ב״ה
Raser
la barbe et les Pé`ôth Horô`sh
Cet
article peut être téléchargé ici.
Introduction
Parmi
les 613 Miswôth de la Tôroh, nous en avons deux qui se
rapportent directement à l'apparence d'un homme :
l'interdiction de raser les coins de sa tête (en Loshôn Haqqôdhash,
פֵּאוֹת
הָרֹאשׁ « Pé`ôth
Horô`sh ») et celle de raser les coins de sa barbe (en Loshôn
Haqqôdhash, פֵּאוֹת
הַזָּקָן « Pé`ôth
Hazzoqon »).
Les
Pé`ôth Horô`sh
Concernant
les Pé`ôth Horô`sh, le Ramba''m ז״ל
écrit
ceci dans son Séfar Hammiswôth :
La
43ème Miswoh est l'avertissement qui nous a été lancé
contre le fait de raser les tempes. Celui qui est exalté a dit :
« N'arrondissez pas un coin de votre tête ».
Et cette [Miswoh] Négative sert également à nous
empêcher d'imiter les idolâtres, étant donné que c'est ainsi
qu'agissaient les idolâtres, qui ne rasaient que leurs tempes.
Par conséquent, ils
ont expliqué dans le traité Yavomôth
que : « Arrondir toute la tête est également
inclus dans [l'interdiction] d'arrondir », afin que tu
ne dises pas que l'interdiction ne concerne que le fait de raser
les tempes et laisser le reste des cheveux, comme le font les
prêtres idolâtres, et qu'en rasant toute la tête tu ne les
imites pas. De ce fait, ils nous ont informé qu'il est interdit
de raser les tempes de quelque façon que ce soit, que ce soit
elles seules ou avec toute la tête. On est punit de coups de
fouet distincts pour chaque côté. Par conséquent, celui qui
rase toute sa tête reçoit deux ensembles de coups de fouet. Nous
ne les comptons pas comme deux Miswôth distinctes, bien
qu'il y ait deux ensembles de coups de fouet, simplement parce
qu'il n'y a pas deux phrases [dans l’Écriture] pour cette
interdiction. Si l’Écriture avait dit « N'arrondissez
pas le coin droit de votre tête, ni le coin gauche de votre
tête », et qu'il y avait deux ensembles de coups de
fouet stipulés, nous aurions alors pu les compter comme deux
Miswôth. Mais puisqu'il n'y a qu'une seule phrase et une
seule sorte d'action, elle compte comme une seule Miswoh.
Et bien que cette interdiction ait été expliquée comme faisant
référence à différentes parties du corps, et qu'on reçoive
des coups de fouet par chaque partie de façon distincte, cela
n'exige pas de notre part de la compter comme valant plus d'une
Miswoh. Les détails de cette Miswoh ont été
donnés à la fin du traité Makkôth.
Les femmes n'y sont pas astreintes.
|
המצווה
המ"ג
האזהרה שהזהרנו מלגלח הצדעים.
והוא
אמרו יתעלה:
"לא
תקפו פאת ראשכם".
וגם
הלאו הזה הוא כדי שלא להתדמות לעובדי
עבודה זרה,
לפי
שכך היו עושים עובדי עבודה זרה שמגלחים
צדעיהם בלבד.
ולפיכך
הוצרכו לבאר במסכת יבמות ואמרו:
"הקפת
כל הראש -
שמה
הקפה",
שלא
תאמר שתכלית האיסור הוא גילוח הצדעים
והנחת שאר השער כדרך שעושים כמרי עבודה
זרה,
אבל
אם מגלח הכל הרי אין בכך התדמות להם -
לפיכך
הודיענו,
שאסור
לגלח הצדעים כלל בין לבדם בין עם כל
הראש;
וחייב
מלקות על כל צדע מהם ולפיכך לוקה שתים
אם גלח כל ראשו.
והטעם
שלא נמנה אלו כשתי מצוות,
אף
על פי שלוקה שתיים,
מפני
שאין בהם שני לשונות תחת לאו אחד.
שאילו
אמר:
לא
תקיפו פאת ראש מימין ופאת ראש משמאל
והיינו מוצאים שחייבו עליהם שתים כי אז
היה אפשר למנותם כשתי מצוות;
אבל
הואיל והם בלשון אחד ועניין אחד -
הרי
הם מצווה אחת.
אף
על פי שבא הפירוש,
שלאו
זה כולל חלקיים שונים מהגוף ושהוא חייב
על כל חלק מהם לבדו,
אין
זה מחייב שיהיו מצוות הרבה.
וכבר
נתבארו דיני מצווה זו בסוף מכות;
ולאו
זה אין הנשים חייבות בו
|
Il
nous donne quelques informations supplémentaires dans son Mishnéh
Tôroh :
1.
Nous ne pouvons pas raser les coins de la tête, comme le font les
idolâtres et leurs prêtres, ainsi qu'il est dit :
« N'arrondissez pas un coin de votre tête ».
On est Hayyov pour chaque Pé`oh individuellement. Par
conséquent, celui qui rase ses deux tempes, même s'il l'a fait
simultanément et n'a reçu qu'un avertissement, on le flagelle
deux fois.
|
א אֵין
מְגַלְּחִין פַּאֲתֵי הָרֹאשׁ,
כְּמוֹ
שֶׁהָיוּ עוֹשִׂין עוֹבְדֵי עֲבוֹדָה
זָרָה וְכוּמָרֵיהֶן--שֶׁנֶּאֱמָר
"לֹא
תַקִּפוּ,
פְּאַת
רֹאשְׁכֶם".
וְחַיָּב
עַל כָּל פֵּאָה וּפֵאָה;
לְפִיכָּךְ
הַמְּגַלֵּחַ שְׁנֵי צְדָעָיו,
אַפִלּוּ
בְּבַת אַחַת וְהַתְרָאָה אַחַת--לוֹקֶה
שְׁתַּיִם
|
2.
Celui qui ne rase que les Pé`ôth et laisse tout [le reste des]
cheveux sur la tête, et celui qui rase toute la tête ensemble,
étant donné qu'il a rasé les Pé`ôth, on le flagelle. À qui
les paroles susmentionnées s'appliquent-elles ? À l'homme
qui rase. Mais l'homme qui se fait raser ne se fait flageller que
s'il a assisté celui qui l'a rasé.
Et celui qui rase [les Pé`ôth] du mineur est flagellé.
|
ב אֶחָד
הַמְּגַלֵּחַ הַפֵּאוֹת בִּלְבָד
וּמַנִּיחַ שְׂעַר כָּל הָרֹאשׁ,
וְאֶחָד
הַמְּגַלֵּחַ כָּל הָרֹאשׁ כְּאֶחָד--הוֹאִיל
וְגִלַּח הַפֵּאוֹת,
לוֹקֶה.
בַּמֶּה
דְּבָרִים אֲמוּרִים,
בְּאִישׁ
הַמְּגַלֵּחַ;
אֲבָל
הָאִישׁ הַמִּתְגַּלֵּחַ,
אֵינוּ
לוֹקֶה אֵלָא אִם כֵּן סִיַּע לַמְּגַלֵּחַ.
וְהַמְּגַלֵּחַ
אֶת הַקָּטָן,
לוֹקֶה
|
3.
La femme qui rase les coins de la tête de l'homme, ou qui se rase
[ses propres Pé`ôth], est Patouroh, car il est dit :
« N'arrondissez pas un coin de votre tête, et ne détruis
pas un coin de ta barbe ». Tout celui qui est concerné
par [l'interdiction] de la destruction [des coins de la barbe] est
concerné par [l'interdiction] de l'arrondissement [des coins de
la tête]. Et la femme n'est pas concernée par [l'interdiction]
de la destruction [des coins de la barbe], parce qu'elle n'a pas
de barbe.
|
ג הָאִשָּׁה
שֶׁגִּלְּחָה פְּאַת רֹאשׁ הָאִישׁ,
אוֹ
שֶׁנִּתְגַּלְּחָה--פְּטוּרָה,
שֶׁנֶּאֱמָר
"לֹא
תַקִּפוּ,
פְּאַת
רֹאשְׁכֶם;
וְלֹא
תַשְׁחִית,
אֵת
פְּאַת זְקָנֶךָ":
כָּל
שֶׁיֶּשְׁנוֹ בְּבַל תַּשְׁחִית,
יֶשְׁנוֹ
בְּבַל תַּקִּיף;
וְאִשָּׁה
אֵינָהּ בְּבַל תַּשְׁחִית,
לְפִי
שְׁאֵין לָהּ זָקָן
|
Nous
voyons donc que se raser les Pé`ôth est une interdiction biblique,
mais qu'elle ne s'applique pas aux femmes. Par contre, les garçons
mineurs y sont astreints. Aucun adulte n'a le droit de raser leurs
Pé`ôth. Et enfin, une femme qui rase les Pé`ôth d'un homme n'est
pas punie. Par contre, si elle l'a fait sur demande de l'homme
qu'elle coiffe ou que cet homme l'a assisté de quelque façon que ce
soit pour lui montrer où elle devait couper, cet homme se fait punir
pour la transgression de cette interdiction.
Le
Ramba''m poursuit son exposition des lois relatives aux Pé`ôth en
disant :
6.
Bien qu'une femme ait la permission de raser les coins de sa tête,
voici, il lui est interdit de raser les coins de la tête d'un
homme. Et même un mineur, il lui est interdit de les lui raser.
Les Sages ne nous ont pas donné une mesure concernant le coin que
nous devons laisser à la tempe. Mais nous avons entendu de nos
anciens qu'il ne faut pas laisser moins de quarante cheveux. Et il
est permis de couper les coins avec des ciseaux. Ils n'ont
interdit que la destruction avec un rasoir.
|
ו אַף
עַל פִּי שֶׁהָאִשָּׁה מֻתֶּרֶת לְגַלַּח
פְּאַת רֹאשָׁהּ,
הֲרֵי
הִיא אֲסוּרָה לְגַלַּח פְּאַת רֹאשׁ
הַזָּכָר;
וְאַפִלּוּ
קָטָן,
אָסוּר
לָהּ לְגַלַּח לוֹ.
וּפֵאָה
זוֹ שֶׁמַּנִּיחִין בַּצֶּדַע,
לֹא
נָתְנוּ בָּהּ חֲכָמִים שֵׁעוּר;
וְשָׁמַעְנוּ
מִזְּקֵנֵינוּ,
שְׁאֵינוּ
מַנִּיחַ פָּחוּת מֵאַרְבָּעִים
שְׂעָרוֹת.
וּמֻתָּר
לִלְקֹט הַפֵּאוֹת בְּמִסְפְּרַיִם,
לֹא
נֶאֱסָר אֵלָא הַשְׁחָתָה שֶׁלַּתַּעַר
|
Contrairement
à ce que certaines personnes affirment, le Ramba''m ne permet
absolument pas de couper les Pé`ôth aux ciseaux ! Il a répété
à maintes reprises que couper les Pé`ôth était interdit. Ce qu'il
veut nous faire comprendre ici, c'est qu'une fois qu'on a laissé la
mesure minimale de quarante cheveux et que les cheveux descendent de
la tempe jusqu'à la mandibule (ce qui est la longueur minimale
requise des Pé`ôth d'après le Talmoudh), il est permis de couper
l'excédent, c'est-à-dire tous les autres cheveux qui se trouvent
dans cette zone-là ou qui descendent plus bas que la mandibule. Ce
que nos Sages ont interdit, c'est le fait de détruire les Pé`ôth,
c'est-à-dire de les raser entièrement. Par contre, les tailler, en
diminuer la longueur (tout en prenant soin de ne pas les diminuer
en-dessous de la longueur minimale requise), etc., est permis. Il
fera la même distinction entre les « ciseaux » et le
« rasoir » lorsqu'il parlera de la Miswoh de la
barbe, ce qui a amené beaucoup de gens à faussement penser que se
couper intégralement la barbe était permis aux ciseaux, mais pas au
rasoir. Nous y reviendrons dans le point suivant.
Les
Pé`ôth Hazzoqon
Dans
son Séfar Hammiswôth, le Ramba''m explique ainsi cette
interdiction :
La
44ème Miswoh est l'avertissement qui nous a été lancé
contre le rasage de la barbe. Et elle possède cinq sections :
la mâchoire supérieure droite, la mâchoire supérieure gauche,
la mâchoire inférieure droite, la mâchoire inférieure gauche,
et le menton. Et cela est inclus dans le langage [du verset] :
« Et ne détruis pas un coin de ta barbe »,
parce que qu'elles sont toutes appelées « barbe ». Il
n'est pas dit « Ne détruis pas ta barbe », mais il
est plutôt dit « Ne détruis pas un coin de ta barbe »,
ce qui signifie : ne détruis pas même un seul coin de
l'intégralité de la barbe. Et l'interprétation [de la Tradition
Orale] est qu'il y a cinq coins, comme nous les avons catégorisés
[plus haut], et qu'on est Hayyov de cinq [mesures de]
flagellation
si on les rase tous, et même s'il les a rasés simultanément.
Pour reprendre le langage de la Mishnoh :
« Pour la barbe, [on reçoit] cinq [mesures de
flagellation] : deux pour un côté, deux pour l'autre côté,
et une pour le bas. Ribbi `ali´azar dit : ''S'ils ont été
coupé tous ensemble, on est Hayyov que d'une
seule [mesure de flagellation]'' ». Et il est dit dans
le Talmoudh :
« Nous voyons que Ribbi `ali´azar soutient que cela ne
représente qu'une seule interdiction ». C'est là une
preuve claire que la première opinion soutient qu'ils constituent
cinq interdictions distinctes, et c'est là la Halokhoh. Et
c'était également la pratique des prêtres idolâtres, comme
cela est bien répandu aujourd'hui parmi les prêtres Européens,
car ils rasent leurs barbes. Cela ne compte pas comme cinq Miswôth
distinctes, étant donné que l'interdiction est exprimée au
singulier
et qu'il n'y a qu'une seule sorte d'acte,
comme nous l'avons expliqué pour la Miswoh précédente.
Les détails de cette Miswoh ont été expliqués à la fin
du traité Makkôth. Et les femmes ne sont pas astreintes à cette
Miswoh.
|
המצווה
המ"ד
האזהרה שהזהרנו מלגלח
את הזקן,
ויש
בו חמישה חלקיים:
הלחי
העליון מצד ימין,
והלחי
העליון מצד שמאל,
והלחי
התחתון מצד ימין,
והלחי
התחתון מצד שמאל,
ושבולת
הזקן.
וכבר
בא הלאו בלשון זה:
"ולא
תשחית את פאת זקנך",
לפי
שהכל נקרא:
זקן.
ולא
אמר ולא תשחית זקנך,
אלא
אמר:
"ולא
תשחית את פאת זקנך"
- רצונו
לומר:
לא
תשחית אף פאה אחת מכלל הזקן.
ובא
הפירוש שהן חמש פאות,
כמו
שחילקנו אותן.
וחייב
חמש מלקיות אם גלח הכל,
ואפילו
גלחן בבת אחת.
ולשון
המשנה:
"ועל
הזקן חמישה:
שתיים
מכאן ושתיים מכאן ואחת מלמטן,
ר'
אליעזר
אומר:
אם
נטלו כלן כאחת – אינו
חייב אלא אחת".
ואמרו
בתלמוד:
"אלמא
קסבר ר'
אליעזר
לאו אחד הוא".
הרי
זו ראיה ברורה שתנא קמא סובר שהם חמישה
לאווין וכך היא ההלכה.
וגם
זה היה דרך כמרי עבודה זרה,
כמו
שמפורסם היום על דרך כהנים האירופים
שהם מגלחים את זקנם.
והטעם
שאין למנותן כחמש מצוות -
לפי
שהלאו שבה נאמר בלשון יחיד והוא עניין
אחד,
כמו
שביארנו במצווה שלפניה.
וכבר
נתבארו דיני מצווה זו בסוף מכות;
ומצווה
זו אין הנשים חייבות בה
|
Le
Ramba''m donne de plus amples détails dans son Mishnéh Tôroh sur
cette Miswoh :
7.
C'est la pratique des prêtres idolâtres de détruire leurs
barbes. Par conséquent, la Tôroh a interdit de détruire la
barbe. Et elle a cinq coins : la mâchoire supérieure et la
mâchoire inférieure à droite, la mâchoire supérieure et la
mâchoire inférieure à gauche, et les poils du menton. On
flagelle pour chaque coin [retiré]. Et si on les retire tous
ensemble, on est flagellé cinq [fois].
|
ז דֶּרֶךְ
כּוּמָרֵי עֲבוֹדָה זָרָה הָיָה
לְהַשְׁחִית זְקָנָם,
לְפִיכָּךְ
אָסְרָה תּוֹרָה לְהַשְׁחִית הַזָּקָן.
וְחָמֵשׁ
פֵּאוֹת יֵשׁ בּוֹ--לֶחִי
הָעֶלְיוֹן וְלֶחִי הַתַּחְתּוֹן
מִיָּמִין,
וְלֶחִי
הָעֶלְיוֹן וְלֶחִי הַתַּחְתּוֹן
מִשְּׂמֹאל,
וְשִׁבֹּלֶת
הַזָּקָן.
וְלוֹקֶה
עַל כָּל פֵּאָה וּפֵאָה;
וְאִם
נְטָלָן כֻּלָּן כְּאַחַת,
לוֹקֶה
חָמֵשׁ
|
8.
Et on est Hayyov que lorsqu'on rase avec un rasoir, comme
il est dit : « Et ne détruis pas un coin de ta
barbe » : le rasage [dont on parle ici] est celui
qui détruit. Par conséquent, s'il rase sa barbe aux ciseaux, il
est Potour ! Et celui qui se fait raser n'est flagellé que
s'il a assisté [celui qui l'a rasé]. Une femme a la permission
de détruire sa barbe si elle a des poils de barbe. Et si elle
détruit la barbe d'un homme, elle est Patouroh.
|
ח וְאֵינוּ
חַיָּב עַד שֶׁיְּגַלְּחֶנּוּ
בַּתַּעַר--שֶׁנֶּאֱמָר
"וְלֹא
תַשְׁחִית,
אֵת
פְּאַת זְקָנֶךָ",
גִּלּוּחַ
שֶׁיֵּשׁ בּוֹ הַשְׁחָתָה;
לְפִיכָּךְ
אִם גִּלַּח זְקָנוֹ בְּמִסְפְּרַיִם,
פָּטוּר.
וְאֵין
הַמִּתְגַּלֵּחַ לוֹקֶה,
עַד
שֶׁיְּסַיַּע.
וְאִשָּׁה--מֻתֶּרֶת
לְהַשְׁחִית זְקָנָהּ,
אִם
הָיָה לָהּ שְׂעַר זָקָן;
וְאִם
הִשְׁחִיתָה זְקַן הָאִישׁ,
פְּטוּרָה
|
9.
La moustache, il est permis de la raser avec un rasoir. Ce sont
les poils qui se trouvent au-dessus de la lèvre supérieure. Et
de même en est-il avec les poils qui pendent de la lèvre
inférieure. Bien que cela soit permis, les Israélites ont la
coutume de ne pas les détruire, mais simplement de raser leur
extrémité, jusqu'à ce qu'ils ne gênent plus pour manger et
boire.
|
ט הַשָּׂפָם--מֻתָּר
לְגַלְּחוֹ בַּתַּעַר,
וְהוּא
הַשֵּׂעָר שֶׁעַל גַּבֵּי הַשָּׂפָה
הָעֶלְיוֹנָה;
וְכֵן
הַשֵּׂעָר הַמְּדֻלְדָּל מִן הַשָּׂפָה
הַתַּחְתּוֹנָה.
וְאַף
עַל פִּי שְׁהוּא מֻתָּר,
לֹא
נָהֲגוּ יִשְׂרָאֵל לְהַשְׁחִיתוֹ,
אֵלָא
לְגַלַּח קְצָתוֹ,
עַד
שֶׁלֹּא יְעַכַּב אֲכִילָה וּשְׁתִיָּה
|
10.
Le retrait des poils du reste du corps, comme par exemple les
aisselles ou les parties génitales, n'est pas une interdiction
émanant de la Tôroh, mais plutôt des paroles des Scribes. Et
celui qui les retire reçoit des coups de fouet pour rébellion.
Quand ces paroles susmentionnées s'appliquent-elles ? Là où
seules les femmes les retirent, afin qu'on ne s'embellisse pas
comme s'embellissent les femmes. Mais là où le reste des hommes
les retirent, s'il les retire, il n'est pas flagellé. Et il est
permis de retirer les poils de nos autres organes aux ciseaux, et
ce en tout lieu.
|
י הַעְבָּרַת
הַשֵּׂעָר מִשְּׁאָר הַגּוּף,
כְּגוֹן
בֵּית הַשֶּׁחִי וּבֵית הָעֶרְוָה--אֵינוּ
אָסוּר מִן הַתּוֹרָה,
אֵלָא
מִדִּבְרֵי סוֹפְרִים;
וְהַמַּעְבִירוֹ,
מַכִּין
אוֹתוֹ מַכַּת מַרְדּוּת.
בַּמֶּה
דְּבָרִים אֲמוּרִים,
בִּמְקוֹם
שְׁאֵין מַעְבִירִין אוֹתוֹ אֵלָא
נָשִׁים--כְּדֵי
שֶׁלֹּא יְתַקַּן עַצְמוֹ תִּקּוּן
נָשִׁים;
אֲבָל
בִּמְקוֹם שֶׁמַּעְבִירִין הַשֵּׂעָר
הָאֲנָשִׁים--אִם
הִעְבִיר,
אֵין
מַכִּין אוֹתוֹ.
וּמֻתָּר
לְהַעְבִיר שְׂעַר שְׁאָר אֵבָרִים
בְּמִסְפְּרַיִם,
בְּכָל
מָקוֹם
|
À
partir du mot « détruire », les Sages ont compris que
l'interdiction de se raser n'incluait que quelque chose qui
« détruit », comme par exemple un rasoir, qui aplanit le
poil jusqu'à la peau. La tige capillaire pousse sous la peau, ainsi
qu'au-dessus de la peau. Quand on se rase avec un rasoir, la peau est
tendue et expose réellement le poil qui pousse sous la peau. Le
rasoir s'attaque au poil dans la direction opposée vers laquelle la
peau est tirée. Lorsque la peau tendue se détend, les poils sont en
fait coupés sous la peau. C'est la définition de « détruire
la barbe », ce qui est interdit par la Tôroh. Quand on dit
donc qu'il est permis de raser la barbe aux ciseaux, cela ne signifie
pas qu'on peut utiliser ses ciseaux et couper toute la barbe, mais
cela signifie qu'il est techniquement possible de se raser la barbe
en utilisant un outil qui n'a généralement pas la capacité de
couper le poil près de la peau. D'où la permission de « tailler »
la barbe. Mais là encore, c'est à la condition de ne pas toucher
aux cinq coins interdits !
Les
rasoirs électriques de première génération étaient constitués
d'une tête vibrante et d'une grille. La barbe passait entre les
lames tranchantes de la grille et la tête vibrante, et était coupée
dans un style ressemblant à ce qu'on pouvait obtenir avec des
ciseaux. Le rasage était plus proche que les ciseaux manuels,
puisque le rasoir coupait la barbe près de la peau. Toutefois, il ne
donnait jamais suffisamment un rasage lisse parce qu'il n'était pas
aussi puissant que ceux d'aujourd'hui.
Au
fur et à mesure de l'évolution des rasoirs, des modèles avec des
batteries plus puissantes faisaient vibrer plus vite la tête et
coupaient la barbe plus près de la peau. Les appareils actuels
s’enorgueillissent d'ailleurs de couper plus près encore qu'un
rasoir manuel et de couper réellement le poil sous la barbe, comme
un rasoir.
Aujourd'hui,
selon de très nombreux Rabbonim, l'écrasante majorité des rasoirs
électriques utilisent des lames qui sont plus aiguisées que ceux
des temps passés, et sont donc problématiques d'un point de vue
halakhique. Mais de toute façon, les Israélites de toutes les
générations, qui sont réellement animés de la crainte de Dieu, et
qui ne veulent pas prendre le risque de toucher les parties
interdites par la Tôroh, ne touchent pas à leurs barbes.
Si
quelqu'un décide de se raser la barbe, il devra prendre soin alors
de ne pas toucher aux cinq coins interdits par la Tôroh. Les barbes
des hommes ci-dessous sont ainsi conformes, puisqu'ils ont laissé
les cinq coins intacts : les deux côtés de la mâchoire
supérieure, les deux côtés de la mâchoire inférieure, et les
poils sous le menton.
Les
raisons de ces deux interdictions
Quelles
sont les raisons de ces deux interdictions ?
Le
`ibn ´azro` ז״ל
(Rabbénou
`avrohom `ibn ´azro`, 1089-1164) offre trois raisons, qui sont
complémentaires :
Les
couper équivaut à imiter les Gôyim.
Si
HaShem ית׳
ne
voulait pas que les hommes aient des barbes et des Pé`ôth Horô`sh,
Il ne les aurait pas créer avec des barbes et des Pé`ôth.
Certaines
personnes se rasent la tête et la barbe en guise de pratiques de
deuil.
Rabbénou
Bahayé ban `oshér (1255-1340)) suggère que les Pé`ôth
Horô`sh et la barbe font partie des caractéristiques principales
qui différencient un homme d'une femme.
Quant
au Ramba''m, nous avons vu qu'il rapporte les avis 1 et 3 du `ibn
´azro`. D'un côté, les prêtres idolâtres des temps passés et
encore actuels, se rasent la barbe (voir les moines Bouddhistes ou
encore les prêtres Catholiques, où le rasage est systématique).
C'est une pratique liée à l’idolâtrie. D'ailleurs, en Loshôn
Haqqôdhash, se raser se dit גַּלֵחַ
« Galéah »,
et c'est ce verbe qui a donné naissance au mot גַּלָח
« Galoh »,
qui désigne un prêtre idolâtre, précisément parce que la
pratique des prêtres idolâtres est de se raser intégralement la
barbe. Et de l'autre côté, il
y a de nombreuses références bibliques claires sur l'importance de
garder intacte sa barbe. En fait, le TaNa''Kh associe
systématiquement le rasage de la barbe et des cheveux à des
pratiques païennes de deuil. Citons quelques passages pour illustrer
cela :
On
monte au sanctuaire, à Divôn les Hauts-Lieux, pour pleurer; sur
Navô et sur Médhavo`, Mô`ov se lamente. Toutes les têtes sont
rasées, toutes les barbes sont coupées.
|
עָלָה
הַבַּיִת וְדִיבֹן הַבָּמוֹת,
לְבֶכִי:
עַל-נְבוֹ
וְעַל מֵידְבָא,
מוֹאָב
יְיֵלִיל--בְּכָל-רֹאשָׁיו
קָרְחָה,
כָּל-זָקָן
גְּרוּעָה
|
ils
ne feront point de tonsure à leur tête, ne raseront point un
coin de leur barbe, et ne pratiqueront point d'incision sur leur
chair
|
לֹא-יקרחה
(יִקְרְחוּ)
קָרְחָה
בְּרֹאשָׁם,
וּפְאַת
זְקָנָם לֹא יְגַלֵּחוּ;
וּבִבְשָׂרָם--לֹא
יִשְׂרְטוּ,
שָׂרָטֶת
|
des
hommes arrivèrent de Shakham, de Shilô et de Shômrôn, au
nombre de quatre-vingts, ayant la barbe rasée, les vêtements
déchirés et [le corps] tailladé, portant dans leurs mains des
offrandes et de l'encens qu'ils destinaient à la Maison de
`adhônoy
|
וַיָּבֹאוּ
אֲנָשִׁים מִשְּׁכֶם מִשִּׁלוֹ
וּמִשֹּׁמְרוֹן,
שְׁמֹנִים
אִישׁ,
מְגֻלְּחֵי
זָקָן וּקְרֻעֵי בְגָדִים,
וּמִתְגֹּדְדִים;
וּמִנְחָה
וּלְבוֹנָה בְּיָדָם,
לְהָבִיא
בֵּית יְהוָה
|
Je
ferai disparaître en Mô`ov quiconque monte aux hauts-lieux,
quiconque offre de l'encens à son dieu. Aussi
mon cœur gémit-il au sujet de Mô`ov comme les flûtes funèbres;
mon cœur gémit comme les flûtes funèbres sur les gens de
Kir-Haras:
aussi bien, c'en est fait de tous les biens qu'ils avaient
amassés. Oui,
toute tête est devenue chauve, toute barbe est arrachée, toutes
les mains sont couvertes d'incisions et tous les reins de cilices.
Sur
toutes les terrasses de Mô`ov et sur ses places publiques, ce ne
sont que démonstrations de deuil, parce que J'ai brisé Mô`ov
comme un vase dont on ne veut plus, dit `adhônoy.
|
וְהִשְׁבַּתִּי
לְמוֹאָב,
נְאֻם-יְהוָה,
מַעֲלֶה
בָמָה,
וּמַקְטִיר
לֵאלֹהָיו.
עַל-כֵּן
לִבִּי לְמוֹאָב,
כַּחֲלִלִים
יֶהֱמֶה,
וְלִבִּי
אֶל-אַנְשֵׁי
קִיר-חֶרֶשׂ,
כַּחֲלִילִים
יֶהֱמֶה;
עַל-כֵּן
יִתְרַת עָשָׂה,
אָבָדוּ.
כִּי
כָל-רֹאשׁ
קָרְחָה,
וְכָל-זָקָן
גְּרֻעָה;
עַל
כָּל-יָדַיִם
גְּדֻדֹת,
וְעַל-מָתְנַיִם
שָׂק.
עַל
כָּל-גַּגּוֹת
מוֹאָב וּבִרְחֹבֹתֶיהָ,
כֻּלֹּה
מִסְפֵּד:
כִּי-שָׁבַרְתִּי
אֶת-מוֹאָב,
כִּכְלִי
אֵין-חֵפֶץ
בּוֹ--נְאֻם-יְהוָה
|
Nous
pouvons clairement voir le lien entre le fait de raser sa barbe,
l’idolâtrie et les pratiques païennes de deuil.
Quant
aux Pé`ôth Horô`sh, nous avons également des versets clairs du
TaNa''Kh faisant l'association entre les pratiques païennes et
idolâtres et le fait de les raser. Citons les versets suivants en
exemple :
Voici,
des jours vont venir, dit `adhônoy, où Je sévirai contre tous
ceux qui sont circoncis sans l'être, contre
l’Égypte et Yahoudhoh, contre `adhôm, contre les fils de
´ammôn et Mô`ov, et contre tous les coupeurs des coins [de la
tête] qui habitent dans le désert; car si tous ces peuples sont
incirconcis, toute la maison d'Israël a, elle, le cœur
incirconcis.
|
הִנֵּה
יָמִים בָּאִים,
נְאֻם-יְהוָה,
וּפָקַדְתִּי,
עַל-כָּל-מוּל
בְּעָרְלָה.
עַל-מִצְרַיִם
וְעַל-יְהוּדָה,
וְעַל-אֱדוֹם
וְעַל-בְּנֵי
עַמּוֹן וְעַל-מוֹאָב,
וְעַל
כָּל-קְצוּצֵי
פֵאָה,
הַיֹּשְׁבִים
בַּמִּדְבָּר--כִּי
כָל-הַגּוֹיִם
עֲרֵלִים,
וְכָל-בֵּית
יִשְׂרָאֵל עַרְלֵי-לֵב
|
À
Dothon, à Témo`, à Bouz, et à tous les coupeurs des coins [de
la tête].
|
וְאֶת-דְּדָן
וְאֶת-תֵּימָא
וְאֶת-בּוּז,
וְאֵת
כָּל-קְצוּצֵי
פֵאָה
|
Nous
distinguer des païens (qui, eux, rasent les coins de leurs têtes et
l'intégralité de leurs barbes) et éviter les pratiques idolâtres
liées au deuil sont les deux raisons principales pour lesquelles il
est interdit par la Tôroh de se raser intégralement la barbe et les
Pé`ôth Horô`sh, et encore moins lorsqu'on est en période de
deuil. Nous pouvons également ajouter l'explication donnée par
Rabbénou Bahayé ז״ל,
qui est aussi la deuxième proposée par le ibn ´azro`, à savoir,
que la barbe et les coins de la tête font partie des
caractéristiques physiques distinguant un homme d'une femme, et nous
savons qu'il est interdit par la Tôroh pour un homme de se laisser
paraître comme une femme.