lundi 21 décembre 2015

Le statut des jeûnes mineurs aujourd'hui

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Le statut des jeûnes mineurs aujourd'hui


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Nous allons faire une parenthèse dans les lois relatives à la conversion, afin de traiter du sujet du moment.

Ce Mardi 22 Décembre 2015, de l'aube à la tombée de la nuit, toutes les communautés orthodoxes observeront le צוֹם עֲשָׂרָה בְּטֵבֵת « Sôm´asoroh Batévéth – Jeûne du Dix Tévéth » (pour l'histoire de ce jeûne et une des leçons morales que l'on peut en tirer, voir l'article intitulé « Le Jeûne du Dix Tévéth »).

C'est l'occasion pour nous de parler de quelques-uns des aspects connus et moins connus de ce qu'on appelle communément les « jeûnes mineurs », dont celui du 10 Tévéth fait partie.

  1. Le statut des jours de jeûnes à notre époque

Lorsque, après la destruction du Premier Béth Hammiqdosh, les Prophètes décrétèrent quatre jours de jeûnes commémoratifs, ils tranchèrent que la nature de l'observance de ces jeûnes devait être similaire à celle de Yôm Hakkippourim, le seul jour de jeûne décrété par la Tôroh, car, comme le veut la règle, les Sages et Prophètes ne pouvaient modeler leurs décrets que sur des commandements toraniques préexistants. Par conséquent, puisque le jeûne de Yôm Hakkippourim s'étendait de la tombée de la nuit à la tombée de la nuit, ils imposèrent que ces jeûnes commémoratifs soient également observés de la même manière. Ainsi, tout comme Yôm Hakkippourim durait vingt-cinq heures, Middivré Sôfrim tous les Israélites ont l'obligation d'également jeûner vingt-cinq heures le 3 Tishri, le 10 Tévéth, le 17 Tammouz et le 9 `ov.

En outre, tout comme pour Yôm Hakkippourim, ils décrétèrent que lors de ces quatre jours de jeûnes, cinq interdictions devaient être respectées :

  • ne pas manger, ni boire
  • ne pas porter de chaussures
  • ne pas se laver
  • ne pas s'oindre d'huile
  • ne pas avoir de relations sexuelles.

Ces lois furent respectées durant toute la durée de l'exil Babylonien, c'est-à-dire pendant 70 ans.

70 ans après la destruction du Premier Béth Hammiqdosh, lorsque les Israélites revinrent d'exil et reconstruisirent le Béth Hammiqdosh, ces quatre jeûnes furent supprimés, puisqu'ils n'avaient plus de raison d'être, étant donné qu'ils avaient été institués à cause de la destruction du Premier Béth Hammiqdosh, qui était à présent rebâtit. Ces quatre jours de jeûnes devinrent à la place des jours de joie et de célébration, comme il est écrit1 :

`adhônoy a dit ceci : « Le jeûne du quatrième mois, le jeûne du cinquième mois, le jeûne du septième mois, et le jeûne du dixième mois seront changés pour la Maison de Yahoudhoh en joie et en allégresse et en bonnes fêtes solennelles. Mais [en attendant,] chérissez la vérité et la paix ! »
כֹּה-אָמַר יהוה צְבָאוֹת, צוֹם הָרְבִיעִי וְצוֹם הַחֲמִישִׁי וְצוֹם הַשְּׁבִיעִי וְצוֹם הָעֲשִׂירִי יִהְיֶה לְבֵית-יְהוּדָה לְשָׂשׂוֹן וּלְשִׂמְחָה, וּלְמֹעֲדִים, טוֹבִים; וְהָאֱמֶת וְהַשָּׁלוֹם, אֱהָבוּ

Ce verset n'est pas interprété seulement comme faisant référence à l'époque où le Moshiah rebâtira le Béth Hammiqdosh et abolira ces jeûnes (que cela puisse se produire prochainement et de nos jours), mais également à toute époque où le Béth Hammiqdosh existe. Puisqu'il avait été rebâti, il n'y avait plus lieu d'observer ces quatre jeûnes durant l'ère du Second Béth Hammiqdosh.

Lorsque, pour finir, le Deuxième Béth Hammiqdosh fut détruit à son tour, ces quatre jeûnes furent donc à nouveau restaurés, et ce fut la pratique suivie tout au long des années de difficulté qui suivirent cette époque, années qui virent le soulèvement de Bar Kôzivo` et la destruction de Béttar et la région de la Judée. Nous voyons donc que l'observance de ces quatre jeûnes dépend de notre situation nationale. Durant les périodes de mauvais décrets et de persécutions religieuses, observer ces jeûnes est obligatoire. Par contre, lorsque le Béth Hammiqdosh existe, ces jours de jeûnes et de deuil deviennent des jours de joie et de célébration.

Mais qu'en est-il lorsqu'on se trouve dans un état intermédiaire, c'est-à-dire, lorsque d'un côté le Béth Hammiqdosh n'existe pas, mais que de l'autre côté le peuple d'Israël n'est pas victime de mauvais décrets, comme c'était le cas du temps de Rébbi Yahoudhoh Hannosi` ז״ל ? L'observance de ces jours de jeûne dépend du bon vouloir des gens. S'ils désirent jeûner, ils peuvent jeûner ; s'ils ne le désirent pas, ils n'ont pas à jeûner. C'est la Halokhoh ! C'est ainsi que du temps de Rabbénou Haqqodhôsh, certains jeûnaient, d'autres pas ! Et nous pouvons dire que nous nous trouvons exactement dans la même situation. De ce fait, à notre époque, ces jeûnes sont facultatifs.

Mais concernant le 9 `ov, étant donné que c'est un jour de calamités nationales où se sont produits de génération en génération, en plus de la destruction du Béth Hammiqdosh, de grands malheurs pour notre peuple, les gens n'ont pas le choix et tout le monde doit jeûner le 9 `ov comme à Yôm Hakkippourim, qui sont donc les deux jeûnes ayant encore un statut obligatoire.2

Au niveau pratique, cependant, même dans un état intermédiaire, la majorité des Israélites se sont accoutumés à continuer à observer les jeûnes du 3 Tishri, du 10 Tévéth et du 17 Tammouz. Néanmoins, bien que ce soit le Minhogh de le faire même à notre époque, alors qu'il n'y a pas de mauvais décret, ni persécution religieuse, ce n'est pas une obligation en soi de jeûner. Et c'est pourquoi, comme on le verra dans le point suivant, des nouveautés ont été introduites dans la façon d'observer ces trois jeûnes.

  1. Nouveautés dans la manière dont nous jeûnons ces jours-là

Puisqu'au niveau halakhique le statut général de ces jours de jeûne, à notre époque, dépend du bon vouloir de chacun, les diverses lois régissant ces jeûnes dépendent également du bon vouloir des gens. Quand les Israélites ont accepté sur eux de jeûner le 3 Tishri, le 10 Tévéth et le 17 Tammouz, même à des époques intermédiaires, ils n'ont pas accepté de les observer avec toutes leurs rigueurs d'origine. C'est-à-dire que ces jours de jeûne ne sont plus respectés comme Yôm Hakkippourim. C'est la principale différence entre ces trois jeûnes mineurs et celui du 9 `ov. En effet, la nature du jeûne du 9 `ov fut maintenue, sans modification, comme à l'origine. C'est pourquoi, ce jeûne dure encore vingt-cinq heures, de la tombée de la nuit à la tombée de la nuit, et que les cinq interdictions de Yôm Hakkippourim s'y appliquent également. La raison à cela est, comme nous l'avions mentionné, que cette date commémore de nombreuses tragédies nationales ayant eu lieu aussi bien du temps du Premier que celui du Deuxième Béth Hammiqdosh. C'est pourquoi, même à des époques tranquilles comme celles d'aujourd'hui, nous avons l'obligation d'observer un jeûne complet et strict le 9 `ov.

Toutefois, le statut des trois autres jeûnes décrétés à la suite de la destruction du Béth Hammiqdosh est moins contraignant. Ces jeûnes commencent, non plus à la tombée de la nuit, mais à l'aube, et s'achèvent, non plus à la tombée de la nuit suivante, mais à la tombée de la nuit de la même journée. Et bien que l'interdiction de manger et boire a été maintenue, il n'est plus nécessaire de s'abstenir de se laver, de s'oindre d'huile, de porter des chaussures et d'avoir des relations sexuelles ces jours-là. Évidemment, ceux qui s'appliquent la rigueur peuvent s'en abstenir également.

Une autre nouveauté qui a été introduite pour marquer le fait que ces jeûnes ne sont plus réellement obligatoires, est que le 9 `ov les femmes enceintes et celles qui allaitent, tant qu'elles ne sont pas malades, sont priées de jeûner. Par contre, lors des trois autres jeûnes, même lorsqu'elles ne sont pas malades, elles sont exemptées de jeûner. La raison à cela est que, dès le départ, lorsque les Israélites ont pris sur eux la mesure de rigueur de néanmoins jeûner ces trois jours-là, bien qu'au niveau halakhique cela ne soit pas obligatoire, ils avaient déjà tendance à être indulgents envers les femmes enceintes et celles qui allaitent3.

  1. Paramètres des jeûnes mineurs

Les trois jeûnes mineurs durent de l'aube jusqu'au moment de la sortie des étoiles. L'aube est définie comme le moment où les premiers signes de rayons de soleil sont visibles dans le ciel, à l'Est.

Le jeûne dure jusqu'à ce que les étoiles sortent, c'est-à-dire, lorsque trois étoiles de taille moyenne sont discernables dans le ciel, car ce signe indique que la nuit est arrivée. Même si, comme cela arrive parfois, le 10 Tévéth tombe un Vendredi, ceux qui jeûnent doivent continuer à le faire jusqu'à la sortie des étoiles, en dépit du fait que cela signifiera jeûner pendant une petite partie du Shabboth4.

Celui qui voyage en avion lors d'un de ces trois jeûnes mineurs des États-Unis vers la Palestine expérimentera un jeûne raccourci ; étant donné qu'il vole dans le sens de la rotation de la terre, chaque heure de vol raccourcit son jeûne de plus d'une demi-heure. Par contre, s'il voyage de la Palestine vers les États-Unis, son jeûne est prolongé, parce qu'il vole dans le sens contraire de la rotation de la terre, et que chaque heure de vol ajoute plus d'une demi-heure à son jeûne. La règle est que le jeûne dure de l'aube à la tombée de la nuit à l'endroit où se trouve la personne qui jeûne, et non là où elle a commencé à jeûner.

Et bien que le jeûne commence officiellement à partir de l'aube, parfois l'interdiction de manger et boire peut commencer dès la soirée précédente. Par exemple, si, avant l'aube, quelqu'un décide de ne plus manger jusqu'à ce que le jeûne ait commencé, on considère qu'il a accepté sur lui le jeûne, et il lui est alors interdit de manger. Par conséquent, si quelqu'un va se coucher afin d'être en forme pour le jeûne et se lève ensuite avant l'aube, il lui est interdit de manger, car il a détourné ses pensées de la nourriture en allant se coucher. Par contre, si avant d'aller dormir, il a fait une stipulation mentale selon laquelle il compte se lever avant l'aube afin de pouvoir manger quelque chose, alors, lorsqu'il se lèvera avant l'aube, il lui sera permis de manger, car il n'a jamais accepté sur lui le jeûne au moment d'aller dormir.

L'idéal est de ne pas se rincer la bouche à l'eau, parce qu'il existe la possibilité qu'en le faisant on avale quelques gouttes d'eau. Mais afin d'éliminer une mauvaise haleine ou par inconfort personnel, c'est permis. C'est parce que celui qui le fait n'a pas l'intention, au départ, de boire, mais veut simplement rincer sa bouche. Par conséquent, rincer la bouche lors des jeûnes mineurs est permis chaque fois qu'on ressent un inconfort, mais on doit néanmoins prendre soin de n'avaler aucune eau. Il est également permis pour celui qui sera grandement gêné d'utiliser du dentifrice afin de laver ses dents et éliminer une mauvaise haleine. La règle générale est que les interdictions ne s'appliquent pas dans le cas d'un inconfort personnel.

Le 9 `ov, qui est un jeûne majeur où se laver est interdit, on doit veiller à être plus strict à ce niveau. De ce fait, à moins que cela ne soit absolument nécessaire, on ne peut se rincer la bouche. Toutefois, celui qui sera fortement gêné s'il ne se rince pas la bouche peut, même le 9 `ov, se rincer la bouche et brosser ses dents. À Yôm Hakkippourim, cependant, qui est un jeûne Da`ôraytho`, il n'existe aucune indulgence à ce niveau.

Lorsque les Prophètes et les Sages instituèrent ces jeûnes mineurs, ils ne le firent qu'en ayant les personnes en bonne santé à l'esprit. Ils ne décrétèrent pas ces jeûnes pour les malades et personnes faibles. En ce sens, Yôm Hakkippourim est différent des autres jeûnes. À Yôm Hakkippourim, même les « malades » ont l'obligation de jeûner, parce que ce jeûne est Da`ôraytho`. Par conséquent, ce n'est que lorsque la maladie est si sérieuse que le jeûne pourrait mettre la vie en danger que l'on est exempt du jeûne de Yôm Hakkippourim, car le Piqouah Nafash (sauver la vie) a priorité sur les commandements de la Tôroh. Mais lorsque la maladie n'est pas dangereuse, on doit jeûner à Yôm Hakkippourim, tandis que les autres jours de jeûnes institués par les Sages et les Prophètes, on est exempt, même pour une maladie mineure qui n'est pas du tout dangereuse.

La règle ces jours-là veut que celui dont la souffrance et la faiblesse physique l'empêchent de mener sa vie comme d'ordinaire et le forcent à se coucher dans son lit est considéré « malade » d'un point de vue halakhique. Par exemple, quelqu'un qui a la grippe, une angine, ou encore une forte température, est exempt de jeûner lors des jeûnes mineurs.

Toute personne qui sait que si elle jeûne elle est susceptible de tomber malade est exempt d'un jeune mineur. Par exemple, quelqu'un qui souffre d'un ulcère actif ou de migraines chroniques, ou qui vient à peine de se remettre d'une précédente maladie, est exempt parce qu'il est plus que probable que le jeûne réveille la maladie. Un diabétique qui prend de l'insuline est exempt des jeûnes mineurs. Les diabétiques sont, en fait, même exempts de jeûner à Yôm Hakkippourim. Ceux qui souffrent de calculs rénaux et doivent, par conséquent, boire beaucoup d'eau sont exempts des jeûnes mineurs. Celui qui a une hypertension artérielle n'est pas considéré « malade » et il lui est permis de jeûner, sauf si un médecin le lui interdit. Chaque fois qu'une question se pose, il faut consulter un Rov et un médecin.

Les Pôsqim enseignent que celui qui a la permission de manger un jour de jeûne doit au moins s'abstenir des plats raffinés et ne se contenter que de ce qui est nécessaire à la santé du corps. Mais une telle personne a la permission de prendre un repas entier et boire autant qu'elle le désire, et il ne lui est pas demandé de ne manger que de petites portions à des intervalles réguliers, à l'inverse de ce qui lui est demandé s'il doit manger à Yôm Hakkippourim. Cela n'est demandé qu'à Yôm Hakkippourim, car étant un jeûne Da`ôraytho`, même les malades devraient jeûner ce jour-là.

le 9 `ov, les femmes enceintes et celles qui allaitent ont également l'obligation de jeûner, car les femmes enceintes et celles qui allaitent sont considérées être en bonne santé, tant qu'elles n'expérimentent pas, à cause du jeûne, une faiblesse inhabituelle. Cependant, lors des jeûnes mineurs, elles sont exemptes du jeûne. Et en voici la raison : en réalité, les Prophètes n'ont institué ces jeûnes que lors des périodes de troubles et de difficultés pour le peuple d'Israël, comme nous l'avions expliqué au début de cet article. Mais de nos jours, jeûner ces jours-là n'est qu'un Minhogh et non plus un Din. Mais Lakhattahilloh, dès l'origine, le Din voulait que les femmes enceintes et celles qui allaitent ne jeûnent pas, parce que le jeûne (qui durait vingt-cinq heures dans les temps passés) est pour elles plus difficile que pour les autres personnes en bonne santé. Mais comme le 9 `ov est un jeûne majeur, avec Yôm Hakkippourim, le 9 `ov elles doivent jeûner, tandis que pour les jeûnes mineurs elles en sont exemptes.

Dans les temps passés, de nombreuses femmes `ashkanaziyôth enceintes ou qui allaitaient s'imposaient la Houmroh de jeûner même lors des jeûnes mineurs. Mais c'est parce que les Juifs d'Europe souffraient de nombreux décrets difficiles qui leur étaient imposés par les Catholiques. De ce fait, étant dans des situations régulières de souffrances, les `ashkanazim observaient les jeûnes mineurs avec rigueur, puisque ces jeûnes furent précisément institués pour les périodes troubles. Cependant, le Minhogh accepté aujourd'hui, même parmi les femmes `ashkanaziyôth, est que les femmes enceintes et celles qui allaitent s'abstiennent d'observer les jeûnes mineurs. Et même si elles souhaitent s'imposer la Houmroh et jeûner, si elles expérimentent la moindre difficulté durant leur jeûne, ou si leur jeûne les amène à avoir moins de lait, nuisant ainsi au bébé, il est préférable qu'elles s'abstiennent de jeûner.

Dès le moment où la femme commence à sentir la faiblesse de la grossesse, elle est exemptée de jeûner, peu importe qu'elle soit à 2, 3, 4, ou 5 mois de grossesse.

Une femme est considérée comme allaitant tant qu'elle donne le sein à son enfant. Même lorsque l'enfant a commencé à consommer de la nourriture solide, dès lors que sa mère continue à lui donner le sein de temps en temps, elle est exempte du jeûne. Toute femme ayant cessé de donner le sein à son enfant (et le nourrit uniquement au biberon) doit jeûner, n'est pas exempte même des jeûnes mineurs si elle jeûne.

Les enfants qui n'ont pas encore atteint l'âge à partir duquel ils sont responsables de leur respect de la Tôroh sont exempts d'observer les jeûnes institués par les Sages. Les parents ne doivent même pas habituer leurs enfants à jeûner un certain nombre d'heures lors de ces jeûnes-là. Par contre, concernant Yôm Hakkippourim, qui est un jeûne Da`ôraytho`, les Sages ont tranché que les enfants doivent être habitués à jeûner progressivement (en augmentant chaque fois un peu plus la difficulté) avant qu'ils n'aient atteint l'âge de la responsabilité des Miswôth, en dépit de la gêne que pourrait entraîner le fait de jeûner. Le Minhogh veut qu'on ne leur donne à manger que des aliments simples et qu'on ne les nourrisse qu'à des intervalles réguliers (interdiction de manger entre les repas, de grignoter, etc.), afin de les habituer à prendre le deuil et à jeûner avec le reste de la communauté.5 Quant aux enfants plus âgés et en bonne santé qui décident d'eux-mêmes de jeûner de la tombée de la nuit de Yôm Hakkippourim jusqu'à Hasôth (midi halakhique), il faut les en féliciter et les encourager dans leur démarche. Par contre, ils ne doivent ps jeûner durant les vingt-cinq heures de Yôm Hakkippourim.6

Bien qu'un couple nouvellement marié a l'obligation de se réjouir durant les sept jours qui suivent leur mariage et qu'il leur est donc interdit d'observer un jeûne personnel durant cette période, ils doivent prendre part aux jeûnes communautaires. La raison à cela est que la puissance de la communauté surpasse celle de l'individu, et par conséquent un deuil ou jeûne communautaire a priorité sur une joie individuelle. En outre, le Hothon et la Kalloh ont une Miswoh particulière de se souvenir de la destruction du Béth Hammiqdosh. C'est pourquoi, le jour du mariage, le Hothon place de la cendre sur son front, tout en ayant à l'esprit les versets suivants7 :

Si je t’oublie Jérusalem, que ma droite se sèche ! Que ma langue s’attache à mon palais, si je ne me souviens toujours de toi, si je ne place Jérusalem au sommet de toutes mes joies!
אִם-אֶשְׁכָּחֵךְ יְרוּשָׁלִָם-- תִּשְׁכַּח יְמִינִי. תִּדְבַּק-לְשׁוֹנִי, לְחִכִּי-- אִם-לֹא אֶזְכְּרֵכִי: אִם-לֹא אַעֲלֶה, אֶת-יְרוּשָׁלִַם-- עַל, רֹאשׁ שִׂמְחָתִי

Se souvenir du Béth Hammiqdosh a donc priorité sur toutes les formes de joie !

Et c'est pour cela que même les principaux acteurs d'une Barith Miloh, c'est-à-dire, le père et le Môhél, doivent jeûner si la Barith tombe un jour de jeûne communautaire. C'est également le cas pour une cérémonie de Pidhyôn Habbén si elle tombe un jour de jeûne communautaire.

Si l'un de ces jours de jeûne tombe un Shabboth, il est reporté au dimanche, ce qui n'est pas le cas du jeûne de Yôm Hakkippourim, qui a une sainteté supérieure à celle de Shabboth.

Concluons en rappelant que toutes ces règles susmentionnées ne s'appliquent que lorsqu'on fait le choix de jeûner, car, d'après le Din, observer les jeûnes mineurs à notre époque n'a pas le statut d'obligation. Ce n'est pas qu'ils sont abolis, mais juste que leur observance dépend du bon vouloir de chacun et de la situation des Israélites dans le pays où ils vivent. Puisque nous ne sommes pas persécutés et qu'il n'y a pas de mauvais décrets contre nous, jeûner lors des trois jeûnes mineurs n'est qu'un Minhogh et non plus un Din ; de ce fait, celui qui veut jeûner le fait, et celui qui ne le veut pas ne le fait pas. Par contre, Yôm Hakkippourim et Tish´oh Ba`ov (le 9 `ov) sont obligatoires pour tout le monde.

1Zakharyoh 8:19
2Voir le Talmoudh, Rô`sh Hashonoh 18b, où tout cela est expliqué
3Explication donnée dans le Shoulhon ´oroukh, `ôrah Hayim 550:1-2
4Ibid., 249:4
5Mishnoh Barouroh 550:5
6Kaf Hahayim 554:23
7Tahillim 137:5-6
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