ב״ה
Le
statut des jeûnes mineurs aujourd'hui
Cet
article peut être téléchargé ici.
Nous
allons faire une parenthèse dans les lois relatives à la
conversion, afin de traiter du sujet du moment.
Ce
Mardi 22 Décembre 2015, de l'aube à la tombée de la nuit, toutes
les communautés orthodoxes observeront le צוֹם
עֲשָׂרָה בְּטֵבֵת « Sôm´asoroh
Batévéth – Jeûne du Dix Tévéth » (pour l'histoire de ce
jeûne et une des leçons morales que l'on peut en tirer, voir
l'article intitulé « Le
Jeûne du Dix Tévéth »).
C'est
l'occasion pour nous de parler de quelques-uns des aspects connus et
moins connus de ce qu'on appelle communément les « jeûnes
mineurs », dont celui du 10 Tévéth fait partie.
- Le statut des jours de jeûnes à notre époque
Lorsque,
après la destruction du Premier Béth Hammiqdosh, les Prophètes
décrétèrent quatre jours de jeûnes commémoratifs, ils
tranchèrent que la nature de l'observance de ces jeûnes devait être
similaire à celle de Yôm Hakkippourim, le seul jour de jeûne
décrété par la Tôroh, car, comme le veut la règle, les Sages et
Prophètes ne pouvaient modeler leurs décrets que sur des
commandements toraniques préexistants. Par conséquent, puisque le
jeûne de Yôm Hakkippourim s'étendait de la tombée de la nuit à
la tombée de la nuit, ils imposèrent que ces jeûnes commémoratifs
soient également observés de la même manière. Ainsi, tout comme
Yôm Hakkippourim durait vingt-cinq heures, Middivré Sôfrim tous
les Israélites ont l'obligation d'également jeûner vingt-cinq
heures le 3 Tishri, le 10 Tévéth, le 17 Tammouz et le 9 `ov.
En
outre, tout comme pour Yôm Hakkippourim, ils décrétèrent que lors
de ces quatre jours de jeûnes, cinq interdictions devaient être
respectées :
- ne pas manger, ni boire
- ne pas porter de chaussures
- ne pas se laver
- ne pas s'oindre d'huile
- ne pas avoir de relations sexuelles.
Ces
lois furent respectées durant toute la durée de l'exil Babylonien,
c'est-à-dire pendant 70 ans.
70
ans après la destruction du Premier Béth Hammiqdosh, lorsque les
Israélites revinrent d'exil et reconstruisirent le Béth Hammiqdosh,
ces quatre jeûnes furent supprimés, puisqu'ils n'avaient plus de
raison d'être, étant donné qu'ils avaient été institués à
cause de la destruction du Premier Béth Hammiqdosh, qui était à
présent rebâtit. Ces quatre jours de jeûnes devinrent à la place
des jours de joie et de célébration, comme il est écrit1 :
`adhônoy
a dit ceci : « Le jeûne du quatrième mois, le
jeûne du cinquième mois, le jeûne du septième mois, et le
jeûne du dixième mois seront changés pour la Maison de
Yahoudhoh en joie et en allégresse et en bonnes fêtes
solennelles. Mais [en attendant,] chérissez la vérité et la
paix ! »
|
כֹּה-אָמַר
יהוה צְבָאוֹת,
צוֹם
הָרְבִיעִי וְצוֹם הַחֲמִישִׁי וְצוֹם
הַשְּׁבִיעִי וְצוֹם הָעֲשִׂירִי
יִהְיֶה לְבֵית-יְהוּדָה
לְשָׂשׂוֹן וּלְשִׂמְחָה,
וּלְמֹעֲדִים,
טוֹבִים;
וְהָאֱמֶת
וְהַשָּׁלוֹם,
אֱהָבוּ
|
Ce
verset n'est pas interprété seulement comme faisant référence à
l'époque où le Moshiah rebâtira le Béth Hammiqdosh et
abolira ces jeûnes (que cela puisse se produire prochainement et de
nos jours), mais également à toute époque où le Béth Hammiqdosh
existe. Puisqu'il avait été rebâti, il n'y avait plus lieu
d'observer ces quatre jeûnes durant l'ère du Second Béth
Hammiqdosh.
Lorsque,
pour finir, le Deuxième Béth Hammiqdosh fut détruit à son tour,
ces quatre jeûnes furent donc à nouveau restaurés, et ce fut la
pratique suivie tout au long des années de difficulté qui suivirent
cette époque, années qui virent le soulèvement de Bar Kôzivo` et
la destruction de Béttar et la région de la Judée. Nous voyons
donc que l'observance de ces quatre jeûnes dépend de notre
situation nationale. Durant les périodes de mauvais décrets et de
persécutions religieuses, observer ces jeûnes est obligatoire. Par
contre, lorsque le Béth Hammiqdosh existe, ces jours de jeûnes et
de deuil deviennent des jours de joie et de célébration.
Mais
qu'en est-il lorsqu'on se trouve dans un état intermédiaire,
c'est-à-dire, lorsque d'un côté le Béth Hammiqdosh n'existe pas,
mais que de l'autre côté le peuple d'Israël n'est pas victime de
mauvais décrets, comme c'était le cas du temps de Rébbi Yahoudhoh
Hannosi` ז״ל ?
L'observance de ces jours de jeûne dépend du bon vouloir des gens.
S'ils désirent jeûner, ils peuvent jeûner ; s'ils ne le
désirent pas, ils n'ont pas à jeûner. C'est la Halokhoh !
C'est ainsi que du temps de Rabbénou Haqqodhôsh, certains
jeûnaient, d'autres pas ! Et nous pouvons dire que nous nous
trouvons exactement dans la même situation. De ce fait, à notre
époque, ces jeûnes sont facultatifs.
Mais
concernant le 9 `ov, étant donné que c'est un jour de calamités
nationales où se sont produits de génération en génération, en
plus de la destruction du Béth Hammiqdosh, de grands malheurs pour
notre peuple, les gens n'ont pas le choix et tout le monde doit
jeûner le 9 `ov comme à Yôm Hakkippourim, qui sont donc les deux
jeûnes ayant encore un statut obligatoire.2
Au
niveau pratique, cependant, même dans un état intermédiaire, la
majorité des Israélites se sont accoutumés à continuer à
observer les jeûnes du 3 Tishri, du 10 Tévéth et du 17 Tammouz.
Néanmoins, bien que ce soit le Minhogh de le faire même à notre
époque, alors qu'il n'y a pas de mauvais décret, ni persécution
religieuse, ce n'est pas une obligation en soi de jeûner. Et c'est
pourquoi, comme on le verra dans le point suivant, des nouveautés
ont été introduites dans la façon d'observer ces trois jeûnes.
- Nouveautés dans la manière dont nous jeûnons ces jours-là
Puisqu'au
niveau halakhique le statut général de ces jours de jeûne, à
notre époque, dépend du bon vouloir de chacun, les diverses lois
régissant ces jeûnes dépendent également du bon vouloir des gens.
Quand les Israélites ont accepté sur eux de jeûner le 3 Tishri, le
10 Tévéth et le 17 Tammouz, même à des époques intermédiaires,
ils n'ont pas accepté de les observer avec toutes leurs rigueurs
d'origine. C'est-à-dire que ces jours de jeûne ne sont plus
respectés comme Yôm Hakkippourim. C'est la principale différence
entre ces trois jeûnes mineurs et celui du 9 `ov. En effet, la
nature du jeûne du 9 `ov fut maintenue, sans modification, comme à
l'origine. C'est pourquoi, ce jeûne dure encore vingt-cinq heures,
de la tombée de la nuit à la tombée de la nuit, et que les cinq
interdictions de Yôm Hakkippourim s'y appliquent également. La
raison à cela est, comme nous l'avions mentionné, que cette date
commémore de nombreuses tragédies nationales ayant eu lieu aussi
bien du temps du Premier que celui du Deuxième Béth Hammiqdosh.
C'est pourquoi, même à des époques tranquilles comme celles
d'aujourd'hui, nous avons l'obligation d'observer un jeûne complet
et strict le 9 `ov.
Toutefois,
le statut des trois autres jeûnes décrétés à la suite de la
destruction du Béth Hammiqdosh est moins contraignant. Ces jeûnes
commencent, non plus à la tombée de la nuit, mais à l'aube, et
s'achèvent, non plus à la tombée de la nuit suivante, mais à la
tombée de la nuit de la même journée. Et bien que l'interdiction
de manger et boire a été maintenue, il n'est plus nécessaire de
s'abstenir de se laver, de s'oindre d'huile, de porter des chaussures
et d'avoir des relations sexuelles ces jours-là. Évidemment, ceux
qui s'appliquent la rigueur peuvent s'en abstenir également.
Une
autre nouveauté qui a été introduite pour marquer le fait que ces
jeûnes ne sont plus réellement obligatoires, est que le 9 `ov les
femmes enceintes et celles qui allaitent, tant qu'elles ne sont pas
malades, sont priées de jeûner. Par contre, lors des trois autres
jeûnes, même lorsqu'elles ne sont pas malades, elles sont exemptées
de jeûner. La raison à cela est que, dès le départ, lorsque les
Israélites ont pris sur eux la mesure de rigueur de néanmoins
jeûner ces trois jours-là, bien qu'au niveau halakhique cela ne
soit pas obligatoire, ils avaient déjà tendance à être indulgents
envers les femmes enceintes et celles qui allaitent3.
- Paramètres des jeûnes mineurs
Les
trois jeûnes mineurs durent de l'aube jusqu'au moment de la sortie
des étoiles. L'aube est définie comme le moment où les premiers
signes de rayons de soleil sont visibles dans le ciel, à l'Est.
Le
jeûne dure jusqu'à ce que les étoiles sortent, c'est-à-dire,
lorsque trois étoiles de taille moyenne sont discernables dans le
ciel, car ce signe indique que la nuit est arrivée. Même si, comme
cela arrive parfois, le 10 Tévéth tombe un Vendredi, ceux qui
jeûnent doivent continuer à le faire jusqu'à la sortie des
étoiles, en dépit du fait que cela signifiera jeûner pendant une
petite partie du Shabboth4.
Celui
qui voyage en avion lors d'un de ces trois jeûnes mineurs des
États-Unis vers la Palestine expérimentera un jeûne raccourci ;
étant donné qu'il vole dans le sens de la rotation de la terre,
chaque heure de vol raccourcit son jeûne de plus d'une demi-heure.
Par contre, s'il voyage de la Palestine vers les États-Unis, son
jeûne est prolongé, parce qu'il vole dans le sens contraire de la
rotation de la terre, et que chaque heure de vol ajoute plus d'une
demi-heure à son jeûne. La règle est que le jeûne dure de l'aube
à la tombée de la nuit à l'endroit où se trouve la personne qui
jeûne, et non là où elle a commencé à jeûner.
Et
bien que le jeûne commence officiellement à partir de l'aube,
parfois l'interdiction de manger et boire peut commencer dès la
soirée précédente. Par exemple, si, avant l'aube, quelqu'un décide
de ne plus manger jusqu'à ce que le jeûne ait commencé, on
considère qu'il a accepté sur lui le jeûne, et il lui est alors
interdit de manger. Par conséquent, si quelqu'un va se coucher afin
d'être en forme pour le jeûne et se lève ensuite avant l'aube, il
lui est interdit de manger, car il a détourné ses pensées de la
nourriture en allant se coucher. Par contre, si avant d'aller dormir,
il a fait une stipulation mentale selon laquelle il compte se lever
avant l'aube afin de pouvoir manger quelque chose, alors, lorsqu'il
se lèvera avant l'aube, il lui sera permis de manger, car il n'a
jamais accepté sur lui le jeûne au moment d'aller dormir.
L'idéal
est de ne pas se rincer la bouche à l'eau, parce qu'il existe la
possibilité qu'en le faisant on avale quelques gouttes d'eau. Mais
afin d'éliminer une mauvaise haleine ou par inconfort personnel,
c'est permis. C'est parce que celui qui le fait n'a pas l'intention,
au départ, de boire, mais veut simplement rincer sa bouche. Par
conséquent, rincer la bouche lors des jeûnes mineurs est permis
chaque fois qu'on ressent un inconfort, mais on doit néanmoins
prendre soin de n'avaler aucune eau. Il est également permis pour
celui qui sera grandement gêné d'utiliser du dentifrice afin de
laver ses dents et éliminer une mauvaise haleine. La règle générale
est que les interdictions ne s'appliquent pas dans le cas d'un
inconfort personnel.
Le
9 `ov, qui est un jeûne majeur où se laver est interdit, on doit
veiller à être plus strict à ce niveau. De ce fait, à moins que
cela ne soit absolument nécessaire, on ne peut se rincer la bouche.
Toutefois, celui qui sera fortement gêné s'il ne se rince pas la
bouche peut, même le 9 `ov, se rincer la bouche et brosser ses
dents. À Yôm Hakkippourim, cependant, qui est un jeûne
Da`ôraytho`, il n'existe aucune indulgence à ce niveau.
Lorsque
les Prophètes et les Sages instituèrent ces jeûnes mineurs, ils ne
le firent qu'en ayant les personnes en bonne santé à l'esprit. Ils
ne décrétèrent pas ces jeûnes pour les malades et personnes
faibles. En ce sens, Yôm Hakkippourim est différent des autres
jeûnes. À Yôm Hakkippourim, même les « malades » ont
l'obligation de jeûner, parce que ce jeûne est Da`ôraytho`. Par
conséquent, ce n'est que lorsque la maladie est si sérieuse que le
jeûne pourrait mettre la vie en danger que l'on est exempt du jeûne
de Yôm Hakkippourim, car le Piqouah Nafash (sauver la vie) a
priorité sur les commandements de la Tôroh. Mais lorsque la maladie
n'est pas dangereuse, on doit jeûner à Yôm Hakkippourim, tandis
que les autres jours de jeûnes institués par les Sages et les
Prophètes, on est exempt, même pour une maladie mineure qui n'est
pas du tout dangereuse.
La
règle ces jours-là veut que celui dont la souffrance et la
faiblesse physique l'empêchent de mener sa vie comme d'ordinaire et
le forcent à se coucher dans son lit est considéré « malade »
d'un point de vue halakhique. Par exemple, quelqu'un qui a la grippe,
une angine, ou encore une forte température, est exempt de jeûner
lors des jeûnes mineurs.
Toute
personne qui sait que si elle jeûne elle est susceptible de tomber
malade est exempt d'un jeune mineur. Par exemple, quelqu'un qui
souffre d'un ulcère actif ou de migraines chroniques, ou qui vient à
peine de se remettre d'une précédente maladie, est exempt parce
qu'il est plus que probable que le jeûne réveille la maladie. Un
diabétique qui prend de l'insuline est exempt des jeûnes mineurs.
Les diabétiques sont, en fait, même exempts de jeûner à Yôm
Hakkippourim. Ceux qui souffrent de calculs rénaux et doivent, par
conséquent, boire beaucoup d'eau sont exempts des jeûnes mineurs.
Celui qui a une hypertension artérielle n'est pas considéré
« malade » et il lui est permis de jeûner, sauf si un
médecin le lui interdit. Chaque fois qu'une question se pose, il
faut consulter un Rov et un médecin.
Les
Pôsqim enseignent que celui qui a la permission de manger un jour de
jeûne doit au moins s'abstenir des plats raffinés et ne se
contenter que de ce qui est nécessaire à la santé du corps. Mais
une telle personne a la permission de prendre un repas entier et
boire autant qu'elle le désire, et il ne lui est pas demandé de ne
manger que de petites portions à des intervalles réguliers, à
l'inverse de ce qui lui est demandé s'il doit manger à Yôm
Hakkippourim. Cela n'est demandé qu'à Yôm Hakkippourim, car étant
un jeûne Da`ôraytho`, même les malades devraient jeûner ce
jour-là.
le
9 `ov, les femmes enceintes et celles qui allaitent ont également
l'obligation de jeûner, car les femmes enceintes et celles qui
allaitent sont considérées être en bonne santé, tant qu'elles
n'expérimentent pas, à cause du jeûne, une faiblesse inhabituelle.
Cependant, lors des jeûnes mineurs, elles sont exemptes du jeûne.
Et en voici la raison : en réalité, les Prophètes n'ont
institué ces jeûnes que lors des périodes de troubles et de
difficultés pour le peuple d'Israël, comme nous l'avions expliqué
au début de cet article. Mais de nos jours, jeûner ces jours-là
n'est qu'un Minhogh et non plus un Din. Mais Lakhattahilloh,
dès l'origine, le Din voulait que les femmes enceintes et celles qui
allaitent ne jeûnent pas, parce que le jeûne (qui durait vingt-cinq
heures dans les temps passés) est pour elles plus difficile que pour
les autres personnes en bonne santé. Mais comme le 9 `ov est un
jeûne majeur, avec Yôm Hakkippourim, le 9 `ov elles doivent jeûner,
tandis que pour les jeûnes mineurs elles en sont exemptes.
Dans
les temps passés, de nombreuses femmes `ashkanaziyôth enceintes ou
qui allaitaient s'imposaient la Houmroh
de jeûner même lors des jeûnes mineurs. Mais c'est parce que les
Juifs d'Europe souffraient de nombreux décrets difficiles qui leur
étaient imposés par les Catholiques. De ce fait, étant dans des
situations régulières de souffrances, les `ashkanazim observaient
les jeûnes mineurs avec rigueur, puisque ces jeûnes furent
précisément institués pour les périodes troubles. Cependant, le
Minhogh accepté aujourd'hui, même parmi les femmes `ashkanaziyôth,
est que les femmes enceintes et celles qui allaitent s'abstiennent
d'observer les jeûnes mineurs. Et même si elles souhaitent
s'imposer la Houmroh
et jeûner, si elles expérimentent la moindre difficulté durant
leur jeûne, ou si leur jeûne les amène à avoir moins de lait,
nuisant ainsi au bébé, il est préférable qu'elles s'abstiennent
de jeûner.
Dès
le moment où la femme commence à sentir la faiblesse de la
grossesse, elle est exemptée de jeûner, peu importe qu'elle soit à
2, 3, 4, ou 5 mois de grossesse.
Une
femme est considérée comme allaitant tant qu'elle donne le sein à
son enfant. Même lorsque l'enfant a commencé à consommer de la
nourriture solide, dès lors que sa mère continue à lui donner le
sein de temps en temps, elle est exempte du jeûne. Toute femme ayant
cessé de donner le sein à son enfant (et le nourrit uniquement au
biberon) doit jeûner, n'est pas exempte même des jeûnes mineurs si
elle jeûne.
Les
enfants qui n'ont pas encore atteint l'âge à partir duquel ils sont
responsables de leur respect de la Tôroh sont exempts d'observer les
jeûnes institués par les Sages. Les parents ne doivent même pas
habituer leurs enfants à jeûner un certain nombre d'heures lors de
ces jeûnes-là. Par contre, concernant Yôm Hakkippourim, qui est un
jeûne Da`ôraytho`, les Sages ont tranché que les enfants doivent
être habitués à jeûner progressivement (en augmentant chaque fois
un peu plus la difficulté) avant qu'ils n'aient
atteint l'âge de la responsabilité des Miswôth,
en dépit de la gêne que pourrait entraîner le fait de jeûner.
Le Minhogh veut qu'on ne leur donne à manger que des aliments
simples et qu'on ne les nourrisse qu'à des intervalles réguliers
(interdiction de manger entre les repas, de grignoter, etc.), afin de
les habituer à prendre le deuil et à jeûner avec le reste de la
communauté.5
Quant aux enfants plus âgés et en bonne santé qui décident
d'eux-mêmes de jeûner de la tombée de la nuit de Yôm
Hakkippourim jusqu'à Hasôth
(midi halakhique), il faut les en féliciter et les encourager dans
leur démarche. Par contre, ils ne doivent ps jeûner durant les
vingt-cinq heures de Yôm Hakkippourim.6
Bien
qu'un couple nouvellement marié a l'obligation de se réjouir durant
les sept jours qui suivent leur mariage et qu'il leur est donc
interdit d'observer un jeûne personnel durant cette période, ils
doivent prendre part aux jeûnes communautaires. La raison à cela
est que la puissance de la communauté surpasse celle de l'individu,
et par conséquent un deuil ou jeûne communautaire a priorité sur
une joie individuelle. En outre, le Hothon
et la Kalloh ont une Miswoh particulière de se souvenir de la
destruction du Béth Hammiqdosh. C'est pourquoi, le jour du mariage,
le Hothon place de
la cendre sur son front, tout en ayant à l'esprit les versets
suivants7 :
Si
je t’oublie Jérusalem, que ma droite se sèche ! Que ma
langue s’attache à mon palais, si je ne me souviens toujours de
toi, si je ne place Jérusalem au sommet de toutes mes joies!
|
אִם-אֶשְׁכָּחֵךְ
יְרוּשָׁלִָם--
תִּשְׁכַּח
יְמִינִי.
תִּדְבַּק-לְשׁוֹנִי,
לְחִכִּי--
אִם-לֹא
אֶזְכְּרֵכִי:
אִם-לֹא
אַעֲלֶה,
אֶת-יְרוּשָׁלִַם--
עַל,
רֹאשׁ
שִׂמְחָתִי
|
Se
souvenir du Béth Hammiqdosh a donc priorité sur toutes les formes
de joie !
Et
c'est pour cela que même les principaux acteurs d'une Barith Miloh,
c'est-à-dire, le père et le Môhél, doivent jeûner si la Barith
tombe un jour de jeûne communautaire. C'est également le cas pour
une cérémonie de Pidhyôn Habbén si elle tombe un jour de jeûne
communautaire.
Si
l'un de ces jours de jeûne tombe un Shabboth, il est reporté au
dimanche, ce qui n'est pas le cas du jeûne de Yôm Hakkippourim, qui
a une sainteté supérieure à celle de Shabboth.
Concluons
en rappelant que toutes ces règles susmentionnées ne s'appliquent
que lorsqu'on fait le choix de jeûner, car, d'après le Din,
observer les jeûnes mineurs à notre époque n'a pas le statut
d'obligation. Ce n'est pas qu'ils sont abolis, mais juste que leur
observance dépend du bon vouloir de chacun et de la situation des
Israélites dans le pays où ils vivent. Puisque nous ne sommes pas
persécutés et qu'il n'y a pas de mauvais décrets contre nous,
jeûner lors des trois jeûnes mineurs n'est qu'un Minhogh et non
plus un Din ; de ce fait, celui qui veut jeûner le fait, et
celui qui ne le veut pas ne le fait pas. Par contre, Yôm
Hakkippourim et Tish´oh Ba`ov (le 9 `ov) sont obligatoires pour tout
le monde.
1Zakharyoh
8:19
2Voir
le Talmoudh, Rô`sh Hashonoh 18b, où tout cela est expliqué
3Explication
donnée dans le Shoulhon ´oroukh, `ôrah
Hayim 550:1-2
4Ibid.,
249:4
5Mishnoh
Barouroh 550:5
6Kaf
Hahayim 554:23
7Tahillim
137:5-6