ב״ה
La
durée d'efficacité d'une bénédiction
Cet
article peut être téléchargé ici.
La
question suivante m'a été envoyée :
Si vous avez faim
et vous servez dans le réfrigérateur un fruit, du fromage, de la
viande, ou peu importe, puis, quelques minutes après avoir mangé,
vous vous dîtes « J'en prendrais bien encore ! »,
une nouvelle bénédiction sera-t-elle nécessaire ?
C'est
une excellente question qui demande de se pencher sur le temps
d'efficacité d'une bénédiction.
En
elle-même, une bénédiction n'a aucune « date de
péremption », pour ainsi dire. Théoriquement, vous pourriez
commencer votre journée en faisant la bénédiction de שֶׁהַכָּל
« Shahakkol »
sur une boisson et continuer à consommer des aliments « Shahakkol »
toute la journée sans refaire une nouvelle bénédiction. Mais au
niveau pratique, c'est quasiment jamais faisable. La raison à cela
est que dès l'instant où vous décidez que vous avez terminé de
manger (ou boire), votre bénédiction perd son effet, et vous devrez
alors refaire une bénédiction avant de manger à nouveau.
La
décision d'arrêter de manger est appelée הֶסַּח
הַדַּעַת « Hassah
Hadda´ath » (littéralement, « retrait de la
conscience »). Bien que prendre une décision consciente de
s'arrêter de manger soit du Hassah Hadda´ath, ce n'est pas
la seule façon de le faire. Certaines actions et interruptions qui
génèrent un Hassah Hadda´ath automatique mettent fin à
l'efficacité d'une bénédiction. Nous allons en rapporter
quelques-unes.
- Faire une Barokhoh `aharônoh
La
forme la plus évidente de rupture de l'efficacité d'une bénédiction
consiste à réciter une Barokhoh `aharônoh (la bénédiction
à faire après consommation, et qui dépendra de l'aliment en
question). Une fois que cette bénédiction aura été récitée,
c'est une affirmation claire que vous avez terminé de manger ;
de ce fait, si vous comptez manger ou boire à nouveau, une nouvelle
bénédiction avant consommation devra être faite.
- Intention de mettre fin au repas
Un
Hassah Hadda´ath se produit également dès l'instant où
vous accomplissez un acte qui précède généralement une Barokhoh
`aharônoh. Par exemple, si vous aviez mangé avec vos doigts
et les avez salis, et que vous les avez lavés afin de pouvoir
réciter la Birkath Hammozôn, cela indique que vous avez décidé de
mettre fin au repas. Le Talmoudh fournit un autre exemple : en
Palestine, avant le repas, il était de coutume de défaire sa
ceinture, et la resserrer juste avant de commencer la Birkath
Hammozôn. Là aussi, cela marquait une décision d'arrêter de
manger. Dans ces cas-là, il faudra refaire une bénédiction si on
compte manger ou boire à nouveau.
- Dormir
Si
vous vous êtes assoupi en plein milieu du repas, ce n'est pas
considéré du Hassah Hadda´ath, et vous pourrez reprendre
votre repas sans devoir refaire une bénédiction en vous réveillant.
Par
contre, si vous aviez consciemment décidé d'aller faire une sieste,
c'est du Hassah Hadda´ath, et quand vous vous réveillerez
une nouvelle bénédiction sera nécessaire avant de manger ou
reprendre votre repas.
Notez
la différence entre ce cas-ci et ceux rapportés dans les deux
précédents points, où il faudra non seulement faire une Barokhoh
`aharônoh, mais également une nouvelle Barokhoh Ri`shônoh
(bénédiction avant consommation) avant de manger à nouveau, tandis
qu'ici, juste une nouvelle Barokhoh Ri`shônoh suffira avant de
pouvoir manger ou reprendre son repas.
Ainsi,
pour répondre à la question, à moins d'avoir pris la décision
consciente d'arrêter de manger, ou d'avoir fait une Barokhoh
`aharônoh, ou d'avoir marqué par un acte précédant généralement
la récitation d'une Barokhoh `aharônoh son intention d'arrêter de
manger, ou d'être allé dormir, une nouvelle bénédiction ne sera
pas nécessaire lorsque vous retournerez au réfrigérateur vous
resservir votre fruit, fromage, viande, ou quelque autre aliment
identique à ce que vous aviez précédemment consommé.
Nous
en dirons davantage dans un autre article, Dieu voulant !