudiques, n'est que de
devenir des experts dans l'argumentation, rien de plus. Cette
expertise ne fut jamais le but des débats talmudiques, qui se
produisaient accidentellement lorsqu'une déclaration avait plus
d'une interprétation et qu'il fallait trouver la bonne. Le but
principal du Talmoudh était, cependant, d'enseigner ce qu'on doit
faire et ce qu'on ne doit pas faire. Ceci est clair pour quelqu'un
comme vous.4
Tel est l'objectif de mon livre ; aider à mémoriser les règles
qui se sont perdues dans l'argumentation du Talmoudh, permettant
ainsi aux gens de consacrer leur temps au but ultime, à savoir,
s'occuper des « grandes choses »...
Le
Rov Yishoq Shélat (qui a rassemblé toutes les lettres
connues du Ramba''m) explique que la dernière phrase de l'extrait
susmentionné est une référence voilée au passage de la Gamoro`
qui décrit les débats entre `abbayé ז״ל
et
Ravo` ז״ל
comme
étant de « petites choses », mais les discussions
métaphysiques comme étant de « grandes choses ».
Cette
lettre est intéressante, car elle nous permet de comprendre un
problème énorme qui assaille le monde de la Yashivoh jusqu'à
aujourd'hui, et qui est une des clefs de la médiocrité Hassidique.
Toutes nos études religieuses n'ont qu'un seul et unique objectif :
nous aider à trouver Dieu, la « grande chose ». Nous
étudions et apprenons les Halokhôth qui nous enseignent comment
mener nos vies d'une façon qui nous fait penser à HaShem ית׳
et
aux choses existentielles. Or, dans les Yashivôth Hassidiques
(je suis passé par-là), on a fait de l'étude du Talmoudh un
exercice de sophistique (l'art d'utiliser des arguments fallacieux,
spécifiquement dans l'!intention de tromper) et d'argumentation. Les
gens n'étudient pas le texte pour déterminer quelle est la Halokhoh
(puisque de toute façon, ils ne suivent pas la Halokhoh du Talmoudh
mais préfèrent leurs Rébbé`im ou pseudos « Gadhôlé
Haddôr »), ni pour connaître HaShem (puisqu'ils pensent Le
connaître à travers la relation qu'ils ont avec leurs Rébbé`im,
qui sont littéralement, à leurs yeux, des dieux vivants), et encore
moins pour s'interroger sur les sujets existentielles (qui, pour eux,
sont des futilités) ; ils étudient plutôt pour des raisons
purement matérialistes (concurrence, etc), décortiquant le texte
phrase par phrase pour bâtir leurs capacités d'argumentation et de
sophistique. C'est ainsi que leurs études n'amènent pas au
raffinement de leurs personnes mais les rendent ignorants des choses
essentielles. Par la sophistique, ils légitiment ainsi tous leurs
comportements : violer un petit garçon, cracher sur les pieds
d'une femme, blanchir de l'argent, ne pas travailler, tromper sa
femme, insulter les Gôyim, aller voir les prostituées, faire du
trafic de drogue, etc., ne sont pas un problème, parce que si on
s'appuie sur telle ou telle règle, cela peut être légitimé !
Ainsi, HaShem et le mode de vie productif et sain qu'Il désire pour
nous ne sont pas le centre de leurs études ; ce qui leur
importe, c'est comment utiliser ces textes pour se justifier et
argumenter. De telles personnes ne peuvent que tomber dans les
travers, excès et débauches qu'on leur connaît !
Les
Houmrôth ne sont pas non plus un objectif du Judaïsme. Dans
une autre lettre qu'il rédigea à l'adresse du Rov Yôséf ban
Yahoudhoh (l'élève auquel il dédicaça le Môréh Navoukhim –
Guide des Égarés), il discute de la réponse qu'il envoya au Rô`sh
Yashivoh de Bagdad, le Rov Shamou`él ban `éli, concernant la
réaction du R''i lorsqu'il a vu la position du Ramba''m sur le fait
de voyager en bateaux de rivière le Shabboth. Le Ramba''m a en effet
tranché dans son Mishnéh Tôroh5
que si c'était pour accomplir une Miswoh, un Israélite avait
le droit d'embarquer sur un bateau le Vendredi et rester dessus même
si le capitaine continue de sa propre initiative le voyage pendant
Shabboth. L'Israélite n'est donc pas tenu de débarquer du bateau
pour éviter de voyager pendant Shabboth. Et c'est à la condition
que le capitaine soit un Gôy et que la majorité des passagers
soient eux-mêmes des Gôyim (autrement, ce serait comme si le
capitaine travaillait pour des Israélites, ce qui est interdit). Le
Rô`sh Yashivoh de Bagdad écrivit au Ramba''m pour lui rapporter les
insultes que le R''i avait proférées contre lui (notons pourtant
que le Ramba''m s'appuyait sur l'opinion de Rébbi Yahoudhoh Hannosi`
ז״ל,
le compilateur de la Mishnoh, qui a clairement déclaré dans le
Talmoudh6
que cela était permis). Le Ramba''m lui répondit de ne pas réagir
aux insultes du R''i. Il lui expliqua que le simple fait de l'avoir
défendu face au R''i et d'avoir adopté sa position avait diminué
l'autorité du R''i, et c'est cela qui avait amené ce dernier a
attaquer aussi vigoureusement le Rô`sh Yashivoh de Bagdad, Rov Yôséf
et le Ramba''m. Puis, il poursuit en écrivant7 :
La question que
vous posez, à savoir, « Où est la crainte des Cieux [dans un
tel comportement] ? », ne sert à rien, car lui (le R''i)
et d'autres personnes semblables qui sont plus éminentes que lui,
même parmi ceux des générations antérieures, n'ont pour seule
crainte des Cieux que des Houmrôth, tout comme c'est le cas
des masses en général. Mais à leurs yeux, les obligations morales
ne font pas partie de la crainte des Cieux. Ils ne font pas non plus
attention à leurs paroles comme des hommes qui craignent les Cieux
le devraient pourtant. Chez la majorité de ces hommes de religion
autocrates, lorsque quelqu'un attaque leur autorité, tout d'un coup
leur crainte des Cieux disparaît. Ne t'attends pas à ce que tous
parmi eux soient comme Hanino` ban Dôsso` ou Pinhos
ban Yo`ir8
ע״ה.
Mais ne crois pas que tous ceux qui n'ont pas atteint leur niveau
sont nécessairement dénués de crainte des Cieux.
J'ose
espérer que vous avez compris la leçon fondamentale que nous
transmet ici le Ramba''m, et cela explique parfaitement bien
l'attitude des Hasidhim,
qui mettent tout dans l'apparence et vivent sur des Houmrôth
non mandatées par la Halokhoh pour se donner l'image de gens
« pieux », « saints », et « religieux »,
alors que leur intérieur est pourri. Ces gens oublient qu'HaShem
regarde au cœur, qu'un bon comportement envers son prochain, sa
façon de parler, l'humilité, la pudeur, la sincérité, l'amour de
la justice, de la paix et de la vérité, la raison et le bon sens,
sont les marques de la vraie crainte des Cieux !
Voilà,
entre autres, pourquoi il y a tant de gens médiocres parmi les
Hasidhim et ceux
qui ont été formés dans leurs institutions !
1Tashouvôth
HaRamba''m, page 257 (dans l'édition Shélath)
2Il
parle ici du Mishnéh Tôroh
3Ceux
qui passent toutes leurs journées à étudier le Talmoudh
4La
lettre fut adressée à un certain Rov Yôséf, qui était
apparemment un homme très instruit
5Hilkôth
Shabboth 30:13
6Shabboth
19a
7Tashouvôth
HaRamba''m, page 308 (dans l'édition Shélath)
8Deux
éminents Sages de l'ère de la Mishnoh, connu pour leurs bons
traits de caractère envers les hommes